La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro]
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La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro]
par Admin Jeu 17 Sep - 10:57
Il se faisait tard, la journée n'avait été que labeur, et son café était froid.
L'ours bleu arborait toujours la même trogne d'homme des cavernes lorsqu'il sortait de deux nuits blanches et une journée pleine sur sa tablette graphique à dessiner, pour finir ses commandes dans les temps impartis. C'était ça de procrastiner le reste de la semaine... Pas rasé, les yeux cernés et la rétine cramée par les pixels de ses illustrations, sa crinière de poils bleus ébouriffés, gras, et puant la clope froide. On vous passe le compte rendu de pourquoi cette odeur nauséabonde dans son 32m², il suffisait de voir les boites de pizza agonisantes, vidées de leur contenu, le cendrier gorgé de mégots, les capotes usées trainant de ci de là, et de mater les auréoles de sueurs sous ses aisselles.
Joshua était toujours dans sa tenue de travail. Entendez là, le même caleçon sale de la semaine, rien de bien nouveau. Mais surtout, surtout, son tee shirt spécial "je sors pas dehors avec tellement il est dégueulasse dans tous les sens du terme". Et fallait dire que pour Josh, un tee shirt dont il avait honte, c'était que VRAIMENT y avait matière à rire.
Un cadeau de sa mère. Pendant longtemps, il avait fait office de serpillière (attendez, ça ne se jette pas un cadeau). Mais lorsqu'il n'avait plus rien, mais alors, plus rien de rien à se mettre, il fermait les volets, verrouillait sa porte, et l'enfilait.
Vous avez déjà vu ces pédales avec leurs fringues moulantes, le col en V salement échancré vers l'avant à la limite de leurs tétons? Ouais? Bon, bah déjà vous avez la forme. Et évidemment, comme beaucoup de maman qui ne réalise pas toujours que leur môme grandisse, elle l'avait pris une taille en dessous, histoire d'avoir l'air bien fofolle, 'voyez? Ensuite, la couleur. Rose. Mais ça, c’était due à une erreur au lavage. Il était blanc à la base, mais rajoutez du rouge dans le tambour et forcement, ça vire encore plus gay que ça ne l'était d'origine. Et pour parfaire le tableau, il fallait lire ce qui était écrit sur la fringue. Sa daronne étant à des années lumières de s'imaginer que "One Direction" n'était pas une de ces phrases qu'on colle joliment sur un tissu pour son sens, mais un groupe de jeunes prépubères britanniques du 21e siècle payé pour cramer les tympans des initiés et faire mouiller les lycéennes. Le colosse avait beau avoir torturé le tissu par tous ses fibres, ne lésinant pas sur la javel et autres moyens extrêmes durant ses rares, mais intensives, séances ménages, le lettrage tenait bon.
Mais le tee shirt maudit allait bientôt pouvoir crier vengeance...
Il s'alluma une nouvelle cigarette, délaissant tout juste la précédente, et se laissa chuter dans son siège. Enfin, il pouvait souffler. Lâchant son stylet, sa main s'empressa d’épouser la forme de sa souris pour se balader sur la toile. Twitter, facebook, myspace, site des Incontrôlables, grooveshark... Autant de gouffres d'inventions technologiques mangeurs de temps et inhibiteurs de motivation.
Mais alors qu'il glissait sa roulette au fil des actus défilant sous ses yeux, Josh se gratta les parties. Et comme c'était pas trop désagréable, continua gentiment à se toucher la nouille jusqu'à se sentir durcir. Laissant gentiment la chose venir, la souris se dirigea vers la barre de recherche et ses doigts pianotèrent sur son clavier le nom d'un site porno qui ne lui était pas complètement inconnu. Il dégagea d'un revers de clics les spams lui arrivant alors dans la gueule et commença sa petite affaire en compagnie virtuelle de Natacha et Kimberly. Excité, mais pas complètement vaincu par leurs performances pourtant ô combien remarquables, Joshua sélectionna une dernière vidéo pour se finir. Mais dans sa fougue, cliqua par erreur sur un spam gay, lançant alors une autre vidéo bien moins à son goût de deux hommes en train de... En train de... Nan mais vous le compreniez direct à la gueule de Josh en fait.
A vrai dire, il fut difficile de déterminer ce qui horrifia le plus l'homme. Était ce la vue de Brian et Mike se défonçant l'anus à l'aide d'un manche à balais ou bien l'apparition d'un asiat' à l'allure de yankee poppant sur son écran en train de le mater à la webcam?
Le mystère reste encore à ce jour, entier. Toujours est-il qu'à cet instant, le zboub de Josh se rétracta à vitesse grand V et s'en retourna dans son calebut à l’abri des regards. Se ruant sur sa souris, il ferma tous les onglets de son écran en gueulant indigné:
- MAIS...! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, D’OÙ TU SORS SALE VOYEUR DE MERDE?!
Il n'attendit pas la réponse de l'interlocuteur, coupant net sa camera. Mais pas l'interphone. La surprise l'avait fait se relever d'un bon, faisant rouler son fauteuil de bureau contre sa bibliothèque au fond de la pièce et écrabouillant au passage les résidus de bouffe qui sillonnaient le parquet.
Et c'est ainsi que l'effroyable tee shirt rose de la maman de Joshua se vengea.
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 6 Jan - 20:57 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
feat Joshua Sullivan !!
Cela faisait des jours qu'Aiichirô n'avait plus aucune idée de l'heure qu'il était, vaguement, quelques données sur ses écrans lui annonçaient une certaine combinaison de chiffres et la fréquentation des nombreux sites qu'il visitait assidûment le laissait supposer qu'on était à cette période creuse où les couches-tard lâchaient le clavier et les lèves-tôt allumaient doucement leur engin. Un moment de transition sur la toile nippone qui aurait pu permettre à l'ingénieur de prendre un peu de repos, une douche, un repas, mais il n'en fit rien. Car bien que les forums de discussions sur l'Incontestable ne balbutiaient plus que quelques injures fatiguées, souvent censurées, les acharnés, ces geeks et autres drogués du net ne pouvaient se résoudre à quitter l'écran des yeux une seconde, de peur de louper une information essentielle. Le punk était de ceux là, obnubilé par ses recherches sur le logiciel tyrannique, obsédé par le perfectionnement de ses programmes et depuis peu, vaguement intéressé par les activités d'un nouveau groupe qui tentait de faire entendre sa voix sur la toile.
Les Incontrôlables. Au début, pour Aii', ce n'était qu'une énième bande de réfractaires, le genre de groupuscule qui sur le net ne faisait pas long feu à cause de la censure incontestable des chiens du gouvernement. Et pourtant, il y avait eu quelque chose chez ceux-là qui avait attiré suffisamment l'attention de celui qui se faisait appeler InconnuK pour qu'il ait envie de leur donner un petit coup de pouce. Un tout petit coup de pouce. Pour voir s'ils étaient autre chose que des grandes gueules crachant leurs dégoûts de la société japonaise sur une page web. Et de fils en aiguilles, le hackeur se retrouvait à passer de plus en plus de temps sur le site. Ces types maniaient les mots avec habilité -sauf ce romeo, là, faut pas déconner, il écrit avec les pieds ?-, secouaient cette populace apathique tombée ici par hasard, démontaient subtilement l'argumentation des soumis et ralliaient à leur cause les insoumis. Ils attiraient l'attention de plus en plus de monde. La fréquentation du site croissait à une vitesse incroyable et ce qui ne semblait être au début qu'un défouloir parmi d'autres devenait aux yeux des visiteurs la concrétisation d'un idée, d'un rêve, d'un espoir qui semblait pourtant vain avant l'apparition de ces utopistes.
Balançant le son à fond dans son casque, dernier CD des pharsalia's, le punk tapotait à vive allure sur son clavier afin de mettre à niveau la protection qu'il avait installé sur le site des Incontrôlables. Finalement, lui qui ne c'était contenté au début que d'un petit programme basique afin d'empêcher la censure de supprimer les pages, d'en modifier le contenu et de tracer les IP's de ses créateurs devaient sans cesse améliorer ses bases, car plus la notoriété du groupe augmentait, plus les inquiétudes des traqueurs de l'Etat s’amplifiaient et les attaques se faisaient fréquentes et virulentes. Ils avaient les boules, ces sales clebs, et malgré les heures passées, sacrifiées au service de ces anonymes incontrôlables, à programmer ces barrières qui protégeaient les données du groupuscule, leur permettant de continuer à faire flipper le gouvernement, le hackeur jubilait. Il avait passé une journée entière à ajouter un système de contrôle faisant écho à celui qu'il avait forcé la semaine dernière sur le serveur du TPAI. Bien que très amélioré, il savait pertinemment que les sbires de la The Partisan Association Incontestable reconnaîtraient la structure pilier qu'il avait utilisé pour mettre au point le programme. Imaginant leur gueule lorsqu'ils ferraient le lien, Aiichirô ne pu empêcher un rictus dégoulinant d'arrogance d'étirer ses lèvres, jusqu'au moment où son regard se posa sur le dernier commentaire mit en ligne par Victor.
Ils avaient finit par capter qu'ils avaient un chaperon qui bidouillait dans l'ombre. Ça devait arriver un jour, après tout, il avait été jusqu'à censurer certain message, il était évident qu'ils finiraient par se poser des questions. Attrapant le goulot d'une bouteille qui traînait dans le coin, il relut une deuxième fois le message qui l'invitait à prendre contact avec le groupe, sous le prétexte saugrenu, fine plaisanterie, de vouloir lui offrir un mug et un t-shirt des Incontrôlables.
« Quel boulet c'type. » fit-il plus amusé que cynique en avalant une gorgée de saké.
Terminées ses petites manip's au second plan, l'autre venait de le griller publiquement et de montrer du doigts l'ombre qui s'éclatait à censurer certain visiteur. Maintenant, Aiichirô allait devoir prendre une décision importante, faire le mort et ignorer ce message, voire le supprimer, ou répondre à l'invitation de l'inconnu et enfin se manifester. Ils ne savaient pas qui étaient ces types, s'ils n'étaient pas que des beaux parleurs ou s'ils avaient réellement l'intention d'agir pour remettre de l'ordre dans ce pays pourri par la dictature. Il n'y avait que des mots, des jolis mots, de belles pensées, des idées bien argumentées, mais rien de concret. Et pourtant, cela faisait un certain temps qu'il bossait avec eux, partageant leurs idéaux et leur souhait de rendre à la population nippone leur liberté d'aimer. Alors peut-être était-il temps de voir qui se cachait derrière ces Incontrôlables ? Ça ne coûtait rien d'aller jeter un œil, non ? Il serait enfin fixé sur le sérieux du groupe et pourrait les laisser se faire bouffer par le gouvernement s'il s’avérait que ce n'était finalement que des guignols.
Après avoir reposé la bouteille d'alcool vide, il entreprit donc de remonter jusqu'à ce fameux Victor. Par curiosité, il avait déjà été fouillé par là et c'est donc sans trop de mal qu'il arriva à entrer dans l'ordinateur du fameux bonhomme, ce joshua.sullivan@neomail.com d'après sa boîte mail. Heureusement pour lui, l'ordinateur était allumé et sur l'un de ses trois écrans s'affichaient à présent le bureau de l'inconnu, du moins, l'entête d'un site pornographique et le curseur d'une souris qui glissait, curieuse, ici et là, à la recherche d'une vidéo pour finir la soirée. Posant une paire de lunettes noire sur le nez pour se la jouer faussement camouflage, Aiichirô décida d'activer leurs deux systèmes de vidéoconférence, lançant webcams et micros. Il débarquait au mauvais moment ? Rien à foutre, il n'allait quand même pas lui laisser un avis de passage sous prétexte que monsieur avait l'air occupé à s'toucher la nouille. Parce que l'type en t-shirt rose bonbon hyper moulant était effectivement en train de prendre du bon temps avec un duo de bels éphèbes maniant très habillement le balais...
...
OH PUTAIN ! Alors que l'autre lui hurlait dessus en s'agitant, il eut sans le savoir le même réflexe que son interlocuteur, sautant sur le clavier pour forcer la fermeture de la fenêtre des deux gays.
« PUTAIN !! Sérieux, t'pouvais pas mâter des donzelles débilos!! »
L'écran de la webcam s'éteignit soudainement, annonçant au hackeur que le drôle de bonhomme à la chevelure verte en avait profité pour la couper aussi. Ce qui n'était finalement pas une si mauvaise idée... parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir en supporter davantage. Pour ce qu'il avait pu apercevoir du personnage, le punk commençait à douter sérieusement des fameux Incontrôlables, ce qui expliqua les quelques secondes de silence qui suivirent. Ouais, bon, okay, il avait juste à faire à un gros dégueulasse en calbut, portant un t-shirt rose moulant, qui avait visiblement une vision très particulière du j'donne un coup de balais...
« J'commence à flipper mec, t'es quand même pas le victor des Incontrôlables ? Joshua Sullivan ? » Il jeta un coup d'oeil à son autre écran sur lequel il avait gardé mémorisé quelques informations. A moins que c'était le petit frère qui squattait l'ordinateur, il n'y avait pas beaucoup d'autres possibilités, ce personnage devait être le propriétaire de l'engin. « ... C'pas vraiment comme ça que j'imaginais les membres d'un mouvement révolutionnaire... » Vraiment pas. D'un autre côté, il était mal placé pour critiquer, lui qui passait des semaines plantées devant ses écrans, anorexique et alcoolique, dont les meubles en arrière plan semblaient avoir été dépecés par une bête sauvage. Si l'autre passait pour un gay, lui avait des airs de... ah oui. Voyeur de merde. Les muscles de sa nuque se contractèrent et il alla soudainement la masser, relevant vaguement la tête vers l'écran et la caméra. « Oïe. Victoria, tu m'entends toujours ? C'pas vraiment mon blème c'que t'aimes faire avec un balais en touchant l'manche, alors on va faire genre qu'j'ai rien vu. J'préfère sérieusement faire genre qu'j'ai rien vu. » Oh putain que oui. Il lâcha doucement sa nuque. « Si j'me suis incrusté, c'est parce que tu m'as invité à l'faire. J'veux mon mug à l'effigie des Incontrôlables. Le t-shirt, j'crois que t'en as plus besoin qu'moi par contre... Plus sérieusement, on m'appelle InconnuK sur la toile, enchanté mec. »
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Ven 9 Jan - 18:48 Répondre en citant
"Débilos"? Non mais vraiment? Il avait pas plus ringard sous le coude tant qu'à faire? Dans le genre expression du siècle dernier useless déjà pour l'époque, il venait de décrocher la palme. Quoiqu'un "chouettos" bien placé pouvait encore rivaliser.
Mais pour l'heure, ce n'est pas ce qui retint l'attention de Joshua, alors fumant de honte, et donc, de rage, suite à l'entrevue. Déjà qu'en temps normal, il aimait pas des masses qu'on le dérange dans son jus... L'ours bleu ne prenait même pas la peine de lever son derche lorsqu'il jugeait que la sonnerie du téléphone ou de l’interphone tombait mal, alors autant dire que là, il détestait juste ce type. Car en plus de l'avoir dérangé, il l'avait surpris dans une situation plus qu'inconfortable. En soi, le porno, n'était pas gênant, même plutôt commun. Mais là les éléments laissaient clairement sous entendre que Joshua était une baltringue de première catégorie, et ça, c'était tout sauf chouettos.
Le colosse avait quitté son poste d'ordinateur, comme pour prendre une bouffée "d'air frais" loin de son écran afin d’éviter le fracas de son poing contre ce maudit ordinateur, faute d'avoir son interlocuteur de visu pour lui transmettre ses amitiés. Il grogna alors quelques insultes, ménageant ses nerfs par quelques pas dans la pièce, puis retira son tee shirt pour en tordre les fibres à s'en lacérer la base des phalanges, jusqu'à entendre le son gratifiant du vêtement se déchirer.
« J'commence à flipper mec, t'es quand même pas le victor des Incontrôlables ? Joshua Sullivan ? ... »
Josh releva la tête, arrêtant net son massacre rose, les oreilles dressées vers les enceintes de son ordinateur.
«...C'pas vraiment comme ça que j'imaginais les membres d'un mouvement révolutionnaire... »
Putain, c'est lui. Le petit filou qui leur avait filé un coup de paluche sur leur site, et qui, après avoir vu son message posté la veille, venait lui faire un petit coucou, et, au passage, se présenter à lui. Ce même fils de pute qui n'avait clairement aucun respect pour la vie privée -fallait dire aussi que c'était un peu le propre du hackeur de se croire Dieu omniscient au pays des pixels- de Joshua. La mâchoire contractée, son corps figé par la surprise, à ne trop savoir s'il devait dire "merci" ou "ferme ta grande gueule et barre toi", il resta ainsi quelques secondes attendant que le type reprenne la parole. Et lorsqu'il le fit, le dessinateur retourna d'un pas décidé vers le cuir de son fauteuil, maugréant un "Nan nan nan j't'arrête tout d'suite..." attrapant au passage le plaid recouvrant son canapé pour couvrir ses épaules. C'est qu'on était en hiver, et qu'il avait pas franchement les moyens de pousser le thermostat du radiateur, l'option torse nu rentrait donc pas en ligne de compte, encore moins devant l'autre voyeur persuadé d'avoir affaire à une tapette.
Mais le gars ne s'arrêta pas de jacter se présentant sous le pseudonyme d'Inconnuk après réclamation du mug promis. Joshua inspira profondément puisant en lui toute la diplomatie dont il était capable pour pas envoyer paitre le petit con qui ne manquait pas d'assaisonner ses paroles de quelques remarques cyniques, qui, en d'autres circonstances et pour un autre destinataire lui aurait décroché un sourire amusé. Sauf que là, c'était plus sa mâchoire qu'il aurait prit plaisir à décrocher. Inspirant profondément et se rappelant en boucle qu'il avait intérêt à s'en faire un allié plutôt qu'un ennemi s'il voulait que le groupe prospère, Joshua finit par ouvrir la bouche pour dire:
- Alors déjà, son index pointa le ciel comme pour annoncer la première note de sa symphonie gestuelle, aussi inutile que naturelle pour le Sullivan, je ne suis PAS gay. Et j'ai été autant dégouté que toi, enfin... j'espère, par c'te vidéo. Il aurait été surement aussi utile pour Josh d'occuper son temps à pisser dans un violon plutôt que d'essayer de convaincre son interlocuteur, car lui le premier n'aurait pas gobé ses paroles. Face aux actes, les mots ne valent rien. Mais sa fierté masculine était déjà trop éprouvé et il était hors de question pour lui de passer outre sans avoir éclairci la situation. Joshua était le genre d'homme à vouloir prouver par tous les moyens possibles et imaginables qu'il était bien hétérosexuel, tellement l'idée même d'embrasser un gars lui donnait la gerbe. ...De toute façon si c'était l'cas j'm'en cacherai pas, tu peux passer au crible mon historique le voyeur, tu verras bien que j'suis pas attiré par ces bêtes là et que t'as juste été témoin d'un accident malheureux qui continuera à m'suivre dans mes pires cauchemars... Bon allez ça va, écrase, tu vois bien que c'est pas le sujet. ... Et tu fais bien de garder ça pour toi, ouais, parce que..., Il soupira bruyamment maitrisant sa colère, ... Parce que justement, y a RIEN à en dire, OK?!
Les deux coudes prenant appuis sur son bureau, Joshua se massa la nuque, puis redressa la tête et appuyant sur la demande de partage de vidéo de l'interface, lâcha pour lui même:
- Bon... Alors, montre voir ta tronche l'anonymous des temps modernes...
Le Sullivan se redressa vaguement, passant une main sur sa figure comme pour la nettoyer de sa fatigue, bu quelques gorgées de son café froid et enchaina, attendant impatiemment le partage de vidéo:
- Pour le mug va falloir que tu patientes InconnnuK, j'me sens pas d'humeur à t'offrir un cadeau là, d'emblée après ta visite surprise... Et j'aimerai m'assurer qu'on est bien du même bord avant d'tremper nos lèvres dans la même tasse.
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 10 Fév - 12:56 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
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Aucun silence. Aiichirô, ou plutôt InconnuK dans notre contexte, n'eut pas le temps de finir sa tirade que le fameux victor lui grogna dessus plusieurs non, tenant absolument à le convaincre qu'il n'était pas cette tapette en t-shirt rose qui se touchait devant un film gay hardcore qu'il semblait être. Chose plutôt difficile vu le tableau qu'il avait offert tantôt aux yeux de l'invité surprise. Cependant, même si c'était le cas, l'ingénieur s'en fichait totalement, tant qu'il n'était pas obligé de mater les dites œuvres cinématographiques en la présence du personnage en combi' moulante. Après tout, chacun était libre de choisir sa sexualité, même si à l'époque où évoluait les protagonistes, celle-ci était souvent décidée par le logiciel tyrannique. L'Incontestable. Cet être infâme qui du jour au lendemain pouvait obliger le plus grand coureur de jupons du Japon a s'offrir à un mâle ou même a tourner des scènes obscènes en compagnie de son nouveau conjoint et de six de ses amis.
Une grimace entre écœurement et colère à cette pensée, avant qu'Aii n'écrase son menton dans le creux de sa main, s'affalant devant son ordinateur alors que le bonhomme de l'autre côté l'écran ne semblait plus vouloir lâcher le morceau avant d'être certain d'avoir bien expliqué, re-expliqué et rere-expliqué que NON, il n'était pas gay.
« OK, mec. C'bon. Respire. »
Il avait été vérifié son historique ? Évidement ! L'autre l'y avait invité en plus, ça arrivait si rarement qu'on lui donne une autorisation, qu'il aurait été bête de ne pas y jeter un petit coup d’œil. -Bon, il l'aurait fait sans autorisation aussi, y'a pas marqué mère Térésa sur son front.- Ce n'était pas tant pour savoir si effectivement ce bonhomme préférait Natacha et Kimberly à Luka et Greg, mais il était si aisé de connaître les petites habitudes d'un homme en détaillant la liste de ses fréquentations internet qu'IK fut curieux de voir qui pouvait bien se cacher derrière ce drôle de personnage. Laissant glisser les informations sous ses yeux d'un mouvement de molette, il pu donc avoir un aperçut, un très bref aperçut de la chose, avant que l'autre en face ne lui envoie une invitation de partage de vidéos. Il s'était finalement calmé et était prêt à entrer dans le vif du sujet ? La suite confirma la chose, bien qu'elle confirma aussi qu'il n'avait vraiment pas apprécier de le voir débarquer dans son intimité de cette manière. La prochaine fois, il lui enverra un mail J'force ton pc à 23h. Coupe tes films de boules, range ta nouille et évite les combinaisons en latex rose. Promis.
Si évidemment, il y a une prochaine fois.
« Moi aussi, j'veux m'assurer qu'on a bien les mêmes objectifs. Pour le moment, si j'vous aide, c'est uniquement par curiosité. » Il accepta le partage de vidéo, laissant apparaître à nouveau sa tête de punk à l'écran. Son menton quitta sa paume, se remettant presque droit pour ré-organiser de quelques mouvements habiles ses écrans. Une fenêtre avec le fameux victor, une autre avec son historique, une autre avec le site des Incontrôlables. « Des troupes de gueulards, y'en a des tonnes sur la toile, ils font souvent pas long feu, parce qu'à par râler, ils assurent pas. Ils veulent pas assurer, ils savent pas, puis ils s'font coincer. » Il reposa son attention sur le mec qu'il avait virtuellement en face de lui. « A part râler, z'avez prévu quoi ? C'quoi vos armes ? »
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mer 11 Fév - 2:18 Répondre en citant
A sa première réplique, Joshua arqua un sourcil. Le terme "curiosité" lui titilla l'égo, se sentant d'un coup comme une vedette d'un show télévisé, une sorte de divertissement du samedi soir pour couple lambda proposé par une chaine sponsorisée par l'Incontestable.
Et puis, il activa la cam'. Ce mec avait des yeux chelous. Nan mais vraiment. Chelous. Encore son coté androgyne, bon... On choisissait pas sa gueule sur catalogue et puis c'était pas de chance si on ressemblait à une crevette hein, d'autant que c'était la carrure à la mode au pays du soleil levant. Et puis Inconnuk tentait bien de se rattraper avec un look personnel qu'on avait plutôt tendance à assimiler à du yakuza plutôt qu'à du monsieur tout le monde. Même si de base, ce type n'avait rien d'un jap' sous vide, déjà parce qu'il s’intéressait à leur groupuscule, ensuite parce qu'il était hackeur, ce qui le rendait d'office, deux fois plus intéressant que la moyenne. Mais quand même, y avait un truc dans sa rétine, qu'était vraiment pas net, et ça titillait Josh plus que de raison. Alors quand le gars poursuivit, c'était les yeux rivés sur ses pupilles que l'ours bleu l'écouta.
Inconnuk entra dans le lard sans prendre la déviation, si bien que Joshua se retrouvait avec un véritable interrogatoire sur les bras. Heureusement pour lui et pour les autres de la bande, il avait un programme de mise à jour express dans sa caboche pour les sujets qui lui tenaient à cœur et pouvait passer du porno aux incontrôlables sans problème. Là où ça pêchait plus, c'était qu'il ne devait pas perdre de vue qu'il devait convaincre son interlocuteur, et que le programme "lèche boules" chez Josh, ça n'existait juste pas. Sa fierté prenait bien trop de place pour le reste. Et la danse des mains made in Sullivan commença à la même cadence que son speech:
- C'marrant parce qu'au final, t'es en train de me dire qu'on a la même gueule qu'un paquet d'autres zonards qui ont eut la même bonne idée que nous, et qui - faute d'avoir un super hackeur dans leur troupe - ,et vas y qu'on fait un petit effort pour y mettre les formes, ça mange pas de pain non plus Jojo, ...se sont fait charcler comme des malpropres par les sbires de l'Incontestable. Alors permets moi, petite variante dans l'improvisation gesticulatoire, il pointa l'index au ciel, ...juste avant de t'répondre, de te d'mander: qu'est ce qui a fait la différence? Entre nous et les autres gusses?... Le coup du sort?
Il cherchait pas d’éloges, il s'en contrecarrait d'amasser des bons points. Il pouvait même parler au pluriel pour ça. Mais la question devait être posée. C'était leur combat, au quotidien, dans la tête mais aussi dans le corps. Chaque seconde de leur vie, leurs inspirations puisaient au fond d'eux même leur soif de liberté, tandis que leurs expirations insufflaient leur volonté d'agir. Mais ça, ils étaient trop dedans pour même le remarquer, et c'était pas le genre d'info qui se détectait sur une surface aussi vide et imperméable qu'un site internet.
- Ok, donc, du coup, pour te répondre... Il leva la tête en l'air, méditant un instant, les griffes se grattant les quelques poils récalcitrants, fièrement dressés sur son menton. Puis, paume ouverte vers l'avant, elle rouvrit le bal gestuel. ... Déjà, on "râle" pas, on argumente. L'idée sur le site, c'est de confronter les avis, voir l'état des mentalités et aussi nous amener à voir les points éventuels qu'on aurait squeezé au montage quand, entre nous, on fait le topo de la situation. Et puis l'idée première c'est d'aider à enlever la merde dans les yeux du jap' moyen, pour qu'il réalise VRAIMENT qu'il est pieds et mains enchainés depuis plusieurs générations déjà. Ça semble d'ailleurs tellement aberrant d'avoir à l'expliquer ça...!! Joshua retint un pic de colère, condensant le tout en un coup de pogne sur la table faisant sursauter tasses de kawa et paquets de chips éventrés sur le poste de travail. Bref, il se racla la gorge, le site, c'est l'moyen le plus simple et immédiat pour brasser le plus de monde. Mais franchement, quand tu vois les débris qui passent pour te raconter des conneries plus grosses que leurs culs, t'as des fois envie de faire sauter aut'chose qu'un gouvernement... Enfin j'm'éloigne. Il repensa à la question de départ. J'm'éloigne carrément en fait. Le site est un outil pour faire parler de nous, une vitrine, mais pas une arme."
"Nos armes? Nous sept. Il laissa trainer un silence. Tu vas surement me trouver pédant mais si tu vas plus loin que r'garder l'historique de nos ordis tu vas trouver un truc assez incroyable, que'qu'chose qui fait défaut dans c'pays depuis beaucoup trop longtemps, et que ce putain d'Ordinatueur alimente. De l'humain. Des êtres humains. Qui vivent, bougent, aiment, haïssent, beuglent quand il sont tristes et braillent quand ils sont heureux... De l'humain merde, des êtres pas calés sur l'même modèle mais infiniment complexes et absolument pas interchangeables. Des gens qu'évoluent, qu'apprennent, mouvants, que tu peux pas cataloguer et foutre dans un programme immuable, aussi perfectionné soit il! Et ces humains, ce système en a fait des bombes à retardement, simplement parce qu'on leur fout une putain de muselière qui leur interdit d'être humain. D'être vivant. Alors la seule issue qu'on a trouvé pour empêcher ça, c'est d'abord, de se réunir, puis, de faire réagir, et enfin, d'agir. Les japonais on b'soin de leaders? D'un exemple? Ok, on est les premiers volontaires et on sera en première ligne, sans faute. On est prêt à tout pour que chaque citoyen retrouve sa liberté et d'agir, et de pensée, et si on choisit de vivre comme ça, c'est parce que ça nous ait juste impossible de rester sans rien faire, on pourrait pas s'regarder en face.
Joshua s'arrêta un instant le temps d'engloutir un fond de tasse de café froid. "Dégueulasse" fut l'adjectif idéal pour traduire l'expression se dessinant alors sur sa trogne. Puis il ajouta, la mine faussement soucieuse:
- Au faut mec, tu vois bien? Nan parce qu'on dirait qu't'as genre... Un soucis ààà... ta vue quoi...?
L'ours bleu arborait toujours la même trogne d'homme des cavernes lorsqu'il sortait de deux nuits blanches et une journée pleine sur sa tablette graphique à dessiner, pour finir ses commandes dans les temps impartis. C'était ça de procrastiner le reste de la semaine... Pas rasé, les yeux cernés et la rétine cramée par les pixels de ses illustrations, sa crinière de poils bleus ébouriffés, gras, et puant la clope froide. On vous passe le compte rendu de pourquoi cette odeur nauséabonde dans son 32m², il suffisait de voir les boites de pizza agonisantes, vidées de leur contenu, le cendrier gorgé de mégots, les capotes usées trainant de ci de là, et de mater les auréoles de sueurs sous ses aisselles.
Joshua était toujours dans sa tenue de travail. Entendez là, le même caleçon sale de la semaine, rien de bien nouveau. Mais surtout, surtout, son tee shirt spécial "je sors pas dehors avec tellement il est dégueulasse dans tous les sens du terme". Et fallait dire que pour Josh, un tee shirt dont il avait honte, c'était que VRAIMENT y avait matière à rire.
Un cadeau de sa mère. Pendant longtemps, il avait fait office de serpillière (attendez, ça ne se jette pas un cadeau). Mais lorsqu'il n'avait plus rien, mais alors, plus rien de rien à se mettre, il fermait les volets, verrouillait sa porte, et l'enfilait.
Vous avez déjà vu ces pédales avec leurs fringues moulantes, le col en V salement échancré vers l'avant à la limite de leurs tétons? Ouais? Bon, bah déjà vous avez la forme. Et évidemment, comme beaucoup de maman qui ne réalise pas toujours que leur môme grandisse, elle l'avait pris une taille en dessous, histoire d'avoir l'air bien fofolle, 'voyez? Ensuite, la couleur. Rose. Mais ça, c’était due à une erreur au lavage. Il était blanc à la base, mais rajoutez du rouge dans le tambour et forcement, ça vire encore plus gay que ça ne l'était d'origine. Et pour parfaire le tableau, il fallait lire ce qui était écrit sur la fringue. Sa daronne étant à des années lumières de s'imaginer que "One Direction" n'était pas une de ces phrases qu'on colle joliment sur un tissu pour son sens, mais un groupe de jeunes prépubères britanniques du 21e siècle payé pour cramer les tympans des initiés et faire mouiller les lycéennes. Le colosse avait beau avoir torturé le tissu par tous ses fibres, ne lésinant pas sur la javel et autres moyens extrêmes durant ses rares, mais intensives, séances ménages, le lettrage tenait bon.
Mais le tee shirt maudit allait bientôt pouvoir crier vengeance...
Il s'alluma une nouvelle cigarette, délaissant tout juste la précédente, et se laissa chuter dans son siège. Enfin, il pouvait souffler. Lâchant son stylet, sa main s'empressa d’épouser la forme de sa souris pour se balader sur la toile. Twitter, facebook, myspace, site des Incontrôlables, grooveshark... Autant de gouffres d'inventions technologiques mangeurs de temps et inhibiteurs de motivation.
Mais alors qu'il glissait sa roulette au fil des actus défilant sous ses yeux, Josh se gratta les parties. Et comme c'était pas trop désagréable, continua gentiment à se toucher la nouille jusqu'à se sentir durcir. Laissant gentiment la chose venir, la souris se dirigea vers la barre de recherche et ses doigts pianotèrent sur son clavier le nom d'un site porno qui ne lui était pas complètement inconnu. Il dégagea d'un revers de clics les spams lui arrivant alors dans la gueule et commença sa petite affaire en compagnie virtuelle de Natacha et Kimberly. Excité, mais pas complètement vaincu par leurs performances pourtant ô combien remarquables, Joshua sélectionna une dernière vidéo pour se finir. Mais dans sa fougue, cliqua par erreur sur un spam gay, lançant alors une autre vidéo bien moins à son goût de deux hommes en train de... En train de... Nan mais vous le compreniez direct à la gueule de Josh en fait.
A vrai dire, il fut difficile de déterminer ce qui horrifia le plus l'homme. Était ce la vue de Brian et Mike se défonçant l'anus à l'aide d'un manche à balais ou bien l'apparition d'un asiat' à l'allure de yankee poppant sur son écran en train de le mater à la webcam?
Le mystère reste encore à ce jour, entier. Toujours est-il qu'à cet instant, le zboub de Josh se rétracta à vitesse grand V et s'en retourna dans son calebut à l’abri des regards. Se ruant sur sa souris, il ferma tous les onglets de son écran en gueulant indigné:
- MAIS...! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, D’OÙ TU SORS SALE VOYEUR DE MERDE?!
Il n'attendit pas la réponse de l'interlocuteur, coupant net sa camera. Mais pas l'interphone. La surprise l'avait fait se relever d'un bon, faisant rouler son fauteuil de bureau contre sa bibliothèque au fond de la pièce et écrabouillant au passage les résidus de bouffe qui sillonnaient le parquet.
Et c'est ainsi que l'effroyable tee shirt rose de la maman de Joshua se vengea.
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 6 Jan - 20:57 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
feat Joshua Sullivan !!
Cela faisait des jours qu'Aiichirô n'avait plus aucune idée de l'heure qu'il était, vaguement, quelques données sur ses écrans lui annonçaient une certaine combinaison de chiffres et la fréquentation des nombreux sites qu'il visitait assidûment le laissait supposer qu'on était à cette période creuse où les couches-tard lâchaient le clavier et les lèves-tôt allumaient doucement leur engin. Un moment de transition sur la toile nippone qui aurait pu permettre à l'ingénieur de prendre un peu de repos, une douche, un repas, mais il n'en fit rien. Car bien que les forums de discussions sur l'Incontestable ne balbutiaient plus que quelques injures fatiguées, souvent censurées, les acharnés, ces geeks et autres drogués du net ne pouvaient se résoudre à quitter l'écran des yeux une seconde, de peur de louper une information essentielle. Le punk était de ceux là, obnubilé par ses recherches sur le logiciel tyrannique, obsédé par le perfectionnement de ses programmes et depuis peu, vaguement intéressé par les activités d'un nouveau groupe qui tentait de faire entendre sa voix sur la toile.
Les Incontrôlables. Au début, pour Aii', ce n'était qu'une énième bande de réfractaires, le genre de groupuscule qui sur le net ne faisait pas long feu à cause de la censure incontestable des chiens du gouvernement. Et pourtant, il y avait eu quelque chose chez ceux-là qui avait attiré suffisamment l'attention de celui qui se faisait appeler InconnuK pour qu'il ait envie de leur donner un petit coup de pouce. Un tout petit coup de pouce. Pour voir s'ils étaient autre chose que des grandes gueules crachant leurs dégoûts de la société japonaise sur une page web. Et de fils en aiguilles, le hackeur se retrouvait à passer de plus en plus de temps sur le site. Ces types maniaient les mots avec habilité -sauf ce romeo, là, faut pas déconner, il écrit avec les pieds ?-, secouaient cette populace apathique tombée ici par hasard, démontaient subtilement l'argumentation des soumis et ralliaient à leur cause les insoumis. Ils attiraient l'attention de plus en plus de monde. La fréquentation du site croissait à une vitesse incroyable et ce qui ne semblait être au début qu'un défouloir parmi d'autres devenait aux yeux des visiteurs la concrétisation d'un idée, d'un rêve, d'un espoir qui semblait pourtant vain avant l'apparition de ces utopistes.
Balançant le son à fond dans son casque, dernier CD des pharsalia's, le punk tapotait à vive allure sur son clavier afin de mettre à niveau la protection qu'il avait installé sur le site des Incontrôlables. Finalement, lui qui ne c'était contenté au début que d'un petit programme basique afin d'empêcher la censure de supprimer les pages, d'en modifier le contenu et de tracer les IP's de ses créateurs devaient sans cesse améliorer ses bases, car plus la notoriété du groupe augmentait, plus les inquiétudes des traqueurs de l'Etat s’amplifiaient et les attaques se faisaient fréquentes et virulentes. Ils avaient les boules, ces sales clebs, et malgré les heures passées, sacrifiées au service de ces anonymes incontrôlables, à programmer ces barrières qui protégeaient les données du groupuscule, leur permettant de continuer à faire flipper le gouvernement, le hackeur jubilait. Il avait passé une journée entière à ajouter un système de contrôle faisant écho à celui qu'il avait forcé la semaine dernière sur le serveur du TPAI. Bien que très amélioré, il savait pertinemment que les sbires de la The Partisan Association Incontestable reconnaîtraient la structure pilier qu'il avait utilisé pour mettre au point le programme. Imaginant leur gueule lorsqu'ils ferraient le lien, Aiichirô ne pu empêcher un rictus dégoulinant d'arrogance d'étirer ses lèvres, jusqu'au moment où son regard se posa sur le dernier commentaire mit en ligne par Victor.
Ils avaient finit par capter qu'ils avaient un chaperon qui bidouillait dans l'ombre. Ça devait arriver un jour, après tout, il avait été jusqu'à censurer certain message, il était évident qu'ils finiraient par se poser des questions. Attrapant le goulot d'une bouteille qui traînait dans le coin, il relut une deuxième fois le message qui l'invitait à prendre contact avec le groupe, sous le prétexte saugrenu, fine plaisanterie, de vouloir lui offrir un mug et un t-shirt des Incontrôlables.
« Quel boulet c'type. » fit-il plus amusé que cynique en avalant une gorgée de saké.
Terminées ses petites manip's au second plan, l'autre venait de le griller publiquement et de montrer du doigts l'ombre qui s'éclatait à censurer certain visiteur. Maintenant, Aiichirô allait devoir prendre une décision importante, faire le mort et ignorer ce message, voire le supprimer, ou répondre à l'invitation de l'inconnu et enfin se manifester. Ils ne savaient pas qui étaient ces types, s'ils n'étaient pas que des beaux parleurs ou s'ils avaient réellement l'intention d'agir pour remettre de l'ordre dans ce pays pourri par la dictature. Il n'y avait que des mots, des jolis mots, de belles pensées, des idées bien argumentées, mais rien de concret. Et pourtant, cela faisait un certain temps qu'il bossait avec eux, partageant leurs idéaux et leur souhait de rendre à la population nippone leur liberté d'aimer. Alors peut-être était-il temps de voir qui se cachait derrière ces Incontrôlables ? Ça ne coûtait rien d'aller jeter un œil, non ? Il serait enfin fixé sur le sérieux du groupe et pourrait les laisser se faire bouffer par le gouvernement s'il s’avérait que ce n'était finalement que des guignols.
Après avoir reposé la bouteille d'alcool vide, il entreprit donc de remonter jusqu'à ce fameux Victor. Par curiosité, il avait déjà été fouillé par là et c'est donc sans trop de mal qu'il arriva à entrer dans l'ordinateur du fameux bonhomme, ce joshua.sullivan@neomail.com d'après sa boîte mail. Heureusement pour lui, l'ordinateur était allumé et sur l'un de ses trois écrans s'affichaient à présent le bureau de l'inconnu, du moins, l'entête d'un site pornographique et le curseur d'une souris qui glissait, curieuse, ici et là, à la recherche d'une vidéo pour finir la soirée. Posant une paire de lunettes noire sur le nez pour se la jouer faussement camouflage, Aiichirô décida d'activer leurs deux systèmes de vidéoconférence, lançant webcams et micros. Il débarquait au mauvais moment ? Rien à foutre, il n'allait quand même pas lui laisser un avis de passage sous prétexte que monsieur avait l'air occupé à s'toucher la nouille. Parce que l'type en t-shirt rose bonbon hyper moulant était effectivement en train de prendre du bon temps avec un duo de bels éphèbes maniant très habillement le balais...
...
OH PUTAIN ! Alors que l'autre lui hurlait dessus en s'agitant, il eut sans le savoir le même réflexe que son interlocuteur, sautant sur le clavier pour forcer la fermeture de la fenêtre des deux gays.
« PUTAIN !! Sérieux, t'pouvais pas mâter des donzelles débilos!! »
L'écran de la webcam s'éteignit soudainement, annonçant au hackeur que le drôle de bonhomme à la chevelure verte en avait profité pour la couper aussi. Ce qui n'était finalement pas une si mauvaise idée... parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir en supporter davantage. Pour ce qu'il avait pu apercevoir du personnage, le punk commençait à douter sérieusement des fameux Incontrôlables, ce qui expliqua les quelques secondes de silence qui suivirent. Ouais, bon, okay, il avait juste à faire à un gros dégueulasse en calbut, portant un t-shirt rose moulant, qui avait visiblement une vision très particulière du j'donne un coup de balais...
« J'commence à flipper mec, t'es quand même pas le victor des Incontrôlables ? Joshua Sullivan ? » Il jeta un coup d'oeil à son autre écran sur lequel il avait gardé mémorisé quelques informations. A moins que c'était le petit frère qui squattait l'ordinateur, il n'y avait pas beaucoup d'autres possibilités, ce personnage devait être le propriétaire de l'engin. « ... C'pas vraiment comme ça que j'imaginais les membres d'un mouvement révolutionnaire... » Vraiment pas. D'un autre côté, il était mal placé pour critiquer, lui qui passait des semaines plantées devant ses écrans, anorexique et alcoolique, dont les meubles en arrière plan semblaient avoir été dépecés par une bête sauvage. Si l'autre passait pour un gay, lui avait des airs de... ah oui. Voyeur de merde. Les muscles de sa nuque se contractèrent et il alla soudainement la masser, relevant vaguement la tête vers l'écran et la caméra. « Oïe. Victoria, tu m'entends toujours ? C'pas vraiment mon blème c'que t'aimes faire avec un balais en touchant l'manche, alors on va faire genre qu'j'ai rien vu. J'préfère sérieusement faire genre qu'j'ai rien vu. » Oh putain que oui. Il lâcha doucement sa nuque. « Si j'me suis incrusté, c'est parce que tu m'as invité à l'faire. J'veux mon mug à l'effigie des Incontrôlables. Le t-shirt, j'crois que t'en as plus besoin qu'moi par contre... Plus sérieusement, on m'appelle InconnuK sur la toile, enchanté mec. »
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Ven 9 Jan - 18:48 Répondre en citant
"Débilos"? Non mais vraiment? Il avait pas plus ringard sous le coude tant qu'à faire? Dans le genre expression du siècle dernier useless déjà pour l'époque, il venait de décrocher la palme. Quoiqu'un "chouettos" bien placé pouvait encore rivaliser.
Mais pour l'heure, ce n'est pas ce qui retint l'attention de Joshua, alors fumant de honte, et donc, de rage, suite à l'entrevue. Déjà qu'en temps normal, il aimait pas des masses qu'on le dérange dans son jus... L'ours bleu ne prenait même pas la peine de lever son derche lorsqu'il jugeait que la sonnerie du téléphone ou de l’interphone tombait mal, alors autant dire que là, il détestait juste ce type. Car en plus de l'avoir dérangé, il l'avait surpris dans une situation plus qu'inconfortable. En soi, le porno, n'était pas gênant, même plutôt commun. Mais là les éléments laissaient clairement sous entendre que Joshua était une baltringue de première catégorie, et ça, c'était tout sauf chouettos.
Le colosse avait quitté son poste d'ordinateur, comme pour prendre une bouffée "d'air frais" loin de son écran afin d’éviter le fracas de son poing contre ce maudit ordinateur, faute d'avoir son interlocuteur de visu pour lui transmettre ses amitiés. Il grogna alors quelques insultes, ménageant ses nerfs par quelques pas dans la pièce, puis retira son tee shirt pour en tordre les fibres à s'en lacérer la base des phalanges, jusqu'à entendre le son gratifiant du vêtement se déchirer.
« J'commence à flipper mec, t'es quand même pas le victor des Incontrôlables ? Joshua Sullivan ? ... »
Josh releva la tête, arrêtant net son massacre rose, les oreilles dressées vers les enceintes de son ordinateur.
«...C'pas vraiment comme ça que j'imaginais les membres d'un mouvement révolutionnaire... »
Putain, c'est lui. Le petit filou qui leur avait filé un coup de paluche sur leur site, et qui, après avoir vu son message posté la veille, venait lui faire un petit coucou, et, au passage, se présenter à lui. Ce même fils de pute qui n'avait clairement aucun respect pour la vie privée -fallait dire aussi que c'était un peu le propre du hackeur de se croire Dieu omniscient au pays des pixels- de Joshua. La mâchoire contractée, son corps figé par la surprise, à ne trop savoir s'il devait dire "merci" ou "ferme ta grande gueule et barre toi", il resta ainsi quelques secondes attendant que le type reprenne la parole. Et lorsqu'il le fit, le dessinateur retourna d'un pas décidé vers le cuir de son fauteuil, maugréant un "Nan nan nan j't'arrête tout d'suite..." attrapant au passage le plaid recouvrant son canapé pour couvrir ses épaules. C'est qu'on était en hiver, et qu'il avait pas franchement les moyens de pousser le thermostat du radiateur, l'option torse nu rentrait donc pas en ligne de compte, encore moins devant l'autre voyeur persuadé d'avoir affaire à une tapette.
Mais le gars ne s'arrêta pas de jacter se présentant sous le pseudonyme d'Inconnuk après réclamation du mug promis. Joshua inspira profondément puisant en lui toute la diplomatie dont il était capable pour pas envoyer paitre le petit con qui ne manquait pas d'assaisonner ses paroles de quelques remarques cyniques, qui, en d'autres circonstances et pour un autre destinataire lui aurait décroché un sourire amusé. Sauf que là, c'était plus sa mâchoire qu'il aurait prit plaisir à décrocher. Inspirant profondément et se rappelant en boucle qu'il avait intérêt à s'en faire un allié plutôt qu'un ennemi s'il voulait que le groupe prospère, Joshua finit par ouvrir la bouche pour dire:
- Alors déjà, son index pointa le ciel comme pour annoncer la première note de sa symphonie gestuelle, aussi inutile que naturelle pour le Sullivan, je ne suis PAS gay. Et j'ai été autant dégouté que toi, enfin... j'espère, par c'te vidéo. Il aurait été surement aussi utile pour Josh d'occuper son temps à pisser dans un violon plutôt que d'essayer de convaincre son interlocuteur, car lui le premier n'aurait pas gobé ses paroles. Face aux actes, les mots ne valent rien. Mais sa fierté masculine était déjà trop éprouvé et il était hors de question pour lui de passer outre sans avoir éclairci la situation. Joshua était le genre d'homme à vouloir prouver par tous les moyens possibles et imaginables qu'il était bien hétérosexuel, tellement l'idée même d'embrasser un gars lui donnait la gerbe. ...De toute façon si c'était l'cas j'm'en cacherai pas, tu peux passer au crible mon historique le voyeur, tu verras bien que j'suis pas attiré par ces bêtes là et que t'as juste été témoin d'un accident malheureux qui continuera à m'suivre dans mes pires cauchemars... Bon allez ça va, écrase, tu vois bien que c'est pas le sujet. ... Et tu fais bien de garder ça pour toi, ouais, parce que..., Il soupira bruyamment maitrisant sa colère, ... Parce que justement, y a RIEN à en dire, OK?!
Les deux coudes prenant appuis sur son bureau, Joshua se massa la nuque, puis redressa la tête et appuyant sur la demande de partage de vidéo de l'interface, lâcha pour lui même:
- Bon... Alors, montre voir ta tronche l'anonymous des temps modernes...
Le Sullivan se redressa vaguement, passant une main sur sa figure comme pour la nettoyer de sa fatigue, bu quelques gorgées de son café froid et enchaina, attendant impatiemment le partage de vidéo:
- Pour le mug va falloir que tu patientes InconnnuK, j'me sens pas d'humeur à t'offrir un cadeau là, d'emblée après ta visite surprise... Et j'aimerai m'assurer qu'on est bien du même bord avant d'tremper nos lèvres dans la même tasse.
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 10 Fév - 12:56 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
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Aucun silence. Aiichirô, ou plutôt InconnuK dans notre contexte, n'eut pas le temps de finir sa tirade que le fameux victor lui grogna dessus plusieurs non, tenant absolument à le convaincre qu'il n'était pas cette tapette en t-shirt rose qui se touchait devant un film gay hardcore qu'il semblait être. Chose plutôt difficile vu le tableau qu'il avait offert tantôt aux yeux de l'invité surprise. Cependant, même si c'était le cas, l'ingénieur s'en fichait totalement, tant qu'il n'était pas obligé de mater les dites œuvres cinématographiques en la présence du personnage en combi' moulante. Après tout, chacun était libre de choisir sa sexualité, même si à l'époque où évoluait les protagonistes, celle-ci était souvent décidée par le logiciel tyrannique. L'Incontestable. Cet être infâme qui du jour au lendemain pouvait obliger le plus grand coureur de jupons du Japon a s'offrir à un mâle ou même a tourner des scènes obscènes en compagnie de son nouveau conjoint et de six de ses amis.
Une grimace entre écœurement et colère à cette pensée, avant qu'Aii n'écrase son menton dans le creux de sa main, s'affalant devant son ordinateur alors que le bonhomme de l'autre côté l'écran ne semblait plus vouloir lâcher le morceau avant d'être certain d'avoir bien expliqué, re-expliqué et rere-expliqué que NON, il n'était pas gay.
« OK, mec. C'bon. Respire. »
Il avait été vérifié son historique ? Évidement ! L'autre l'y avait invité en plus, ça arrivait si rarement qu'on lui donne une autorisation, qu'il aurait été bête de ne pas y jeter un petit coup d’œil. -Bon, il l'aurait fait sans autorisation aussi, y'a pas marqué mère Térésa sur son front.- Ce n'était pas tant pour savoir si effectivement ce bonhomme préférait Natacha et Kimberly à Luka et Greg, mais il était si aisé de connaître les petites habitudes d'un homme en détaillant la liste de ses fréquentations internet qu'IK fut curieux de voir qui pouvait bien se cacher derrière ce drôle de personnage. Laissant glisser les informations sous ses yeux d'un mouvement de molette, il pu donc avoir un aperçut, un très bref aperçut de la chose, avant que l'autre en face ne lui envoie une invitation de partage de vidéos. Il s'était finalement calmé et était prêt à entrer dans le vif du sujet ? La suite confirma la chose, bien qu'elle confirma aussi qu'il n'avait vraiment pas apprécier de le voir débarquer dans son intimité de cette manière. La prochaine fois, il lui enverra un mail J'force ton pc à 23h. Coupe tes films de boules, range ta nouille et évite les combinaisons en latex rose. Promis.
Si évidemment, il y a une prochaine fois.
« Moi aussi, j'veux m'assurer qu'on a bien les mêmes objectifs. Pour le moment, si j'vous aide, c'est uniquement par curiosité. » Il accepta le partage de vidéo, laissant apparaître à nouveau sa tête de punk à l'écran. Son menton quitta sa paume, se remettant presque droit pour ré-organiser de quelques mouvements habiles ses écrans. Une fenêtre avec le fameux victor, une autre avec son historique, une autre avec le site des Incontrôlables. « Des troupes de gueulards, y'en a des tonnes sur la toile, ils font souvent pas long feu, parce qu'à par râler, ils assurent pas. Ils veulent pas assurer, ils savent pas, puis ils s'font coincer. » Il reposa son attention sur le mec qu'il avait virtuellement en face de lui. « A part râler, z'avez prévu quoi ? C'quoi vos armes ? »
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mer 11 Fév - 2:18 Répondre en citant
A sa première réplique, Joshua arqua un sourcil. Le terme "curiosité" lui titilla l'égo, se sentant d'un coup comme une vedette d'un show télévisé, une sorte de divertissement du samedi soir pour couple lambda proposé par une chaine sponsorisée par l'Incontestable.
Et puis, il activa la cam'. Ce mec avait des yeux chelous. Nan mais vraiment. Chelous. Encore son coté androgyne, bon... On choisissait pas sa gueule sur catalogue et puis c'était pas de chance si on ressemblait à une crevette hein, d'autant que c'était la carrure à la mode au pays du soleil levant. Et puis Inconnuk tentait bien de se rattraper avec un look personnel qu'on avait plutôt tendance à assimiler à du yakuza plutôt qu'à du monsieur tout le monde. Même si de base, ce type n'avait rien d'un jap' sous vide, déjà parce qu'il s’intéressait à leur groupuscule, ensuite parce qu'il était hackeur, ce qui le rendait d'office, deux fois plus intéressant que la moyenne. Mais quand même, y avait un truc dans sa rétine, qu'était vraiment pas net, et ça titillait Josh plus que de raison. Alors quand le gars poursuivit, c'était les yeux rivés sur ses pupilles que l'ours bleu l'écouta.
Inconnuk entra dans le lard sans prendre la déviation, si bien que Joshua se retrouvait avec un véritable interrogatoire sur les bras. Heureusement pour lui et pour les autres de la bande, il avait un programme de mise à jour express dans sa caboche pour les sujets qui lui tenaient à cœur et pouvait passer du porno aux incontrôlables sans problème. Là où ça pêchait plus, c'était qu'il ne devait pas perdre de vue qu'il devait convaincre son interlocuteur, et que le programme "lèche boules" chez Josh, ça n'existait juste pas. Sa fierté prenait bien trop de place pour le reste. Et la danse des mains made in Sullivan commença à la même cadence que son speech:
- C'marrant parce qu'au final, t'es en train de me dire qu'on a la même gueule qu'un paquet d'autres zonards qui ont eut la même bonne idée que nous, et qui - faute d'avoir un super hackeur dans leur troupe - ,et vas y qu'on fait un petit effort pour y mettre les formes, ça mange pas de pain non plus Jojo, ...se sont fait charcler comme des malpropres par les sbires de l'Incontestable. Alors permets moi, petite variante dans l'improvisation gesticulatoire, il pointa l'index au ciel, ...juste avant de t'répondre, de te d'mander: qu'est ce qui a fait la différence? Entre nous et les autres gusses?... Le coup du sort?
Il cherchait pas d’éloges, il s'en contrecarrait d'amasser des bons points. Il pouvait même parler au pluriel pour ça. Mais la question devait être posée. C'était leur combat, au quotidien, dans la tête mais aussi dans le corps. Chaque seconde de leur vie, leurs inspirations puisaient au fond d'eux même leur soif de liberté, tandis que leurs expirations insufflaient leur volonté d'agir. Mais ça, ils étaient trop dedans pour même le remarquer, et c'était pas le genre d'info qui se détectait sur une surface aussi vide et imperméable qu'un site internet.
- Ok, donc, du coup, pour te répondre... Il leva la tête en l'air, méditant un instant, les griffes se grattant les quelques poils récalcitrants, fièrement dressés sur son menton. Puis, paume ouverte vers l'avant, elle rouvrit le bal gestuel. ... Déjà, on "râle" pas, on argumente. L'idée sur le site, c'est de confronter les avis, voir l'état des mentalités et aussi nous amener à voir les points éventuels qu'on aurait squeezé au montage quand, entre nous, on fait le topo de la situation. Et puis l'idée première c'est d'aider à enlever la merde dans les yeux du jap' moyen, pour qu'il réalise VRAIMENT qu'il est pieds et mains enchainés depuis plusieurs générations déjà. Ça semble d'ailleurs tellement aberrant d'avoir à l'expliquer ça...!! Joshua retint un pic de colère, condensant le tout en un coup de pogne sur la table faisant sursauter tasses de kawa et paquets de chips éventrés sur le poste de travail. Bref, il se racla la gorge, le site, c'est l'moyen le plus simple et immédiat pour brasser le plus de monde. Mais franchement, quand tu vois les débris qui passent pour te raconter des conneries plus grosses que leurs culs, t'as des fois envie de faire sauter aut'chose qu'un gouvernement... Enfin j'm'éloigne. Il repensa à la question de départ. J'm'éloigne carrément en fait. Le site est un outil pour faire parler de nous, une vitrine, mais pas une arme."
"Nos armes? Nous sept. Il laissa trainer un silence. Tu vas surement me trouver pédant mais si tu vas plus loin que r'garder l'historique de nos ordis tu vas trouver un truc assez incroyable, que'qu'chose qui fait défaut dans c'pays depuis beaucoup trop longtemps, et que ce putain d'Ordinatueur alimente. De l'humain. Des êtres humains. Qui vivent, bougent, aiment, haïssent, beuglent quand il sont tristes et braillent quand ils sont heureux... De l'humain merde, des êtres pas calés sur l'même modèle mais infiniment complexes et absolument pas interchangeables. Des gens qu'évoluent, qu'apprennent, mouvants, que tu peux pas cataloguer et foutre dans un programme immuable, aussi perfectionné soit il! Et ces humains, ce système en a fait des bombes à retardement, simplement parce qu'on leur fout une putain de muselière qui leur interdit d'être humain. D'être vivant. Alors la seule issue qu'on a trouvé pour empêcher ça, c'est d'abord, de se réunir, puis, de faire réagir, et enfin, d'agir. Les japonais on b'soin de leaders? D'un exemple? Ok, on est les premiers volontaires et on sera en première ligne, sans faute. On est prêt à tout pour que chaque citoyen retrouve sa liberté et d'agir, et de pensée, et si on choisit de vivre comme ça, c'est parce que ça nous ait juste impossible de rester sans rien faire, on pourrait pas s'regarder en face.
Joshua s'arrêta un instant le temps d'engloutir un fond de tasse de café froid. "Dégueulasse" fut l'adjectif idéal pour traduire l'expression se dessinant alors sur sa trogne. Puis il ajouta, la mine faussement soucieuse:
- Au faut mec, tu vois bien? Nan parce qu'on dirait qu't'as genre... Un soucis ààà... ta vue quoi...?
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Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro]
par Admin Jeu 17 Sep - 10:57
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
feat Joshua Sullivan !!
Un gaijin. Aiichirô le savait déjà depuis la première fois où il avait été fouiller dans les ordinateurs de ces incontrôlables qui postaient sur le site. Oh ! Il ne s'y était pas attardé, puisqu'à la base, il ne voulait que surveiller vaguement, très-très vaguement, le groupuscule, par simple curiosité, comme il venait de l'avouer à c'bonhomme qui le fixait depuis qu'il avait accepté de rallumer la cam'. -D'un autre côté, en vidéo conférence, on mâte rarement le dernière épisode de sa série préférée, encore moins lorsque l'autre est là pour vous parler du groupe révolutionnaire dont vous faites partis et de Révolution.- Cependant, le hackeur était quelque peu interrogatif quant à la nationalité de ces personnages. S'il se souvenait bien, et de quelques cliques il retrouva la page sur le second écran, le thème avait déjà été arboré. Il n'était pas là pour dire qui a le droit de contester ou non le gouvernement japonais, mais il se demandait quand même vaguement si ce type, ce Joshua était venu se foutre volontairement dans la merde pour ensuite ouvrir sa gueule ou s'il était né sur ces terres. Oui, en fait, sur le coup, il se demandait simplement pourquoi. Pourquoi ces types se battaient contre l'Incontestable ? Recherchaient-ils a retrouver leur liberté ? Voulaient-ils rendre celle-ci à tout un peuple ? Subissaient-ils le système ? Avaient-ils été des victimes qui, la rage au cœur, cherchaient à changer le futur et oublier le passé ?
Le punk ne cilla pas en entendant la première réplique de son vis-à-vis virtuel, malgré la petite remarque au sujet d'un super hackeur qui aurait pu manquer à un autre groupe pour réussir. Il était certain que si quelques contestataires avaient échoués lamentablement, c'était parce qu'ils s'étaient affichés sur la toile sans avoir de quoi protéger leur arrière. Peut-être même que s'il n'avait pas choisi de protéger le site de ces Incontrôlables, ceux-ci seraient déjà en train de moisir dans une cellule crasseuse. Mais rien n'était gagné et ce n'était pas parce qu'il avait œuvré jusqu'à présent pour qu'ils puissent continuer à éveiller la curiosité d'autres nippons, les réveillés peut-être, qu'ils allaient s'en sortir. Avec ou sans lui, avec ou sans eux, chacun risquait sa peau, non, pire, ils risquaient de perdre ce qui leur restait de liberté. Et c'est bien ce qu'ils avaient de plus précieux à l'heure actuelle.
La méfiance était alors de mise, même si chacun avait offert à l'autre certaines garanties, volontairement ou non. InconnuK connaissait l'identité de Victor, il pourrait n'importe quand décider de retirer ses programmes de protections du site et s'il avait réussit à le trouver, les sbires de l'Incontestable ne mettraient pas long feu à reprendre le contrôle des Incontrôlables. Et de son côté, Victor connaissait à présent le visage d'InconnuK et avec la gueule qu'il avait, si l'autre offrait un portrait robot à la police, lui aussi risquait de croupir en taule pour le restant de ses jours. Peut-être était-ce cette épée de Damoclès, à cet instant où il ne pouvait encore accorder sa pleine confiance à ce type, qui rendait le regard du hackeur si froid. Il n'était pas question qu'il se fasse prendre.
« Les mots. C'est la seule chose que j'ai vu de vous et c'est ces mots qui m'ont convaincu. Je n'saurais l'expliquer avec précision. J'suis pas un littéraire, une grosse tête, j'suis qu'un mec impulsif qui fait c'qui lui semble juste. Quand je lis vos textes, j'ai le sang qui bouillonne. Ça m'fou les crocs, j'ai envie qu'une chose, c'est d'm'y r'mmetre. D'faire la peau à cet Incontestable, d'réveiller la masse, d'sauver ceux qui peuvent encore être sauvés. J'suppose que c'est ce qui m'a convaincu, cette force qu'on ressent à travers les lignes, celle qui vous secoue d'la tête aux pieds. Après, des mots sur un écran ne restent qu'des mots. »
Et c'est pour cette raison qu'il ne faisait pas de déclaration enflammée à son interlocuteur. Ce qui se trouvait sur la toile était parfois bien loin de la réalité. Très souvent, cela ne restait qu'un vulgaire défouloir. Et même si aujourd'hui le nombre de visiteurs du site ne faisait que croître, de même que les cyber-attaques avouant que l’État le considérait à présent comme une menace potentielle, rien ne garantissait encore que les Incontrôlables agiront et tiendront paroles.
Pourtant, alors que l'autre se lançait dans un long monologue, expliquant, argumentant, gueulant même, Aiichirô ressentit ce qu'il avait déjà ressentit dans les textes des Incontrôlables, une détermination et une volonté d'agir sans bornes. Il croyait fermement à ce qu'il disait. Ce n'était pas un texte formaté, des belles paroles à la politicard, ça venait du fin fond de ses tripes. Et même si ça sortait naturellement, ça restait réfléchi. Si bien que lui qui, tantôt, ne pouvait s'empêcher de glisser son regard rubis sur les différents écrans devant lui, analysant ce qui avait déjà été dit sur la toile, avait cessé de se laisser distraire par ses joujous, accordant à son interlocuteur plus d'attentions qu'il avait su en accorder à qui que se soit depuis la mort de Kanako.
Et naturellement, le mot quitta ses lèvres :
« Pourquoi ?... J'veux dire. » Il ferma un instant les yeux, calmant le démon qui s'excitait dans son crâne. Avant de les rouvrir, plus concentré. « J'veux bien croire que vous avez envie de s'couer la masse, mais est-ce par simple désir de liberté ? On va pas s'mentir, on risque notre vie là. Vous sept, … » Sept. Il n'en avait pas identifié autant comme étant membres de ce groupe. A moins qu'il avaient classé trop rapidement certain visiteur lambda comme telle. Ou ceux-là n'avaient pas laissé de traces sur le site. Un coup d'oeil sur l'écran à côté, interrogatif, puis il reprit. « … vous vous dites prêts à tout pour changer les choses, pour quelle raison acceptez-vous de vous jeter dans l’arène ? » Il reposa son attention sur Victor. « Pour retrouver une liberté volée ? Parce que vous vous sentez investi d'une mission ? » Rares étaient les personnes prêtent à se sacrifier pour le bien d'un peuple. Certainement que chacun des sept avait une raison différente de suivre le mouvement et que cette question était trop vague pour pouvoir réellement trouver réponse. Cependant, leur volonté de changer les choses semblait inébranlable, ils devaient forcement puiser cette force quelque part, non ? « Mec, faut que j'te pose une question. T'as clairement pas la gueule d'un asiat', t'es né sur le sol nippon ou t'es venu te foutre dans cette merde volontairement ? »
Tant qu'il y était, autant qu'il pose les questions qui dérangent maintenant, parce que de toute évidence, celle-ci le tarauderait s'ils venaient à collaborer.
En parlant de trogne, son voisin virtuel s'attarda à lui poser à son tour une question au sujet de sa... vue ? Il arqua un de ses sourcils de yankee, se demandant une micro seconde de quoi il voulait parler. Puis rapidement, puisque ça arrivait quand même très souvent que les gens bug sur ses yeux, il lança.
« C'est un tatouage du blanc de l'oeil, j'te file l'adresse du salon au j'bosse si ça t’intéresse. » Au point où il en était, il pouvait bien lui filer son adresse, car soit ils s'entendaient, soit ce serait la guerre froide, chacun possédant de quoi achever l'autre.
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 24 Fév - 0:03 Répondre en citant
Pourquoi. La question préférée de l'enfant, si simple et pourtant source de beaucoup de vérités fondamentales. Joshua ne se l'était jamais vraiment posée. Enfin, jamais directement, peut être parce que la première réponse lui semblait trop évidente, et qu'il ne cherchait pas plus loin. Il aurait pu y répondre sans mal pour chacun de ses amis, à commencer par Nathaniel, il suffisait de le voir pour comprendre qu'il était la définition même de ce mot: liberté. Et que sans ce combat, il n'était plus rien.
- Ta question... C'est comme si tu demandais à un oiseau pourquoi il refuse de vivre en cage toute sa vie alors qu'il sait que le ciel existe.
Il marqua une pause, calant un filtre entre ses doigts crasseux, piochant dans son tabac une dose, et continuant sa dinette, se roulant tranquillement un joint. Une fois coincé entre ses lèvres, il l'alluma et reprit:
- J'ai d'la chance, je suis pas marié. Enfin..., il esquissa un sourire cynique, ... jusqu'à quand...?
Tirant sur son spliff, il regarda la braise un instant. Se posant cette question à tue-tête, il se remémora. Il ne tenait pas à parler d'Elle, mais c'était trop tard, son regard un instant égaré, sa mémoire déroulait la bobine des souvenirs, la raison profonde pour laquelle il se battait. C'était sa faute à Elle, sa fuite à lui, encore, toujours. Il se devait d'être franc envers le hackeur, même si cela sous entendait qu'il devait mettre sous les spots ses faiblesses, il n'était plus question de Victor et Inconnuk, mais des incontrôlables et de leur tank cybernétique. Josh devait penser au groupe. Et pour espérer un retour de l'autre, il lui fallait donner sa confiance.
- On a tous nos raisons... Il hésita encore un instant avant de se lancer, relevant les yeux vers son interlocuteur. J'ai déjà été amoureux. Bon... Mon ciel à moi il était plutôt gris. Orageux même. Ouais... C'était même carrément un temps de merde 95% du temps... Il grimaça, se gratta, joua avec ses mains, pudeur, mal à l'aise, sujet délicat, il prenait sur lui, c'était important pour bien comprendre, qu'il explique ça. J'en garde pas un très joyeux souvenir... Y a eu plusieurs atterrissages foireux jusqu'à ce que ma carcasse n'en puisse plus. Ses yeux contournaient l’écran pour ne pas croiser son regard. Alors il m'a fallu le temps, c'est peu de le dire mon gars, mais j'ai fini par me barrer. Je l'ai quitté sans un au revoir. Ou es-tu? Que fais-tu, là, maintenant? Un court silence. Aujourd'hui je suis libre, tu parles, j'ai choisi de voler bas, là ou j'ai pied, pour éviter la vautre, au moins le ciel est bleu au dessus de ma tête. Je laisse l’adrénaline, les loopings, toutes ces conneries aux autres, et ça me convient. Et ce choix m'appartient.
Je refuse de m'dire qu'un beau matin, on va me foutre en cage avec une jolie petite caille et qu'on va coller un papier peint bleu à nuage blanc au dessus d'mon nid. J'ai pas payé pour ce tour de manège, encore moins pour signer pour perpète, j'ai déjà fait les frais, merci bien. C'est inhumain de forcer quelqu'un à aimer une personne qu'on ne veut pas. Nan?... J'suis sur d'être loin d'être un cas à part... Est-ce qu'on nous demande si on a envie d'aimer, hein? Non. Et je refuse de fermer ma gueule face à ça.
En vrai il le savait très bien, au fond, qu'il état capable d'aimer. C'était une éponge à sentiments le Josh, sûr que s'il s'écoutait, il tomberait raide dingue de la première femme bien roulée avec un minimum de plomb dans la tête et un caractère bien trempée qui croiserait sa route. Et c'était tout là sa crainte, une peur d'aimer, une peur démesurée d'aimer encore. Lui qu'avait le don pour tomber sur des salopes. Il s'empressa de changer de sujet pour ne pas avoir à creuser plus encore la question:
- Mais sinon nan j'ai pas choisi de naître ici. Va savoir c'qui s'est passé dans la tête de mes darons, ils ont emménagé ici quand ma mère était en cloque, et j'ai poussé comme une mauvaise herbe dès l'instant où elle m'a éjecté. Avec ma gueule, c'était pas dur d'en arriver à ce type de mentalité. Il esquissa un sourire amusé. Mais on est pas tous originaire du Japon t'sais, y en a bien un dans le lot qu'a été assez barré pour venir de lui même...
Sacré Nath, ce mec était sacrément fêlé quand on y pensait cinq minutes. Fallait avoir un sérieux problème pour se ramener et se faire implanter une puce dans le crâne alors qu'on était si peu calibré pour ce type de dictature. Quel crétin... Il l'adorait.
« C'est un tatouage du blanc de l'oeil, j'te file l'adresse du salon au j'bosse si ça t’intéresse. »
Le climat commençait à se faire plus tempéré, Joshua apprécia, sincèrement. On rangeait grognements, aboiements et crocs pour se parler normalement, sans préjugé ni animosité, avec juste l'envie de partage. Le grand bleu hocha la tête, et une taff plus tard répondit d'un air enjoué:
- Sympa mec, mais j'suis déjà fidèle à ma tatoueuse pour c'qui est de cet art, "L'encre de tes lèvres", tu connais p'tete? Joshua ajouta quelques infos supplémentaires sur l'emplacement du dit salon repartant de plus belle dans son bal à deux mains. ... Après elle fait pas tout c'qu'est piercings, tout ça alors... Si t'as ça chez toi, carrément. Joshua rapprocha sa trogne de l’écran pour mieux mater ses rétines. ... J'avais encore jamais vu en vrai c'que ça donnait ce type de tatouage... Agglutiné comme un gosse devant sa série Z il resta un moment à le fixer ainsi avant de lâcher. ... Mais c'est coool... Trainant sur le "o". Il finit par s'arracher de son écran pour rallumer son spliff et le porter à nouveau à ses lèvres. Et toi alors... Ça fait longtemps que tu fait mumuse avec les ordis des gens? J'connais rien à ton domaine... Enfin cela dit j'comprends totalement le délire d’être un mordu des écrans. Mon ordi, c'est mon deuxième meilleur pote, j'passe ma vie dessus, que ce soit pour mon taf ou mon temps de loisir... Tu m'diras, comme beaucoup de nos jours. Le colosse cala son menton dans sa paume. Tu dois avoir un p'tit réseau d'hackeurs sympas nan? Vous vous faites des bouffes d'temps en temps? Ca s'passe comment?
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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 24 Fév - 15:51 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
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Aiichirô écoutait attentivement les paroles de cet étrange personnage. Avant de pouvoir lui accorder réellement sa confiance, du moins, une partie suffisante pour mettre plus qu'un pied dans le bordel que les Incontrôlables étaient en train de provoquer dans la société nippone, il avait besoin de savoir pourquoi. Un pourquoi qui avait glissé entre ses lèvres un peu maladroitement et qui ne trouverait pour écho qu'une réponse aussi incertaine. Cependant, il voulait l'entendre, cette raison qui donnait à ce Victor autant d'assurance et de détermination. Et en l'écoutant parler de l'oiseau qui a conscience de sa cage, le hacker ne pu que détourner les yeux un instant. C'était une évidence, c'est vrai, et pourtant beaucoup de japonais préféraient ignorer leurs chaînes en se contentant de ce bonheur illusoire offert par une entité qu'on nous faisait croire omnisciente, omnipotente et bien trop omniprésente. Étaient-ils si cons que ça ? L'ingénieur repensa à ses pères qui passaient le plus clair de leur temps à se gueuler dessus plutôt que d'essayer de changer les choses. Manquaient-ils de moyens ou préféraient-ils accepter cet enfer qui était leur par craintes du changement ? Tous ça pour quoi ? Le suicide de Masamune et la culpabilité certaine de Gôtoku ? Une famille brisée. Une de plus.
Il ne se réveilla que lorsque l'autre aborda le thème du mariage, répondant d'un même sourire. Personne ne savait quand la fameuse lettre arriverait, peut-être était-elle même déjà en route et demain ils se retrouveraient à lire ses mots : Le pays tout entier se joint à ma plume pour souhaiter aux jeunes mariés tous nos vœux de bonheur. Désespérément. Stupidement. Le pays ne pouvait que prier pour que leurs jeunes mariés ne finissent pas par se haïr. Que que les larmes n’inondent pas leur maison, du sol au plafond, tous ça pour améliorer des statistiques, dissimulant les conséquences désastreuses de cette absurde politique. Si le taux de natalité avait gagné quelque point, de combien avait grimpé celui des suicides ?
Kanako.
Amer nostalgie qui soudainement trouva écho dans les paroles de son vis-à-vis virtuel. A cet instant, l'entendre parler de sentiments, ce type qui avait, comme lui, pas forcement la trogne à dire Je t'aime, sembla susciter chez Aiichirô un intérêt inattendu, une certaine sympathie qu'il ne pensait pas éprouver si rapidement. Peut-être était-ce parce qu'il avait conscience que ce qu'il lui confiait à cet instant relevait de son intimité ? Que lui-même n'aurait pas le courage de se mettre à nu de cette manière ? Aiichirô n'avait pas besoin d'approuver ces paroles, s'ils étaient les deux face à face devant ces écrans, c'est qu'ils partageaient la même vision du monde actuel, du moins, celle de la société japonaise. Et bien qu'il éprouvait un certain respect pour Victor, celui d'avoir osé lui confier quelques mots douloureux sur son propre parcours, le tatoueur savait pertinemment qu’approfondir le sujet ne serait agréable ni pour l'un, ni pour l'autre. De toute façon, Aii' avait pu apercevoir, vaguement, ce qui se trouvait à la base et qui poussait cet incontrôlable à vouloir se battre. Il n'en avait pas besoin de plus pour penser que ce type là n'abandonnerait pas en chemin.
Le punk se contenta de repousser légèrement son clavier, avouant inconsciemment qu'il abandonnait pour le moment ses recherches sur le net, dans l'historique du bonhomme ou sur le site des Incontrôlables, et qu'il était prêt à se contenter de ce qu'il voyait et entendait. Parce que l'autre avait su le convaincre qu'il ne trouverait rien de discréditant planqué dans un pixel. Victor était ce qu'il espérait trouver chez les Incontrôlables, tout simplement un humain.
Il attrapa le bord d'une canette de bière qui traînait dans le coin du bout de ses doigts usées par le clavier et porta à ses lèvres l'aluminium alors qu'il apprenait que le drôle de gaijin était finalement bien né sur le territoire nippon. C'est vrai qu'il y avait de plus en plus d'étrangers sur le sol japonais, à croire que la masochisme était à la mode. Ah. Et il y avait bien un type qui était venu se foutre volontairement dans cet merde ?
« Sérieux ? 'Doit être maso' l'mec. » fit-il alors que ses lèvres lâchaient le bord de la canette. Ça, il avait du mal à comprendre. Qu'on puisse venir vivre au Japon alors que tous les pays de cette satanée planète étaient au courant que le peuple japonais devait se soumettre à un ordinateur ou crever. « J'serais curieux de connaître ses raison à celui-là. »
Encore pourquoi. Décidément Aiichirô adorait poser cette question. Mais il ne pouvait s'empêcher de se demander ce que pouvait bien rechercher un type comme celui-ci dans un pays comme le Japon. S'il avait bien comprit la formule de Victor, l'autre était bien des Incontrôlables... Venir dans un pays où règne une dictature pour ensuite contester cette même dictature... Ça semblait presque ironique.
Reposant sa bière, il tiqua aux paroles de son voisin. Il avait bien dit L'encre de tes lèvres ? Daisy ?!
« Wait ! Hey !! » S'excitait-il soudainement face à cette révélation, se levant et frappant de ses deux mains la table. Scène assez surprenante après ses longues minutes où il n'avait que peu remué. « T'es un pote à Daisy ?! Genre, Daisy Lewis. » Il connaissait pas son nom marital et voulait pas le connaître d'ailleurs. Un temps mort et il se souvenait de la dernière fois où il avait vu la jeune fille. Son malaise après qu'elle lui ai fait comprendre qu'elle avait été mariée, elle aussi, par cette foutue machine. Ses mots, à ce moment là. Les yeux ronds, Aiichirô réalisait que, peut-être, il se pourrait... « M'dit pas qu'elle fait partie d'votre bande... Elle.... » Qu'est-ce qu'il voulait dire ? Qu'il ne l'acceptait pas ? Qu'il ne voulait pas la savoir en danger ? Si elle avait rejoint les Incontrôlables, alors elle avait choisi de se battre pour sa liberté, pour la liberté de tous. Et ce n'était pas lui qui pouvait la convaincre de lâcher l'affaire. Il n'en avait aucun droit. Au contraire, il devrait se réjouir de savoir qu'elle aussi, elle était prête à tout pour détruire l'Incontestable. Pourtant, soufflé face à cette révélation, il se laissa retomber dans son siège. Il était inquiet, oui, et espérait encore s'être trop vite emporté. « Un réseau de hackers ? » Il répéta bêtement, ayant zappé quelque peu ce que racontait Victor. « Ouais, on s'organise des bouffes avant s'faire un Karaoké au salon. Non, sérieux, mec, j'connais du monde sur la toile, mais le propre du hacker, c'est d'rester anonyme. J'sais pas qui ils sont et ils savent pas qui j'suis. Y'a trop d'taupes du gouvernement sur l'net pour qu'on puisse se laisser aller à plus de familiarités que nécessaire. Et j'vais être sincère avec toi, jusqu'à présent, l'idée de bosser en équipe ne m'a jamais traversé l'esprit. » Fatigué, il ramena ses cheveux en arrière. « ... » Pourquoi n'y avait-il jamais songé ? Parce qu'à la mort de Kanako, il a sombré dans cette folie qui le bouffe frénétiquement et qu'il n'y voit plus personne ? Il ne voulait y voir personne... A-t-il abandonné Daisy, ce jour-là, pour se planter devant cet ordinateur ? A-t-il abandonné son père à ce moment où celui-ci attendait de lui un peu de soutient ? Combien des siens étaient-ils en train d'abandonner ? Pour cette soif vengeance qui n'avait plus rien de raisonnée ? Sa migraine venait de reprendre de plus belle alors que dans son crâne un ricanement se faisait entendre. Il grimaça, tirant sur ses cheveux, avant de reprendre d'abord douloureusement. « J'vais vous aider. Comptez pas sur moi pour les beaux discours, mais avec ce que j'ai, j'vous suis. J'veux qu'cet ordi' pourrisse au fond d'une décharge. » Avec un certain malaise, Aiichirô venait de réaliser qu'il serait incapable d'atteindre son but seul, car ces derniers années, alors que ses capacités en informatique ne faisaient que croître, son esprit était devenu une fumée brumeuse dans laquelle il se perdait et qui finirait assurément par l'étouffer. Ce n'était peut-être pas une bonne décision, ou au contraire, la meilleure qu'il ait prit depuis la perte de Kanako, mais sur le coup, il fit ce qu'il faisait de mieux, écouter simplement le battement de son cœur.
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 24 Fév - 17:38 Répondre en citant
La blague quoi, ce mec connaissait Daisy! Nan mais sérieusement, c'était quoi le pourcentage de chances pour qu'une telle coïncidence existe? Ça le fit marrer direct, quand Inconnuk lui sortit le nom de jeune fille pour présenter la demoiselle. Soit qu'il s'était pas encore fait à l'idée de la changer -comme lui remarquez- soit qu'il était pas au courant pour son mariage. La surprise de Josh se lisait sur sa trogne, suivit d'un rire étonné quand le geek se préoccupa de savoir si la miss faisait partie de leur bande de joyeux lurons. Mais Joshua ne dit rien d'abord, pourtant à deux doigts de cracher le morceau sans cacher sa joie immédiate. Il se ressaisit, réalisant l’inquiétude se lisant sur les traits de son interlocuteur. Y avait meilleure nouvelle que d'apprendre qu'une proche se portait volontaire pour la mission la plus kamikaze de sa vie. L'ours bleu laissa trainer quelques secondes, tassant sa gaieté au fond de ses godasses pour lui répondre avec sérieux:
- Il semblerait qu'on parle de la même ouais. Il secoua la tête nerveusement, hésitant cinq secondes avant de cracher le morceau. De toute évidence, il ne lui voulait rien de mal, c'était même tout le contraire. Et oui, elle fait partie des incontrôlables.
Le Sullivan lui laissa quelques minutes pour digérer l'info, il ne pouvait que comprendre l’inquiétude du punk, lui même étant passé par là, pour Daisy, bien sûr, mais surtout pour sa frangine. Mais on avait beau grogner, on changeait pas la décision d'une Sullivan. Depuis, Josh s'était fait à l'idée, d'une certaine manière, en choisissant tout simplement de ne pas y penser. Ne pas se projeter. Imaginez le pire. Rester ancré dans l'instant présent et vivre chaque seconde comme si c'était la première. C'était un impulsif, pas du genre à faire des plans sur la comète, ça aidait bien parfois.
Josh avait reprit l’échange essayant d'apprendre un peu plus du quotidien du hackeur, histoire de connaitre un peu plus le punk et son monde. Il glissa sur la première vanne comme il l'aurait fait pour Nath, Daisy, Abbey ou Keith, esquissant un vague sourire et retenant l'essentiel du message: pas d'affinités "plus plus" entre gens de ce monde. Ok.
Du portrait qu'il lui dressait, Joshua commençait à se fourrer dans le crane qu'Inconnuk n'était pas du genre social, c'était même un euphémisme. Ils étaient vraiment pas taillés pareil pour ça, Joshua c'était l'extraverti qui se nourrissait de l’énergie d'un groupe pour cracher du feu, alors qu'Inconnuk, l'introverti, puisait son énergie en lui et s'épuisait au contact d'autrui. Le genre solitaire, à très bien supporter l'absence. Il disait pas, accompagné de ces mickeys, une fois dans sa bulle, Josh pouvait se passer des gens. Mais pas tous les jours. Et certainement pas pour ce combat.
« J'vais vous aider. Comptez pas sur moi pour les beaux discours, mais avec ce que j'ai, j'vous suis. J'veux qu'cet ordi' pourrisse au fond d'une décharge. »
La claquement de ses mains accompagna sa mine ravi, Joshua souri, dents jaunis par le tabac déployées, illuminant son visage, il pouvait pas rêver meilleure nouvelle. Les restes d'un rire jaillirent de sa gorge avant de poursuivre:
- C'est parfait. J'aurai pas pu te demander mieux. On manque vraiment d'éléments comme toi dans l'groupe, ça m'fait vraiment plaisir d'entendre ça. Merci vieux, c'est pas mon anniv mais c'est tout comme.
Joshua gesticulait derrière son ordinateur, il aurait aimé lui passer une tape bien franche derrière l’épaule et toucher le bonhomme pour lui témoigner sa sympathie, mais c'était pas vraiment possible. Pour compenser il se contenta de tapoter bêtement le haut de son écran.
Le contrat verbale signée en bonne et due forme, Joshua lui posa un tas de questions concernant ses capacités en informatique: le type de donnés qu'il était capable d'aller dénicher, la manière de s'y prendre, ses erreurs et réussites en hacking, depuis quand faisait-il ça... Et toutes sortes d'informations du genre, nécessaires pour bien se rendre compte des compétences du punk. On aurait pu croire que l'ours bleu avait cédé sa confiance trop vite, mais dans sa manière de voir, il n'en était rien. Il avait bien lu l’inquiétude dans son regard quant au sort de leur amie commune, et ce point donnait beaucoup de crédibilité d'office à son interlocuteur. Qui plus est, il le trouvait sympathique et le feeling passait bien entre eux, c'était la base de tout bons rapports. Même si ce mec n'était pas hyper expressif, il le sentait sincère, la tête posée sur les épaules, et suffisamment impliqué pour sentir qu'il était sérieux et de confiance. Il apprit alors que Daisy et lui avaient bossé dans le même salon, réalisant par là même que Joshua avait déjà rencontré le père d'Inconnuk. De fil en aiguille il pu aussi mettre un nom au delà du pseudo, Aiichiro.
Une fois assez en confiance et à l'aise avec le punk, Joshua rentra à nouveau dans le vif du sujet, jaugeant qu'Aii était largement prêt pour ce genre de plan. Se laissant retomber dans son fauteuil, il dit:
- Bon mec, maintenant qu'on a fait un peu plus connaissance... Faut que j'te parle du plan à venir. Il attendit un court instant s'assurant qu'Aiichiro fut bien attentif. On va lancer prochainement sur le site une invitation aux internautes pour que, durant 24h, aucun couple ne s'embrasse. A la suite de quoi, on se réunira dans la rue pour manifester devant les portes du gouvernement. Tu t'doutes que si on veut que le message circule, va falloir que tu te prépares, et être taquet pour qu'on garde une visibilité et que l'info passe... Tu penses en être capable?
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Mar 24 Fév - 20:57 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
feat Joshua Sullivan !!
Ce type se marrait, Daisy faisait partie de la bande des Incontrôlables. Aiichirô ne savait plus quoi penser. Il était inquiet, très inquiet, cette dernière était l'une de ses plus proches amies et il éprouvait pour elle un sentiment proche de celui que pouvait éprouver un frère pour sa sœur. Comment devait-on réagir en apprenant que sa cadette s'était engagée dans un groupe révolutionnaire et qu'elle était prête à donner sa vie pour une cause qu'elle pensait juste ? C'était réellement une cause juste, il le savait, cette même cause le faisait vibrer, il ne vivait que pour détruire l'Incontestable et rendre à des personnes comme Daisy, le droit d'aimer qui bon lui semblait. C'était à quoi il songeait, au moment où la demoiselle lui avait confessé son récent mariage. Il la sortirait de cet enfer quitte à y rester. Mais pouvait-il accepter le fait qu'elle aussi veule s'y engager ? Qu'elle aussi désire sacrifier tout ce qu'elle possédait pour sortir la société nippone de l'inertie ? Il ferma les yeux. Il n'avait pas été présent pour la soutenir à cet instant où elle avait apprit son union avec ce type dont elle ne connaissait rien. Il avait cru, de folie, qu'être devant son écran serait le meilleur moyen de lui venir en aide. Mais ce n'était pas la bonne façon d'agir, il fallait qu'il se ressaisisse. Il ne pourrait empêcher la jeune femme de se battre, mais si elle avait choisi cette voie, alors il voulait être à ses côtés, cette fois-ci. Elle faisait confiance à ces types de toute évidence et il savait qu'elle ne le faisait pas sans raison. Réprimant ses démons intérieurs, il releva la tête et fit de son mieux pour se re-concentrer. Le combat n'allait pas être plus aisé à plusieurs, non, au contraire, de nouvelles armes s'offraient à lui, à eux, et plus ils avanceraient vers leur but, plus les obstacles serraient nombreux. Et alors que l'autre pouffait encore de rire en apprenant qu'Aiichirô acceptait de les suivre dans cette aventure, celui-ci esquissa un sourire amusé. Étrangement, il avait le sentiment qu'il venait de se foutre dans une merde royale, mais ça le faisait marrer. C'était peut-être nerveux ou peut-être avait-il simplement le sentiment que cette nouvelle alliance pourrait le mener bien plus loin qu'il n'osait l'espérer dans ses moments de lucidité.
« Happy B-day, mec.… Par contre, faut qu'tu promettes un truc. Sans ça, j'sais pas si notre collaboration pourra t'nir : » La mine toujours sérieuse, il ajouta : « Ne porte plus jamais de t-shirt rose bonbon d'vant moi. »
Un sourire en coin et il finit cul sec sa canette. Faut dire que ça avait été traumatisant comme rencontre et s'il devait se la remémorer en la présence de Victor, il risquerait fort d'avoir une soudaine envie de changer de pièce pour rire ou vomir, ou les deux.
Après ça, s'en suivit un long échange verbal sur ce dont il était capable de faire. Un véritable entretient d'embauche digne des plus grandes sociétés informatiques. Quoique non, au TPAI, le directeur des ressources humaines ne s'était pas attardé aussi longtemps sur le sujet qui passionnait tant le punk depuis ses jeunes années, le hacking. -Même s'il était certain qu'il avait fait des recherches là-dessus avant de le refuser pour la sixième fois.- Ça stimulait bien plus le cyber-terroristic et l'aida à prendre davantage confiance en eux, car derrière les questions de son nouveau collègue, si je puis-dire, il commençait à cerner les intentions du groupe, ce vers quoi il allait devoir travailler au sein des Incontrôlables. Et ce n'était pas distribuer du café ou faire des photocopies, passage obligatoire de tout stagiaires, -Quoique, il sentait vaguement le coup des tracts à distribuer pour faire connaître le groupe...- mais belle et bien la révolution et la fin de l'Incontestable.
Au bout d'un temps indéterminé à causer, puisque les aiguilles avaient finit par filer sans qu'ils ne s'en rendent compte, Victor lança un sujet qui interpella au plus haut point le hacker. Il lâcha sa quête de la bouteille pleine et du cendrier vide pour reposer son regard rubis sur le bonhomme qui venait de lui avouer qu'un plan était à venir. Une seconde de silence puis il eut des détails. Les Incontrôlables n'allaient pas tarder à lancer leur première action. Il n'en doutait plus, ce n'était pas que des belles paroles lancées sur la toile. Ils allaient agir et très prochainement. Vingt-quatre heures sans s'embrasser. Alcoolisé et épuisé, il mit quelques secondes avant de pouvoir imaginer les conséquences de cette bénigne action et sur le coup, ça lui parut réellement génial. Encore fallait-il qu'il y ait suffisamment de personnes pour les suivre, mais au vu de la fréquentation actuelle du site et les propos engagés de certains visiteurs, ça ne pouvait que marcher. Ouais. Ça risquait de secouer grandement le gouvernement d'avoir une foule de contestataires devant ses portes. Écoutant les dernières paroles de Victor, Aii' jeta un œil à l'écran sur lequel se trouvait la page d’accueil du site des incontrôlables. Ceci impliquait des attaques massives pour le supprimer, avant et encore plus après quand ils seront fichés officiellement comme ennemis publiques, si tout ce passait comme l'avait prévu les Incontrôlables.
« No problem, j'vais vous bâtir une muraille de Chine autour d'votre site, mais faudra p't'être un peu d'temps. Vous allez la lancer quand votre annonce ? » Il fallait qu'il s'organise un minimum et surtout qu'il mette au point de nombreux nouveaux programmes. Ça allait prendre du temps et il allait certainement devoir contacter certain de ses fameuses connaissances du milieu pour obtenir rapidement des résultats, mais ce n'était pas impossible. Il n'était pas question qu'il lâche l'affaire de toute façon. Cependant, pensant aux conséquences de cette journée sans baiser, il ajouta rapidement. « Ça va être une sacré pagaille après minuit. Vous avez prévu quoi après le débarquement de la milice ? »
Pagaille. Pagaille. Ce mot résonna dans sa petite caboche. Dans les rues ça allait être la pagaille, mais pas uniquement ! Les serveurs du TPAI allaient être en surchauffe ! Aiichirô se jeta sur son clavier, ses yeux d'OVNI glissant à toutes allures sur les données qu'il faisait défiler à toute vitesse devant son nez. Au bout de quelques secondes, il se décida enfin à expliquer sa soudaine montée d'adrénaline, ne quittant cependant pas son écran des yeux et ne cessant à aucun moment d'agiter ses phalanges au dessus du clavier :
« Mec, vous allez provoquer une putain de surchauffe au TPAI ! J'pense pas qu'on ai encore les capacités défoncer les barrières qui protègent le cœur de l'Incontestable, mais j'crois qu'il y a moyen d'faire aussi flipper ces nerds. J'suis d'ja entré dans leur système de communication interne une fois, un 'chat basique, si j'arrive à bloquer ne serait-ce qu'une seconde l'truc, que j'créé un pont et que je les force à venir sur un serveur qui s'trouverait sous le contrôle d'une équipe de poto's, ils vont faire dans leur froc ! »
Si Aii' réussissait à réunir assez de hackers de son côté, les Incontrôlables pourraient attaquer sur deux fronts, mais pour réussir ce coup là, il allait devoir bosser H24 jusqu'au lancement de l'annonce et jusqu'au fameux jour du no-kiss. Il allait aussi devoir réunir suffisamment de volontaires ayant des connaissances en hacking et se faire aider de cette équipe. Est-ce que c'était possible ? Est-ce qu'il en était capable ? Aucune idée, mais il n'était pas prêt à abandonner avant de tomber raide mort sur la moquette.
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Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro]
par Admin Jeu 17 Sep - 10:58
« Happy B-day, mec.… Par contre, faut qu'tu promettes un truc. Sans ça, j'sais pas si notre collaboration pourra t'nir: Ne porte plus jamais de t-shirt rose bonbon d'vant moi. »
Joshua ricana jaune en réponse à sa vanne, ne daignant pas revenir sur cet épisode suffisamment dégradant pour lui. Il sentait qu'il allait y avoir droit encore pour quelques décennies et eut une pensée pour Abbey, croisant les doigts pour qu'elle n'ait jamais à entendre l'anecdote.
Leur gars était partant, et la nouvelle dessina un nouveau sourire sur sa face, il demanda ensuite quelques précisions supplémentaires auxquelles Josh répondit avec entrain :
- On pensait à la fin du mois. Mais les dates, on les fixe en fonction du groupe. S'il te faut plus de temps, tu nous l'dis, on s'accorde. On a quelques idées de com' pour relancer l'annonce et étaler ça sur quelques jours, histoire de garder les gens en haleine et d'attirer un max, mais sans toi on ira pas bien loin. Alors on se cale à ton rythme.
Pour ce qui était du bordel qui allait s'ensuivre par contre... Comment dire... ? Dans la tête de ces mecs, autant Josh que Nath, y avait pas vraiment de plan, à part tenir jusqu'au bout et être en tête de cortège. Enfin si, y avait bien Nathaniel qu'allait prévoir un slam ou deux pour éclairer la populace... C'était d'ailleurs pure folie de foncer dans le tas à visage découvert, mais ne fallait-il pas être barré dans sa tête de base pour oser contester la plus grande tyrannie du siècle ?
- Après minuit... Déjà on croise les doigts pour être assez nombreux dans la rue, à voir si les gens s'activent au delà des mots, si c'est pas le cas on est dans la merde, et y a des chances pour qu'on finisse sur l’échafaud, vu que nous on y sera, de toute manière... Mais si la foule espérée est bien là, alors ça peut donner quelque chose de beau. On fera en sorte de stimuler les troupes, **** le bordel, gueuler, slamer, faire du bruit pour que la masse devienne bruit et... incontrôlable. Plus ce sera l'anarchie, moins ils arriveront à s'organiser, et comme ils sont pas préparés à ça, y a des chances pour qu'on s'maintienne assez longtemps pour passer aux vingt heures, et redonner du courage et du plomb dans la tête aux nippons restés à la maison.
Tout ce remue ménage avait pour principal but de frapper les esprits. Faire réagir, que les citoyens se rappellent que s'ils le veulent, ils peuvent choisir d'être acteur de leur vie. Finalement la peur potentielle que leur mouvement pourrait créer pour le TPAI risquait d'être plus un problème qu'autre chose. Ils allaient se montrer de plus en plus véhément à leur égard, mais ça, c'était couru d'avance.
« Mec, vous allez provoquer une putain de surchauffe au TPAI ! J'pense pas qu'on ai encore les capacités pour défoncer les barrières qui protègent le cœur de l'Incontestable, mais j'crois qu'il y a moyen d'faire aussi flipper ces nerds. J'suis d'ja entré dans leur système de communication interne une fois, un 'chat basique, si j'arrive à bloquer ne serait-ce qu'une seconde l'truc, que j'créé un pont et que je les force à venir sur un serveur qui s'trouverait sous le contrôle d'une équipe de poto's, ils vont faire dans leur froc ! »
Oh putain, la voilà la bonne idée. Mieux qu'un ramdam qui ferait de l’audimat et frissonner les coincés, une attaque interne. C'aurait été le beco direct apposé sur son front s'il l'avait eut en face. Josh bondit sur son siège, les yeux ronds et la lumière bien scintillante à tous les étages il s’esclaffa :
- Tu saurais faire ça ? Nan mais sérieux, tu peux ?! Mais ce serait... il frappa dans ses mains, tellement énorme... ! Un peu qu'on va faire ça ! Si on peut les prendre par surprise et profiter de la foule comme d'appât pour que toi et tes potes vous vous immisciez en douce dans leur serveur, ça serait juste géant !! Tu pourrais peut être choper quelques infos en plus, enfin, j'ai aucune idée de comment ça marche, mais ça serait une occasion en or là !
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Lun 2 Mar - 11:04 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
feat Joshua Sullivan !!
HRP :: T'as raison, c'est inutile de tirer ça en longueur, surtout que c'est technique et que j'ai pas les connaissances pour développer à mort le sujet. Je clos après cette réponse donc. ~ Pour l'event, on va voir comment ça se déroule, mais c'est une possibilité, oui !
A la fin du mois ? S'il se démerdait bien, ça serait possible. Il fallait juste qu'il fasse appel à ces fameux potes virtuels, uniquement ceux en qui il avait pleinement confiance évidemment et qui, comme lui, était prêt à tout pour démolir le système de l'Incontestable. Après ça ne serait plus qu'une question d'organisation et de soirées le cul posé devant l'écran. Lui qui passait déjà le plus clair de son temps sur son clavier n'aurait aucun mal à s'enfermer dans cette pièce pour programmer, surtout que pour une fois, il avait un objectif à atteindre, il en valait de la sécurité de Daisy, des Incontrôlables et de l'évolution de ce groupe révolutionnaire. Il ne pouvait pas se permettre d'échouer.
« La fin du mois ? Ça devrait l'faire. Ça dépendra des mecs que j'pourrais recruter, mais j'peux d'jà te donner le nom d'dix hackers qui répondront à coup sûr présents. »
Des mecs comme lui qui ne respirent plus que pour dézinguer la bestiole de l'intérieur. Des obsédés, des timbrés, des victimes de la machine, certainement. Mais avec l'aide de ces types, le punk était certain qu'il obtiendrait rapidement des résultats. Après avoir fait mentalement la liste des potes à contacter, il écouta attentivement la réponse de Victor, soucieux de savoir comment la bande allait se démerder pour s'en sortir lorsque la milice débarquera. Ils risquaient gros et ils le savaient, ça allait forcement dégénérer après minuit et chacun risquait sa peau dans cette histoire. Mais impossible de faire autrement, au contraire, s'ils voulaient marquer les esprits, réveiller la masse, secouer l'Etat, il fallait qu'ils foncent.
Il fallait que ça marche, ils seront sur un front et lui, il attaquera de l'autre !
Remuant finalement devant son écran après cette révélation, l'ingénieur relisait de ses yeux rouges sang les notes qu'il avait fait après avoir pénétré dans le système de communication du TPAI. Ça allait être compliqué à faire, mais pas impossible. Et écoutant d'une oreille l'exclamation de son nouveau collègue, il ne se sentit que plus remué à cette idée. Une occasion en or, exactement ! Si sa bande et lui arrivait à lancer une attaque simultané sur le serveur du TPAI, en plus de les secouer, il pourrait peut-être collecter des données intéressantes. Et avec ça qui sait ce qu'ils pourraient faire plus tard !
« On va l'faire ! J'sais pas encore comment, mais y'a forcement un moyen. J'vais d'suite contacter les potes et j'te tiens au jus ! Tchao ! »
Il lui lança un dernier regard, ne lâchant pas une seconde son clavier, saluant Victor avant de mettre fin à la visio. Il lui fallait tous ses écrans pour être plus efficace et il n'y avait plus une minute à perdre. La révolution était en marche.
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Joshua ricana jaune en réponse à sa vanne, ne daignant pas revenir sur cet épisode suffisamment dégradant pour lui. Il sentait qu'il allait y avoir droit encore pour quelques décennies et eut une pensée pour Abbey, croisant les doigts pour qu'elle n'ait jamais à entendre l'anecdote.
Leur gars était partant, et la nouvelle dessina un nouveau sourire sur sa face, il demanda ensuite quelques précisions supplémentaires auxquelles Josh répondit avec entrain :
- On pensait à la fin du mois. Mais les dates, on les fixe en fonction du groupe. S'il te faut plus de temps, tu nous l'dis, on s'accorde. On a quelques idées de com' pour relancer l'annonce et étaler ça sur quelques jours, histoire de garder les gens en haleine et d'attirer un max, mais sans toi on ira pas bien loin. Alors on se cale à ton rythme.
Pour ce qui était du bordel qui allait s'ensuivre par contre... Comment dire... ? Dans la tête de ces mecs, autant Josh que Nath, y avait pas vraiment de plan, à part tenir jusqu'au bout et être en tête de cortège. Enfin si, y avait bien Nathaniel qu'allait prévoir un slam ou deux pour éclairer la populace... C'était d'ailleurs pure folie de foncer dans le tas à visage découvert, mais ne fallait-il pas être barré dans sa tête de base pour oser contester la plus grande tyrannie du siècle ?
- Après minuit... Déjà on croise les doigts pour être assez nombreux dans la rue, à voir si les gens s'activent au delà des mots, si c'est pas le cas on est dans la merde, et y a des chances pour qu'on finisse sur l’échafaud, vu que nous on y sera, de toute manière... Mais si la foule espérée est bien là, alors ça peut donner quelque chose de beau. On fera en sorte de stimuler les troupes, **** le bordel, gueuler, slamer, faire du bruit pour que la masse devienne bruit et... incontrôlable. Plus ce sera l'anarchie, moins ils arriveront à s'organiser, et comme ils sont pas préparés à ça, y a des chances pour qu'on s'maintienne assez longtemps pour passer aux vingt heures, et redonner du courage et du plomb dans la tête aux nippons restés à la maison.
Tout ce remue ménage avait pour principal but de frapper les esprits. Faire réagir, que les citoyens se rappellent que s'ils le veulent, ils peuvent choisir d'être acteur de leur vie. Finalement la peur potentielle que leur mouvement pourrait créer pour le TPAI risquait d'être plus un problème qu'autre chose. Ils allaient se montrer de plus en plus véhément à leur égard, mais ça, c'était couru d'avance.
« Mec, vous allez provoquer une putain de surchauffe au TPAI ! J'pense pas qu'on ai encore les capacités pour défoncer les barrières qui protègent le cœur de l'Incontestable, mais j'crois qu'il y a moyen d'faire aussi flipper ces nerds. J'suis d'ja entré dans leur système de communication interne une fois, un 'chat basique, si j'arrive à bloquer ne serait-ce qu'une seconde l'truc, que j'créé un pont et que je les force à venir sur un serveur qui s'trouverait sous le contrôle d'une équipe de poto's, ils vont faire dans leur froc ! »
Oh putain, la voilà la bonne idée. Mieux qu'un ramdam qui ferait de l’audimat et frissonner les coincés, une attaque interne. C'aurait été le beco direct apposé sur son front s'il l'avait eut en face. Josh bondit sur son siège, les yeux ronds et la lumière bien scintillante à tous les étages il s’esclaffa :
- Tu saurais faire ça ? Nan mais sérieux, tu peux ?! Mais ce serait... il frappa dans ses mains, tellement énorme... ! Un peu qu'on va faire ça ! Si on peut les prendre par surprise et profiter de la foule comme d'appât pour que toi et tes potes vous vous immisciez en douce dans leur serveur, ça serait juste géant !! Tu pourrais peut être choper quelques infos en plus, enfin, j'ai aucune idée de comment ça marche, mais ça serait une occasion en or là !
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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?
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victorledelfin
Aiichirô Y. Yoshita
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MessageSujet: Re: La vengeance du tee shirt rose. [Feat Aiichiro] Lun 2 Mar - 11:04 Répondre en citant
Sérieux ? C'est ça, les Incontrôlables ?
feat Joshua Sullivan !!
HRP :: T'as raison, c'est inutile de tirer ça en longueur, surtout que c'est technique et que j'ai pas les connaissances pour développer à mort le sujet. Je clos après cette réponse donc. ~ Pour l'event, on va voir comment ça se déroule, mais c'est une possibilité, oui !
A la fin du mois ? S'il se démerdait bien, ça serait possible. Il fallait juste qu'il fasse appel à ces fameux potes virtuels, uniquement ceux en qui il avait pleinement confiance évidemment et qui, comme lui, était prêt à tout pour démolir le système de l'Incontestable. Après ça ne serait plus qu'une question d'organisation et de soirées le cul posé devant l'écran. Lui qui passait déjà le plus clair de son temps sur son clavier n'aurait aucun mal à s'enfermer dans cette pièce pour programmer, surtout que pour une fois, il avait un objectif à atteindre, il en valait de la sécurité de Daisy, des Incontrôlables et de l'évolution de ce groupe révolutionnaire. Il ne pouvait pas se permettre d'échouer.
« La fin du mois ? Ça devrait l'faire. Ça dépendra des mecs que j'pourrais recruter, mais j'peux d'jà te donner le nom d'dix hackers qui répondront à coup sûr présents. »
Des mecs comme lui qui ne respirent plus que pour dézinguer la bestiole de l'intérieur. Des obsédés, des timbrés, des victimes de la machine, certainement. Mais avec l'aide de ces types, le punk était certain qu'il obtiendrait rapidement des résultats. Après avoir fait mentalement la liste des potes à contacter, il écouta attentivement la réponse de Victor, soucieux de savoir comment la bande allait se démerder pour s'en sortir lorsque la milice débarquera. Ils risquaient gros et ils le savaient, ça allait forcement dégénérer après minuit et chacun risquait sa peau dans cette histoire. Mais impossible de faire autrement, au contraire, s'ils voulaient marquer les esprits, réveiller la masse, secouer l'Etat, il fallait qu'ils foncent.
Il fallait que ça marche, ils seront sur un front et lui, il attaquera de l'autre !
Remuant finalement devant son écran après cette révélation, l'ingénieur relisait de ses yeux rouges sang les notes qu'il avait fait après avoir pénétré dans le système de communication du TPAI. Ça allait être compliqué à faire, mais pas impossible. Et écoutant d'une oreille l'exclamation de son nouveau collègue, il ne se sentit que plus remué à cette idée. Une occasion en or, exactement ! Si sa bande et lui arrivait à lancer une attaque simultané sur le serveur du TPAI, en plus de les secouer, il pourrait peut-être collecter des données intéressantes. Et avec ça qui sait ce qu'ils pourraient faire plus tard !
« On va l'faire ! J'sais pas encore comment, mais y'a forcement un moyen. J'vais d'suite contacter les potes et j'te tiens au jus ! Tchao ! »
Il lui lança un dernier regard, ne lâchant pas une seconde son clavier, saluant Victor avant de mettre fin à la visio. Il lui fallait tous ses écrans pour être plus efficace et il n'y avait plus une minute à perdre. La révolution était en marche.
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J'suis l'genre d'ami que tu peux appeler à 3h du mat' pour t'aider à cacher un cadavre.
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