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Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey]

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Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey] Empty Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey]

Message par Admin Jeu 17 Sep - 11:30

D'abord il y eut ce mal de crâne. Tenace et pesant vous donnant l'impression d'avoir une bombe grosse comme Tokyo dans la tête. Le moindre bruit sonnait à ses oreilles comme un fracas assourdissant plus dérangeant encore qu'un Nath en train de déblatérer depuis cinq bonnes heures sur la véracité de ses propos. La tête lourde, cloué sur son matelas, Joshua la releva avec lenteur et difficulté, ouvrant un oeil, puis l'autre, cherchant à faire la mise au point de sa vue encore trouble. L'odeur de vodka renversée et de tabac froid lui monta aux narines, il laissa échapper une grimace en en déduisant que la beuverie avait eu lieu chez lui. Alors couché sur le ventre, il distingua vaguement le bordel qui jonchait son bureau: des bouteilles de bières vides rassemblés comme des quilles de bowling ici et là, sur un jeu de piste aléatoire, des restes de chips infiltrés entre les touches de son clavier, ainsi qu'une bouteille de whisky bas de gamme dont le liquide touchait presque le fond, accompagné de quelques verres sales. Il remarqua aussi, avec curiosité, quelques plumes au sol, surement le résultat d'un oreiller éventré au cours de la soirée. La soirée, oui. Mais quelle soirée? Putain, le crétin avait picolé au point de ne plus bien s'en souvenir. Il y avait Abbey, ouais... Il se souvenait de son rire, et puis... Et puis... Euh... Nath ne pouvait pas être là vu qu'il bossait hier soir. On était bien dimanche nan? Joshua tenta de faire pivoter son bassin pour entreprendre de se lever.

Alors il y eut Rajaa. La tête du travesti endormit contre ses fesses, ses délicates mains empoignant doucement le galbe de son cul tel un oreiller des plus confortable. Le travesti dormait comme un ange, malgré la couverture pourtant imposante nommée Abbey, le recouvrant de toute sa longueur, larguée comme un bronze en string et débardeur large, ronflottant gentiment au rythme lent de sa respiration. Rajaa était nu. Et plus choquant encore, lui aussi.

- Mais... MAIS... C'EST QUOI CE BORDEL??!

Le Sullivan s'était relevé d'un coup, arrachant de son sommeil l’éphèbe alors privé de son merveilleux repose tête. Il saisit par défaut un livre sur la commode voisine pour cacher ses parties, -ironie du sort, sa couverture ne se composait que de son titre: "Soyons ouvert sur l'autre", à se demander d'ailleurs ce qu'un livre pareil foutait chez Josh- il sentait sa tête tournait plus encore, les pics de colère n'étaient pas une bonne option pour calmer sa migraine croissante. Debout sur son lit, il se rattrapa de justesse pour ne pas tomber sous le coup de la fatigue et des rotations des deux autres zouaves dans son lit. Joshua se massa le front pour calmer la douleur, puis chercha d'un pas décidé à quitter le lit esquivant de justesse les corps moues planqués sous les couettes.

- Et qu'est ce que vous foutez dans... les grommellements d'Abbey se firent entendre, il avait marché sur sa tignasse, il réajusta son pied, ... dans mon pieu?! Il tentait de garder son calme, autant que possible, car étant donné son état, il lui était juste impossible d’élever la voix sans se flinguer l’ouïe au passage. Et surtout... Il regagna enfin la terre ferme, trouva un caleçon, et l'enfila, qu-quoi RAJAA! Qu-qu'est c'que tu fous A POIL?!

Il tenta de rassembler les morceaux dans sa tête, mais l'effroyable trou noir se faisait plus profond. La page blanche. Totale. L'angoisse lui prenait à la gorge. Sa frangine et un travelo, dans son lit. Nus. Et rien, pas la trace d'un souvenir. Putain, le sale trip de merde. Il avait la gerbe.

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Rajaa Rehan

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MessageSujet: Re: Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey] Dim 25 Jan - 17:17 Répondre en citant



Very bad trip

Qu'est-ce que c'est qu'ce bordel, encore...




Après une chute vertigineuse de plusieurs minutes, Rajaa était retombé sur ses pieds, comme s'il avait simplement fait un pas en avant, pourtant, il se souvenait bien être tombé dans un trou très profond, mais il avait disparu quand il releva les yeux, laissant place à un étrange plafond carrelé. Sans se poser plus de questions, il continua sa route, trouvant sur son chemin des choses plus saugrenues les unes que les autres. Un lustre magnifique semblait tenir par la simple opération du Saint Esprit, fixé au sol, à quelques mètres à peine de la prostituée qui en fit le tour. Tout ce qui était sensé être en haut était en bas, et inversement, alors il prit conscience que c'était lui qui marchait au plafond.

« C'est quoi cette merde... »

Le voilà tout droit tombé au fin fond du terrier du lapin blanc, au pays des merveilles. Rajaa put se souvenir très clairement s'être dit qu'il nageait en plein rêve. Parfois, même si tout semble parfaitement logique et réel, on peut prendre conscience qu'on ne vit pas vraiment les évènements que nous présente notre subconscient, c'était un de ces rêves lucides qu'était en train de faire le jeune homme qui pourtant, continua son avancée, cherchant un moyen de trouver une issue à la situation.

« Je dois être sacrément défoncé. »

Il se mit sur la pointe des pieds pour atteindre le rebord d'une table et s'y agrippa comme s'il tenait sa vie. Au même moment, la salle bascula, retrouva sa place avec un vacarme tel que l'éphèbe crut que sa tête était sur le point d'exploser. Il parvint tout de même à percevoir une voix, au loin, au-delà des craquements de la terre, du verre brisé, des meubles renversés, quand la gravité reprit ses droits sur la pièce. C'était une voix qu'il connaissait bien... Il ouvrit difficilement les yeux, son mal de crâne encore bien présent. Rajaa était cramponné au rebord du lit avec cette sensation d'être prisonnier des décombres de son rêve. Devant lui, Josh hurlait, et lui grogna:

« Joshua ? Qu'est-ce que tu fous dans ma ch... »

Rajaa jeta un regard aux alentours, achevant de se réveiller. Il ne reconnaissait rien autour de lui. Est-ce qu'il rêvait encore ? Il était persuadé s'être endormi chez lui la veille. Et voilà qu'il se retrouvait en terre inconnue, complètement nu, avec un Joshua complètement nu lui aussi qui l'engueulait.

« Oh putain. »

Il voulut se redresser mais ce poids au-dessus de lui qu'il avait pensé imaginaire était bien réel, et en roulant des yeux, il rencontra une tignasse qu'il ne reconnaissait pas. Il souleva le poids mort pour le faire rouler sur le côté et laissa la malheureuse en position étoile de mer sur le matelas. La prostituée s'était relevé d'un coup et manqua de trébucher, se tenant le crâne d'une main, s'appuyant sur un bureau de l'autre. Son sang n'avait fait qu'un tour et le voilà pris de vertige.

« Merde, qu'est-ce que j'fous là...? »

Il eut beau creuser, aucun souvenir ne lui revint. Le voilà dans un sacré pétrin. Ça ne faisait que quelques jours qu'il était marié et il manquait déjà à ses devoirs. Les époux n'avaient pas le droit de dormir loin l'un de l'autre et il espérait ne pas se faire réprimander à son retour à la maison pour ce petit écart. Le prince du désert lança un regard noir à l'homme qui continuait de lui crier dessus.

« Putain, Josh, tu vas te détendre ! Arrête de gueuler, j'suis aussi mal que toi, là ! »

Lentement, il rassembla ses esprits tentant de retrouver quelques bribes de souvenirs. De l'alcool, du tabac, des éclats de rire... Tout était encore très flou, mais ce qui était certain, c'est que Rajaa avait bu plus que de raison. Et qu'il était nu. Oh, c'était donc ça qui inquiétait tant notre cher punk, cet hétéro qui tenait tant à son arrière-train. Rajaa soupira, se massant l'arrête du nez.

« Écoute, calme-toi... C'est pas parce qu'on est à poil qu'il s'est forcément passé quelque chose... J'pense que tu t'en souviendrais, et moi aussi. »

Il se massa distraitement le bas des reins en prononçant ces mots, comme pour vérifier que ne planait plus le spectre d'une quelconque douleur que Rajaa connaissait bien. Mais en reportant sa main vers son visage, ses doigts étaient légèrement noirs et il put sentir comme une odeur de velleda.

« Okay, qui a dessiné sur mon cul... »

Rajaa ne pouvait pas encore le voir, mais tout l'arrière de son corps avait été couvert de dessins au marker noir. Après quelques minutes appuyé au bureau, il se redressa, absolument pas gêné par sa nudité, et commença à rassembler ses vêtements. Ses vêtements qui restaient introuvables. Il soupira, couinant comme un môme mal réveillé. Il s'avança vers Joshua et se pendit à son cou, manquant encore d'équilibre et se plaignit.

« Josh, j'ai sommeil... Je veux un café. »

Appuyé contre le torse du punk, Rajaa l'observa plus en détail avec un vague sourire encore endormi. C'est drôle, pendant un moment j'imaginais que même tes poils seraient verts. Mais le moment n'était pas à la plaisanterie. Il ne se souvenait pas comment il était arrivé là, ce qu'il avait fait... Et surtout, qui était cette nana qui avait dormi presque à poil au-dessus de lui. On avait dû lui présenter la veille mais le prince n'en avait aucun souvenir. Ce devait être la fameuse sœur de Josh, celle grâce à qui ils s'étaient rencontrés. Il jeta un regard aux alentours, une vague nausée commençant à poindre dans son ventre. La chambre avait pris des allures de no man's land, le sol jonché de cadavres de bouteilles, de mégots éteints, de vêtements roulés en boules et de plumes.

« Putain, mais qu'est-ce qui s'est passé hier... »

Et pourtant, il devait bien y avoir un moyen de se rappeler ! Quelqu'un avait bien filmé la beuverie, en souvenir, non ? Peut-être que cette femme échouée entre les couvertures aurait la mémoire plus fraîche que les deux hommes.






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MessageSujet: Re: Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey] Ven 13 Fév - 13:51 Répondre en citant

Désolée pour hier soir.

AVEC — Joshua & Rajaa





Ce matin là, je faisais totalement corps à corps avec le matelas, jusqu'à pouvoir affirmer que je m'y étais greffée totalement, et ce, sans anesthésie. J'avais l'impression d'avoir été ballottée dans tous les sens, tiraillée de part et d'autre, à la limite de l’écartèlement. J'avais mal aux yeux, aux tempes, aux orteils, et même aux cheveux. Tout mon corps hurlait à la douleur, tandis que ma tête le suppliait de la fermer une bonne fois pour toute, histoire qu'elle puisse se reposer encore quelques heures. Le matelas était confortable, c'est clair. Mais j'avais surtout l'impression de m'y enfoncer de plus en plus, comme un escargot flasque et baveux, se laissant glisser mollement dans sa coquille. J'aurais pu hiberner calmement, si il n'y avait pas eu toute cette agitation autour de moi. Déjà que Joshua m'avait fait sursauter avec ses cris de débile confirmé, il fallait en plus qu'il me tire les cheveux, et qu'on me pousse sur le coté, pour m'obliger à me mettre sur le dos. Un peu de respect pour ma lourde caboche, sérieux.

Si j'avais eu la force, je me serais levée pour en flanquer une à cet abruti. Enfin ces abrutis... Parce-qu'il me semblait entendre une autre voix, mais mes cils étaient soudés entre eux, par trois couches de mascara, pourtant déjà bien amochées. Puis j'avais franchement la flemme de me lever. Déjà que mon bide me tiraillait quelque peu, il fallait bien que je prenne mon temps, au risque de dégueuler sur tout ce qui bouge. Puis l'odeur de vieux mégots dans la chambre n'aidait pas franchement... Mais bon, j'avais l'habitude de tout ça. Ça devait être une soirée inoubliable.
Enfin, façon de parler. Pour être honnête, j'me souvenais juste d'avoir téléphoné à Josh' pour qu'on se rejoigne au bar du coin. Katô était parti au taff, et j'avais pas franchement envie d'attendre que Mr Poubelles rentre pour que ma vie reprenne sans inquiétude. Il pouvait bien aller aux putes, je m'en carrait pas mal l'oignon. Mais moi, j'avais envie de m'amuser, alors merde. Mais j'avais peut-être été un peu loin pour le coup...

Dans un grognement singulier, je me redressais doucement, et passais une main dans mes cheveux, qui ne tarda pas à se coincer dans les nœuds et les objets non identifiés qui gisaient dans ma tignasse. J'en sorti tout de même une capsule de bière, et l'observais en gonflant légèrement les joues, le regard aussi vide que Paris plage en hiver. Je réussis à me perdre dans le motif de la capsule, jusqu'à littéralement loucher dessus, au point que le dessin m'apparut comme bien plus flou qu'à l'accoutumée. Acouphène et effet de coton dans les articulations... J'avais l'air d'un véritable zombie, avec mon rouge à lèvre de la veille qui avait été étalé sur ma joue, et un reste de mon ombre à paupière encore collé sur le dos de...
… Wait, c'était qui ça ?

Un mec ? Ou …
… Ouais non, c'était un mec.
Un mec pendu au cou de mon frère, mais totalement nu quand même. Avec un dessin relativement abstrait sur le boule. Tranquille quoi. Qu'est-ce qu'ils foutaient à walp eux aussi ? Enfin ceci-dit... Quand je me voyais dans mon débardeur trop grand, avec un bout de sein qui cherchait déjà à se faire voir, je cessais de suite de juger de leur tenue. Je les laissais dans leur foutoir, comme si je n'avais pas réalisé, sur le coup, que j'avais tout de même passé une bonne partie de la nuit allongée sur ce type.
J'empoignais mon téléphone, soufflais dessus pour virer les morceaux de tabac à rouler qui avaient été laissé sur l'écran et prit le temps de checker les photos de la veille (ouais, j'avais VRAIMENT l'habitude des trous noirs de ce genre).

Ah, déjà une vidéo...
… Je me pince les lèvres devant, me crispe... Puis fini par exploser de rire (un rire rauque et dégueulasse, ceci dit) ! Joshua à une barre de pole, torse poil, en tant d'onduler comme un ver de terre sous acide. Je tends le téléphone en leur direction, en baissant nerveusement la tête pour tenter de me calmer. Mais cette vision était trop belle, trop unique. J'avais enfin l'occas' de mettre cher à mon frangin lors des soirées entre potes.

« T'es ridicule putain !! »

Puis, je me stoppais brutalement. Sur la table de nuit, j'aperçu un sachet de capote ouvert. Et là, un poids d'une tonne environ s'abattu sur mes épaules. J'abaissais mon téléphone, empoignais le sachet vide et me levais d'un bon pour le foutre sous le nez des deux autres. Pas le temps de regarder le reste sur mon téléphone, on était face à quelque chose de critique là :

« BORDEL DE MERDE, VOUS M'EXPLIQUEZ ?!! »

Je leur collais littéralement au visage la pièce à conviction, les yeux écarquillés comme un lapin devant les phares d'une voiture. Parce-que là, c'était vraiment VRAIMENT pas drôle. Et totalement weird en plus.






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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey] Lun 23 Fév - 19:52 Répondre en citant Editer/Supprimer ce message
De mieux en mieux. Joshua massait ses tempes pour faire disparaitre le pivert qui lui martelait la tête. Rajaa n'avait alors rien trouvé de mieux à foutre que de profiter de son inattention pour l'enlacer, miaulant à son oreille qu'on lui apporte son café crème et ses biscottes du matin. C'était censé le calmer de rouler ses boules contre son entrejambe en jouant les princesses...? La mâchoire de Joshua se contracta et tout ses muscles suivirent.

- Eh...! Y a pas écrit barmaid sur mon front, ok?

Arquant un sourcil, la trogne vexée du mec pas d'humeur, il fusilla du regard l'imberbe, pas en joie de faire copain copain avec les parties d'un autre bonhomme, aussi efféminé soit il, le contact d'un homme, collé serré contre lui le ravissait pas des masses. A vrai dire, il faisait le nécessaire pour se l'imaginer un minimum habillé, évitant de visualiser la queue bringuebalante aux milles et un anus de son pote gay contre la sienne. Sûr qu'il s'était fait le maillot ce con là en plus. Nan vraiment, il se retenait de lui foutre un pain.

Un grognement étrange grésilla alors à son oreille, c'était Abbey qu'ouvrait un œil. Joshua attrapa fermement le poignet de Rajaa pour le dégager de son cou, puis saisit la première fringue venue et la jeta au visage du jeune homme:

- Enfile moi ça, j'veux plus voir ton zgeg trainer sur mon chemin.

Chier! Ce mec n'avait vraiment aucune dignité... Josh enfila trois frusques sans manquer de grogner, chassant comme il le pouvait le souvenir de sa peau moite contre la sienne, puis releva la tête lorsque le rire d'une truie qu'on égorge sur place publique retentit.

- Hein?... Quoi? Pourquoi tu t'marres?

Rajaa s'était déjà rué sur l'appareil qu'Abbey leur tendait et rejoignit bientôt le rire tonitruant de sa cadette. Josh se rapprocha brièvement du portable pour zieuter un œil sur l'objet de leur fou rire. Il devina alors vaguement la silhouette d'un crétin aux ongles roses se déhancher sur une barre et s’apprêta à se foutre de sa gueule en esquissant un sourire amusé, lorsqu'Abbey interrompit brutalement le visionnage, brandissant telle une arme le sachet d'une capote éventrée. Trop d'infos à traiter, et trop peu de temps pour comprendre, Joshua s'attarda cinq secondes, la bouche entrouverte et la mine carrément dégoutée, sur le carré en plastique vide qu'elle tenait entre ses doigts, puis lâcha:

- Ok, pas d'panique, c'est une blague, c'est forcement une blague.

Nan, nan, nan Josh, n'imagine rien, arrete. Tout de suite. Arr... Un haut le cœur, le colosse bleu fonça en direction de sa salle de bain, et dégobilla dans ses toilettes. L'estomac purgé, la bouche pâteuse, un gout de gerbe sur le bout de la langue, Joshua respira un grand coup, tira la chasse, et se retourna vers l’évier. Il fit couler l'eau du robinet, en but quelques gorgées, joignit ses mains en une petite cuvette et se débarbouilla le visage. Il répéta l'action plusieurs fois, et termina par mater sa trogne dans la glace. C'est là qu'il vit ses ongles. Ses mains, quittant lentement son visage déconfit aux jolis reflets roses sur le bout de ses ongles. Rose. Rose. Rose. Il comprit enfin la bombe à retardement qu'Abbey contenait sur son portable, et l’humiliation qui allait être la sienne, pour des siècles et des siècles, amen.

- ABBEY SI TU BALANCES CA A QUELQU'UN J'VAIS TE TUER!

Grattant comme il pouvait le vernis sur ses ongles, utilisant tous les ustensiles possibles qu'il avait sous la main, brosse à dent, coup de griffes, pour finalement racler le plus gros avec les dents, il maudit sa connerie, Abbey, Rajaa, et les femmes, de manière plus générale, d'avoir un jour eu l'idée de créer une saloperie pareille, indecrottable. Mais dans tout cauchemar, il y a son lot d’étrangeté, et ils n'étaient pas au bout de leur surprise. Joshua entendit un bruit curieux émanant de sa baignoire. Le rideau cachant alors son contenu, il s’arrêta net dans sa toilette du matin et appela:

- Abbey, Rajaa...?

Saisissant alors le balais à chiotte comme arme de défense, il attendit l'arrivée des deux zouaves, leur faisant signe de se taire, et doucement, se rapprocha de la baignoire. D'un coup sec, il tira sur la toile cirée et brandit son arme, prêt à toutes éventualités.

"Coooot cot cooot."

Une poule. Dans sa baignoire. Avec une cape.
Joshua vint rompre le silence d'incompréhension alors présent:

- ... Des œufs au ptit dej, ça vous ira?

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MessageSujet: Re: Very bad trip [Feat Rajaa & Abbey] Lun 24 Aoû - 18:16 Répondre en citant



Very bad trip

Qu'est-ce que c'est qu'ce bordel, encore...



Trop occupé à se bagarrer avec Josh, qui râlait, pour changer, Rajaa en avant presque oublié la donzelle échouée sur le matelas qu'il avait lui-même retournée comme une crêpe pour pouvoir se lever. Celle-là même qui avait passé la nuit couchée sur son dos... En l'entendant émerger, il couvrit ses parties par réflexe. Okay, il était pas du genre pudique, mais quand même... C'était une nana, et le fait qu'elle ait dormi étalée contre son corps nu comme un mollusque accroché à un rocher n'excusait rien. Le prince des mille et une cuites grogna quand l'autre homme lui lança une de ses fringues au visage.

« T'es bien sympa, Josh, mais c'est un t-shirt que tu m'as filé... »

Il le roula en boule et le lança sur le lit, attrapant une couverture qui traînait pour s'improviser un pagne. L'ex-prostitué aurait certainement rêvé mieux qu'un dhoti parfumé à la bière et couvert de tâches de fond de teint et de mascara, mais pour l'instant, il devrait s'en contenter. Au moins il n'était pas complètement nu. Rajaa se passa une main dans les cheveux, tentant vainement de se remémorer ne serait-ce qu'une infime partie de la soirée de la veille quand un rire vibra dans l'air, le forçant à chercher des yeux la source de cette soudaine euphorie. La jeune femme blonde présenta alors la pièce à conviction, tendant vers les deux acolytes son téléphone. Il ne comprit pas tout de suite, arrachant presque son portable à la malheureuse pour pouvoir le regarder de plus près. Quelques secondes s'écoulèrent et avec elles, les lèvres de l'éphèbe s'étirèrent en un sourire idiot, puis il ne tint plus, laissant échapper un éclat de rire tonitruant, incontrôlable, à en mourir. Il ne pouvait maintenant plus s'empêcher de rire, se tenant le ventre, ces secousses involontaires lui faisant presque mal aux côtes. C'était magique. Voir ce sacré hétéro de Joshua se trémousser sur une bar de pole dance, peinturluré comme une pétasse jusqu'au bout des ongles. Après ça, il pourrait l'insulter autant qu'il voudrait, le traiter de trans' et de dragqueen, rien ne saurait plus lui faire oublier la vision merveilleuse de cette vidéo, pas même les cuites à venir. Ce chef-d'œuvre resterait probablement une source inépuisable de raillerie et d'humiliation pour les siècles à venir. Ah, pauvre Josh ! Rajaa dû se couvrir la bouche pour tenter de s'arrêter de rire, parvenant simplement à étouffer un peu sa voix grave encore un peu éraillée par le manque de sommeil et le tabac. Il en pleurait. C'était juste tellement bon.

« Putain, Josh ! Tu nous avais caché ça ! Avec ça, pour sûr, tu vas pouvoir faire une belle carrière de gogo danseur dans un bar à putes ! J'vais voir si j'peux pas t'obtenir un entretien avec mon patron ! »

Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'il fut de nouveau pris d'un fou rire. Ce n'est que quand la blonde lui présenta un petit carré de plastique déchiré qu'il réussit enfin à se calmer. Le jeune homme sécha ses yeux, reprenant difficilement son souffle et regarda l'objet avec attention.

« Hmm, c'est pas un des miens. »

Rajaa hocha la tête et croisa les bras, laissant glisser son regard d'or sur le corps de Joshua, un sourire taquin encore glué sur les lèvres.

« Est-ce que ça te dit quelque chose, Josh ? P't'être bien qu'on fêtait ton coming out hier soir. Le rose c'est définitivement ta couleur... Tu m'prêteras ton vernis ? Qui aurait cru qu'un gars comme toi prendrait goût à la bite, finalement... »

Il s'étira avec un grondement d'aise, faisant craquer tous ses os un à un, et laissa fureter ses yeux fins de part et d'autre de la pièce. C'était vraiment un bordel sans nom... Vu l'état des lieux et les vidéos contenues dans le portable de la demoiselle, ça ne pouvait être qu'une connerie. Une putain de connerie, mais pas de ce genre. S'ils avaient vraiment couché ensemble, la milice aurait déjà rappliqué pour les traîner dans un champ où, une fois alignés, ils les auraient fusillés sans chercher à comprendre le pourquoi du comment. Rajaa était marié, l'adultère était puni de peine de mort, par conséquent il n'avait put coucher ni avec Joshua, ni avec la blonde.

« Y a pas de raison de s'en faire. S'il s'était vraiment passé quelque chose, je serais déjà mort. Donc bon, ça ne me concerne pas... Si c'est vraiment une affaire de cul, ça peut être qu'entre vous deux. Mais à en juger par... le climat... J'dirais que ça devait plus être une connerie du style, je sais pas, un condom challenge ou quelque chose dans le genre. »

Oui, ça ne pouvait être que ça. C'était le genre de jeux idiots qui se pratiquait souvent au cours des soirées un peu trop arrosées, quand plus personne n'est assez lucide pour se dire « Putain mais Rajaa, tu vas pas te mettre cette capote dans le nez » ou « Josh, descends de là, tu vas te faire mal ». Après deux vodka, trois bières et un joint, ça devait même ressembler à une idée de génie. Mais vise les conséquences le lendemain... Quand le cerveau a effacé toutes traces de la beuverie et qu'il n'y a plus que les bouteilles vides, les mégots et les migraines pour témoigner de la fête. Enfin, pas tout à fait. Au moins, ils se souvenaient tous que Joshua avait pris cher, pour une fois. Il avait certainement bu plus que n'importe quelle personne présente. Et en un éclair, on le vit disparaître dans la salle de bain pour évacuer. Le métis fronça un peu le nez avec dégoût au son mélodieux de la bile qui se répandait dans la cuvette. Pauvre, pauvre Josh. Rajaa esquissa un petit rictus, attrapant le marker noir pour griffonner sur le carton d'un paquet de cigarette qu'il lança à la jeune femme.

« Faut absolument que tu m'envoies cette petite merveille... »

Il riait comme un sale gosse content d'avoir fait un mauvais coup. La gamine ne se rappelait probablement même pas de son prénom et voilà qu'il lui refilait son numéro. Il espérait juste qu'elle ne l'étiquetterait pas comme « mec dreadeux chelou » ou « trav à walp ». Travawalp. C'était pas si mal en fait.

Après un moment, la voix du punk se fit de nouveau entendre dans la salle de bain et Rajaa, accompagné de sa nouvelle pote en string, s'avança à pattes de velours jusqu'à lui, peu rassuré à l'idée de ce qu'il découvrirait sur place. Dans la salle de bain, ils trouvèrent le rideau de douche tiré et pendant un moment, la catin s'attendait presque à trouver un cadavre ou une vache peinte en jaune avec une cible sur le cul. Mais il n'en était rien. Ce n'était pas un mec déguisé en fée ou un pingouin dans un bain de citronnade, c'était une poule, un adorable gallinacé avec une cape. Une poule avec une cape. Rajaa haussa un sourcil, puis réalisa, attrapant la volaille à deux mains pour la serrer dans ses bras comme s'il n'avait jamais vu une poule de sa vie.

« Sa mère ! Elle est trop mignonne ! J'comprends mieux les plumes dans le salon... »

Le pauvre animal se débattit bec et ongles pour tenter de se défaire de l'étreinte de l'étranger qui la faisait voler au-dessus de sa tête comme un con.

« Supeeeer pouleeeet ! »

Décidément, il était pas tout à fait sobre... Mais peut-être que manger un peu lui remettrait les idées en place.

« Ouais, des oeufs et du café ! Beaucoup de café, putain... »

Ceci dit, il courba un peu l'échine et confia le volatile à l'autre homme pour se traîner mollement jusque dans la cuisine.

« Allez, c'est ma tournée. »

Il mit en route la machine à café et ouvrit le frigo pour trouver du lait. Mais il n'y avait là-dedans rien de comestible... Toute la nourriture s'était envolée et le réfrigérateur avait pris des allures de dressing.

« Mes fringues ! C'est donc là qu'elles étaient ! Qui est le connard qui a foutu mes fringues au frigo !? »

S'il n'avait pas trouvé de lait pour mettre dans son café, il pouvait au moins se consoler en se disant qu'il y aurait des chaussures fraîches et du jus de chaussette pour le déjeuner.





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