Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky]
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Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky]
par Admin Jeu 17 Sep - 10:45
Joshua n'avait pas eu à se faire prier longtemps pour lui rendre ce service. On ne peut pas dire que Yushe et lui se connaissait depuis des lustres, à peine quelques mois. Mais fallait croire que ça avait suffit pour que ces deux là se fassent pleinement confiance. Faut dire aussi, lorsqu'ils s'étaient rencontrés la première fois, Josh' lui avait filé un coup de main pour ramasser son frangin jusqu'à bon port, et le hasard, enfin si on peut dire, avait voulu qu'ils se recroisent à nouveau au "Révolutionnaire", bar plus que familier du Sullivan. La soirée passée ensemble, Josh' s'était à nouveau retrouvé à devoir ramener Cendrillon chez elle et s'était comporté, étonnant à dire mais pourtant vrai, en parfait gentleman. Un gentleman un poil rustre, certes, mais de bonne compagnie. Ces deux là avaient gardé contact, Yushe lui promettant une virée dans l'un de ses bolides à l'occasion. Autant dire que le grand gaillard s'était retrouvé comme un gamin, le regard pétillant, des images pleins la tête, et il avait aussitôt fiché la Yushe dans les gens cools et intéressants. Bien qu'au final, il ne connaissait rien d'elle, à part que son frère était un crétin, qu'elle était pilote de course, et qu'elle avait pleeeeeeins de jouets qui coûtent des ronds. L'occasion ne s'était pas encore présentée pour la virée en bolide, mais Yushe ne semblait pas l'avoir oublié pour autant.
A l'heure où les poules se lèvent, Joshua s’apprêtait à éteindre son ordinateur fumant de labeur, lorsqu'il reçut son mail. Dedans, la jeune femme expliquait qu'elle avait besoin d'un service. Merde, c'était pas pour aujourd'hui la virée. C'est pas limite si le grand dadet allait refermer le clapet de son mac pour aller pioncer quelques bonnes heures avant que ses yeux ne glissent sur la suite du message. Plutôt pas mal comme genre de requête en fait. Du genre à aller mener une Harley dans un garage pour qu'elle soit opérationnelle pour son contrôle technique. Elle mentionnait bien qu'en contrepartie, il pourrait faire mumuse avec avant qu'elle passe en revue histoire qu'il se déplace pas complètement pour rien. Et qu’évidemment, elle le rembourserait pour les frais de réparation. L'anar était issu d'un milieu modeste, ses parents avaient trimés toutes leurs vies pour tenir leur restaurant à flot et leurs deux enfants n'avaient jamais gouté au luxe des belles choses. On aurait pu imaginer que ça donnerait des gosses travailleurs, investit, téméraire, et filant droit, et pour Josh', y avait un peu de ça. Enlevez juste le critère "filant droit" et remplacez le par "fouteur de merde" et vous y êtes presque. Du genre à s'investir uniquement dans ce qui l'anime, le reste, vous pouvez toujours courir. Tout ça pour dire que jusqu'alors, jamais de sa vie Josh' n'aurait pu imaginer monter sur une Harley Davidson, habitué aux pétoires de bas régime durant une courte période de sa vie. (L'assurance, ça taxe.)
C'est donc frétillant d'impatience qu'il alla récupérer le bolide de la pilote et fit ronfler le moteur avant de manger le bitume. Et quel bonheur pour lui...! Les sensations étaient décuplées par rapport à ce qu'il avait connu jusqu'alors, la réaction presque animale du moteur et la puissance de l'engin l'amenait à rouler à des allures balèzes et, si au début il calmait le jeu pour se dérouiller la conduite, il finit par se lâcher complètement au bout d'une grosse poignée de minutes, grattant comme il se doit les capacités de la bécane. Après s'être amusé comme un gamin revenant d'une fête foraine, Joshua arriva au terminus de son parcours, le garage de Yushe, situé en périphérie d'Akihabara. Il avait du mal à se résigner à quitter l'engin, grattant quelques secondes de plus pour écouter une dernière fois le moteur ronronnait à ses oreilles, mais la garagiste arriva alors à sa hauteur, et Josh', voyant ses lèvres se tordre en mots, il arrêta le moteur, et enleva le casque qui jusqu'alors emprisonnait ses oreilles. D'une main, il ébouriffa sa tignasse turquoise, avant de pencher la tête vers la nana et de jeter avec désinvolture un:
- Hein?
De sa voix rauque, tout juste intéressée. L'anar quitta ses vieux gants en cuir et la scelle du bolide, et remarqua alors la boue dégueulasse qui s'était collée à ses godasses, son jean, et la Harley. Il grimaça puis releva la tête vers la garagiste. Elle avait une bonne tête à son gout, du genre carré et perfectionniste, qui passe plus de temps à s'occuper mécanique qu'à soigner son look. C'est un brin hâtif de jauger la personne en trois coups de cuillère à pot mais faut pas chercher plus loin avec Josh', il juge au feeling et il la sentit bien. Alors, sans prévenir, il saisit son minuscule poignet dans sa pogne géante, déployant sa main vers le ciel et y déposa avec soin les clefs de la bécane. S’arrêtant un bref instant pour la fixer de ses yeux verts, il ajouta:
- Tu m'saurais lui faire une révision complète dans la matinée? Y m'la faut comme neuve de l’intérieur.
Elle était pas degueu la garagiste, à y regarder par deux fois, alors Joshua esquissa un de ses plus beau sourire et lui décocha un clin d’œil. Puis il ôta doucement sa main de la sienne caressant fugacement sa paume.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Ven 10 Oct - 14:14 Répondre en citant
Charmant...
Akihabara, le quartier geek, le quartier de l'électronique, des jeux vidéos les plus vintage aux plus récents. Sky avait trouvé idéal pour elle d'ouvrir son garage en périphérie. Cela restait dans la logique des choses, vu comme les bagnoles étaient bourrées de fils électriques et de programmes informatiques. Les voitures se garaient à notre place, et puis quoi encore ? Demain une entreprise à milliards viendrait demander des droits sur les puces cérébrales, histoire qu'elles permettent de démarrer une voiture à distance ? Sky était adepte de cette bonne vieille clé qu'on coinçait dans le démarreur, après laquelle on jurait des choses odieuses si la bécane osait faire de la résistance.
Sky portait son bleu de travail noir, les manches nouées sur sa taille, portant un haut à bretelles tout aussi noir. C'étaient là les rares vestiges de l'heure précieuse qu'elle avait passé à bricoler le matin, avant que les employés n'arrivent. Quand on était patron de son garage, quand on réinsérait des jeunes dans la société, on avait une putain de paperasse. Pas le luxe de se payer une secrétaire, parce que les vieux pervers dans l’atelier seraient capables de lui faire du gringue, alors elle se coltinait tout. Voilà deux longues heures que sa main violait la compta' à coups de chiffres honteux, et que celle-ci se vengeait sur son imprimante. Un coup d’agrafeuse régla un coup de nerf, mais pas la liste longue comme son bras de mails en attente. Quand elle pensa à sa Honda garée juste devant le garage, elle fit craquer sa nuque. Qu'est-ce qui la retenait de se faire une virée déjà ?
Elle ouvrit un œil... Connerie de paperasse ! Elle aurait mieux fait de rester salariée. Elle se leva, sortit de son bureau dont elle laissa la porte grande ouverte, et se pointa devant le garage. La grande porte était ouverte, assez pour faire passer un tank, alors voir en sortir une crevette dans son genre cela pouvait surprendre. Elle prit un chouchou au fond de sa poche, et redressa ses cheveux pour en faire une queue de cheval. Voilà longtemps qu'elle n'avait pas touché de clé de douze, peut être qu'Ishida la laisserait faire une pause au fond du garage, à rénover le vieux tacot qu'elle avait sauvé de la casse. Son oreille se redressa sur sa tête, et elle se tourna spontanément vers le bruit. Elle était le genre de femme à avoir entendu tant de bruits de moteurs différents dans sa vie, qu'elle pouvait presque vous dire la marque, et dans certains cas le modèle. Elle remarqua d'abord la moto, son style, sa finesse... Sa putain de plaque d'immatriculation. Pourquoi un grand dadais avait-il le cul posé sur la moto de Yushe ? Elle fronça les sourcils, donnant déjà à son air austère l'air d'une gardienne de prison... Petite mais, pas commode la dame. Elle se dirigea vers lui avec le même aplomb qu'elle avait lorsqu'il fallait qu'elle foute un coup de pied au cul d'Usui : très déterminée.
-T'es qui toi ?, demanda-t-elle au gars perché sur la moto qu'elle bichonnait personnellement.
Elle ne voyait rien à travers son casque, ce qui en soit était un gage de qualité. Qu'est-ce qu'ils avaient les gens à prendre des casques avec une visière transparente ? Utilité zéro, autant prendre une loupe, la foutre sur sa tronche et hurler « je suis ici ». Le gars lui répondit par un « hein » très convaincu. S'il venait de se faire une virée, l'adrénaline devait brouiller ses sens, cela et le fait qu'avec un casque de moto il y avait peu de chance d'entendre quoi que ce soit. Bref, elle était servie ! Elle avisa d'un coup d’œil l'état déplorable de la bécane. Bordel de merde ! Qu'est-ce que ce gars avait bien pu foutre avec ? Rouler dans un champ de betteraves ? Elle se fit sortir par la sensation qu'on prenait son poignet.
Wait... Elle reporta son regard sur le gars, un regard fixe qui ne se laissait pas démonter. D'autant qu'au Japon, ce genre de contact physique, cela nécessitait presque un contrat de mariage. Sa main raide se referma agilement autour des clés de la bécane. Valait mieux que ce soit elle qui les ait plutôt que lui. Sky se sentit au bord de lui mettre les points sur les i alors qu'elle sentait sa main trop câline à son goût au moment où il lâcha son poignet. Elle fit tourner les clés autour de son index avant de les ranger bien profondément aux confins de sa poche. Il était charmeur avec son petit sourire et son air occidental, mais pas assez pour qu'elle se préoccupe plus de lui que de la Harley.
-Ecoute mon grand, c'est moi la chef mécano des joujoux de Yushe. Et toi, t'es le gars totalement inconnu qui se ramène sur un bijou de technologie pas immatriculé à ton nom. Alors soit tu lui as tiré, soit elle m'a pas prévenu que tu l'amenais. Dans tous les cas, ça me plaît pas.
Elle sortit son téléphone portable, tapa rapidement un message à Yushe, pour lui demander si c'était normal que ce soit ce grand charmeur qui soit venu lui livrer le bolide.
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Joshua Sullivan
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Jeu 16 Oct - 23:26 Répondre en citant
S’il n’avait pas jusqu’alors senti sa méfiance, il comprit rapidement le message lorsqu’elle lui débita ces quelques paroles. Les sourcils froncés, elle montrait les crocs à la manière d’un chien gardant le bout de terre de son maître. Pas commode la fille.
Il se sentait pas d’humeur à s’énerver après une virée pareille, mais il aimait vraiment pas son ton suspicieux, limite menaçant, qu’avait rien à foutre dans sa voix. C’était quoi son problème? Il avait pas la tête de l’emploi pour monter une moto de collec’? Sûrement qu’elle devait connaître Yushe vu la manière dont elle en parlait mais, bordel, c’était pas limite si elle l’agressait.
- Bah vas y, appelle les flics tant qu’t’y es!
Il regretta aussitôt de lui avoir si rapidement filer les clefs de la Harley. La gonze risquait pas de lui faire confiance vu son ton provocateur, mais il y pouvait rien, ça le foutait en rogne de voir qu’elle l’étiquetait d’office comme le genre de mec pas fiable. Il était habitué à ce genre de réaction, et habitué à répondre par la provocation. Histoire que la mère de famille bien sous tout rapport se rende compte d’elle même, avec un peu de jugeote, qu’il se foutait ouvertement de sa gueule en rentrant dans ses stéréotypes de pensées. Ça marchait rarement. Même quasiment jamais. Mais il s’en foutait. Fondamentalement, il ne se sentait pas le besoin de justifier qui il était. L’autre cherchait pas à l’savoir et se basait sur ce qu’il voyait? Bah très bien. Alors il allait se faire le malin plaisir de rentrer dans le moule préformaté qu’il attendait.
- Et d’ailleurs, maintenant qu’tu m’as grillé la miss, tu vas m’refiler gentiment les clefs que j’aille voir un mecano un peu moins casse burne qui m’fera le taf que j’lui demande, et avec le sourire.
Son ton était cassant, teinté d’ironie, encore fallait-il qu’elle le saisisse. Impatient il remit ses gants en cuir, tendit son bras et fit signe des doigts, la pressant de lui rendre les clefs. Son regard alors beaucoup moins charmeur cette fois-ci, disait plutôt: «joue pas aux connes si tu veux pas que j’te bouffe».
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 18 Oct - 22:35 Répondre en citant
Charmant ET Susceptible !
Oulah, c'était sensible cette grande chose. Heureusement, Sky ne se vexait pas pour un rien. On lui avait déjà servis des « ta mère la pute » ou des « connasse de suceuse de bite » très fleuris. A côté, le craquage de nerf du grand aux cheveux verts, c'était comme du sucre dans son café du matin. Elle resta complètement stone. Appeler les flics ? Pour quoi faire, maintenant qu'elle avait les clés dans sa poche, c'était peine perdue. D'autant que les flics l'avaient à la bonne, souvent les délinquants qui ressortaient de chez elle étaient clean. S'ils étaient toujours aussi anarchistes, il évitaient de passer à tabac le politicien du coin. C'était une épine de moins dans les pieds de tout le monde. Elle profita même du fait d'être sortie du garage pour sortir sa cigarette électronique, et tirer dessus. Les chewing-gum à la nicotine, cela allait bien cinq minutes. Écoutant le grand s'agacer, elle sentit son téléphone sonner dans sa poche, et décrocha.
-Ouais ?... Eh dis, tu le connais le grand charmeur un brin susceptible qui s'est ramené sur ta moto ?... Joshua hein ?, répondit-elle en jetant un œil à l'occidental nerveux de la vie.
-Comment ça t'avais prévenu !... Tu te rappelles du nom du gars à qui t'as dit ça ? Fait chier ces conneries, j'ai pas que ça à foutre de courir après les infos... Nan, laisse, y'en a un de chez moi qui rentrera avec une bosse sur le crâne ce soir. A plus.
Raccrocher. Sky soupira, fourra sa clope électronique et son téléphone dans sa poche.
-Dude, si y'a bien un mécano qui flippera pas devant ton look punk dans ce putain de quartier, c'est bien moi. N'importe qui aurait appelé les poulets rien qu'en te voyant arriver, les gars on leur murmure "yakuza" qu'ils vont se planquer dans le placard à ballet. A Akihabara, y'a que chez moi qu'un marginal ou un ex-taulard a sa chance.
Son chez moi, elle parlait bien évidemment de son garage, qui était agréé pour de la réhabilitation d'ex-taulards. Suffisait de voir au fond, le stagiaire black d'un mètre quatre-vingt dix, en train de bosser le dos voûté dans une citadine. Les profils étaient presque tous différents dans son garage, du bon vieux japonais au gars sortis de nulle-part. Elle fit un grand signe du bras, en se retournant vers l'intérieur du garage.
-Allez viens, ça va me prendre un café pour oublier le malentendu. Je t'en offre un... Joshua-san.
Et surtout, qu'il aille servir son regard méchant à qui serait intéressé. A moins qu'il ne préfère rester bouder dehors. Pourtant garder un gars aux allures crispées sur son trottoir faisait désordre. Pas sûr qu'offrir un café à un surexcité de la vie fut une bonne idée, mais Sky était spontanée, et ce n'était pas un unique café dans sa vie qui allait la tuer. Au pire quoi ? Le Joshua allait être désagréable ? Il allait l'emmerder ? L'insulter ? La menacer ? Rien à foutre, elle voulait un café ou peut être même deux, la terre pouvait bien exploser tant qu'elle avait de la caféine dans le sang. Alors elle passa la porte de la pièce commune, prit deux tasse à café propres et les plaça dans la machine à café. Pressant le bon bouton, le son jouissif du double café coulant aussi noir que noir avait des airs d'opéra.
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Joshua Sullivan
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Mar 21 Oct - 16:58 Répondre en citant
Alors son portable vibra. Les menaces de Joshua ne semblèrent pas la perturber le moins du monde car elle décrocha et répondit au naturel, comme si rien ne s’était passé.
«Hein?» grommela-t-il intérieurement, un peu vexé par son flegme. Pourquoi ne sortait-elle pas les poings ou ne s’excusait-elle pas platement? C’était pas commun, ça, de s’en foutre avec autant d’aisance. Il laissa couler impatient, la colère grouillant en lui, écoutant vaguement la conversation téléphonique qui s'ensuivit avec Yushe. Au moins maintenant les choses étaient claires pour tous. Toujours agacé par son comportement, lorsqu’elle raccrocha, Joshua lâcha:
- Alors, plus décidé à appeler tes p’tits copains maint’nant?
Il la narguait, le menton dressé, le ton légèrement méprisant. C’est qu’il était à chaud l’étalon, et qu’il demandait castagne. Mais à croire que c’était pas son humeur, à elle, et que même si elle avait la dégaine d’un garçon manqué, elle gardait pas moins le recul et l’intelligence d’une nana posée. Avec la tête carrée, vissé sur ses épaules.
-Dude, si y'a bien un mécano qui flippera pas devant ton look punk dans ce putain de quartier, c'est bien moi. N'importe qui aurait appelé les poulets rien qu'en te voyant arriver, les gars on leur murmure "yakuza" qu'ils vont se planquer dans le placard à ballet. A Akihabara, y'a que chez moi qu'un marginal ou un ex-taulard a sa chance.
Il avait fourré ses mains dans ses poches et continuait à grommeler dans sa barbe. Une mine boudeuse de vieil ours qui fait "grumf", à la fixer de ses iris verts. Il devait bien lui reconnaitre une chose à cette fille, c’est qu’elle savait leur causer aux gars dans son genre. Joshua resta un moment là, à soutenir son regard, jaugeant la brune pour déceler si elle était du genre à se défiler ou le genre bien ancré dans ses godasses et pas prête d’en démordre. Mais elle ne baissa pas les yeux, et maintint sa tête haute, fière.
Alors il obtempéra. Un peu agacé, d’admettre qu’au fond, elle avait réussi à évacuer la vapeur de la cocotte minute qui lui servait de caboche, sans faire un carnage. C’est qu’elle ne devait pas être mauvaise dans son job, à voir la gueule des loubards qui zonaient dans son garage. Arriver à leur tenir tête en se baladant avec son joli minois, et s’en sortir indemne, ça frôlait le miracle.
Elle lui fit alors signe de la suivre dans la boite en taule qui lui servait de garage, l’invitant à prendre une pause café. Et voila qu’aussitôt dit, elle pivota à 180 degrés exposant au Sullivan son joli petit cul sous sa blouse de travail.
‘Sûr. Elle savait trouver les mots. Il esquissa un sourire, tous résidus d’orgueil, dans la seconde envolée. Pendant qu’elle s’était éclipsée derrière la porte réservée au personnel, le jeune homme s’adossa sur le comptoir, se courbant l’échine vers l’avant pour y poser tout son poids. Il jeta un œil alentour, matant un peu les environs et nota alors la dégaine d’ex taulards que se tapait ses employés. Suffisait de lire certains de leurs tatouages pour savoir d’où ils venaient et ce qui les avaient amenés là. Alors comme ça elle participait à la réinsertion de petits gars sortis de taule la Takano? Elle ne manquait pas de cran.
Ça n’avait pas été dur de dénicher son nom à la mécano, ‘suffisait de survoler la paperasse qui gisait derrière son comptoir pour y noter ses initiales. Elle finit par repasser derrière sa caisse, avec dans les mains, deux tasses de café bien noir, sans sucre, comme il aimait. Il sourit.
- Takano, c’est ton nom ou celui d’ton veinard de mari? Il amena la tasse à ses lèvres et en but quelques gorgées. Que j’sache direct à quoi m’attendre...?
Il ne la quittait à nouveau plus des yeux. Bouarf, ouais, il avait été un peu brusque, il se rattrapait comme il pouvait et c’était de bon cœur. Avec tout les loubards qui trainaient dans ses pattes il se faisait pas trop de films, il avait une chance sur deux pour qu’elle soit lesbienne, ou bien déjà maqué avec l’un de ses taulards.
Mais eh, qui ne tente rien...
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 25 Oct - 17:25 Répondre en citant
Trois sucres
Sky revint avec les deux tasses de café, en posa une sur le comptoir du bureau où elle recevait les clients. Elle posa elle aussi sa tasse, y mit une cuillère à café et trois sucres. Elle aimait sa caféine sucrée, autant le café, que le soda ou les boissons énergétiques. Deux choses indissociables. Elle trouvait le café nature bien trop amer pour en apprécier le goût. Elle le buvait non pas par amour de la boisson, mais par adoration des effets de la caféine. Et puis un peu aussi parce qu'elle en avait besoin, si elle voulait venir à bout des journées de folie qu'elle avait. Alors qu'elle mélangeait le sucre à son café, tournant sa cuillère dans le liquide patiemment, elle entendit la question bien curieuse de Joshua. Un regard sur les papiers lui permit de trouver d'où Joshua tirait son nom si soudainement.
-Le destin soit loué, je suis divorcée. Takano est mon propre nom., répondit Sky.
Elle en profita pour récupérer les papiers qui traînaient sur le bureau et les ranger face cachée dans un trieur. Sky n'aimait pas qu'on vienne foutre son putain de nez dans son business. D'autant que se connaissant elle aurait pu inonder les papiers de café. Bien sûr, Takano était également le nom de ses parents, elle ne le sortait pas de nulle-part cependant elle ne voulait pas être associée à eux. La dernière question de Joshua la laissait perplexe. Qu'il sache à quoi s'attendre ? Pourquoi faire ? Elle récupéra sa tasse de café et plongea ses lèvres dedans.
-Et à quoi t'attendais-tu dis moi ? Je me doute que Yushe ne t'a pas détaillé à qui tu aurais affaire lorsque tu déposerais sa bécane au garage hein ? Peut être aurais-tu préféré un monsieur muscle moustachu.
Elle le taquinait légèrement avec un sourire joueur. Les stéréotypes entourant sa profession étaient multiples. Il n'était pas rare qu'en entrant pour la première fois dans son garage, on la prenne pour la secrétaire, et qu'on lui demande d’appeler le patron. Comme elle aimait les voir se ruiner le dos en courbettes durant ces brefs moments.
-Ça peut s'arranger tu sais ? J'ai du choix par là., ponctuant sa phrase par un signe de la tête vers les employés en train de bosser.
Elle replongea ses lèvres dans son café. Joshua savait que ses yeux verts étaient remarqués des purs japonais, qui eux ne connaissaient que les yeux foncés. Il en jouait, il était malin, bien qu'un peu flippant à la fixer ainsi. Entre la crise de nerf tantôt, où il avait été proche de lui arracher la tête en la traitant de collabo', et maintenant où il se montrait très attentif. Pas étonnant que Yushe l'apprécie, Joshua était totalement barré. Il était une sorte de porte de sortie dans cette société conventionnelle. Heureusement, Sky échappait à la bonne société. Il n'y avait pas plus décalé qu'une femme travaillant dans un métier d'homme. Elle aussi avait l'habitude de choquer par son attitude.
A l'heure où les poules se lèvent, Joshua s’apprêtait à éteindre son ordinateur fumant de labeur, lorsqu'il reçut son mail. Dedans, la jeune femme expliquait qu'elle avait besoin d'un service. Merde, c'était pas pour aujourd'hui la virée. C'est pas limite si le grand dadet allait refermer le clapet de son mac pour aller pioncer quelques bonnes heures avant que ses yeux ne glissent sur la suite du message. Plutôt pas mal comme genre de requête en fait. Du genre à aller mener une Harley dans un garage pour qu'elle soit opérationnelle pour son contrôle technique. Elle mentionnait bien qu'en contrepartie, il pourrait faire mumuse avec avant qu'elle passe en revue histoire qu'il se déplace pas complètement pour rien. Et qu’évidemment, elle le rembourserait pour les frais de réparation. L'anar était issu d'un milieu modeste, ses parents avaient trimés toutes leurs vies pour tenir leur restaurant à flot et leurs deux enfants n'avaient jamais gouté au luxe des belles choses. On aurait pu imaginer que ça donnerait des gosses travailleurs, investit, téméraire, et filant droit, et pour Josh', y avait un peu de ça. Enlevez juste le critère "filant droit" et remplacez le par "fouteur de merde" et vous y êtes presque. Du genre à s'investir uniquement dans ce qui l'anime, le reste, vous pouvez toujours courir. Tout ça pour dire que jusqu'alors, jamais de sa vie Josh' n'aurait pu imaginer monter sur une Harley Davidson, habitué aux pétoires de bas régime durant une courte période de sa vie. (L'assurance, ça taxe.)
C'est donc frétillant d'impatience qu'il alla récupérer le bolide de la pilote et fit ronfler le moteur avant de manger le bitume. Et quel bonheur pour lui...! Les sensations étaient décuplées par rapport à ce qu'il avait connu jusqu'alors, la réaction presque animale du moteur et la puissance de l'engin l'amenait à rouler à des allures balèzes et, si au début il calmait le jeu pour se dérouiller la conduite, il finit par se lâcher complètement au bout d'une grosse poignée de minutes, grattant comme il se doit les capacités de la bécane. Après s'être amusé comme un gamin revenant d'une fête foraine, Joshua arriva au terminus de son parcours, le garage de Yushe, situé en périphérie d'Akihabara. Il avait du mal à se résigner à quitter l'engin, grattant quelques secondes de plus pour écouter une dernière fois le moteur ronronnait à ses oreilles, mais la garagiste arriva alors à sa hauteur, et Josh', voyant ses lèvres se tordre en mots, il arrêta le moteur, et enleva le casque qui jusqu'alors emprisonnait ses oreilles. D'une main, il ébouriffa sa tignasse turquoise, avant de pencher la tête vers la nana et de jeter avec désinvolture un:
- Hein?
De sa voix rauque, tout juste intéressée. L'anar quitta ses vieux gants en cuir et la scelle du bolide, et remarqua alors la boue dégueulasse qui s'était collée à ses godasses, son jean, et la Harley. Il grimaça puis releva la tête vers la garagiste. Elle avait une bonne tête à son gout, du genre carré et perfectionniste, qui passe plus de temps à s'occuper mécanique qu'à soigner son look. C'est un brin hâtif de jauger la personne en trois coups de cuillère à pot mais faut pas chercher plus loin avec Josh', il juge au feeling et il la sentit bien. Alors, sans prévenir, il saisit son minuscule poignet dans sa pogne géante, déployant sa main vers le ciel et y déposa avec soin les clefs de la bécane. S’arrêtant un bref instant pour la fixer de ses yeux verts, il ajouta:
- Tu m'saurais lui faire une révision complète dans la matinée? Y m'la faut comme neuve de l’intérieur.
Elle était pas degueu la garagiste, à y regarder par deux fois, alors Joshua esquissa un de ses plus beau sourire et lui décocha un clin d’œil. Puis il ôta doucement sa main de la sienne caressant fugacement sa paume.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Ven 10 Oct - 14:14 Répondre en citant
Charmant...
Akihabara, le quartier geek, le quartier de l'électronique, des jeux vidéos les plus vintage aux plus récents. Sky avait trouvé idéal pour elle d'ouvrir son garage en périphérie. Cela restait dans la logique des choses, vu comme les bagnoles étaient bourrées de fils électriques et de programmes informatiques. Les voitures se garaient à notre place, et puis quoi encore ? Demain une entreprise à milliards viendrait demander des droits sur les puces cérébrales, histoire qu'elles permettent de démarrer une voiture à distance ? Sky était adepte de cette bonne vieille clé qu'on coinçait dans le démarreur, après laquelle on jurait des choses odieuses si la bécane osait faire de la résistance.
Sky portait son bleu de travail noir, les manches nouées sur sa taille, portant un haut à bretelles tout aussi noir. C'étaient là les rares vestiges de l'heure précieuse qu'elle avait passé à bricoler le matin, avant que les employés n'arrivent. Quand on était patron de son garage, quand on réinsérait des jeunes dans la société, on avait une putain de paperasse. Pas le luxe de se payer une secrétaire, parce que les vieux pervers dans l’atelier seraient capables de lui faire du gringue, alors elle se coltinait tout. Voilà deux longues heures que sa main violait la compta' à coups de chiffres honteux, et que celle-ci se vengeait sur son imprimante. Un coup d’agrafeuse régla un coup de nerf, mais pas la liste longue comme son bras de mails en attente. Quand elle pensa à sa Honda garée juste devant le garage, elle fit craquer sa nuque. Qu'est-ce qui la retenait de se faire une virée déjà ?
Elle ouvrit un œil... Connerie de paperasse ! Elle aurait mieux fait de rester salariée. Elle se leva, sortit de son bureau dont elle laissa la porte grande ouverte, et se pointa devant le garage. La grande porte était ouverte, assez pour faire passer un tank, alors voir en sortir une crevette dans son genre cela pouvait surprendre. Elle prit un chouchou au fond de sa poche, et redressa ses cheveux pour en faire une queue de cheval. Voilà longtemps qu'elle n'avait pas touché de clé de douze, peut être qu'Ishida la laisserait faire une pause au fond du garage, à rénover le vieux tacot qu'elle avait sauvé de la casse. Son oreille se redressa sur sa tête, et elle se tourna spontanément vers le bruit. Elle était le genre de femme à avoir entendu tant de bruits de moteurs différents dans sa vie, qu'elle pouvait presque vous dire la marque, et dans certains cas le modèle. Elle remarqua d'abord la moto, son style, sa finesse... Sa putain de plaque d'immatriculation. Pourquoi un grand dadais avait-il le cul posé sur la moto de Yushe ? Elle fronça les sourcils, donnant déjà à son air austère l'air d'une gardienne de prison... Petite mais, pas commode la dame. Elle se dirigea vers lui avec le même aplomb qu'elle avait lorsqu'il fallait qu'elle foute un coup de pied au cul d'Usui : très déterminée.
-T'es qui toi ?, demanda-t-elle au gars perché sur la moto qu'elle bichonnait personnellement.
Elle ne voyait rien à travers son casque, ce qui en soit était un gage de qualité. Qu'est-ce qu'ils avaient les gens à prendre des casques avec une visière transparente ? Utilité zéro, autant prendre une loupe, la foutre sur sa tronche et hurler « je suis ici ». Le gars lui répondit par un « hein » très convaincu. S'il venait de se faire une virée, l'adrénaline devait brouiller ses sens, cela et le fait qu'avec un casque de moto il y avait peu de chance d'entendre quoi que ce soit. Bref, elle était servie ! Elle avisa d'un coup d’œil l'état déplorable de la bécane. Bordel de merde ! Qu'est-ce que ce gars avait bien pu foutre avec ? Rouler dans un champ de betteraves ? Elle se fit sortir par la sensation qu'on prenait son poignet.
Wait... Elle reporta son regard sur le gars, un regard fixe qui ne se laissait pas démonter. D'autant qu'au Japon, ce genre de contact physique, cela nécessitait presque un contrat de mariage. Sa main raide se referma agilement autour des clés de la bécane. Valait mieux que ce soit elle qui les ait plutôt que lui. Sky se sentit au bord de lui mettre les points sur les i alors qu'elle sentait sa main trop câline à son goût au moment où il lâcha son poignet. Elle fit tourner les clés autour de son index avant de les ranger bien profondément aux confins de sa poche. Il était charmeur avec son petit sourire et son air occidental, mais pas assez pour qu'elle se préoccupe plus de lui que de la Harley.
-Ecoute mon grand, c'est moi la chef mécano des joujoux de Yushe. Et toi, t'es le gars totalement inconnu qui se ramène sur un bijou de technologie pas immatriculé à ton nom. Alors soit tu lui as tiré, soit elle m'a pas prévenu que tu l'amenais. Dans tous les cas, ça me plaît pas.
Elle sortit son téléphone portable, tapa rapidement un message à Yushe, pour lui demander si c'était normal que ce soit ce grand charmeur qui soit venu lui livrer le bolide.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Jeu 16 Oct - 23:26 Répondre en citant
S’il n’avait pas jusqu’alors senti sa méfiance, il comprit rapidement le message lorsqu’elle lui débita ces quelques paroles. Les sourcils froncés, elle montrait les crocs à la manière d’un chien gardant le bout de terre de son maître. Pas commode la fille.
Il se sentait pas d’humeur à s’énerver après une virée pareille, mais il aimait vraiment pas son ton suspicieux, limite menaçant, qu’avait rien à foutre dans sa voix. C’était quoi son problème? Il avait pas la tête de l’emploi pour monter une moto de collec’? Sûrement qu’elle devait connaître Yushe vu la manière dont elle en parlait mais, bordel, c’était pas limite si elle l’agressait.
- Bah vas y, appelle les flics tant qu’t’y es!
Il regretta aussitôt de lui avoir si rapidement filer les clefs de la Harley. La gonze risquait pas de lui faire confiance vu son ton provocateur, mais il y pouvait rien, ça le foutait en rogne de voir qu’elle l’étiquetait d’office comme le genre de mec pas fiable. Il était habitué à ce genre de réaction, et habitué à répondre par la provocation. Histoire que la mère de famille bien sous tout rapport se rende compte d’elle même, avec un peu de jugeote, qu’il se foutait ouvertement de sa gueule en rentrant dans ses stéréotypes de pensées. Ça marchait rarement. Même quasiment jamais. Mais il s’en foutait. Fondamentalement, il ne se sentait pas le besoin de justifier qui il était. L’autre cherchait pas à l’savoir et se basait sur ce qu’il voyait? Bah très bien. Alors il allait se faire le malin plaisir de rentrer dans le moule préformaté qu’il attendait.
- Et d’ailleurs, maintenant qu’tu m’as grillé la miss, tu vas m’refiler gentiment les clefs que j’aille voir un mecano un peu moins casse burne qui m’fera le taf que j’lui demande, et avec le sourire.
Son ton était cassant, teinté d’ironie, encore fallait-il qu’elle le saisisse. Impatient il remit ses gants en cuir, tendit son bras et fit signe des doigts, la pressant de lui rendre les clefs. Son regard alors beaucoup moins charmeur cette fois-ci, disait plutôt: «joue pas aux connes si tu veux pas que j’te bouffe».
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 18 Oct - 22:35 Répondre en citant
Charmant ET Susceptible !
Oulah, c'était sensible cette grande chose. Heureusement, Sky ne se vexait pas pour un rien. On lui avait déjà servis des « ta mère la pute » ou des « connasse de suceuse de bite » très fleuris. A côté, le craquage de nerf du grand aux cheveux verts, c'était comme du sucre dans son café du matin. Elle resta complètement stone. Appeler les flics ? Pour quoi faire, maintenant qu'elle avait les clés dans sa poche, c'était peine perdue. D'autant que les flics l'avaient à la bonne, souvent les délinquants qui ressortaient de chez elle étaient clean. S'ils étaient toujours aussi anarchistes, il évitaient de passer à tabac le politicien du coin. C'était une épine de moins dans les pieds de tout le monde. Elle profita même du fait d'être sortie du garage pour sortir sa cigarette électronique, et tirer dessus. Les chewing-gum à la nicotine, cela allait bien cinq minutes. Écoutant le grand s'agacer, elle sentit son téléphone sonner dans sa poche, et décrocha.
-Ouais ?... Eh dis, tu le connais le grand charmeur un brin susceptible qui s'est ramené sur ta moto ?... Joshua hein ?, répondit-elle en jetant un œil à l'occidental nerveux de la vie.
-Comment ça t'avais prévenu !... Tu te rappelles du nom du gars à qui t'as dit ça ? Fait chier ces conneries, j'ai pas que ça à foutre de courir après les infos... Nan, laisse, y'en a un de chez moi qui rentrera avec une bosse sur le crâne ce soir. A plus.
Raccrocher. Sky soupira, fourra sa clope électronique et son téléphone dans sa poche.
-Dude, si y'a bien un mécano qui flippera pas devant ton look punk dans ce putain de quartier, c'est bien moi. N'importe qui aurait appelé les poulets rien qu'en te voyant arriver, les gars on leur murmure "yakuza" qu'ils vont se planquer dans le placard à ballet. A Akihabara, y'a que chez moi qu'un marginal ou un ex-taulard a sa chance.
Son chez moi, elle parlait bien évidemment de son garage, qui était agréé pour de la réhabilitation d'ex-taulards. Suffisait de voir au fond, le stagiaire black d'un mètre quatre-vingt dix, en train de bosser le dos voûté dans une citadine. Les profils étaient presque tous différents dans son garage, du bon vieux japonais au gars sortis de nulle-part. Elle fit un grand signe du bras, en se retournant vers l'intérieur du garage.
-Allez viens, ça va me prendre un café pour oublier le malentendu. Je t'en offre un... Joshua-san.
Et surtout, qu'il aille servir son regard méchant à qui serait intéressé. A moins qu'il ne préfère rester bouder dehors. Pourtant garder un gars aux allures crispées sur son trottoir faisait désordre. Pas sûr qu'offrir un café à un surexcité de la vie fut une bonne idée, mais Sky était spontanée, et ce n'était pas un unique café dans sa vie qui allait la tuer. Au pire quoi ? Le Joshua allait être désagréable ? Il allait l'emmerder ? L'insulter ? La menacer ? Rien à foutre, elle voulait un café ou peut être même deux, la terre pouvait bien exploser tant qu'elle avait de la caféine dans le sang. Alors elle passa la porte de la pièce commune, prit deux tasse à café propres et les plaça dans la machine à café. Pressant le bon bouton, le son jouissif du double café coulant aussi noir que noir avait des airs d'opéra.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Mar 21 Oct - 16:58 Répondre en citant
Alors son portable vibra. Les menaces de Joshua ne semblèrent pas la perturber le moins du monde car elle décrocha et répondit au naturel, comme si rien ne s’était passé.
«Hein?» grommela-t-il intérieurement, un peu vexé par son flegme. Pourquoi ne sortait-elle pas les poings ou ne s’excusait-elle pas platement? C’était pas commun, ça, de s’en foutre avec autant d’aisance. Il laissa couler impatient, la colère grouillant en lui, écoutant vaguement la conversation téléphonique qui s'ensuivit avec Yushe. Au moins maintenant les choses étaient claires pour tous. Toujours agacé par son comportement, lorsqu’elle raccrocha, Joshua lâcha:
- Alors, plus décidé à appeler tes p’tits copains maint’nant?
Il la narguait, le menton dressé, le ton légèrement méprisant. C’est qu’il était à chaud l’étalon, et qu’il demandait castagne. Mais à croire que c’était pas son humeur, à elle, et que même si elle avait la dégaine d’un garçon manqué, elle gardait pas moins le recul et l’intelligence d’une nana posée. Avec la tête carrée, vissé sur ses épaules.
-Dude, si y'a bien un mécano qui flippera pas devant ton look punk dans ce putain de quartier, c'est bien moi. N'importe qui aurait appelé les poulets rien qu'en te voyant arriver, les gars on leur murmure "yakuza" qu'ils vont se planquer dans le placard à ballet. A Akihabara, y'a que chez moi qu'un marginal ou un ex-taulard a sa chance.
Il avait fourré ses mains dans ses poches et continuait à grommeler dans sa barbe. Une mine boudeuse de vieil ours qui fait "grumf", à la fixer de ses iris verts. Il devait bien lui reconnaitre une chose à cette fille, c’est qu’elle savait leur causer aux gars dans son genre. Joshua resta un moment là, à soutenir son regard, jaugeant la brune pour déceler si elle était du genre à se défiler ou le genre bien ancré dans ses godasses et pas prête d’en démordre. Mais elle ne baissa pas les yeux, et maintint sa tête haute, fière.
Alors il obtempéra. Un peu agacé, d’admettre qu’au fond, elle avait réussi à évacuer la vapeur de la cocotte minute qui lui servait de caboche, sans faire un carnage. C’est qu’elle ne devait pas être mauvaise dans son job, à voir la gueule des loubards qui zonaient dans son garage. Arriver à leur tenir tête en se baladant avec son joli minois, et s’en sortir indemne, ça frôlait le miracle.
Elle lui fit alors signe de la suivre dans la boite en taule qui lui servait de garage, l’invitant à prendre une pause café. Et voila qu’aussitôt dit, elle pivota à 180 degrés exposant au Sullivan son joli petit cul sous sa blouse de travail.
‘Sûr. Elle savait trouver les mots. Il esquissa un sourire, tous résidus d’orgueil, dans la seconde envolée. Pendant qu’elle s’était éclipsée derrière la porte réservée au personnel, le jeune homme s’adossa sur le comptoir, se courbant l’échine vers l’avant pour y poser tout son poids. Il jeta un œil alentour, matant un peu les environs et nota alors la dégaine d’ex taulards que se tapait ses employés. Suffisait de lire certains de leurs tatouages pour savoir d’où ils venaient et ce qui les avaient amenés là. Alors comme ça elle participait à la réinsertion de petits gars sortis de taule la Takano? Elle ne manquait pas de cran.
Ça n’avait pas été dur de dénicher son nom à la mécano, ‘suffisait de survoler la paperasse qui gisait derrière son comptoir pour y noter ses initiales. Elle finit par repasser derrière sa caisse, avec dans les mains, deux tasses de café bien noir, sans sucre, comme il aimait. Il sourit.
- Takano, c’est ton nom ou celui d’ton veinard de mari? Il amena la tasse à ses lèvres et en but quelques gorgées. Que j’sache direct à quoi m’attendre...?
Il ne la quittait à nouveau plus des yeux. Bouarf, ouais, il avait été un peu brusque, il se rattrapait comme il pouvait et c’était de bon cœur. Avec tout les loubards qui trainaient dans ses pattes il se faisait pas trop de films, il avait une chance sur deux pour qu’elle soit lesbienne, ou bien déjà maqué avec l’un de ses taulards.
Mais eh, qui ne tente rien...
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 25 Oct - 17:25 Répondre en citant
Trois sucres
Sky revint avec les deux tasses de café, en posa une sur le comptoir du bureau où elle recevait les clients. Elle posa elle aussi sa tasse, y mit une cuillère à café et trois sucres. Elle aimait sa caféine sucrée, autant le café, que le soda ou les boissons énergétiques. Deux choses indissociables. Elle trouvait le café nature bien trop amer pour en apprécier le goût. Elle le buvait non pas par amour de la boisson, mais par adoration des effets de la caféine. Et puis un peu aussi parce qu'elle en avait besoin, si elle voulait venir à bout des journées de folie qu'elle avait. Alors qu'elle mélangeait le sucre à son café, tournant sa cuillère dans le liquide patiemment, elle entendit la question bien curieuse de Joshua. Un regard sur les papiers lui permit de trouver d'où Joshua tirait son nom si soudainement.
-Le destin soit loué, je suis divorcée. Takano est mon propre nom., répondit Sky.
Elle en profita pour récupérer les papiers qui traînaient sur le bureau et les ranger face cachée dans un trieur. Sky n'aimait pas qu'on vienne foutre son putain de nez dans son business. D'autant que se connaissant elle aurait pu inonder les papiers de café. Bien sûr, Takano était également le nom de ses parents, elle ne le sortait pas de nulle-part cependant elle ne voulait pas être associée à eux. La dernière question de Joshua la laissait perplexe. Qu'il sache à quoi s'attendre ? Pourquoi faire ? Elle récupéra sa tasse de café et plongea ses lèvres dedans.
-Et à quoi t'attendais-tu dis moi ? Je me doute que Yushe ne t'a pas détaillé à qui tu aurais affaire lorsque tu déposerais sa bécane au garage hein ? Peut être aurais-tu préféré un monsieur muscle moustachu.
Elle le taquinait légèrement avec un sourire joueur. Les stéréotypes entourant sa profession étaient multiples. Il n'était pas rare qu'en entrant pour la première fois dans son garage, on la prenne pour la secrétaire, et qu'on lui demande d’appeler le patron. Comme elle aimait les voir se ruiner le dos en courbettes durant ces brefs moments.
-Ça peut s'arranger tu sais ? J'ai du choix par là., ponctuant sa phrase par un signe de la tête vers les employés en train de bosser.
Elle replongea ses lèvres dans son café. Joshua savait que ses yeux verts étaient remarqués des purs japonais, qui eux ne connaissaient que les yeux foncés. Il en jouait, il était malin, bien qu'un peu flippant à la fixer ainsi. Entre la crise de nerf tantôt, où il avait été proche de lui arracher la tête en la traitant de collabo', et maintenant où il se montrait très attentif. Pas étonnant que Yushe l'apprécie, Joshua était totalement barré. Il était une sorte de porte de sortie dans cette société conventionnelle. Heureusement, Sky échappait à la bonne société. Il n'y avait pas plus décalé qu'une femme travaillant dans un métier d'homme. Elle aussi avait l'habitude de choquer par son attitude.
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Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky]
par Admin Jeu 17 Sep - 10:45
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Lun 27 Oct - 23:08 Répondre en citant
Divorcé? Eh bien! On pouvait encore s’accorder ce luxe dans ce pays? Joshua lui lança un regard surpris, une pointe d’admiration dans les yeux. Oui, d’admiration. Réussir à se débarrasser de son poids quotidien devait être une véritable bataille. A moins que la situation implique une solution aussi extrême que le divorce. Mais eh, elle n'avait pas l’air traumatisé la mignonne, et si crise il devait y avoir eut dans le couple, Josh’ aurait parié qu’elle en aurait été la cause.
Elle rangea alors son bureau et le jeune homme en profita pour sortir de son blouson un paquet de cigarettes éventrées. Il dégaina une Gitane et la porta à ses lèvres, allumant la braise au bout de ses doigts, et tirant sur le filtre insufflant la fumée au cœur de ses bronches.
Lorsqu’elle l’interrogea à son tour, Joshua se laissait envouter par la rapeuse coulée de nicotine qui fumait de ses naseaux, portant son café noir à nouveau à ses lèvres. Elle n’avait apparemment pas saisit le sous entendu de sa remarque. Tout ce qui l’intéressait, lui, c'était de savoir si oui ou non sa puce la grillerait si le jeune homme lui roulait un patin. Et apparemment, non. Car le divorce n’interdisait en rien de nouvelles aventures. Et cette nouvelle éclaira d’une lumière nouvelle le regard du jeune homme. Il haussa les épaules, ne voyant pas l’intérêt de corriger son erreur d’interprétation:
- Je n’mettais pas fait d’idée particulière sur la dégaine de son garagiste. Mais... il la reluqua de haut en bas, si elle t’a choisi pour tes compétences... J’te cacherai pas qu’j’aurai pas été l’genre de client à venir chez toi avec c’t’idée en tête en premier lieu.
Oh eh, allez, un peu de franchise, ça devait lui changer. Combien de gars devaient passer la porte de son garage pour mater sa proprio avant de penser à la réparation de leur caisse, hein? C’était humain, tout bonnement humain. Et qui sait, peut être bien que Yushe aussi s’était laissée embobiner par le minois de la mécano la première fois. Non. Pas Yushe, même lesbienne, ses bolides comptaient bien plus à ses yeux qu’un joli petit cul. Mais Josh' il voyait pas qu'elle était pas du genre commode, la Takano. Lui, il fallait lui écrire noir sur blanc pour que le message passe. Alors forcement, il s'imaginait qu'elle attirait les foules. Parce qu'elle était mignonne sous la couche de cambouis quand même.
-Ça peut s'arranger tu sais ? J'ai du choix par là.
- Nan nan nan nan, pas la peine.
Sa main traçait de grandes trajectoires de gauche à droite du haut de son index. Sa réponse avait été instantanée, du genre, pas réfléchi, le mec qu’on grille aussitôt, qui préfère de loin avoir affaire à un vagin qu’à une paire de couilles. Il tira une dernière fois sur sa clope avant de l’écraser sous sa semelle, puis la balança en un geste, larguant le mégot sur le sol crasseux de l’atelier. Joshua se redressa alors, déposant la tasse vide sur le comptoir puis sa patte sur l’épaule de la jeune fille.
- J’prefere qu’ça soit toi.
A nouveau un sourire, et un clin d’œil à son adresse. Il retira sa main de son épaule, avant de reprendre:
- Ça fait longtemps que tu la connais Yushe?
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Mer 29 Oct - 18:55 Répondre en citant
Donnez moi des
munitions !
Ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait toiser. Elle avait appris avec le temps qu'il valait mieux fixer du regard la personne qui vous toisait plutôt que de détourner le regard. Plusieurs fois on l'avait dévisagée. Par exemple lorsque les gens apprenaient qui étaient ses parents, faisant la réflexion que Sky ne correspondait pas assez aux standards. Ou alors lorsqu'elle avait intégré l'école d'électro-mécanique après le collège, où la meute de garçons l'avaient pris pour cible de leurs regards. Tête haute, voix qui gueule, regard sûr : la meilleure recette d'une personne bien dans ses godasses.
-Oh si, tu aurais eu d'abord à l'idée ta bécane. En suite tu aurais eu une autre idée. Après tu aurais oublié cette idée pour repenser à ta bécane.
Ce n'était pas le premier qui se pointait, sourcils froncés de devoir mettre sa bagnole à réparer, contrarié par les inconvénients de plusieurs jours sans moyen de transport personnel. Encore moins le premier à développer des symptômes étranges, du genre amabilité forcée et sourires insistants. Lorsqu'il fut assez claire que Sky n'était réceptive à aucune séduction, qu'elle était strictement professionnelle et absolument obsédée par son travail, les charmeurs habituels étaient redevenus des clients agréables. Alors Joshua commis trois erreurs. La première, il prit le sol de son entreprise pour une déchetterie. La seconde, il la toucha Sky comme si c'était sa pote, or elle n'était pas encore sa pote. La troisième, qui était plus un fait aggravant qu'une erreur, était de tenter de faire passer les deux précédentes pour un choux à la crème avec un clin d’œil inoffensif. En premier lieu il ne fallait pas sombrer dans l'agacement. Elle sortit sa plaquette de chewing-gum à la nicotine et en prit un qu'elle mâchouilla silencieusement deux ou trois fois.
-Pause café terminée.
Sky ramassa les deux tasses de café, bien que la sienne soit encore pleine. C'était presque claire comme de l'eau de roche, mais s'il fallait mettre les points sur les « i » autant lui poser la question, elle serait ravie de donner des précisions. Elle faisait déjà la guerre à ses employés pour qu'ils aillent sur les aires prévues pour fumer, à l'avant et à l'arrière du garage, avec des cendriers aussi gros que repérables. Elle avait placardé pour cet abrutis d'Usui des panneaux d'interdiction de fumer dans les locaux. Ici, on manipulait des éléments inflammables : peinture, huiles, carburant etc.
-Tu n’oublieras pas de ramasser tes merdes en partant., fit-elle en pointant du doigt le mégot de cigarette.
Elle contourna l'occidental, bien décidée à aller faire un tour aux postes de travail de ses employés pour vérifier la qualité d'exécution. Il semblait qu'il restait encore une vague odeur de cigarette, peut être était-ce à cause de Joshua... Ou alors...
-Usui-san... ?, fit-elle la voix menaçante.
Le grand dadais sortit la tête de sous le pare-choc, clope au bec. Il s'était fait grillé comme un débutant. Il lui fallait une clé de douze, ou quelque chose à lui jeter dessus. N'importe quoi.
-Je sais, je sais !, répondit l'employé en se faufilant par la porte de derrière, ses deux neurones étant pour une fois d'accord sur la marche à suivre.
Elle s'était redressée de la caisse à outils, clé de douze en main, mais sans victime. Alors elle soupira, fit sauter l’outil dans sa main et retourna vers son bureau.
-J'vous jure...
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Joshua Sullivan
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Jeu 30 Oct - 20:11 Répondre en citant
Il arqua un sourcil, et afficha une gueule qui dit «Hein?» refusant de comprendre. C’était jamais agréable de se faire recaler par une gonze. Encore moins quand elle vous disait qu’elle préférait votre pétoire à vous. Il avait bien entendu le Josh’, mais ne s’avouait pas vaincu pour autant. Il s'était engagé dans une direction, et tant qu’il n’avait pas la certitude que la mécano était lesbienne, et qu’il pouvait rien faire contre ça, il ne la lâcherait pas. Du genre entêté le jeune homme.
Mais il vit à sa tronche qu’il avait merdé quelque part, elle semblait pas contente, surement le genre à pas aimer qu’on la touche, c’était pas une nouveauté dans ce pays qu’il était un brin trop tactile pour la moyenne (si peu), mais ça faisait parti de lui, comme sa salopette noire de travail à la miss, c’était le genre de détails qui faisait parti intégrante du personnage. A croire que les gènes s’étaient farouchement accrochés au personnage, son coté amerloque se dépeignait beaucoup trop sur lui, alors qu’il n’en avait jamais vu le bout du continent. Le genre de type qu’était étranger à son pays adoptif depuis toujours, et qui refusait de se plier au moule pour coller à ses normes. Incorrigible le Sullivan. Et buté.
Il pensait qu’elle allait au moins lui répondre, c’est que lui, il la connaissait à peine la Yushe dans le fond, ça tiquait sa curiosité d’apprendre quels genres d’atomes crochus elles pouvaient avoir ces deux là. A tout les coups il allait se faire enfler. Elles étaient ensemble et il y voyait que dalle. L’idée lui tritura un court instant les méninges. C’aurait pu être drôle, s’il savait alors que Yushe avait un crush pour lui. Mais bah. Joshua il avait décidé de s’intéresser à la mécano plutôt qu'à la pilote. Surement parce qu’inconsciemment, y avait plus de défis, de murs à péter pour arriver à conquérir la belle.
Elle déclara la pause terminée et débarrassa les cafés, sa tasse toujours pleine. Allez là, mais qu’est c’qu’elle a maintenant? Il fronça les sourcils, se grattant les poils de barbe naissante, essayant de comprendre d’où venait l’os. Mais la réponse ne tarda pas à sortir. Le mégot. Ah, ça? Sérieux? Y avait une couche de crasse balèze dans l’atelier, ça la chiffonnait pas mais un mégot ça passait pas? Bon, ouais, à y réfléchir un peu, il aurait été le premier à gueuler parce qu’on aurait bougé son bordel sur son bureau. Mais il avait quand même pas envie d’être d’accord. Rien que pour justifier la manière dont elle lui causait. C’était typiquement le genre de ton et de remarque qui lui donnait envie de défier l’autre. Du genre petit chef à mener les autres par la baguette, et Dieu sait que Josh et l’autorité, ça faisait deux. Il avait envie de montrer les crocs, de rager un bon vieux «Oh ca va, tu vas pas nous faire chier pour si peu merde!» mais il pouvait pas. Beh non. Fallait qu’il choisisse: ranger un peu sa fierté dans une valise pour faire plaisir à la dame ou gueuler pour une cause qu’il se sentait pas de défendre et griller ses chances, s’il lui en restait, d’avoir son mail.
La donzelle fonça aux commandes de sa petite entreprise pour serrer les boulons des pauvres gars à son service. Joshua profita de l’interlude qui suivit pour faire rouler du bout de sa godasse le mégot dans un caniveau, ou n’importe quoi de semblable, grognant dans son coin, les mains enfouies dans ses poches. Il trainait pas le pieds, Sullivan, il manquerait plus qu’en prime, elle le grille en train d’exécuter son commandement. Déjà qu’il grognait bien assez fort tout seul, il avait pas envie qu’on le prenne en flag’.
Grumf.
Le mégot disparut, Joshua releva la tête comme si rien ne s’était passé, l’air de rien, cherchant la mécano du regard. Elle gueulait sur son employé, une clef de douze à la main, semblant sur l’instant plus amène de s’en servir comme d’une arme que pour son utilité première.
Sexy.
Il sourit. Faut dire, Josh’ il les aime quand elles griffent et mordent, fière et sûres d’elles. En fait son idéal de femme a le cran d’un général de guerre et l’aura de Pénélope Cruz. Elle était pas mal, Sky, et elle avait le cran. C’était suffisant pour qu’il envisage sérieusement de coucher avec.
- Rassure moi et dis moi que tu lâches du lest en dehors de ton taf.
En fait, il avait plutôt intérêt, parce qu’aussi baisable soit elle, il se voyait pas fermer sa gueule dès qu’ils étaient en désaccord. Oh non. Josh’ ne se projetait pas du tout avec elle, enfin si projection y avait, ça allait jusqu’à la case lit, et ça s’arrêtait là. Il connaissait juste ses limites. A peu près. Il traina ses pieds jusqu’à la bécane de Yushe, passant une main dans sa nuque pour la masser, il lâcha sans détourner les yeux de la pétoire.
- J’serai curieux de comprendre un peu mieux comment ça marche... Il caressa le cuir de la bécane du plat de sa main. Elle a un dessin... Vraiment canon. Il s’accroupit à hauteur du pot d’échappement et commença à décrypter d’un oeil curieux le volume sous ses yeux. Après un moment, sa tête pivota vers Sky. Tu veux pas m’expliquer les rudiments? Savoir un peu... A quoi ça sert tout ça. Sa main se tourna vers la pétoire. Après un court silence, Joshua pencha légèrement la tête de coté, la mine sérieuse accompagnant ses propos. Promis. C’est pas un plan foireux pour m’intéresser à toi. J’ai jamais eu la patience de comprendre tout ça par moi même, et ça m’a toujours titillé. Il tournait à nouveau la tête vers la bécane, puis il ajouta pour lui même. ... Et j’aimerai vraiment pouvoir la dessiner... Mais on fait de la merde quand on s’attaque à quelque chose qu’on n’comprend pas...
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 1 Nov - 10:54 Répondre en citant
L'Âme de la mécanique
Encore là l'américain ? Eh beh, il s'y accrochait... A quoi d'ailleurs ? A la moto ? Ou à son jeu de charmeur envers Sky ? Bonne question. Pourtant Sky n'aimait pas trop se poser de questions. La clé de douze partit dans sa poche, dépassant honteusement. Une arme mal cachée qui promettait quelques désagréments en cas de violation du règlement. Comment trouvait-elle autant de place dans ses poches ? La combinaison de mécano en offrait plusieurs, une centrale et une sur chaque côtés. De quoi répartir son bordel : téléphone, cigarette électronique, plaquette de chewing-gum à la nicotine, clé de douze. En tassant bien elle pourrait presque y mettre d'autres choses, mais elle était basique comme fille, elle ne prenait que le nécessaire.
-Je suis japonaise Joshua-san, il n'existe pas grand chose pour moi à part le travail.
D'autant qu'à la base, son travail était passion. Y'avait qu'à demander à son ex-femme. Comme elle avait dû batailler pour se faire une place dans ce monde d'homme ! On lui avait dit que si elle montait un garage, elle devrait travailler seule car personne n'accepterait de travailler pour elle. Pas pour une femme ! Et lorsqu'elle avait mené des entretiens d'embauche, elle avait vu ces têtes de loubards en quantité, venant avec l'idée préalable que ce serait un échec. Elle en avait pris deux à l'essaie, puis avait peu à peu grossis les rangs. « Tu respectes mes règles et tu fais ton travail alors t'auras un salaire décent et une chance de garder ta place. » Elle en avait vu qui étaient restés à peine quelques jours et qui avaient décroché, mais Sky avait fini par comprendre qu'elle ne pouvait rien faire contre le manque de volonté ou de motivation. Elle ne pouvait pas les forcer à ce qu'ils acceptent tous l'offre. La mécano prit un dossier de contrôle technique qu'elle coinça sur une planche, et un stylo. Il y avait sur ce dossier toutes les infos à recueillir étapes par étapes. Elle commença par mettre le nom et prénom du propriétaire, et le numéro d'immatriculation du bolide. L'aspect général de la bécane était neuve, bien qu'elle aurait peut être dû ajouter une case « crade ».
-Tu es artiste ?, demanda-t-elle par pure curiosité, faisant trois fois le tour de la moto en notant des choses en japonnais sur les feuilles.
Sky avait été forcée de recevoir les cours de dessin, car elle devait être capable de reproduire de vue la forme d'une pièce ou d'un système comme un moteur. C'était de l'art technologique, rien à voir avec des jolies formes ou des jolies couleurs. Elle avouait bien volontiers que ces dessins s'amélioraient lorsqu'elle comprenait le rôle de chaque pièces, pourquoi ils avaient cette forme et pas plus gros, ni pas tordu. Elle soupira, posa son dossier sur le bitume.
-D'accord.
Ce n'était pas compliqué à faire, elle le faisait sans arrêt pour les stagiaires qu'elle formait sur le tas, ces jeunes ex-taulards qui avaient arrêté le lycée pour la prison. En même temps que son enseignement, ils allaient à l'école d'électromécanique où elle se portait garante pour eux. Le plus gros de leur salaire passait dans les frais de l'école, c'était pour cela qu'elle leur louait à prix cassé les appartements au dessus de son garage.
Alors elle commença à pointer du doigt des parties de la moto, et raconta à Joshua comment ces parties étaient reliées entre elles. Au début, il y avait la structure de base de la bécane, le squelette. C'était presque semblable à un corps humain. Puis elle pointa les parties montées : le réservoir, comment il était relié au carburateur et lui-même au moteur. Le moteur, comment il était relié à la transmission. Les freins comment ils étaient reliés aux deux roues, expliquant bien que le frein avant était à la fois le plus efficace et le plus dangereux. La distribution et le pot d'échappement. Rien n'était laissé au hasard quand on équipait une moto. Tout avait ses fonctions et suivait un principe mécanique bien huilé. Le tout devait également se montrer ergonomique, et esthétique. Quelque chose de fonctionnel et de beau à voir. Le summum étant de pouvoir monter dessus et de se faire une virée. Sky était vraiment dans son élément, elle avait tout oublié de l'impolitesse de Joshua, elle était absorbée par ce qu'elle disait. Dans sa bouche, la mécanique semblait vivante, avoir son âme propre.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 1 Nov - 23:55 Répondre en citant
-Je suis japonaise Joshua-san, il n'existe pas grand chose pour moi à part le travail.
Il avait vu ses chances de la séduire descendre de plusieurs paliers. Eh ben quoi ? Lui aussi était japonais et passionné par son job, ça faisait pas de lui un asexuel, très loin de là d'ailleurs. Le boulot, c'est bien, mais le plaisir, c'est mieux. Peut être qu'elle n'avait pas encore eu d'occasions de s'en rendre compte. Sûrement que c'était une question d’éducation et de caractère, mais bah, y avait que les cons pour pas changer. Il allait pas non plus bourriner la chose, elle y mettait tellement pas du sien qu'au fil du temps, il finirait par se lasser. Ou pas. Allez savoir, ça sera selon l'humeur du jour certainement. Elle commença alors à griffonner des infos sur un papelard, lui portant pendant un pale instant un semblant d’intérêt, les yeux toujours rivés sur la bécane.
Joshua esquissa un grimace à peine visible:
- Illustrateur et chara designer. En gros j'travaille principalement dans l'univers du jeu vidéo et des jeux d'société. Et un peu dans l’édition, bref... C'est selon les commandes et les moments en fait. « Artiste »,j'fais ça plus sur mon temps libre. Pour cibler la nuance, un artiste ça serait plus un mec qu'on fait pas chier avec des règles et qui s'fait pleinement plaisir dans son taf. Moi mon job c'est plus celui d'un artisan, j'mets mon savoir faire au service d'un connard qui veut un truc bien précis.
Il l'adorait son job, Josh. Mais il avait jamais aimé les règles. Ça faisait hélas partie du jeu, et s'il voulait gagner sa croûte, il était obligé de se plier à ça. Enfin, les boulets zonaient surtout dans le milieu de l’édition, en dehors de ça, il avait à faire à des directeurs artistiques ou des mecs assez friands de belles illustrations pour pas lui casser les couilles dans le cahier des charges.
Lorsqu'elle commença à lui faire un cours de mécanique, Joshua se montrait aussi attentif qu'un berger allemand attendant sa ration de croquettes. Les oreilles dressées, l’œil animé d'une étincelle nouvelle, il découvrait avec fascination le fonctionnement de chaque chose, posant plusieurs questions sur certaines subtilités lui échappant, mangeant sans vergogne le savoir que de Sky. Le plaisir semblait partagé, car la jeune femme répondait avec patience et précision aux questions du colosse. Au bout d'un moment, Joshua marqua une pause pour digérer les informations récemment assimilées et faire le point sur les choses qui pouvait lui paraître encore floue. Mais au vue de son sourire satisfait collé sur le visage, il semblait avoir fait le tour de la question, et adressa à la mecano un signe de tête et un regard ravi semblant dire « merci ».
Après quoi il se redressa et dit, cherchant du même temps son carnet à dessin au fond de son sac :
- Bon, bah niquel. Avec tout ça j'devrais pouvoir gratter quelque chose de pas trop dégueulasse. Tu permets qu'je m'installe là pour croquer la bécane ?
En fait, il n'attendit pas vraiment sa réponse, et alla se poser à même le sol, deux mètres plus loin de la Harley, choisissant l'angle de vue qui lui semblait le plus intéressant. Ça faisait une paye qu'il ne s'était pas offert le luxe de croquer d'après nature. Les commandes avaient aussi ça de chiant qu'il fallait penser gain de temps au max pour pouvoir finir dans les temps, et souvent la doc photo était le raccourci le plus rapide via le web plutôt que de se déplacer soi même là où se trouvait l'info en milieu naturel. Joshua sorti quelques crayons du fond de ses poches et un pinceau complètement destroy qu'il retrouva par la même occasion. Se dérouillant la main sur le papier, il commença bientôt à esquisser au crayon de bois le bolide et Takano, en plein travail. Plutôt satisfait du résultat, il chercha à rendre sa forme primaire au pinceau fatigué, puis sans un mot alla chercher la tasse de café abandonnée de la mécano. Se servant du café comme matière première à lavis, le dessinateur plongea son outil dans le liquide brun, et appliqua le pinceau gorgée d'eau sur sa feuille. Posant le kawa de surface, le plus transparent, dans les zones lumineuses, et noyant la tête du pinceau au fond de la tasse pour en écumer l'encre la plus noire et remplir les zones ombrées.
Le contact du papier, de l'eau et du crayon remplit Joshua d'une joie sereine. Il se rendit compte que cela faisait un paquet de mois qu'il n'avait pas retrouver cette sensation là, une respiration sans pression, et sans pixels lumineux. Se prenant totalement au jeu, il perdit toute notion du temps, enquillant croquis sur croquis, se déplaçant dans l'atelier à la recherche de cadrages intéressants, griffonnant les voitures à moitié à l'état de carcasse, les employés en pleins travail, ou encore, des parcelles d'instants aux tuyauteries apparentes d’où filtraient la douce lumière automnale.
Quand il eut la sensation de faire le tour du lieu, il revint à son point de départ, toujours motivé à la gribouille, mais cherchant de la matière mouvante. Fini les corps statiques et sans vie. Alors Sky devint son unique sujet. Esquissant à peine sa posture, il chercha à saisir ses rythmes, ses attitudes, ses mimiques, gardant les détails pour plus tard, lorsqu'il figurerait le modelage de son visage et de ses fringues avec le brun du café.
Il ne réalisa pas que le temps passé sur ses esquisses, Takano avait terminé.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Lun 3 Nov - 14:32 Répondre en citant
Vroum vroum !
Sky hocha la tête, signe qu'elle avait compris ce que Joshua lui expliquait. Il se voyait comme un ouvrier, donnant de son savoir faire pour satisfaire une commande. Sky ne voyait pas de mal à cela, au moins il y avait une ligne précise à suivre, une logique. Mais peut être que Joshua n'en voulait pas de cette logique, pour ne suivre que des élans de créativité. Sky n'avait jamais été artiste, peu être un peu créatrice. Elle avait plusieurs fois fantasmé sur une voiture parfaite, une moto ultime, et les avait dessinées. Forcément, dessiner pour soi-même n'avait pas la même valeur que d'obéir à une demande.
Finalement, qu'elle le permette ou non, Joshua s'était installé pour dessiner la Harley de Yushe. Oh, elle aurait pu l'en déloger, appeler un de ses gars pour lui botter le cul loin du garage. Mais pour quoi faire ? Ce n'était pas nécessaire, Joshua se faisait petit malgré sa grande gueule. Il ne paradait pas tel un roi dans sa demeure, il restait curieux de son environnement et ne faisait pas de remarques déplacées. Alors elle commença à se mettre au travail, à démonter des parties de moto. Elle vérifia le niveau d'huile, les phares, clignotants. Elle vérifia la pression des pneus et les regonfla un peu.
-Chef !, fit un de ses gars.
-Ouiii ?, répondit-elle la voix traînante, elle s'était mise un peu de cambouis sur la joue et continuait de fouiner dans la moto.
-Y'a un gars qui tourne autour de mon poste.
-Et ?
-J'aime pas qu'on tourne autour de mon poste !
-Je ne suis pas ta mère Yokozawa, va lui dire si ça te plaît pas. ET ne viens pas m'emmerder quand je bosse, y'a Ishida pour ça.
Pour une fois qu'elle avait le nez dans de la mécanique et pas dans de la paperasse. Qu'il y soit allé se plaindre ou non, ce n'était pas son affaire, tant qu'ils ne se tapaient pas dessus dans son garage. Elle finit son inspection en faisant un tour de moto, vérifiant l'équilibre et le bruit du moteur. Lorsqu'elle revint, elle s'attela à nettoyer le petit bijou, à le lustrer, le faire briller. Elle y mit pas mal de tendresse d'ailleurs. Elle aimait voir ces bolides repartir après ses bons soins, parés à avaler des kilomètres de bitume sans râler. Et puis elle avait finie. Alors elle retourna dans la partie cuisine se laver les mains et le visage pour faire partir les traces de cambouis. Elle revint alors vers Joshua.
-Un café ?
Ouais... Elle ne lui en voulait pas de son comportement. Elle n'était pas très rancunière.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Mer 5 Nov - 16:16 Répondre en citant
-Un café ?
Il sursauta. C’était pourtant pas brutal comme réveil, mais assez pour que Joshua ne le sente pas venir. Complètement plongé dans ses lavis "made in kawa", il n’avait pas relevé la truffe depuis bien trente minutes. La voix de la garagiste avait brisé sa bulle de concentration en une fraction de seconde. Il releva la tête, grinçant légèrement des dents, sans pour autant lui en tenir rigueur.
- Bah..., il pivota la tête vers la tasse rapatrié à coté de lui. J’dirai pas non. J’ai bien envie de m’en griller une.
Alors il se releva. Prudemment, il pensa à ramener la tasse usagée et en vida le contenu dans l’évier du local réservé au personnel. Joshua il se gênait pas pour rentrer dans les pièces sans accord au préalable. Y avait beau y avoir un panneau gros comme ses deux poings placardé sur la porte rappelant que l’endroit était interdit à la clientèle, il s’en contrecarrait. N'y voyez pas là un manque de respect vis à vis du propriétaire - bien que ça aurait pu en avoir l’air - c’était pas fait exprès. Le Sullivan, c'était comme un gros chat, partout où il se sentait bien, il posait son cul et se sentait chez lui. En fait, ce qui avait l’air d’un manque évident de bonnes manières et de respect, était au contraire un signe de sympathie et de confiance. Elle avait beau être un peu casse couilles sur les bords la madame, il l’aimait bien Josh. Et il aimait carrément bien son cadre de travail, qu’il avait prit soin de croquer sous tout les angles.
- C’est par ou les filtres?
Demanda-t-il alors bien ancré devant le plan de travail de la petite cuisine, se familiarisant déjà avec la cafetière de service. Ses mains se baladant déjà dans les tiroirs à la recherche des dits filtres, n’attendant pas sa réponse. Impatient? Naaaaaan. Du tout. Il finit par les trouver comme un grand, et lâchant quelques cuillères de grains moulus dans son réceptacle, appuya sur le bouton ON de la machine. Balançant son carnet de croquis sur la table, il s’assit à la petite table au centre de la pièce, endroit propice pour une pause clope.
- Il a vraiment d’la gueule ton local. Il sortit de sa poche son tabac à rouler, ses feuilles, et un bout de papier cartonné. T’es proprio d’puis longtemps? Ca a du être galère de t’faire une place dans c’métier. Il commença à se rouler un joint. Enfin, t’as pas l’air d'être le genre de fille à t’laisser marcher sur les pieds donc j’suppose que ça s’est fait plus facilement qu’pour une autre... Portant le pétard à ses lèvres, il amena le briquet à quelques centimètres de ce dernier, arrêta alors son geste, levant les yeux vers Takano:
- ... Je peux?
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Jeu 6 Nov - 10:24 Répondre en citant
Tiens, les clés !
Sky suivit Joshua dans la salle du personnel, les mains dans les poches et l'air désinvolte. Pourtant on se doutait que ta tête allait à mille à l'heure avec toutes ses responsabilités. Et puis elle s'étonna de voir Joshua préférer la bonne vieille machine à café d'Ishida plutôt que celle que tout le monde utilisait : celle à capsules. C'était plus simple de mettre sa tasse dans la machine à café et d'en avoir tout de suite un chaud, plutôt qu'attendre longtemps que la cafetière remplisse une carafe. Sky n'avait purement aucune idée d'où étaient les filtres. Elle ne prenait jamais de café avec cette machine là. Alors elle laissa Joshua farfouiller, se promettant de dédommager Ishida au cas où l'expérience se trouvait être foireuse. En cent ans, fallait bien se dire que tout le monde ne savait pas forcément utiliser ce type de machine, manquerait plus que Joshua foire son coup et Sky trinquerait. C'est qu'Ishida y tenait à cette cafetière.
-Ça doit faire 5 ans. Au début je travaillais toute seule et puis j'ai eu l'occasion d'embaucher. Aux entretiens d'embauche, y'avait que des loubards qui se présentaient. Tant qu'ils font du travail propre, je m'en fous de leur casier judiciaire. Le garage a fini par prendre de l'ampleur et j'ai pu embaucher un peu plus. Y'a deux ans un agent de probation est venu me voir pour savoir si je pouvais faire de la réhabilitation. Y'a pas mal de passage ici, c'est assez vivant.
Et puis les têtes changeaient de temps en temps. Lorsqu'une réhabilitation fonctionnait, il fallait compter six mois. Six mois pendant lesquels l'ex-taulard habitait au dessus du garage, faisait des études en alternance avec une école à 500 mètres de là. Forcément, c'était Sky qui se portait garante des étudiants. S'ils faisaient de la casse, c'était elle qui payait. Dès lors elle avait intérêt à y réfléchir à deux fois lorsqu'elle acceptait de prendre quelqu'un sous son aile. Et puis il demanda permission de fumer à l'intérieur. Ouais... C'était elle qui faisait le règlement intérieur, elle pouvait faire des exceptions. Mais non. Une fois le garage avait failli prendre feu à cause d'un mégot, depuis elle faisait la chasse à la moindre clope. Elle ne supportait pas l'idée devoir son gagne pain partir en cendres.
Alors elle arrêta la cafetière et remplit deux tasses. Puis elle la ralluma pour que le reste de café coule. Elle fit signe à Joshua de la suivre et repartit dehors. Ce n'était pas plus mal, il y avait un peu de soleil réchauffant. Sky en profita pour foutre son chewing-gum à la nicotine dans les égouts et fuma sa cigarette électronique. Elle lui parla de plusieurs sujets différents, le questionna un peu sur ses dessins. On lui reprochait souvent de ne pas avoir de site internet pour son garage, pourtant elle ne trouvait pas cela nécessaire. Et puis elle lui lança habilement la clé de la moto et le laissa partir avec. Elle savait que Yushe la payerait plus tard. Sky rentra dans le garage, directement dans son bureau pour terminer de la paperasse. Quelque part, elle avait envie de recroiser Joshua un de ces quatre, il avait l'air d'être le genre de gars avec qui on pouvait déconner et passer du bon temps.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Lun 27 Oct - 23:08 Répondre en citant
Divorcé? Eh bien! On pouvait encore s’accorder ce luxe dans ce pays? Joshua lui lança un regard surpris, une pointe d’admiration dans les yeux. Oui, d’admiration. Réussir à se débarrasser de son poids quotidien devait être une véritable bataille. A moins que la situation implique une solution aussi extrême que le divorce. Mais eh, elle n'avait pas l’air traumatisé la mignonne, et si crise il devait y avoir eut dans le couple, Josh’ aurait parié qu’elle en aurait été la cause.
Elle rangea alors son bureau et le jeune homme en profita pour sortir de son blouson un paquet de cigarettes éventrées. Il dégaina une Gitane et la porta à ses lèvres, allumant la braise au bout de ses doigts, et tirant sur le filtre insufflant la fumée au cœur de ses bronches.
Lorsqu’elle l’interrogea à son tour, Joshua se laissait envouter par la rapeuse coulée de nicotine qui fumait de ses naseaux, portant son café noir à nouveau à ses lèvres. Elle n’avait apparemment pas saisit le sous entendu de sa remarque. Tout ce qui l’intéressait, lui, c'était de savoir si oui ou non sa puce la grillerait si le jeune homme lui roulait un patin. Et apparemment, non. Car le divorce n’interdisait en rien de nouvelles aventures. Et cette nouvelle éclaira d’une lumière nouvelle le regard du jeune homme. Il haussa les épaules, ne voyant pas l’intérêt de corriger son erreur d’interprétation:
- Je n’mettais pas fait d’idée particulière sur la dégaine de son garagiste. Mais... il la reluqua de haut en bas, si elle t’a choisi pour tes compétences... J’te cacherai pas qu’j’aurai pas été l’genre de client à venir chez toi avec c’t’idée en tête en premier lieu.
Oh eh, allez, un peu de franchise, ça devait lui changer. Combien de gars devaient passer la porte de son garage pour mater sa proprio avant de penser à la réparation de leur caisse, hein? C’était humain, tout bonnement humain. Et qui sait, peut être bien que Yushe aussi s’était laissée embobiner par le minois de la mécano la première fois. Non. Pas Yushe, même lesbienne, ses bolides comptaient bien plus à ses yeux qu’un joli petit cul. Mais Josh' il voyait pas qu'elle était pas du genre commode, la Takano. Lui, il fallait lui écrire noir sur blanc pour que le message passe. Alors forcement, il s'imaginait qu'elle attirait les foules. Parce qu'elle était mignonne sous la couche de cambouis quand même.
-Ça peut s'arranger tu sais ? J'ai du choix par là.
- Nan nan nan nan, pas la peine.
Sa main traçait de grandes trajectoires de gauche à droite du haut de son index. Sa réponse avait été instantanée, du genre, pas réfléchi, le mec qu’on grille aussitôt, qui préfère de loin avoir affaire à un vagin qu’à une paire de couilles. Il tira une dernière fois sur sa clope avant de l’écraser sous sa semelle, puis la balança en un geste, larguant le mégot sur le sol crasseux de l’atelier. Joshua se redressa alors, déposant la tasse vide sur le comptoir puis sa patte sur l’épaule de la jeune fille.
- J’prefere qu’ça soit toi.
A nouveau un sourire, et un clin d’œil à son adresse. Il retira sa main de son épaule, avant de reprendre:
- Ça fait longtemps que tu la connais Yushe?
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Mer 29 Oct - 18:55 Répondre en citant
Donnez moi des
munitions !
Ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait toiser. Elle avait appris avec le temps qu'il valait mieux fixer du regard la personne qui vous toisait plutôt que de détourner le regard. Plusieurs fois on l'avait dévisagée. Par exemple lorsque les gens apprenaient qui étaient ses parents, faisant la réflexion que Sky ne correspondait pas assez aux standards. Ou alors lorsqu'elle avait intégré l'école d'électro-mécanique après le collège, où la meute de garçons l'avaient pris pour cible de leurs regards. Tête haute, voix qui gueule, regard sûr : la meilleure recette d'une personne bien dans ses godasses.
-Oh si, tu aurais eu d'abord à l'idée ta bécane. En suite tu aurais eu une autre idée. Après tu aurais oublié cette idée pour repenser à ta bécane.
Ce n'était pas le premier qui se pointait, sourcils froncés de devoir mettre sa bagnole à réparer, contrarié par les inconvénients de plusieurs jours sans moyen de transport personnel. Encore moins le premier à développer des symptômes étranges, du genre amabilité forcée et sourires insistants. Lorsqu'il fut assez claire que Sky n'était réceptive à aucune séduction, qu'elle était strictement professionnelle et absolument obsédée par son travail, les charmeurs habituels étaient redevenus des clients agréables. Alors Joshua commis trois erreurs. La première, il prit le sol de son entreprise pour une déchetterie. La seconde, il la toucha Sky comme si c'était sa pote, or elle n'était pas encore sa pote. La troisième, qui était plus un fait aggravant qu'une erreur, était de tenter de faire passer les deux précédentes pour un choux à la crème avec un clin d’œil inoffensif. En premier lieu il ne fallait pas sombrer dans l'agacement. Elle sortit sa plaquette de chewing-gum à la nicotine et en prit un qu'elle mâchouilla silencieusement deux ou trois fois.
-Pause café terminée.
Sky ramassa les deux tasses de café, bien que la sienne soit encore pleine. C'était presque claire comme de l'eau de roche, mais s'il fallait mettre les points sur les « i » autant lui poser la question, elle serait ravie de donner des précisions. Elle faisait déjà la guerre à ses employés pour qu'ils aillent sur les aires prévues pour fumer, à l'avant et à l'arrière du garage, avec des cendriers aussi gros que repérables. Elle avait placardé pour cet abrutis d'Usui des panneaux d'interdiction de fumer dans les locaux. Ici, on manipulait des éléments inflammables : peinture, huiles, carburant etc.
-Tu n’oublieras pas de ramasser tes merdes en partant., fit-elle en pointant du doigt le mégot de cigarette.
Elle contourna l'occidental, bien décidée à aller faire un tour aux postes de travail de ses employés pour vérifier la qualité d'exécution. Il semblait qu'il restait encore une vague odeur de cigarette, peut être était-ce à cause de Joshua... Ou alors...
-Usui-san... ?, fit-elle la voix menaçante.
Le grand dadais sortit la tête de sous le pare-choc, clope au bec. Il s'était fait grillé comme un débutant. Il lui fallait une clé de douze, ou quelque chose à lui jeter dessus. N'importe quoi.
-Je sais, je sais !, répondit l'employé en se faufilant par la porte de derrière, ses deux neurones étant pour une fois d'accord sur la marche à suivre.
Elle s'était redressée de la caisse à outils, clé de douze en main, mais sans victime. Alors elle soupira, fit sauter l’outil dans sa main et retourna vers son bureau.
-J'vous jure...
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Jeu 30 Oct - 20:11 Répondre en citant
Il arqua un sourcil, et afficha une gueule qui dit «Hein?» refusant de comprendre. C’était jamais agréable de se faire recaler par une gonze. Encore moins quand elle vous disait qu’elle préférait votre pétoire à vous. Il avait bien entendu le Josh’, mais ne s’avouait pas vaincu pour autant. Il s'était engagé dans une direction, et tant qu’il n’avait pas la certitude que la mécano était lesbienne, et qu’il pouvait rien faire contre ça, il ne la lâcherait pas. Du genre entêté le jeune homme.
Mais il vit à sa tronche qu’il avait merdé quelque part, elle semblait pas contente, surement le genre à pas aimer qu’on la touche, c’était pas une nouveauté dans ce pays qu’il était un brin trop tactile pour la moyenne (si peu), mais ça faisait parti de lui, comme sa salopette noire de travail à la miss, c’était le genre de détails qui faisait parti intégrante du personnage. A croire que les gènes s’étaient farouchement accrochés au personnage, son coté amerloque se dépeignait beaucoup trop sur lui, alors qu’il n’en avait jamais vu le bout du continent. Le genre de type qu’était étranger à son pays adoptif depuis toujours, et qui refusait de se plier au moule pour coller à ses normes. Incorrigible le Sullivan. Et buté.
Il pensait qu’elle allait au moins lui répondre, c’est que lui, il la connaissait à peine la Yushe dans le fond, ça tiquait sa curiosité d’apprendre quels genres d’atomes crochus elles pouvaient avoir ces deux là. A tout les coups il allait se faire enfler. Elles étaient ensemble et il y voyait que dalle. L’idée lui tritura un court instant les méninges. C’aurait pu être drôle, s’il savait alors que Yushe avait un crush pour lui. Mais bah. Joshua il avait décidé de s’intéresser à la mécano plutôt qu'à la pilote. Surement parce qu’inconsciemment, y avait plus de défis, de murs à péter pour arriver à conquérir la belle.
Elle déclara la pause terminée et débarrassa les cafés, sa tasse toujours pleine. Allez là, mais qu’est c’qu’elle a maintenant? Il fronça les sourcils, se grattant les poils de barbe naissante, essayant de comprendre d’où venait l’os. Mais la réponse ne tarda pas à sortir. Le mégot. Ah, ça? Sérieux? Y avait une couche de crasse balèze dans l’atelier, ça la chiffonnait pas mais un mégot ça passait pas? Bon, ouais, à y réfléchir un peu, il aurait été le premier à gueuler parce qu’on aurait bougé son bordel sur son bureau. Mais il avait quand même pas envie d’être d’accord. Rien que pour justifier la manière dont elle lui causait. C’était typiquement le genre de ton et de remarque qui lui donnait envie de défier l’autre. Du genre petit chef à mener les autres par la baguette, et Dieu sait que Josh et l’autorité, ça faisait deux. Il avait envie de montrer les crocs, de rager un bon vieux «Oh ca va, tu vas pas nous faire chier pour si peu merde!» mais il pouvait pas. Beh non. Fallait qu’il choisisse: ranger un peu sa fierté dans une valise pour faire plaisir à la dame ou gueuler pour une cause qu’il se sentait pas de défendre et griller ses chances, s’il lui en restait, d’avoir son mail.
La donzelle fonça aux commandes de sa petite entreprise pour serrer les boulons des pauvres gars à son service. Joshua profita de l’interlude qui suivit pour faire rouler du bout de sa godasse le mégot dans un caniveau, ou n’importe quoi de semblable, grognant dans son coin, les mains enfouies dans ses poches. Il trainait pas le pieds, Sullivan, il manquerait plus qu’en prime, elle le grille en train d’exécuter son commandement. Déjà qu’il grognait bien assez fort tout seul, il avait pas envie qu’on le prenne en flag’.
Grumf.
Le mégot disparut, Joshua releva la tête comme si rien ne s’était passé, l’air de rien, cherchant la mécano du regard. Elle gueulait sur son employé, une clef de douze à la main, semblant sur l’instant plus amène de s’en servir comme d’une arme que pour son utilité première.
Sexy.
Il sourit. Faut dire, Josh’ il les aime quand elles griffent et mordent, fière et sûres d’elles. En fait son idéal de femme a le cran d’un général de guerre et l’aura de Pénélope Cruz. Elle était pas mal, Sky, et elle avait le cran. C’était suffisant pour qu’il envisage sérieusement de coucher avec.
- Rassure moi et dis moi que tu lâches du lest en dehors de ton taf.
En fait, il avait plutôt intérêt, parce qu’aussi baisable soit elle, il se voyait pas fermer sa gueule dès qu’ils étaient en désaccord. Oh non. Josh’ ne se projetait pas du tout avec elle, enfin si projection y avait, ça allait jusqu’à la case lit, et ça s’arrêtait là. Il connaissait juste ses limites. A peu près. Il traina ses pieds jusqu’à la bécane de Yushe, passant une main dans sa nuque pour la masser, il lâcha sans détourner les yeux de la pétoire.
- J’serai curieux de comprendre un peu mieux comment ça marche... Il caressa le cuir de la bécane du plat de sa main. Elle a un dessin... Vraiment canon. Il s’accroupit à hauteur du pot d’échappement et commença à décrypter d’un oeil curieux le volume sous ses yeux. Après un moment, sa tête pivota vers Sky. Tu veux pas m’expliquer les rudiments? Savoir un peu... A quoi ça sert tout ça. Sa main se tourna vers la pétoire. Après un court silence, Joshua pencha légèrement la tête de coté, la mine sérieuse accompagnant ses propos. Promis. C’est pas un plan foireux pour m’intéresser à toi. J’ai jamais eu la patience de comprendre tout ça par moi même, et ça m’a toujours titillé. Il tournait à nouveau la tête vers la bécane, puis il ajouta pour lui même. ... Et j’aimerai vraiment pouvoir la dessiner... Mais on fait de la merde quand on s’attaque à quelque chose qu’on n’comprend pas...
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 1 Nov - 10:54 Répondre en citant
L'Âme de la mécanique
Encore là l'américain ? Eh beh, il s'y accrochait... A quoi d'ailleurs ? A la moto ? Ou à son jeu de charmeur envers Sky ? Bonne question. Pourtant Sky n'aimait pas trop se poser de questions. La clé de douze partit dans sa poche, dépassant honteusement. Une arme mal cachée qui promettait quelques désagréments en cas de violation du règlement. Comment trouvait-elle autant de place dans ses poches ? La combinaison de mécano en offrait plusieurs, une centrale et une sur chaque côtés. De quoi répartir son bordel : téléphone, cigarette électronique, plaquette de chewing-gum à la nicotine, clé de douze. En tassant bien elle pourrait presque y mettre d'autres choses, mais elle était basique comme fille, elle ne prenait que le nécessaire.
-Je suis japonaise Joshua-san, il n'existe pas grand chose pour moi à part le travail.
D'autant qu'à la base, son travail était passion. Y'avait qu'à demander à son ex-femme. Comme elle avait dû batailler pour se faire une place dans ce monde d'homme ! On lui avait dit que si elle montait un garage, elle devrait travailler seule car personne n'accepterait de travailler pour elle. Pas pour une femme ! Et lorsqu'elle avait mené des entretiens d'embauche, elle avait vu ces têtes de loubards en quantité, venant avec l'idée préalable que ce serait un échec. Elle en avait pris deux à l'essaie, puis avait peu à peu grossis les rangs. « Tu respectes mes règles et tu fais ton travail alors t'auras un salaire décent et une chance de garder ta place. » Elle en avait vu qui étaient restés à peine quelques jours et qui avaient décroché, mais Sky avait fini par comprendre qu'elle ne pouvait rien faire contre le manque de volonté ou de motivation. Elle ne pouvait pas les forcer à ce qu'ils acceptent tous l'offre. La mécano prit un dossier de contrôle technique qu'elle coinça sur une planche, et un stylo. Il y avait sur ce dossier toutes les infos à recueillir étapes par étapes. Elle commença par mettre le nom et prénom du propriétaire, et le numéro d'immatriculation du bolide. L'aspect général de la bécane était neuve, bien qu'elle aurait peut être dû ajouter une case « crade ».
-Tu es artiste ?, demanda-t-elle par pure curiosité, faisant trois fois le tour de la moto en notant des choses en japonnais sur les feuilles.
Sky avait été forcée de recevoir les cours de dessin, car elle devait être capable de reproduire de vue la forme d'une pièce ou d'un système comme un moteur. C'était de l'art technologique, rien à voir avec des jolies formes ou des jolies couleurs. Elle avouait bien volontiers que ces dessins s'amélioraient lorsqu'elle comprenait le rôle de chaque pièces, pourquoi ils avaient cette forme et pas plus gros, ni pas tordu. Elle soupira, posa son dossier sur le bitume.
-D'accord.
Ce n'était pas compliqué à faire, elle le faisait sans arrêt pour les stagiaires qu'elle formait sur le tas, ces jeunes ex-taulards qui avaient arrêté le lycée pour la prison. En même temps que son enseignement, ils allaient à l'école d'électromécanique où elle se portait garante pour eux. Le plus gros de leur salaire passait dans les frais de l'école, c'était pour cela qu'elle leur louait à prix cassé les appartements au dessus de son garage.
Alors elle commença à pointer du doigt des parties de la moto, et raconta à Joshua comment ces parties étaient reliées entre elles. Au début, il y avait la structure de base de la bécane, le squelette. C'était presque semblable à un corps humain. Puis elle pointa les parties montées : le réservoir, comment il était relié au carburateur et lui-même au moteur. Le moteur, comment il était relié à la transmission. Les freins comment ils étaient reliés aux deux roues, expliquant bien que le frein avant était à la fois le plus efficace et le plus dangereux. La distribution et le pot d'échappement. Rien n'était laissé au hasard quand on équipait une moto. Tout avait ses fonctions et suivait un principe mécanique bien huilé. Le tout devait également se montrer ergonomique, et esthétique. Quelque chose de fonctionnel et de beau à voir. Le summum étant de pouvoir monter dessus et de se faire une virée. Sky était vraiment dans son élément, elle avait tout oublié de l'impolitesse de Joshua, elle était absorbée par ce qu'elle disait. Dans sa bouche, la mécanique semblait vivante, avoir son âme propre.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Sam 1 Nov - 23:55 Répondre en citant
-Je suis japonaise Joshua-san, il n'existe pas grand chose pour moi à part le travail.
Il avait vu ses chances de la séduire descendre de plusieurs paliers. Eh ben quoi ? Lui aussi était japonais et passionné par son job, ça faisait pas de lui un asexuel, très loin de là d'ailleurs. Le boulot, c'est bien, mais le plaisir, c'est mieux. Peut être qu'elle n'avait pas encore eu d'occasions de s'en rendre compte. Sûrement que c'était une question d’éducation et de caractère, mais bah, y avait que les cons pour pas changer. Il allait pas non plus bourriner la chose, elle y mettait tellement pas du sien qu'au fil du temps, il finirait par se lasser. Ou pas. Allez savoir, ça sera selon l'humeur du jour certainement. Elle commença alors à griffonner des infos sur un papelard, lui portant pendant un pale instant un semblant d’intérêt, les yeux toujours rivés sur la bécane.
Joshua esquissa un grimace à peine visible:
- Illustrateur et chara designer. En gros j'travaille principalement dans l'univers du jeu vidéo et des jeux d'société. Et un peu dans l’édition, bref... C'est selon les commandes et les moments en fait. « Artiste »,j'fais ça plus sur mon temps libre. Pour cibler la nuance, un artiste ça serait plus un mec qu'on fait pas chier avec des règles et qui s'fait pleinement plaisir dans son taf. Moi mon job c'est plus celui d'un artisan, j'mets mon savoir faire au service d'un connard qui veut un truc bien précis.
Il l'adorait son job, Josh. Mais il avait jamais aimé les règles. Ça faisait hélas partie du jeu, et s'il voulait gagner sa croûte, il était obligé de se plier à ça. Enfin, les boulets zonaient surtout dans le milieu de l’édition, en dehors de ça, il avait à faire à des directeurs artistiques ou des mecs assez friands de belles illustrations pour pas lui casser les couilles dans le cahier des charges.
Lorsqu'elle commença à lui faire un cours de mécanique, Joshua se montrait aussi attentif qu'un berger allemand attendant sa ration de croquettes. Les oreilles dressées, l’œil animé d'une étincelle nouvelle, il découvrait avec fascination le fonctionnement de chaque chose, posant plusieurs questions sur certaines subtilités lui échappant, mangeant sans vergogne le savoir que de Sky. Le plaisir semblait partagé, car la jeune femme répondait avec patience et précision aux questions du colosse. Au bout d'un moment, Joshua marqua une pause pour digérer les informations récemment assimilées et faire le point sur les choses qui pouvait lui paraître encore floue. Mais au vue de son sourire satisfait collé sur le visage, il semblait avoir fait le tour de la question, et adressa à la mecano un signe de tête et un regard ravi semblant dire « merci ».
Après quoi il se redressa et dit, cherchant du même temps son carnet à dessin au fond de son sac :
- Bon, bah niquel. Avec tout ça j'devrais pouvoir gratter quelque chose de pas trop dégueulasse. Tu permets qu'je m'installe là pour croquer la bécane ?
En fait, il n'attendit pas vraiment sa réponse, et alla se poser à même le sol, deux mètres plus loin de la Harley, choisissant l'angle de vue qui lui semblait le plus intéressant. Ça faisait une paye qu'il ne s'était pas offert le luxe de croquer d'après nature. Les commandes avaient aussi ça de chiant qu'il fallait penser gain de temps au max pour pouvoir finir dans les temps, et souvent la doc photo était le raccourci le plus rapide via le web plutôt que de se déplacer soi même là où se trouvait l'info en milieu naturel. Joshua sorti quelques crayons du fond de ses poches et un pinceau complètement destroy qu'il retrouva par la même occasion. Se dérouillant la main sur le papier, il commença bientôt à esquisser au crayon de bois le bolide et Takano, en plein travail. Plutôt satisfait du résultat, il chercha à rendre sa forme primaire au pinceau fatigué, puis sans un mot alla chercher la tasse de café abandonnée de la mécano. Se servant du café comme matière première à lavis, le dessinateur plongea son outil dans le liquide brun, et appliqua le pinceau gorgée d'eau sur sa feuille. Posant le kawa de surface, le plus transparent, dans les zones lumineuses, et noyant la tête du pinceau au fond de la tasse pour en écumer l'encre la plus noire et remplir les zones ombrées.
Le contact du papier, de l'eau et du crayon remplit Joshua d'une joie sereine. Il se rendit compte que cela faisait un paquet de mois qu'il n'avait pas retrouver cette sensation là, une respiration sans pression, et sans pixels lumineux. Se prenant totalement au jeu, il perdit toute notion du temps, enquillant croquis sur croquis, se déplaçant dans l'atelier à la recherche de cadrages intéressants, griffonnant les voitures à moitié à l'état de carcasse, les employés en pleins travail, ou encore, des parcelles d'instants aux tuyauteries apparentes d’où filtraient la douce lumière automnale.
Quand il eut la sensation de faire le tour du lieu, il revint à son point de départ, toujours motivé à la gribouille, mais cherchant de la matière mouvante. Fini les corps statiques et sans vie. Alors Sky devint son unique sujet. Esquissant à peine sa posture, il chercha à saisir ses rythmes, ses attitudes, ses mimiques, gardant les détails pour plus tard, lorsqu'il figurerait le modelage de son visage et de ses fringues avec le brun du café.
Il ne réalisa pas que le temps passé sur ses esquisses, Takano avait terminé.
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Lun 3 Nov - 14:32 Répondre en citant
Vroum vroum !
Sky hocha la tête, signe qu'elle avait compris ce que Joshua lui expliquait. Il se voyait comme un ouvrier, donnant de son savoir faire pour satisfaire une commande. Sky ne voyait pas de mal à cela, au moins il y avait une ligne précise à suivre, une logique. Mais peut être que Joshua n'en voulait pas de cette logique, pour ne suivre que des élans de créativité. Sky n'avait jamais été artiste, peu être un peu créatrice. Elle avait plusieurs fois fantasmé sur une voiture parfaite, une moto ultime, et les avait dessinées. Forcément, dessiner pour soi-même n'avait pas la même valeur que d'obéir à une demande.
Finalement, qu'elle le permette ou non, Joshua s'était installé pour dessiner la Harley de Yushe. Oh, elle aurait pu l'en déloger, appeler un de ses gars pour lui botter le cul loin du garage. Mais pour quoi faire ? Ce n'était pas nécessaire, Joshua se faisait petit malgré sa grande gueule. Il ne paradait pas tel un roi dans sa demeure, il restait curieux de son environnement et ne faisait pas de remarques déplacées. Alors elle commença à se mettre au travail, à démonter des parties de moto. Elle vérifia le niveau d'huile, les phares, clignotants. Elle vérifia la pression des pneus et les regonfla un peu.
-Chef !, fit un de ses gars.
-Ouiii ?, répondit-elle la voix traînante, elle s'était mise un peu de cambouis sur la joue et continuait de fouiner dans la moto.
-Y'a un gars qui tourne autour de mon poste.
-Et ?
-J'aime pas qu'on tourne autour de mon poste !
-Je ne suis pas ta mère Yokozawa, va lui dire si ça te plaît pas. ET ne viens pas m'emmerder quand je bosse, y'a Ishida pour ça.
Pour une fois qu'elle avait le nez dans de la mécanique et pas dans de la paperasse. Qu'il y soit allé se plaindre ou non, ce n'était pas son affaire, tant qu'ils ne se tapaient pas dessus dans son garage. Elle finit son inspection en faisant un tour de moto, vérifiant l'équilibre et le bruit du moteur. Lorsqu'elle revint, elle s'attela à nettoyer le petit bijou, à le lustrer, le faire briller. Elle y mit pas mal de tendresse d'ailleurs. Elle aimait voir ces bolides repartir après ses bons soins, parés à avaler des kilomètres de bitume sans râler. Et puis elle avait finie. Alors elle retourna dans la partie cuisine se laver les mains et le visage pour faire partir les traces de cambouis. Elle revint alors vers Joshua.
-Un café ?
Ouais... Elle ne lui en voulait pas de son comportement. Elle n'était pas très rancunière.
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Joshua Sullivan
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Mer 5 Nov - 16:16 Répondre en citant
-Un café ?
Il sursauta. C’était pourtant pas brutal comme réveil, mais assez pour que Joshua ne le sente pas venir. Complètement plongé dans ses lavis "made in kawa", il n’avait pas relevé la truffe depuis bien trente minutes. La voix de la garagiste avait brisé sa bulle de concentration en une fraction de seconde. Il releva la tête, grinçant légèrement des dents, sans pour autant lui en tenir rigueur.
- Bah..., il pivota la tête vers la tasse rapatrié à coté de lui. J’dirai pas non. J’ai bien envie de m’en griller une.
Alors il se releva. Prudemment, il pensa à ramener la tasse usagée et en vida le contenu dans l’évier du local réservé au personnel. Joshua il se gênait pas pour rentrer dans les pièces sans accord au préalable. Y avait beau y avoir un panneau gros comme ses deux poings placardé sur la porte rappelant que l’endroit était interdit à la clientèle, il s’en contrecarrait. N'y voyez pas là un manque de respect vis à vis du propriétaire - bien que ça aurait pu en avoir l’air - c’était pas fait exprès. Le Sullivan, c'était comme un gros chat, partout où il se sentait bien, il posait son cul et se sentait chez lui. En fait, ce qui avait l’air d’un manque évident de bonnes manières et de respect, était au contraire un signe de sympathie et de confiance. Elle avait beau être un peu casse couilles sur les bords la madame, il l’aimait bien Josh. Et il aimait carrément bien son cadre de travail, qu’il avait prit soin de croquer sous tout les angles.
- C’est par ou les filtres?
Demanda-t-il alors bien ancré devant le plan de travail de la petite cuisine, se familiarisant déjà avec la cafetière de service. Ses mains se baladant déjà dans les tiroirs à la recherche des dits filtres, n’attendant pas sa réponse. Impatient? Naaaaaan. Du tout. Il finit par les trouver comme un grand, et lâchant quelques cuillères de grains moulus dans son réceptacle, appuya sur le bouton ON de la machine. Balançant son carnet de croquis sur la table, il s’assit à la petite table au centre de la pièce, endroit propice pour une pause clope.
- Il a vraiment d’la gueule ton local. Il sortit de sa poche son tabac à rouler, ses feuilles, et un bout de papier cartonné. T’es proprio d’puis longtemps? Ca a du être galère de t’faire une place dans c’métier. Il commença à se rouler un joint. Enfin, t’as pas l’air d'être le genre de fille à t’laisser marcher sur les pieds donc j’suppose que ça s’est fait plus facilement qu’pour une autre... Portant le pétard à ses lèvres, il amena le briquet à quelques centimètres de ce dernier, arrêta alors son geste, levant les yeux vers Takano:
- ... Je peux?
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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?
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MessageSujet: Re: Sors moi ta clef d'douze que j'te la colle au visage. [Feat Sky] Jeu 6 Nov - 10:24 Répondre en citant
Tiens, les clés !
Sky suivit Joshua dans la salle du personnel, les mains dans les poches et l'air désinvolte. Pourtant on se doutait que ta tête allait à mille à l'heure avec toutes ses responsabilités. Et puis elle s'étonna de voir Joshua préférer la bonne vieille machine à café d'Ishida plutôt que celle que tout le monde utilisait : celle à capsules. C'était plus simple de mettre sa tasse dans la machine à café et d'en avoir tout de suite un chaud, plutôt qu'attendre longtemps que la cafetière remplisse une carafe. Sky n'avait purement aucune idée d'où étaient les filtres. Elle ne prenait jamais de café avec cette machine là. Alors elle laissa Joshua farfouiller, se promettant de dédommager Ishida au cas où l'expérience se trouvait être foireuse. En cent ans, fallait bien se dire que tout le monde ne savait pas forcément utiliser ce type de machine, manquerait plus que Joshua foire son coup et Sky trinquerait. C'est qu'Ishida y tenait à cette cafetière.
-Ça doit faire 5 ans. Au début je travaillais toute seule et puis j'ai eu l'occasion d'embaucher. Aux entretiens d'embauche, y'avait que des loubards qui se présentaient. Tant qu'ils font du travail propre, je m'en fous de leur casier judiciaire. Le garage a fini par prendre de l'ampleur et j'ai pu embaucher un peu plus. Y'a deux ans un agent de probation est venu me voir pour savoir si je pouvais faire de la réhabilitation. Y'a pas mal de passage ici, c'est assez vivant.
Et puis les têtes changeaient de temps en temps. Lorsqu'une réhabilitation fonctionnait, il fallait compter six mois. Six mois pendant lesquels l'ex-taulard habitait au dessus du garage, faisait des études en alternance avec une école à 500 mètres de là. Forcément, c'était Sky qui se portait garante des étudiants. S'ils faisaient de la casse, c'était elle qui payait. Dès lors elle avait intérêt à y réfléchir à deux fois lorsqu'elle acceptait de prendre quelqu'un sous son aile. Et puis il demanda permission de fumer à l'intérieur. Ouais... C'était elle qui faisait le règlement intérieur, elle pouvait faire des exceptions. Mais non. Une fois le garage avait failli prendre feu à cause d'un mégot, depuis elle faisait la chasse à la moindre clope. Elle ne supportait pas l'idée devoir son gagne pain partir en cendres.
Alors elle arrêta la cafetière et remplit deux tasses. Puis elle la ralluma pour que le reste de café coule. Elle fit signe à Joshua de la suivre et repartit dehors. Ce n'était pas plus mal, il y avait un peu de soleil réchauffant. Sky en profita pour foutre son chewing-gum à la nicotine dans les égouts et fuma sa cigarette électronique. Elle lui parla de plusieurs sujets différents, le questionna un peu sur ses dessins. On lui reprochait souvent de ne pas avoir de site internet pour son garage, pourtant elle ne trouvait pas cela nécessaire. Et puis elle lui lança habilement la clé de la moto et le laissa partir avec. Elle savait que Yushe la payerait plus tard. Sky rentra dans le garage, directement dans son bureau pour terminer de la paperasse. Quelque part, elle avait envie de recroiser Joshua un de ces quatre, il avait l'air d'être le genre de gars avec qui on pouvait déconner et passer du bon temps.
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