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"Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua]

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"Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Empty "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua]

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:37

Ce qu'il foutait là à deux heures du mat'? Allez, cherchez un peu, c’était pas bien compliqué. Qu'est ce qui aurait pu amener Joshua à se pointer dans le secteur des plaisirs charnels? Non, ce n'était pas dans l'intention d'acheter la tenue coquine dans la vitrine du sexshop devant laquelle il venait de passer. Même s'il s'était fait la remarque que les portes jarretelles avaient tout à y faire sur une Wolle. Le plan pour ce soir était autre.

Ça s'était joué durant une partie de billard. Pari à la con lancé avec Nathaniel et Abbey. Et il avait perdu. Qui de Nath' ou de sa frangine l'avait désigné pour le gage? Il était trop sous l'effet de son spliff pour s'en souvenir. Mais le résultat était là, après les avoir quitté et leur avoir juré de remplir sa part du contrat, Joshua avait filé dans le quartier de Kabukichô, à la recherche d'un love hôtel pour homosexuel. Y avait pas à rire, c'était très sérieux. Bon, le pari n'était pas allé plus loin que "Passe le reste de la soirée en compagnie d'un beau mâle et reviens nous avec une preuve!". Abbey avait insisté. Elle lâcherait pas l'affaire, il le savait. Alors, quitte à passer un sale moment à mater de la virilité et à sentir les regards de tantouzes sur lui, valait mieux qu'il expédie la tâche au plus vite et tant qu'à faire, pendant qu'il était encore assez défoncé pour pas trop s'en souvenir au petit matin.

Et voilà alors que le grand gaillard passa la porte du premier club qui lui tombait sous la main. Le "Aladdin's Cave" avait la gueule d'un pays d'Orient en plastique condensé dans 80m². Enfin, Josh' n'avait jamais visité ces pays là mais une chose était sûre: les clichés que l'on s'en faisaient y étaient tous réunis. Des néons aux couleurs chaudes coloraient le lieu, des palmiers synthétiques prenaient la poussière dans des coins stratégiques, cachant les clients souhaitant plus d'intimité, les tapisseries orientales recouvraient les murs, et la musique coulante et sensuelle était teintée d'exotisme et d’érotisme. Ouais, ça aurait pu être presque cool si l'endroit puait pas les couilles à dix kilomètres à la ronde.

Joshua renifle l'air, ça sent l'encens à blinde et les bougies parfumées, partout où il pose les yeux, ça prend un air efféminée ou ça cause business avec des gueules de gangsters aux yeux bridés. Autant les lieux qui craignent, il connait, mais plus le genre où, si ça tourne mal, tu te défends avec tes poings, c'est du un contre un, ça a ses principes, ses règles. Ici, ça pue. Bien trop pour faire le malin. S'il l'ouvre trop, il sait qu'il aura pas affaire à des petits poids lourds sur lesquels il pourra lâcher ses nerfs. Là, c'est le flingue sur la tempe et l'anus défleuri qu'il prend au meilleur des cas.

Joshua fronce les sourcils, s'installe au bar, commande un double whisky. Il sent des regards, à commencer par le serveur là,

"Qu'est c't'a à m'matter ducon?".

Bon. Lui au moins, il lui foutera la paix. Ouais, nan, merde, rappelle toi ce pour quoi t'es là crétin. Tu viens d'louper une occasion de sympathiser fissa et d'repartir avec un petit trophée pour Abbey. Respire... C'est pas la mort, laisse toi aller... Ses muscles se détendent. C'est dingue comme ses sens restent en alerte même quand il est cramé. Son esprit est encore bien embrumé par le joint et la série de pintes ingérées plus tôt, mais c'est plus fort que lui, il se sent agressé dès qu'il entrevoit l'image mental d'un de ces gars lui défonçant la rondelle. Y aurait pas pire chose à ses yeux que de subir ça.

Le verre déjà à moitié vide, les éclairages baissent de quelques crans, des spots s'allument, la musique s’arrête, les regards se tournent sur l'estrade.

"Et c'est quoi encore que ces conneries..."

Et là commence un tout autre spectacle. Un imberbe accoutré comme une donzelle des mille et une nuit se pointe sur scène, et commence à se déhancher avec lenteur. Frappé par la surprise, Joshua pouffa de rire postillonnant sur les clients assis face à lui. On le fusille du regard mais il reprend de plus belle, un éclat de rire tonitruant, bousillant les premières secondes du spectacle. L'artiste alors présent sur scène ne vrilla pas et poursuivit sa danse. Mais y avait rien à faire, dès qu'il posait son regard sur lui, Josh' sentait poindre en lui son vieux rire nerveux qui ne demandait qu'à sortir. Et ça en fait du boucan quand il fait vibrer ses cordes vocales ce con. Son radar interne sentant bien qu'à continuer sur sa lancée, il allait vraiment avoir des ennuis, il parvint à se contrôler, tournant le dos à la scène pour siroter sa boisson, les haussements d’épaules et les ricanements pour seules traces de son fou rire téméraire. Fallait dire aussi, un dreadeux à peau mate affublé de perles, les yeux cernés de noirs avec une jupette qui fait "cling cling", y avait de quoi rire! Ok, dans le tableau, ça collait plutôt bien, et ce n'est que plus tard, lorsqu'il discuta avec le personnage, qu'il nota son charme certain et sa beauté.

Il arriva finalement à se calmer avant la fin du numéro, 'suffisait de jeter un coup d’œil vers la table des yakuzas un peu plus loin pour qu'il fasse un effort. Dans d'autres circonstances, il aurait moins craint de faire le malin. Des yakuzas, c'était pas trop pire, d'autant qu'il avait quelques connaissances chez eux, et s'il lâchait les bons noms aux bonnes personnes, il pouvait s'en tirer. Mais des yakuzas homos, tout de suite ça sonnait bien plus féroces.

Les spots s’éteignirent, et les lumières d'ambiances éclairèrent de nouveau le club. Le travesti descendit alors de scène et arriva à sa hauteur pour commander au bar.

- Jolie tenue.

Il se mordit la joue pour ne pas pouffer de nouveau. Puéril le Josh'? Roooh non, tout de suite... C'est l'alcool qu'on vous dit. Juste, l'alcool. Avant que le travesti ne réceptionne sa commande, le jeune homme ajoute comme pour se faire pardonner le manque de respect dont il lui avait fait preuve quelques minutes plus tôt:

- C'est pour moi.

Il tend un billet au serveur et offre un demi sourire au dreadeux. D'un geste de la tête, il lui désigne le siège voisin, lui proposant de s'asseoir. Joshua termina en une dernière lampée son verre:

- Eh, dis moi... Ça paye bien la danse du ventre?

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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?

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Rajaa Rehan

La Rose des Sables

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Le malheur des autres est de loin mon plat favori.
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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Sam 20 Sep - 17:06 Répondre en citant

Après une soirée, disons le, plus qu'agitée, Rajaa devait encore se taper le service de nuit. Non contents de le voir servir toute la journée et de se le faire toute la nuit, les clients attendaient les premières heures de l'aube pour le voir danser. Comme il aurait aimé rester, ne serait-ce que pour cinq minutes de plus, parmi les draps de satin et les coussins moelleux de cette chambre immense qui lui allait si bien. Il se moquait des clients, qu'ils aillent se faire mettre, mais qu'on le laisse dormir ! Ses paupières se fermèrent le temps d'un instant, se rouvrirent avant de succomber de nouveau à la fatigue. Qu'est-ce que c'était bon, putain, de se laisser aller, rien que pour quelques secondes. Mais déjà, on frappait à la porte. C'était Mikan, la plus jeune de ses collègues. Non, laisse-moi, je ne veux pas danser... J'suis bien là. Et j'ai mal au cul, putain... Comme il aurait aimé être une de ces stars qui se prélassaient à longueur de journée, être aimé de tous, boire du champagne jusqu'à plus soif et envoyer se faire foutre tous ceux qui l'emmerdaient. Mais quand on est une prostituée, il n'y a pas beaucoup de place pour le sommeil ni pour la gloire, sauf la journée, du moins, pour ce qui est du sommeil, bien sûr. Rajaa était très apprécié au club mais si certains de ses fans l'aimaient à outrance, les autres exprimaient leur adoration par la violence et ceux-là, la catin leur aurait volontiers arraché la queue avec les dents.

« Oui, oui, j'arrive... »

Même si je n'ai vraiment, vraiment pas envie de monter sur scène... Il avait de moins en moins envie de bosser ces derniers temps, et c'était compréhensible... Il suffisait de voir les traitements que lui réservaient la plupart de ses clients, les hématomes, les morsures et brûlures qu'il camouflait à grand renfort de fond de teint. La rose des sables avait de plus en plus cette irrépressible envie de tout plaquer, envoyer ses créanciers se faire foutre et repartir de rien, se remettre à étudier, peut-être, et se trouver un vrai boulot. Mais ces désirs lui étaient à jamais refusés... Rajaa était déjà connu comme le loup blanc dans tout le quartier de Kabukichô, et la moitié lui était déjà probablement passé dessus. Malgré tous ses efforts pour retrouver une vie normale, il y aurait toujours des mafieux à ses trousses, des gens pour lui rappeler ce qu'il était par le passé, des cicatrices pour le lancer tout les matins et ses démons qui souffleraient à ses oreilles « T'es qu'une pute Rajaa, et ce quoi que tu fasses pour essayer de changer. » Il le savait bien, la seule solution qui pouvait se profiler pour le sauver était le mariage, et même marié, ce n'était pas dit que Shiki et ses potes le laissent tranquille.

Il s'avança à pattes de velours jusqu'aux épaisses tentures de soie et de perles qui séparaient la scène des couloirs de l'host club. A peine dissimulé par la membrane diaphane, il pouvait sentir les tensions s'apaiser dans la salle, les conversations mourir, laissant planer un silence qui lui flanquait toujours un peu le trac. Le cœur battant à tout rompre, il souffla, une fois, deux fois, pour tenter de se calmer. Il sentait déjà les regards le déshabiller, les mains tenter d'agripper son costume pour le dévêtir ou glisser des billets sous l'étoffe voluptueuse. Mais bientôt, la musique commença, il lui était alors impossible de faire marche arrière. Il traversa lentement la cloison de tissu et commença à danser, ignorant les sifflements de ces porcs qui venaient le regarder se déhancher tous les soirs. Il ondulait comme un serpent, pieds nus sur l'estrade, s'amusant des petits tintements de ses nombreux bijoux, le spectre des projecteurs planant au-dessus de sa tête, brûlant ses épaules et son dos. Il avait de la chance d'être suffisamment dénudé pour ne pas ressentir les effets néfastes de la chaleur, et pour un enfant du désert, que représentait une pauvre lumière artificielle filtrée par un malheureux carré de plastique rouge? Sûrement pas grand chose... Seulement, Rajaa n'avait jamais vu le désert ailleurs que dans les livres et à travers l'écran de sa petite télévision. Y survivrait-il seulement une minute s'il devait s'y rendre un jour?

Son petit numéro se poursuivit sans encombre jusqu'à ce qu'un rire le force à relever la tête pour chercher l'incommodant abruti qui avait osé lui faire un tel affront. Il était habitué à ce qu'on lui manque de respect, mais à ce qu'on rit pendant ses spectacles, jamais. Il ne put distinguer qu'une vague silhouette qu'il gratifia d'un regard sévère avant de reporter toute son attention sur ses pas. Bordel, s'il s'écoutait, il aurait certainement fait sa diva, se serait arrêté de danser pour lui en foutre une et s'asseoir par terre en tailleur dans un coin pour bouder. Oui, Rajaa était un gamin capricieux et un poil imbu de sa personne. Il avait trop souffert des brimades par le passé pour qu'on continue de l'emmerder jusqu'au Aladdin's Cave. Mais il parvint à oublier ce petit incident et donner le meilleur de lui-même jusqu'à l'épuisement.

Il descendit de son piédestal sous les quelques applaudissements timides de ceux qui respectaient un tant soit peu son travail, à commencer par ses collègues, puis se dirigea d'une démarche molle jusqu'au comptoir.

« Kuja'... vodka. »

Le barman Kujaku sourit à le voir ainsi essoufflé après ces quelques minutes d'effort et lui servit sa boisson qu'il n'eut pas le temps de porter à ses lèvres. À ses côtés se tenait un étrange personnage aux cheveux verts. La prostituée retroussa un peu ses lèvres en un air dubitatif... Ce client était loin d'être un habitué et à son look, on aurait dit qu'il s'était carrément trompé d'établissement. Une petite minute... N'était-ce pas ce même vigoureux jeune homme qui s'était ouvertement foutu de sa gueule quelques minutes plus tôt ? Rajaa prit une gorgée de son breuvage en le fixant et ses doutes s'avérèrent tout à fait légitimes puisque de nouveau, cet idiot se permit une petite pique concernant son costume de scène. Rajaa jeta un oeil à son habit dont il caressa les dorures et lui sourit avec ironie.

« Elle te plait ? J'ai la même couleur carotte, ça ira très bien avec ta... laitue. »

Il désigna vaguement ses cheveux d'un geste de la main et gloussa. Il n'avait aucune raison de faire des manières face à un personnage si singulier et quitta dès lors son masque d'hypocrite. Rajaa était las de jouer la comédie et de brosser ses clients dans le sens du poil pour qu'ils lui lâchent une petite pièce, si ce client désirait une approche plus... familière, alors il serait honnête avec lui-même. Il ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds et courber la tête avec un sourire comme il en avait l'habitude. Visiblement, ce type n'était pas bien méchant et c'est sans grand mal que la prostituée vint s'asseoir à ses côtés. Il était même disposé à lui pardonner son outrage quand ce dernier lui proposa de payer sa consommation qui ne lui en sembla que plus agréable.

« Tu commences par te foutre de moi et maintenant t'essayes de m'amadouer ? T'as été payé par la concurrence pour me saboter mon show ? »

Il rit doucement à cette pensée... Non, personne ne pouvait être suffisamment désespéré pour envoyer ses sbires humilier une prostituée qui avait déjà suffisamment à faire avec ses propres clients.

« Ça va pour cette fois... Mais à l'avenir, tu seras gentil de soigner un peu ton entrée... Je suis extrêmement susceptibles et eux n'aiment pas être dérangés. »

Le prince du désert jeta un discret coup d'œil derrière eux, indiquant d'un hochement de tête toutes ces crapules bien sapées, une pute sous chaque bras et une bague pour chaque doigt, qui riaient grassement en buvant leur sake, dépensant sans compter alors qu'ils réglaient leurs sales affaires avec leurs collaborateurs. Le lieu était tout indiqué pour ce genre de magouilles; le patron du club avait la réputation d'avoir longtemps appartenu à la mafia chinoise, aujourd'hui reconverti en mac, il tirait les ficelles dans l'ombre de son bureau aux odeurs d'opium. Il n'y avait toujours eu que des voyous ici, surtout aux heures tardives. Quoi de mieux qu'une maison de passes pour signer un contrat avec un gros client ? Assommé à coups de cigares et d'excellents alcools, on lui promettait en plus de passer la nuit aux côté d'une charmante créature, voire deux, et le tour était joué. Mais parfois, il arrivait aussi que des clients plus qu'ordinaires se présentent aux portes du bordel, tels que le jeune Alyosha, cet amoureux transi qui n'avait pas encore compris que l'on épouse pas une prostituée, que ce n'est pas parce qu'elle vous fait l'amour qu'elle vous aime et que lui offrir des fleurs n'y changera rien... Rajaa avait vite cessé de faire semblant avec ce russe un peu trop collant et dès qu'il le croisait, il lui crachait ses quatre vérités au visage, mais rien n'y changeait. Alyosha revenait toujours frapper à sa porte, avec ses airs de petit chien triste que la catin aurait tant aimé écrasés sous son poing.

Le dreadeux soupira en y songeant, puis reporta son attention sur son verre qu'il finit d'une traite, écoutant son homologue d'une oreille attentive et ce, malgré les pensées torturées qui lui traversaient sans arrêt le crâne. Si la danse du ventre payait bien ? Il manqua de s'étouffer de rire dans son verre à cette question. Il se tourna vers lui sur son siège de bar pour lui faire face et lui répondre, non sans un certain cynisme.

« Si seulement ! Hélas, en plus de la danse du ventre et du service de jour, j'dois aussi me taper les heures supp', si tu vois ce que j'veux dire... »

Cette dernière phrase fut accompagnée d'un de ces regards charmeurs dont la fleur du désert avait le secret. Oui, il fallait être idiot ou aveugle pour ne pas deviner ce qui se tramait ici... Les yakuzas ne trainaient pas dans le coin juste pour le plaisir de voir un bel éphèbe se déhancher en costume de Shéhérazade, et dès qu'il en eut l'occasion, le sultan donna un petit coup de coude à son compagnon pour lui indiquer un client qui disparut dans les profondeurs de la salle.

« Tu crois qu'il est parti pisser ? Les toilettes sont à l'opposé. »

Les propos de la prostituée étaient francs et illustrés de grands gestes qui lui conféraient ce petit côté théâtral qui retenait l'attention et fit sourire Kujaku derrière le comptoir. Il parla longuement avec cette tête de chou, content de pouvoir être enfin honnête, car il fallait l'admettre, les faux-semblants le fatiguaient. Il croisa les bras pour poser sa tête sur le comptoir, surveillant du coin de l'œil ce curieux client. Il crut lire une légère stupeur dans son regard en comprenant ce que Rajaa voulait dire et ça le fit sourire. Eh oui, je suis une pute, ne me dis pas que ça ne t'avais pas traversé l'esprit en me voyant... Il soupira, réprimant un bâillement, et frotta ses yeux endoloris par le manque de sommeil.

« C'est comme ça... Tous les mecs que tu vois bosser ici, et les nanas, on pratique tous le plus vieux métier du monde... »

Un client s'approcha du comptoir en titubant et s'écroula à moitié sur le jeune homme qui sursauta sans parvenir à se redresser, écrasé sous le poids de la bête qui tenta d'articuler quelque chose, c'était sans compter sur son état plus qu'avancé... Il était bourré oui, et pas qu'un peu, et se hissant sur ses bras, le jeune adulte parvint finalement à se défaire de son étreinte avec un grognement furieux.

« Aaah, mais c'est pas vrai !! »

L'homme s'effondra à terre sous les rires des spectateurs présents tandis que Rajaa fixa sa mine bouffie par l'alcool dont le rouge lui rappela la figure d'un cochon. Immonde, gras, puant et vil, même un porc valait mieux que ce rebut d'humanité. La catin lui tourna le dos et commanda un autre verre, ignorant les remarques salaces de ses autres clients.

« Qu'est-ce que j'disais, aucun respect. »

Derrière lui, il pouvait les entendre rire, il entendait toutes leurs remarques et les retenait, rêvant du jour où il leur ferait payer. L'abject détritus parvint à se relever, une main appuyée sur le comptoir et bredouilla une moitié d'excuse avant de rejoindre la sortie, soutenu par deux de ses comparses. Et une fois de plus, Rajaa prit son air le plus snob, portant son verre à ses lèvres délicates en un geste qui se voulait élégant. Il n'était sûrement rien qu'une prostituée, mais certainement la plus chère de l'établissement et exigeait donc un minimum de reconnaissance. Ce genre de comportement l'irritait au plus haut point. Hélas, la débauche et les méfaits de l'alcool étaient de mises en ces lieux, au plus grand déplaisir du jeune homme dont le goût du luxe et du raffinement ne connaissait pas de limite. Et en parlant de luxe... Un sourire malicieux naquit sur ses lèvres, dévoilant de belles dents d'ivoire joliment alignées. Il fit rouler entre ses doigts un long cigare habilement dérobé à cet infect crétin, trop saoul pour s'apercevoir de quoi que ce soit.

«Viens par là, mon joli... »

Il jubilait déjà à l'idée de fumer cette petite merveille qu'il embrassa avec un ricanement enthousiaste avant de la poser sur son oreille. Puis, il appuya son menton dans la paume de sa main et reporta son regard sur l'homme aux cheveux verts.

«Mais c'est que je manque à tous mes devoirs... Je suis Rajaa. Prostituée et voleur de talent. T'as du feu ?»

Au Japon, l'usage voulait que l'on se présentât en premier avant de demander son nom à quelqu'un, mais comme son homologue ne semblait pas décidé à lui faire l'honneur de faire le premier pas, Rajaa pris les devants, pour une fois. Il ne pouvait en être sûr mais il pensait pouvoir passer une bonne soirée avec cet étrange individu et tant qu'il discutait avec lui, il n'aurait pas à se soucier de ses autres clients, grossiers et violents. Comme il est bon d'être soi-même, se répétait-il avec un soupir apaisé. Comme il est bon d'être soi-même, de temps en temps.




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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Sam 20 Sep - 23:38 Répondre en citant
« Elle te plait ? J'ai la même couleur carotte, ça ira très bien avec ta... laitue. »

Joshua esquissa un sourire amusé, susceptible le travelo, mais de bons réflexes. Il en fut même surpris, tant de fierté et d’audace quand on passe ses journées à se manger des carottes dans l’derrière et à se dandiner sur scène, ça lui semblait impossible, dans l’idée. Apparemment, pas si impossible que ça. A défaut d’avoir les mêmes goûts, ils avaient la franchise en commun, et ne manquait pas de repartie tout deux. ‘Fallait dire aussi, il était dans son monde, là, chatouiller la vedette devant sa cour, ce n’était pas l’idée du siècle, et fallait s’attendre à un retour. Finalement sous les paillettes, y avait peut-être des sujets à gratter, pensa-t-il.

Larguant le poids de ses avants bras sur le comptoir, adossé à ce dernier tel un pilonne électrique branché de travers sur son tabouret trop haut, le jeune homme fit une moue d’enfant perplexe, tirant sur l’une de ses mèches pour mieux y voir sa couleur. Il marmonna, son attention rivée sur sa mèche:

- Pourtaaaant... M’semblait pas que ça virait au turquoise la laitue... Sa main gigota avec désinvolture, tournant la paume vers le ciel et haussant les épaules comme pour souligner un «M’enfin si tu le dis!» avant de reprendre, ...mais pour l’carnaval, j’m’en souviendrai, il lui décocha un clin d’œil et un sourire complice.

Le travesti finit par accepter l'invitation et commença à soupçonner Joshua de... d'espionnage? Ah quelle était bonne. C'est qu'il allait chercher loin, l'ami, une imagination débordante! Pour rien au monde le dessinateur n’aurait choisi de venir dans ce bordel de lui-même. Même si on le payait, ce genre de plan ne collait vraiment pas à ses principes. Bon ouais, si, il n’aurait pas craché sur des déesses en bande et aurait même sorti le carnet de croquis pour l’occasion, c'est sûr. Mais l’idée même de poser un CV pour un job qui consistait à saboter le travail d’autrui lui hérissait les poils.
Il resta silencieux, jouant avec les derniers rescapés au fond de son verre: des glaçons, qu'il gobait puis faisait craquer et fondre sous ses dents. Joshua laissa "son Pari" déblatérer et rayer de lui-même ses suspicions. Il trouvait ça marrant, le ton de sa voix, on aurait dit un jeune papa gringalet avec une voix style miaulement de chaton, devant faire preuve d’autorité devant une tripoté de gamins des rues à l’heure du goûter. Le coup de l’avertissement du genre «La prochaine fois que tu me fais un coup comme ça, je m’énerve et ça va barder!» le fit glousser gentiment. Il avait de la trempe le gaillard, le proverbe avait raison, l’habit ne faisait pas le moine, mais il aurait pu le sermonner autant qu’il l’aurait voulu, son numéro aurait toujours autant fait rire Joshua.

Mais au fond, il avait pas complètement tort, en un sens, ouais, il essayait de l’amadouer. Il lui fallait une tapette avec qui sympathiser, et le jeune homme sentait qu’avec lui, c’était jouable. Il était pas question de manipulation. Il savait pas faire ça. Juste d’un bon feeling. Mais Josh’, il avait pas l’habitude de fréquenter cette faune là, ça le gavait vite leurs mimiques exacerbées et leurs couinements intempestifs. Alors il les évitait, tout simplement. C’était pas de l’homophobie, arrêtez avec vos étiquettes, juste le constat que, non, ils ne faisaient pas partie du même monde. Ils n’étaient pas préoccupés par les mêmes centres d’intérêts, à commencer par le sexe, et donc, en bref, ils n’avaient rien à se dire. C’était plus de l’incompréhension qu’il ressentait, mais soit, il savait que l’homosexualité, ça existait, c’était pas un mal, c’était pas un bien, c’était juste là. Un constat comme tant d’autres. Alors on acquiesce et on trace sa route. Mais là, il avait l’occasion de toucher de près un de ces bêtes là, et son état était assez guilleret pour qu’il ouvre le sujet avec l’un d’entre eux.
Avec ces conneries, Joshua avait loupé la moitié de son speech et fut réveillé par la surprise du dreadeux:

« ...Hélas, en plus de la danse du ventre et du service de jour, j'dois aussi me taper les heures supp', si tu vois ce que j'veux dire... »

Ah oui, non mais ouais, il voit très bien, l’a pas besoin d’un schéma là, ça va bien. Non mais qu’est ce qui fait... Non mais on avait dit PAS DE SCHEMA! Petit temps d’arrêt dans la caboche de l’artiste, il me prend pour un con ou bien… ? Ah non. Réflexion fait, il n’avait juste pas saisit l’image de « la danse du ventre » au sens où Josh’ l’entendait. Pourtant pour une fois il y avait mis les formes, pour pas choquer, évitant d’emblée la question graveleuse « Alors, c’est quoi le meilleur tarif, la pipe ou la sodomie ? ». Mais la prostipute n’avait pas du cerner la nuance, note à lui-même, la prochaine fois, il ne manquera pas de la jouer plus cash. Et voilà que le travelo commence à lui expliquer les règles du jeu, Joshua décide d’en jouer, il prend un air étonné aux moments opportuns, jouant le rôle du couillon de base, il en fait même un peu trop, ponctuant la démonstration du jeune homme par des « Ooooh ! » ou des « Aaaaah… ! » excessifs. Quand tu connais Joshua tu sais que dans ces cas-là, il se fout royalement de ta gueule. Mais là n’était pas non plus le but, il avait juste la flemme de se justifier, l’esprit trop haut perché pour déblatérer sur un truc sans intérêt. Et puis c’était une belle occasion d’observer l’énergumène.
C’était troublant ce raffinement, qu’on trouvait d’ordinaire chez les femmes, ça collait bizarre sur un homme, ça renvoyait pas la même chose, et ça inhibait toute trace de virilité. Alors ouais, vaguement, de loin, si on se fixe sur son visage, on aurait l’impression d’avoir à faire à une gonze, et pas trop vilaine pour le coup. Curieuse affaire que ces hommes-là… En tout cas, il avait l’air dans ses pantoufles, le pacha, à trinquer avec l’autre fofolle collé à ses lèvres derrière le bar, et son petit air hautain surplombant la salle. Drôle de monde. Trop de paraitre dans cette ambiance, ça lui échappe, ça n’a aucun sens.
Et voilà que bientôt, un étranger vient tacler la reine des abeilles et elle en profite pour lui faire les poches. Ça, ça a l’odeur du familier, il connait les gestes, l’artiste, il repère les poches trop larges, les gens inattentifs, davantage quand ils ne sont pas cleans, à cette pensée il se repasse la scène de lui, gamin, avec Jess, partis sur les marchés à vider à coup de cutter les sacs à dos des honnêtes gens et à courir vite, trainant des flics derrière la bécane. Quand il se voit, là, dans ce bordel oriental, il constate avec mélancolie le temps qui le sépare de cette époque.

Voilà que la putain se présente, son prénom est imprononçable en jap', et la manière dont il s’est enorgueilli de son "rang" lui aurait, en d’autres circonstances, tapé sur le système. Il aimait les gens simple et modeste, ou plein de génie et fou, mais de ce genre là, pas vraiment en temps normal. Mais allez, c’est soir de fête et c’est lui l’intrus dans la zone, alors il accepte les règles, et sort un briquet de ses poches, qu’il fait glisser sur le comptoir :

- Tu l’as pas trouvé celui là, Aladdin ?

Dit-il en pointant du doigt son feu. Voyez un peu la vieille allusion Disney, qui, sans même s’en rendre compte rappelait le nom de l’établissement. Si ce n’était pas malheureux tous ces clichés par pack de douze... C’était drôle quand on pensait qu’il devait surement -et certains clients n’auraient pu le lui enlever- se figurer comme étant la Beach attitrée du club. A l’instant où il se fit la remarque, Joshua signa là le surnom de Rajaa pour le restant de ses jours.
Allez, fini de jouer, c’était bien joli de faire des pirouettes mais lui il n’était pas venu pour ça. Il sortit de ses poches son kit à roulée et déballa précautionneusement le second pétard de la soirée qu’il porta alors à ses lèvres.

- Joshua. La seconde d’après, il dégagea du bout des doigts le joint à peine glissé et illustra ses paroles de sa gestuelle habituelle. J’dois dire « il » ? Non parce que j’voudrais pas encore te vexer, t’as l’air tellement irritable. Il tendit une main vers son briquet une fois que Rajaa eut terminé, récupéra son bien et alluma son pétard. Bon, mais ça t’fais quoi d’être peinturluré et fringué de la sorte, tu t’trouves « belle » comme ça ?... Enfin, il hausse les épaules, chacun ses gouts hein, ça, ça se discute pas. Il tire sur son spliff. Mais t’y tiens à ta virilité ou tu serais du genre à t’couper les boules et la queue pour te coller un vagin et une poitrine ? Il essaie d’y mettre les formes. Enfin, c’est pas une critique hein, tu fais c’que tu veux de ton corps, j’suis juste curieux de savoir comment ça marche là d’dans. Son index appui à trois reprises sur le front de Rajaa. Après une seconde à regarder le plafond, une autre pensée frappe son esprit nébuleux et il repart de plus belle. Nan, en fait, c’que j’ai vraiment du mal à comprendre, c’est l’concept même de vendre son corps. A moins de partir de rien et de « pas avoir eu l’choix », dans ce cas t’as juste envie de dire « pas d’bol mec », sinon je vois pas bien comment on peut trouver une satisfaction personnelle dans ce job. Ok, le sexe, ouais, et encore. Autant choisir ses partenaires, merde. Mais en dehors de ça - et du fric, mais vois la gueule du projet de vie, wouhou… ! – ton esprit reste à l’état de larve tellement il te sert à que dalle, t’évolue pas, tu stagnes, pire..., dans la chahut de ses gestes, sa main marque une pause, tu régresses, car ton corps se flétri au fur et à mesure que l’temps passe, tu sais que t’as une date de péremption sur ta gueule, et qu’quand t’auras plus tes 20 piges et tes breloques pour t’améliorer, il désigna rapidement son accoutrement, t’auras juste des regrets dans tes bagages. Il marqua une pause, jonglant entre son whisky et la beuh.

Putain, si j’me lève là, je file pas droit. Lâchant un rot bien gras qui ne manqua pas de faire tâche dans le décor, Joshua se tourna vers le bar et s’y accouda, un signe de tête en direction de Rajaa ponctué d’un :

- Non ?

Et l'attente de sa vision du monde.

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Rajaa Rehan

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Dim 21 Sep - 5:11 Répondre en citant


La prostituée n'avait pas commencé ses explications qu'il sentait déjà qu'il perdait son homologue qui jouait les étonnés, ce qui eut pour mérite de l'agacer un peu. Il claqua des doigts devant ses yeux et croisa les bras sur son torse.

« Eh, ça va, hein ! Dis-le si j't'ennuie. Tu sais parfaitement où tu te trouves mais tu m'as pas l'air décidé à consommer, c'est quoi l'deal? T'as perdu un pari ou quoi ? Ou alors tu es une grand'artiste à la récherche d'une modèle exotique! »

Cette dernière phrase fut flanquée d'un accent italien qu'il ne se savait lui-même pas capable d'imiter. Oui, pour se trouver en ces lieux, ce punk mal sapé devait au moins être un génie incompris en manque d'inspiration... Mais qu'importe.

Passé les petits incidents et présentations, le jeune homme lui lança son briquet et Rajaa sourit au surnom qu'il venait de lui trouver. Aladdin était loin d'être son conte des mille et une nuits préféré, mais il était le plus connu auprès des occidentaux depuis l'adaptation mondialement connue de ce cher Walt Disney, qui avait réussi à faire passer Jafar, un personnage à l'origine totalement inoffensif, pour le gros connard de l'histoire, faute de mieux. À croire que tous les vizirs de l'histoire étaient destinés à s'appeler Jafar depuis cette époque... Le sorcier s'appelait pas Mustapha, de base ? Enfin bref. J'vais pas rentrer là-dedans...

« Merci... Je l'avais vu, ouais, mais j'allais pas te dépouiller, tu m'as l'air d'un bon gars. »

Il s'empressa de couper son cigare qu'il alluma, emplissant ses poumons d'une bonne bouffée de tabac qu'il recracha avec un plaisir non dissimulé. Kujaku toussota et tenta de se faire de l'air d'un grand geste de la main, ne bougeant pas pour autant de son poste, signifiant à Rajaa qu'il ferait mieux de fumer dehors. Mais notre poule de luxe était un grand frileux et un chieur de première, il n'était pas question qu'il aille se geler les miches à une heure pareille.

« Oh, ça va Kuja-kun. J'comprendrai jamais comment un barman aussi classe que toi ne puisse pas supporter la fumée. T'es l'genre de gars que j'imagine clairement la clope au bec, avec des lunettes de soleil et un nœud pap'. »

La catin rit doucement à cette vision. C'est vrai, Kujaku était toujours très élégant. L'un des rares hommes « virils » du club, l'un des seuls vraiment typés japonais aussi. Car oui, ce qui faisait le renom du Aladdin's Cave, c'était bien sûr ses hôtes exotiques, souvent métis, noirs ou simplement d'autres horizons que l'archipel nippon et de ce fait, il devait posséder en tout et pour tout deux ou trois authentiques japonais, sur une petite vingtaine de prostituées. Et contre toute attente, Rajaa se comptait parmi eux... Après tout, il devait ses origines arabes à son père, seulement, cet homme sans visage qu'il ne connaîtrait sans doute jamais.

Lorsque la laitue lui donna son nom, la rose des sables s'efforça de le répéter en l'écorchant le moins possible, ce qui ne fut pas chose aisée étant donné le peu de possibilités phonétiques que laissait l'alphabet japonais.

« ジョ...シュ...アー?»

Oui, ça ressemblait à peu près à ça. Rajaa n'était pas peu fier de son accent, même si putain, qu'est-ce qu'ils pouvaient faire chier parfois ces occidentaux avec leurs noms compliqués. Enfin, il n'était sûrement pas très bien placé pour penser cela, lui qui avait reçu un nom arabe, un nom de fille, qui plus est ! Enfin, sa mère pensait bien faire... Mais elle aurait peut-être pu un minimum se renseigner. Cela dit, ce n'est pas au Japon qu'on lui aurait fait la remarque, la plupart du temps, quand il devait donner son nom, les réactions étaient plutôt de l'ordre du « Oooh, Rajaa ? C'est un joli prénom, tu es de quelle origine ? » MAIS JE SUIS JAPONAIS, PUTAIN. Ça se voit, non ?! Non ? Okay, j'ai compris, ma gueule!

Fumant allégrement son cigare, le summum du délice à ses yeux, son petit péché mignon avec lequel il aimait particulièrement s'afficher, il jeta un petit coup d'œil du côté des mains de son camarade qui se roulait un joint, ce qui fit naître un nouveau rictus amusé sur son visage.

« À ta tête, j'me doutais bien qu't'avais un peu d'herbe sur toi... Tu m'fais goûter, un peu ? »

Délicatement, il prit son poignée dans sa main brune pour approcher le poing pâle de son comparse de ses lèvres et tirer une taffe. Ce n'était pas désagréable, mais il préférait nettement son bon vieux cigare qu'il proposa en guise de remerciement.

La soirée suivait lentement son cours, les clients quittaient le club les uns après les autres, laissant Joshua, Rajaa et les autres prostituées dans ce micro-organisme qui avait de plus en plus des allures de fumerie... Les propos de l'homme tête-de-chou prirent un tournant plutôt inattendu au fil des heures. Rajaa passa par plusieurs phases alors qu'il l'écoutait lui parler. Il eut d'abord un vague sourire qui sembla s'estomper au fur et à mesure que l'homme lui posait ses questions. Puis, il troqua son air attentif contre une vague incompréhension, traduite par ses sourcils bruns qu'il fronçait de temps à autres. Parmi ses nombreux stades, il y eut les grands yeux outrés en passant par le rouge de la honte pour finalement revenir à une espèce d'incertitude mêlée d'une légère déception. « Il » ? Bien sûr qu'il devait le considérer comme un homme... Où est-ce qu'il voulait en venir au juste ?

« Attends... Tu crois que j'suis gay ? »

La catin se passa la main dans les cheveux avec un soupir. Les explications promettaient d'être longues et compliquées. Mais puisqu'ils étaient dans la confidence...

« Bien sûr que non, tu délires ! J'suis pas de ces mecs un peu follasses qui s'habillent en nana et qui aiment qu'on parle d'eux au féminin... C'que tu vois là, c'est juste ma tenue de travail. Ça excite les clients, autrement tu penses que j'préfèrerais nettement un poncho bien chaud plutôt qu'de devoir porter ce cache-misère ! »

Bon, il y allait peut-être un peu fort. Ce costume ne le dérangeait pas, il le trouvait très confortable, mais pas bien chaud, il fallait l'avouer... Mais de là à se trouver belle dedans, c'était tellement à des années lumières de sa philosophie. Et l'autre renchérit encore... Putain, mais... il me prend vraiment pour un trans' en fait. La suite ne fit que confirmer ses peurs. Rajaa sembla pâlir, puis grimaça quand l'homme évoqua l'ablation potentielle de ses organes génitaux. Il voulut cracher pour se sortir cette vision de l'esprit, cet espèce de trou béant entre ses jambes qui fit naître une douleur fantôme dans cette région, comme si son corps voulait lui imposer la sensation de cette absence de sexe, provoquant un violent frisson.

« Aah, putain mais arrête ! » Il se massa doucement les tempes d'une main comme pour chasser cet espèce de malaise qui lui trottait encore sous la ceinture. « Putain, non, j'espère bien ne jamais en arriver là ! J'veux même pas imaginer la douleur... LA DOULEUR, MEC. C'est comme ces jours où en voulant aller trop vite, tu te coinces dans les dents de ta braguette... Et tu te maudis toute la sainte journée. Tu te vois vivre avec cette douleur, tout l'temps...! Et puis en plus... Un vagin. La vaginoplastie, c'est certainement le truc le plus barbare qu'y ait pu être inventé. Probablement l'association d'un chirurgien et d'un boucher qui s'sont dit un jour, "Qu'est-ce qu'on fait, on s'fend la gueule, ou bien ?" »

Pour autant, Rajaa ne sembla pas blessé dans sa dignité d'homme. Il avait parfaitement conscience qu'il n'était pas le plus viril des gars de cette planète, mais il lui fallait néanmoins remettre les points sur les i.

« Attends, attends une minute, on se calme... On reprend. Je suis très bien en tant qu'homme, hein, j'ai jamais eu de doutes à ce sujet. Ma "féminité", si j'puis dire, je la dois seulement à mon entourage, qu'on soit tout à fait clair là-dessus. »

Il hocha doucement la tête, incrédule. Ah ça, on ne la lui avait jamais faite, celle-là.

« J'ai toujours vécu entouré de femmes, si tu veux... J'ai deux mères et une sœur, alors j'aime autant te dire que ça a pas toujours été simple pour moi de... m'orienter. C'est vrai, j'ai des goûts assez féminins... J'aime me mettre un trait d'eye-liner quand je sors, j'dors avec des douzaines de peluches et j'aime bien rester des heures au téléphone ou monopoliser la salle de bain. Mais tout ça, j'le dois seulement à... mon absence de figure paternelle au sein de ma famille, ça fait pas de moi un trans' pour autant, j'ai pas envie de changer de sexe, et j'me considère pas comme une nana non plus. »

Et pour ce qui était de son orientation sexuelle, c'était un peu du pareil au même...

« Je n'ai jamais eu vraiment de préférence en ce qui concerne les hommes et les femmes... Je dirais que les deux m'indiffèrent. Je n'aime pas vraiment le sexe, tu m'diras, c'est un peu con pour une prostituée... Mais c'est vrai, si j'devais choisir entre baiser et me mater un bon film, j'pense que je choisirais plutôt le film. Je ne dirais pas que je n'ai jamais eu de faibles pour un homme en particulier, ou une nana, ça m'arrive d'avoir des envies, aussi, hein... Mais la plupart du temps, ça m'intéresse pas. »

Il faut dire que petit, son absence de repère l'avait un peu déboussolé quant à la sexualité. Allez questionner vos deux mères sur le fonctionnement d'un pénis en sachant pertinemment qu'elles ne pourront pas plus vous aider... Il s'était toujours considéré bisexuel, mais en vérité Rajaa était juste indécis. Il aimait autant les hommes que les femmes, il ne faisait pas vraiment de distinction et les deux le laissaient juste... blasé, en fait.

Cette parenthèse refermée, il entrait maintenant dans le vif du sujet; tout ce qui concernait son métier. C'était toujours un peu délicat et Rajaa se sentait toujours un peu refroidi lorsqu'on abordait sa situation. Il avait tant de blessures encore à vif... Pas toujours simple de se remettre en question.

« Ce qui m'a amené à faire ça... J'dirais la naïveté. Et un mauvais concours de circonstances. T'es jeune, tu cherches à t'faire de l'argent facile, tu rencontres les mauvaises personnes... On te fait des promesses, tu te dis que c'est que pour quelques temps, puis tu t'endettes, et tu t'en sors plus. T'es trop lâche pour te barrer parce que tu sais que ton passé finira bien par te rattraper un jour ou l'autre. »

La catin se mordit la lèvre, tentant de garder la tête haute, les poings serrés sur le comptoir, les jambes légèrement tremblantes. C'était dur, mais il fallait bien qu'il en parle... Car quelque par, Rajaa sentait que ça lui faisait bien. Ce n'était pas tous les soirs que les clients lui laissaient l'occasion de vider son sac. Il reprit un peu plus bas:

« Les regrets je les ai déjà... Crois-moi que j'fais pas ça par plaisir. Ma vie me semble déjà foutue d'avance... Mais j'me rassure en m'disant que j'tomberai pas plus bas. J'en ai sûrement pas l'air, mais y a aussi des nanas qui viennent me voir pour passer un bon moment, et des gays qui veulent qu'on s'occupe d'eux. Mais faut bien avouer que... »

Il planta son cigare entre ses dents qu'il mâchouilla nerveusement, jetant des regards furtifs autour de lui, chuchotant:

« C'que je déteste particulièrement, c'est... les autres. »

Par les autres, il entendait ceux qui préféraient le sodomiser, ces connards qui prenaient leur pied en privant des malheureux du peu de dignité qu'il leur restait, des malheureux comme Rajaa. Au début, il se disait que ce serait facile. Il plaisait aux femmes et aux jeunes hommes en recherche d'aventures, mais bien vite arrivèrent les ennuis. Sa « virginité » s'était vendue à prix d'or, mais même tout l'or du monde n'aurait pas suffit à compenser la douleur qu'il ressentit cette nuit-là, et toutes les nuits qui suivirent, le jeune homme les passa muré dans la honte et le silence, à vomir, à pleurer, comprenant toute l'étendue de sa sottise et combien il aurait du mal à réitéré l'expérience.

« J'essaye... » balbutia-t-il entre deux légers spasmes. « Mais j'y arrive pas, j'peux pas... ça fait trop mal. »

Sa première expérience lui avait laissé une blessure telle qu'elle rendait toutes les autres plus douloureuses encore et chaque fois qu'il tombait sur ce genre de clients, il se laissait mourir mentalement, concentré sur un seul point fixe, priant pour que le matin vienne et le délivre de ses souffrances, quémandant à qui voulait bien l'entendre de venir le sortir de ce merdier, de buter ce porc qui lui faisait si mal...

« J'ai pas trop à me plaindre, tu m'diras... La plupart des clients sont plutôt doux. Ils m'apprécient, parfois même un peu trop. Mais les autres... »

Mais les autres mordent et frappent, griffent et cognent, violent et battent ! Il ne voulait plus avoir à subir ça, chaque jour il avait un peu plus de mal à dissimuler les marques des ces hommes violents pour qui l'acte sexuelle servait aussi de défouloir. Il ne comprenait pas... il n'aimait pas ça. Pourquoi voudrait-on le réduire à l'état d'objet ? Qu'est-ce qu'une prostituée, après tout ? Ce n'est rien de plus qu'une personne comme les autres, elle ne fait que vendre son corps pour gagner sa croûte et rien que par cet acte, elle mériterait d'être honorée, et non pas rabaissée plus bas que terre. J'ai l'air content d'être là ? J'ai l'air d'apprécier ce que vous me faites ? Ouais, je simule, comme la plupart du temps, en fait ! Quand on me parle, quand je souris, quand je fais l'amour, je simule ! Ouais, et alors, ça fait partie de mon boulot, moi aussi j'ai mes humeurs comme tout le monde, moi aussi ça m'fait chier de venir tous les jours au taff, alors quoi ? Non seulement j'me fais chier à servir des connards toute la sainte journée, mais j'devrais en plus me taper les mêmes enculés et subir leurs maltraitances ? Putain, mais j'ai fait quoi qui va pas ? Qu'est-ce qui justifie que j'doive subir tout ça, merde ? Le prince des sables semblait remonté, en proie à un terrible conflit intérieur et aux bords des larmes. Il se souvint alors des paroles d'un de ses clients. « Tu devrais pas trop boire... T'as l'alcool triste, toi. » Il lui avait avoué être mal à l'aise cette nuit-là, mais Rajaa n'avait pratiquement aucun souvenir de ce qu'il avait pu dire ou faire. Mais maintenant il savait... L'alcool triste... Cela signifiait surtout que quand il buvait beaucoup, il disait la vérité. Toute la vérité, celle que la plupart des clients refusaient d'entendre; quand il était ivre, il révélait combien il était usé, meurtri, comme à cet instant précis.

« Enfin, qu'est-ce que ça peut foutre... C'est mon problème après tout. »

Il se frotta doucement l'épaule, tentant de cacher une vilaine morsure et quelques brûlures de cigarettes rendues visibles à cause de la chaleur ambiante qui le faisait transpirer, et ce, malgré la légèreté de son costume. C'est vrai, après tout... Qui se souciait des sentiments d'une prostituée ?

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"Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Empty Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua]

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:38

« Merci... Je l'avais vu, ouais, mais j'allais pas te dépouiller, tu m'as l'air d'un bon gars. »

Ah parce qu’il se faisait l’idée d’une personne en trois minutes celui la? En plus d‘être un sacré comique, il était pas gonflé pour une tanche à paillette, de jauger la "fréquentabilité" d’un type rien qu’à sa gueule. Mais bon, c’était pas tous les jours qu’on l’affublait de l’appellation «bon gars». Alors il préféra profiter, laissant traîner dans l’air cette douce représentation de lui même. Bien sur, ça avait plus le goût de la vanne pourri du mec trop fier d’avouer que «ben non, l’avait pas vu le feu collé sous la peau de son jean» qu’autre chose, mais y avait pas non plus de quoi monter en pression. Ça semblait dans sa nature, le coté pathétique de toujours devoir prendre ses airs de diva, le genre de type qui, même la tête dans la merde, prétextera que c’était bon pour la peau plutôt que de gueuler à ce qu’on vienne l’aider à sortir de ce merdier. Tout pour garder la tête haute, dans n’importe quelles circonstances, c’en était risible. Ridicule. Joshua s’en mordait la joue à chacune de ses reliques du genre pour pas pouffer de rire. Il y pouvait rien, c’était nerveux. Ce mec avait tout le potentiel pour faire un one man show humoristique. Il avait rien à changer de sa personne, ‘fallait juste le foutre dans des situations peu flatteuses.

Il alluma son cigare, et balança une vanne à son pote barman, qui ne rétorqua rien, on pouvait pas dire qu’il était du genre guerrier celui là, Joshua eut pitié. Rajaa lui dressait un tableau de lui en pingouin hype, et rien que l’image le fit grimacer tandis que le concerné se contentait de lâcher un petit rire de rien, retournant astiquer son comptoir. Le dessinateur leva les yeux au ciel se demandant pour la énième fois de la soirée: «putain mais qu’est ce que je fous là...».

Lorsque la conversation fut lancée, les explications du travelo ne semblaient pas vraiment convaincre le tocard qu’il était. C’était à n’y rien comprendre, le mec se trémoussait en jupette orientale, nombril à l’air et il se disait pas gay? Et voila qu’il lui expliquait que son costume de putain frivole «ce n’était que son bleu de travail», Joshua manqua d’avaler de travers. Il écarquilla les yeux la mine légèrement dégouté. Bordel, c’est encore pire que c’que j’me disais. Ce gars là, il s’habillait en gonze pour le folklore du lieu alors que c’était aux antipodes de sa véritable personne. Mais what’s the...? Ça dépassait l’entendement.

Pour Josh’, sa peau, ses fringues, ses piercings, ses cicatrices, ça le raconte. Y a rien qui sonne faux, pour un peu que vous ouvrez l’œil, vous avez là le tableau d’un gars vrai et authentique. Le premier gland verrait là un punkar qui va aux puces pour chiner des fringues sales et se colore les cheveux pour qu’on le voit venir de loin et pour coller à un style. Et d’ailleurs, à en juger par ce que lui sortez Aladdin, 'fallait croire qu’il se rangeait plutôt dans cette catégorie. Mais quand vous vous y penchiez de plus près, alors vous y verriez un méli mélo de détails, de petits riens, soignés et amoureusement entretenus, présent dans l’attirail du Josh’. Ce qu’il a sur le dos, c’est des fringues bouffées par le temps et les souvenirs, customisées avec soin au fil des époques, racontant milles histoires. C’est un mec qui se raconte du haut du crane jusqu’à la base des pieds.
L’esthétisme, c’est secondaire.
L’identité, c’est primaire.
Alors autant dire, que les blagues vaseuses sur son look, il s’en contrecarre la rondelle. Tant que ça reste branché sur du paraître, il se sent pas concerné. Qu’on lui sorte ensuite qu’il a la tête d’un fumeur d’herbe, c’est un classique, mais ça tourne déjà un peu plus sous le sens. Mais bordel, quand maintenant le Rajaa lui sort qu’il endossait un costume de femme à contrecœur, bah ça le sidérait. Ça voulait dire se mentir au quotidien, ça voulait dire tromper les autres, ça voulait dire manipuler, y prendre une certaine forme de plaisir pour pouvoir y trouver son compte et continuer, gagner sa vie grâce à ça. Baser sa vie sur ça. Tromper l’autre. S’enorgueillir de ça. Se fuir. Il avait beau faire un effort pour pas faire le mec trop buté, il pouvait pas s’empêcher de ressentir une pointe de mépris envers lui pour ça.

Lorsqu’il poursuivit son interrogatoire, le timbre avait changé, ça se sentait à peine, ça servait à rien de le cacher, ni même de le justifier. Pas le même monde. Pas les mêmes priorités dans la vie. C’est tout. Qu’est ce qu’on y peut? Alors il continua dans ce sens, et la reine des abeilles se mit alors à revendiquer sa masculinité. Au point de grimacer de douleur à l’idée de s’émasculer un jour. Cette démonstration mis davantage en lumière le décalage entre sa véritable identité et son hypocrisie quotidienne. Au moins sur ce point Joshua était rassuré. Il était faux dans son job. Ok, mais en dehors de ça il semblait pas s’être complètement oublié et savait encore s’il devait pisser debout ou assis.

Puis, Al’ fut lancé. Il commença à lui parler famille, l’origine du mâl(e).
Joshua tiqua bien sur sur le «deux mères», ‘clair que ça laissait un formatage d’esprit différent de la moyenne. Il comprenait un peu mieux alors: le rose il aimait bien, et ça l’empêchait pas d’être un mec. Ok. Ca se défend. Puis il développa la question de l’orientation sexuelle, et à nouveau Joshua tiqua.

- Attends, t’es en train d’me dire que homme ou femme, ça te fais rien? C’est quand même pas taillé sur l’même modèle, on y ressent forcement pas les mêmes choses... Et puis merde, lorsque j’demande à une «travailleuse de nuit» les points positifs de son job la réponse classique c’est «le sexe». C’qui m’parait tout naturel, tu t’lances pas dans ce métier si t’as pas la libido d’un étalon sinon tu passes tes nuits à chialer sur ton sort merde...!

Mais la réponse ne tarda pas à se présenter sous une autre forme, le jeune homme continua sur sa lancée et raconta à présent les prémisses de son parcours. La lâcheté c’est une chose, mais bordel, fallait être sacrément con ou à coté de ses pompes pour se laisser entraîner de la sorte. Mais Josh’ se garda bien de tout commentaire, sentant que le moment aurait été mal choisi. Le gamin était en train de vider son sac, il en avait gros à dire, et le hasard avait voulu que ça tombe sur lui. Certainement l’un des mecs les moins disposés sur cette Terre à le comprendre. Mais ça le toucha, faut dire aussi. Que Rajaa en vienne aux confidences, il avait rangé son masque hautain et parlait à présent avec le cœur. Ça le rendait tout de suite plus sympathique. C’était pas dur au fond d’être pote avec Josh’, suffisait d’être honnête avec soi même, et de laisser les armes au placard. Il avait eu raison sur une chose, le gosse du désert, il avait bon fond, l’ours, avec ses crocs, servez lui la vérité sur un plateau en taule, sans fioriture, et il revêtira sa panoplie du grand frère protecteur.

Ce qu’il lui raconta alors le fit bouillir de rage intérieurement. Il se rendait compte qu’au delà de sa connerie, c’était surtout celle des clients qui rendaient l’affaire malsaine. La frustration de ces pervers était en train de bousiller ce gosse, il se protégeait comme il pouvait avec de faux semblants, cette fierté puérile qui cachait son mal être. Josh’, c’était pas un psy, même s’il pouvait bien prétendre au titre de thérapeute vu son background. Tout ce qu’il pouvait faire c’était ressentir, appréhender, rager contre les responsables, et s’il s’écoutait, prendre ce gamin sous son aile et le sortir de ce merdier. Mais il s’interdisait de jouer à nouveau le rôle de Saint Bernard. Il savait où ça le menait, il donnait beaucoup trop de sa personne dans ce genre de plans foireux. De son histoire avec Jess, il avait bien apprit une chose: se préserver.

Joshua se redressa de son siège, se penchant alors vers Rajaa, il passa une main dans sa nuque caramel, plongeant ses iris vertes dans les siennes, son regard n’exprimait ni pitié, ni mépris, il s’exprimait alors comme pour un frère:

- J’te connais pas bonhomme, et t’as pleinement l’droit de piétiner c’que je vais te dire si tu t’sens pas prêt à l’entendre. Il marque une pause, cherchant ses mots. Ça sert à rien d’attendre sagement qu’on vienne te libérer de ta prison dorée Prince. La vie elle est chienne, y a personne qui va venir te cueillir et te sortir de là à moins d’avoir une putain de bonne étoile. T’as tes blessures, et contrairement à c’que t’en penses, c’est d’elles que tu peux puiser ta force. Tu t’trompes, ta vie elle a à peine commencer, t’as fait un mauvais départ, ça arrive, mais y a rien de foutu pour autant. T’as pas le droit de t’infliger ça, de laisser ces pourritures te passer dessus alors que t’as même pas fini de grandir. Sa voix avait monté d’un cran, sa haine contre ces types étaient palpable. Il inspira profondément pour se calmer, et reprit. ...T’es au début de ta vie et c’est toi et toi seul qui peut la prendre en main.

A une autre époque, il aurait prit sa veste, le gamin, l’aurait tiré vers la sortie lâchant un «Allez viens on s’taille.» et l’aurait logé chez lui le temps de le remettre sur pieds. Mais ça, c’était avant Jess. Alors plutôt que de jouer les supers héros, il pressa l’épaule de Rajaa comme pour lui transmettre la force de sa volonté et espérer l’émoustiller un peu pour que son énergie circule en lui et le motive à réagir. Puis il se redresse, prend son verre, le lève légèrement comme pour porter un toast, et en boit une rasade.

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Lun 22 Sep - 0:17 Répondre en citant


Rajaa s'amusa des réactions de l'homme qui ne semblait pas toujours le comprendre.

« Attends, t’es en train d’me dire que homme ou femme, ça te fais rien? C’est quand même pas taillé sur l’même modèle, on y ressent forcement pas les mêmes choses... Et puis merde, lorsque j’demande à une «travailleuse de nuit» les points positifs de son job la réponse classique c’est «le sexe». C’qui m’parait tout naturel, tu t’lances pas dans ce métier si t’as pas la libido d’un étalon sinon tu passes tes nuits à chialer sur ton sort merde...! »

Il poussa son verre vide sur le comptoir pour commander un sake, se laissant griser par l'alcool qui lui faisait déjà tourner la tête.

« C'est la vérité. Les hommes et les femmes, pour moi c'est la même chose... J'aime les deux. Mais je t'avouerais que j'ai quand même un faible pour les nanas, et les mecs un peu efféminés... »

Oui, les trois quarts du temps, Rajaa n'était pas emballé par le sexe. Mais s'il y avait une chose qui le faisait vibrer plus que tout, c'était la beauté nippone, et dès que se présentait un ou une jolie cliente japonaise, il était le premier sur le qui-vive. Il fallait que ce soit lui, et personne d'autre, qui ait le plaisir d'être choisi pour passer la nuit en compagnie de cette ravissante créature. Ses collègues le savaient bien et s'amusaient toujours de le voir réellement motivé quand l'occasion se présentait, invitant le nouveau venu à prendre un verre en sa compagnie ou filer directement sous ses draps.

« T'as pas à t'inquiéter de ma libido, j'suis plutôt endurant, j'te remercie... J'suis juste moyennement attiré par les jeux de la chair, c'est pas pour ça que j'me donne pas à fond pour mes clients. »

Manquerait plus que ça. Vous vous voyez débarquer dans un bordel, demander un bel éphèbe et vous retrouver en compagnie de la seule prostituée avec la sexualité d'un concombre de mer? Faut pas déconner, non plus. Dans tous les cas, il mettait juste ses appréhensions de côté et donnait son maximum pour que l'expérience soit appréciée des deux côtés. Sauf dans le cas où il tombait sur... un vrai homme. Il avait tout essayé pour rendre la sodomie agréable, mais rien n'y faisait. Si le client prenait son pied, lui serrait les dents, et ce malgré tous ses efforts pour tenter d'y trouver son compte. C'était juste dégueulasse. Quand c'était lui qui s'occupait d'autres hommes, il y allait doucement, il faisait de son mieux pour que son compagnon apprécie, satisfaisant ses demandes, embrassant son cou, titillant ses zones sensibles... Quand c'était lui qui était réduit au rôle de « femme », ses clients prenaient bien moins de précautions... Ils étaient brutaux, il n'y avait là rien des actes tendres qu'il pouvait partager avec d'autres habitués. Rajaa leur vouait une haine sans borne depuis qu'ils avaient commencé à marquer sa chair tendre de blessures abjectes et fait naître des douleurs aiguës au creux des reins qui le lançaient jusqu'au levé du jour.

« Je ne pense pas que le sexe doive toujours être... sale. Il m'arrive d'aimer ce genre de chose, quand j'ai la tête à ça. J'ai vécu des expériences incomparables... Mais pour ce qui est des hommes, ça, je ne peux juste plus les supporter... Et je parle des vrais hommes, ces putains d'enculés, ceux qui sont trop fiers pour vous faire l'amour tendrement et qui s'sentent obligés de se justifier en vous tabassant pendant qu'ils vous baisent... Parce qu'ils veulent pas s'avouer combien ils vous désirent. Alors c'est plus facile d'humilier, de faire du mal, plutôt que d'être doux, de prendre du plaisir et d'en donner... »

De tous les surnoms qu'on pouvait lui donner au Aladdin's Cave, les deux qui revenaient le plus souvent était La Rose des Sables et Rage. Ce dernier lui allait comme un gant. De mieux en mieux, même... Rajaa enrageait. Si seulement il cédait à ses démons, il en aurait buté plus d'un. Il avait déjà tué quelques uns de ses clients, pas de ses propres mains, mais il les avait tué, et même s'il était content de ne plus revoir leur sales gueules, il en souffrait. La culpabilité ronge, la culpabilité détruit. Heureusement, ce genre de cas étaient excessivement rares... Mais parfois, des clients mariés se laissaient tenter. Et alors s'en était fini d'eux. La seule punition pour l'adultère, c'est la peine capitale. Rajaa en avait conscience, et pourtant, pour l'argent, il avait accepté de coucher avec ces clients, tout en sachant qu'ils passaient là leur dernière nuit, à ses côtés.

« P't'être bien qu'au fond j'ai mérité mon sort... chuis aussi dégueulasse que tous ces porcs... »

Il renifla plus fort qu'il ne l'aurait souhaité, frottant frénétiquement son nez pointu, légèrement recourbé. Ses yeux rouges lui piquaient mais il se refusait à pleurer, pas devant un inconnu, c'était contraire aux règles de l'honneur, si primordial à tout japonais respectable. En effet, au pays du soleil levant, si vous étiez surpris en position de faiblesse, et qu'en plus on se montrait compatissant c'est qu'on essayait d'atteindre à votre dignité, qu'on voulait se moquer de vous, vous dominer. Mais quand Joshua passa sa main sur sa nuque et lui fit face, il retint son souffle, les poings ramenés contre son torse, sur la défensive, ses jolis yeux bridés grands ouverts, ses pupilles brunes semblant danser tandis qu'elles cherchaient à capter le regard vert de son confident. Vert, si vert... Rajaa déglutit silencieusement, presque hypnotiser par les globes magnifiques de cet homme qui lui évoquèrent des nénuphars flottant sur deux mares de lait. Et malgré tous ses efforts pour rester digne, une larme s'était détaché d'un des beaux yeux ambres de Rajaa, glissa le long de sa joue cannelle pour chuter lourdement sur le bras de son compagnon quand il chuchota:

« J'ai essayé... Je ne suis pas du genre à me bercer d'illusions, je sais bien que personne viendra m'chercher. Si tu savais combien j'en ai marre de tout ça, combien de fois j'ai songé à m'foutre en l'air. Y a rien à faire, y a rien que j'puisse faire...! Si jamais j'donne ma démission, que j'laisse tout tomber, ils vont m'retrouver et me casser la gueule. Tout ce qu'il veut c'est récupérer son fric, et si jamais j'peux pas rembourser, Dieu sait c'qu'il fera. Y a pas d'solution... à moins d'continuer d'bosser ici encore des années, j'aurai jamais assez d'fric ! »

La prostituée était agitée, complètement désespérée. Du prince du désert, fier et fortuné, il ne restait plus rien. Il avait maintenant l'air d'une petite gerbille des sables prisonnière des anneaux d'un cobra, se débattant de toutes ses forces tout en sachant qu'il n'y avait plus rien à faire... Il aimait laissé penser qu'il avait un train de vie aisé, s'affichant avec ses breloques et ses cigares, mais Rajaa était dans une merde noire depuis que ses pas l'avaient mené jusque sur les chemins tortueux de la pègre japonaise. Sa réputation, il la devait à un yakuza du nom de Shiki, qui l'avait gracieusement financé, le temps que notre jeune catin lance sa petite affaire. S'il était là aujourd'hui, dans l'un des clubs les plus prestigieux de Tokyo, c'était à ce Shiki qu'il le devait. Mais maintenant que Rajaa avait intégré le monde de la prostitution et jouissait d'une position confortable au sein d'un établissement tout aussi confortable, il voyait maintenant le mauvais revers de la médaille. Shiki se montrait bien moins généreux, il voulait récupérer son argent au plus vite, et n'hésitait pas à lui envoyer ses hommes de mains pour lui donner un avant-goût de son pouvoir et de ce qu'il pourrait lui faire s'il ne revoyait pas vite les thunes qu'il lui avait prêtées. Mais plus il tardait à rassembler l'argent pour rembourser ses dettes, plus les taux d'intérêts grimpaient, et plus ses créanciers s'impatientaient. C'était un casse-tête sans solution, un putain de cercle vicieux, et l'adolescent avait songé plus d'une fois à se jeter de la fenêtre de son appart' pour en finir.

« La seule chose qui m'fait peur, c'est qu'on s'en prenne à ma famille... Yuriko...! Si Yuriko venait à être impliquée là-dedans... je... »

Il ne semblait pas près de se calmer, tremblant maintenant de façon incontrôlable. Sa petite sœur Yuriko et ses jolies joues roses, ses petites couettes ornées de rubans ou de pompons... C'était son petit trésor, son bébé, il aurait tué pour elle, il aurait imploré à genoux, donné tout ce qu'il possédait rien que pour elle et ses éclats de rire. S'il devait lui arriver malheur, Rajaa ne s'en remettrait jamais. Probablement qu'il en mourrait de chagrin.

À bien y songer, son histoire lui parut en tout point similaire à une fable qu'on lui avait apprise à l'école. Une grenouille qui voulait devenir plus grosse qu'un bœuf. Rajaa adorait sa famille, ses superbes mères, son adorable sœur, mais son plus grand péché était sa jalousie maladive. Il les aimait, il voulait tant leur ressembler, mais il comprit très vite qu'il ne serait jamais comme elles, qu'il était trop différent, trop imparfait. Lui était un garçon, lui était un arabe, un bâtard. Alors il s'était mis cette idée fixe en tête, celle de s'éloigner d'elles et de ne revenir qu'après être devenu digne d'elles. Il était fier, il était jeune, il était beau, et comme il plaisait, il se dit qu'il pourrait certainement profiter de ses nombreux atouts pour se faire un maximum d'argent. Et quand il reviendrait en prince d'orient, chargé d'or et de cadeaux pour les seuls amours de sa vie, dans son cher et doux foyer, il serait accueilli en héros, enfin il se sentirait digne des honneurs, faisant la fierté de ses merveilleuses génitrices. C'est pour satisfaire cet idéal que Rajaa se pavanait tous les soirs dans ce théâtre de débauche, tout ce qu'il voulait c'était un peu de reconnaissance, et surtout beaucoup, beaucoup d'argent. C'est l'argent qui fait tourner le monde... Il se le répétait bien assez souvent... Mais ce que Rajaa oubliait, c'est qu'à la fin de la fable, la grenouille finissait par exploser. Et lui aussi exploserait s'il continuait de vouloir se faire passer pour ce qu'il n'était pas.

« Tout c'que j'voulais... c'était bien faire. C'est pas toujours facile de trouver sa place dans une famille blanche comme neige. T'as juste envie de t'enfuir au loin parce que t'as trop honte de faire autant tâche dans c'décor irréprochable... Et t'entends... T'entends tous ces enculés qui parlent autour de toi, et ça fait mal. Surtout quand t'es gamin... et puis ensuite, c'que les parents disent, les gamins l'répètent. Et t'es bien baisé, tout seul comme un con dans la cour de récré, entouré de connards qui te répètent que t'es qu'une putain d'erreur en te faisant subir les pires humiliations...»

Si pour tous les gamins, la période de l'enfance marquait un tournant décisif quant à leur développement, ce qu'avait vécu Rajaa à cette époque l'avait entravé d'un fardeau qu'il traînerait toute sa vie; toute sa vie il se souviendrait des souffrances infligées par ses petits camarades, leurs moqueries, leurs chansons... Toute sa vie il se répèterait qu'il n'avait pas sa place. Toute sa vie il jouerait les fiers pour oublier combien il avait honte, lui le seul garçon d'une famille de filles, le seul arabe d'une famille de nippons... Jamais il n'avait parlé de ce qu'il avait enduré à l'école, à personne, et surtout pas à ses mères. Tout comme il ne dirait jamais ce par quoi il passait... Parce que Rajaa était trop fier, Rajaa avait trop honte... Devant elles, il faisait bonne figure, il gardait toujours le sourire et les assommait de belles paroles. « Oh, oui oui, tout va très bien. Non, je suis juste un peu fatigué, mais ça va! » Il avait tellement peur de les décevoir, tellement peur de ne pas être à la hauteur de leurs espérances, tellement honte de ne pas être aussi parfait qu'elles...



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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Lun 22 Sep - 15:13 Répondre en citant
Rajaa avait quand même une drôle de conception des hommes. Ou plutôt, de ce qu’il appelait les «vrais hommes». Joshua, il aurait tendance à appeler ça «un enculé de première à petit bite» , pas «un vrai homme». Pas étonnant qu’il se sentait plus gay qu’hétéro avec une vision des mecs aussi barbare. Le dessinateur, il avait jamais eu à se poser la question à savoir dans quelle case il devait se ranger. Ça sautait tellement à la gueule, qu’il était attiré par la douceur, les courbes séductrices féminines, leur charme, et la chaleur de leurs corps. Les hommes lui faisaient tout bonnement aucun effet, tout au plus, il pouvait juger un faciès beau, ou intéressant, et avoir envie de le croquer pour le garder dans ses papiers à l’occasion d’un de ses travaux. Alors ouais, il se pensait être un "homme" plus "vrai" que ce genre de connards, dans la tête et dans le corps. Et non, il ne lui aurait jamais venu à l’idée de sodomiser un type et d’en plus le battre à coup de talon aiguille. ‘Fallait juste être fêlé, frustré, et avoir un sacré problème avec soi même pour en arriver là.
Pour lui, un «vrai homme» c’est quelqu’un qui assume sa part de féminité. Appelez ça comme vous voulez: sensibilité, empathie, fragilité, complexes, affection, tendresse... Tout ces termes que l'on colle d’ordinaire si bien à la femme plutôt qu’à l’homme, pour des raisons cartésiennes. Mais qui font qu’en temps qu’homme on est moins entrain à les accepter pour soi. Le «vrai homme», c’est le mec qui a su appréhender cette part là de lui même, qui arrive à voir sa propre fragilité sans rougir devant la glace, et qui ne craint pas les regards des autres hommes pour ça. Car faut bien le dire, l’homme est souvent plus préoccupé par l’image qu’il renvoie aux yeux de ses collègues mâles que de la gente féminine. L’expression "concours de bite" résume déjà tout.

C’était curieux de voir que sa condition dans ce club avait déformé sa manière de percevoir les êtres. Il était peut être une bête de sexe comme il semblait le dire -c’était pas lui qui allait le vérifier- mais en matière de psychologie humaine et de relations sentimentales, il semblait complètement largué le gosse du désert. C’était loin d’être un cador le Josh’ non plus. Il réfléchissait pas des masses en amont à ces choses là, mais il y connaissait quand même les gros fils rouges et savait où se situer dans ce fourbis. Il avait été l’amoureux, d’un duo fusionnel et destructeur, et une fois sa fierté et son cœur réduit en miettes, il avait choisi d’être un de ces chasseurs. L’homme d’une nuit sans lendemain, l’homme qu’on oublie, ou dont on se souvient à l’occasion, un petit sourire nostalgique entre les lèvres ou le regard honteux ponctué de joues pivoines. Le bon pote avec qui on s’envoie en l’air à l’occasion, le mec pas sérieux, avec lequel on s’engage pas, qui craint, "cette part de féminité". Il avait aussi son chemin à faire avant de pouvoir se prétendre au titre de «vrai homme», comme lui l’entendait. Une sorte d’idéal, de titre honorifique à deux balles, qui n’existe en réalité que dans les contes.

Lorsque Joshua lui sortit son speech, voila qu’Aladdin termina de lâcher le sale morceau qui lui restait coincé en travers du gosier. Des dettes... Évidemment, pourquoi n’y avait il pas pensé.

- Et te barrer ailleurs, sur un autre continent, là où tes p’tits potes ne pourraient rien y faire, t’y as jamais pensé? T’as bien des p’tites copines qui aspirent à la même liberté que toi... Vous pourriez foutre le camp à plusieurs.

Il tira doucement sur son spliff. Les paupières complètement dilatées, il se demandait bien comment il pouvait réussir à tenir une conversation bien trop sérieuse dans un pareil état. Ça allait pas durer. C’était bien pour le gamin, qu'il se donnait cette peine, il devait pas avoir beaucoup d'amis pour parler de tout ça, ou bien c'était d'ordinaire pas un bavard et sans trop savoir comment, Joshua avait appuyé sur le bouton destiné au psy. Alors Rajaa parla brièvement de sa famille, puis de ses craintes, de ses blessures, de son histoire. Ça le fit penser à ce môme dans son bahut, il devait avoir l’âge d'Abbey à l'époque, Yuki qu’il s’appelait. Sa frangine lui en parlait de temps en temps, ou plutôt, lui racontait les saloperies que ces camarades de classe lui faisait subir. Il avait eut le malheur d'aimer la kaid de sa classe. Et ça s’était su. Alors le petit dur s'était senti l'obligation d'humilier Yuki jour après jour, avec acharnement. Le gosse s'était suicidé quelques mois plus tard.

Y avait pas de mot pour décrire ce genre de malheur. Y en avait certainement pas non plus pour expliciter ce qui se passe dans la tête de ces gosses qui se battent à contre courant en quête de leur propre identité.

- ... Il te reste le mariage.

Joshua n’aurait jamais pensé dire ça un jour. A croire que l’unique solution à ses problèmes semblaient être de troquer sa prison contre une autre. Quelle ironie. Ce même gouvernement qu’il méprisait, lui qui prônait les mots liberté, révolution, destruction. Avec jusqu’alors pour seule certitude que ses actions dites "terroristes" permettraient de libérer les citoyens japonais du moule dans lequel on les enfermait depuis déjà trop longtemps. Mais voila que la vie le confrontait à une situation type où le mariage nippon pouvait avoir un réel intérêt. Aider concrètement quelqu'un. Plutôt que l’inverse. Le jeune homme fronça les sourcils, c’était peut être une solution, mais pas «la» solution. Ce n’était que troquer un problème contre un autre après tout. Après un petit instant de réflexion, il suggéra:

- Et ton créancier là... Il a pas une jolie p’tite femme qui lui tient les couilles...? Parce que si tu t’y prends bien, tu peux lui présenter une amie à son goût et elle se chargera de l’mettre six pieds sous terre. Tu lui fournis tout l’sake et l’opium nécessaire pour qu’ils passent du bon temps ensemble et à sa mort tu quittes le pays avant qu’un d’ces gorilles le remplacent.

Ah, voilà une suggestion qui lui semblait déjà plus censé. Allez, il avait déjà trop cogité au problème et ramasser les déboires du gamin, il était plus que l’heure de faire face à ses impératifs. Joshua lui tendit la fin de son bedo et ajouta:

- Tiens, de l’homéopathie, c’peut pas te faire de mal. Pas comme cette merde là.

Il désigna du menton le cigare. Il avait bon dos de faire la morale celui là. Il chercha alors au fond d’une de ses poches son portable, et commença à y trifouiller à la recherche d’une application. Puis, se leva de son siège, traîna ce dernier à coté de celui de Rajaa, se servant de ce dernier comme d'une canne, pas foutu de marcher droit. Il s’y rassit, passa une main sur l’épaule du garçon aux yeux bouffis, plaquant sa joue contre la sienne, il tendit alors son bras à auteur de leurs visages et esquissa un sourire mécanique:

- Dis «tcheeese»!

Le «clic» de l’appareil photo s’enclencha alors, captant en quelques secondes le souvenir de cette soirée. Joshua jeta un coup d’œil sur l’écran du téléphone, et lâcha satisfait:

- Aaaah, c’est top, on voit même tes petites perles dans tes dreadlocks et l’noir autour de tes yeux.

La photo fut glissé dans un texto et envoyé fissa à Nathaniel et Abbey.
Pari relevé Sullivan.

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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?

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Rajaa Rehan

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Mer 24 Sep - 1:00 Répondre en citant

Aux alentours de trois ou quatre heures du matin, les premières prostituées commencèrent à rentrer chez eux, saluant au passage leur collègue, enfin, pour celles qui ne passaient pas la nuit à l'étage... La petite crise du prince d'orient était passée, mais il semblait encore secoué de quelques légers spasmes et reniflait, dirons-nous, peu élégamment. L'ambiance au sein du club semblait s'être apaisée, tout comme les palpitations effrénées de Rajaa. Il ne savait pas s'il était soulagé d'avoir pu dire ce qu'il avait sur le cœur ou juste profondément triste de voir à quel point il était faible... Quand Joshua évoqua différents moyens pour lui de s'en tirer, il soupira de plus belle. Oui, évidemment, il avait déjà réfléchit à tout ça, mais il y avait un hic.

« J'ai déjà réfléchi à tout ça... J'peux pas quitter Tokyo. Le Japon, c'est toute ma vie ! Ce qu'il a de meilleur en moi. C'est ici que j'ai mes racines, ma famille... »

Et oui, contrairement à ce que pensaient la plupart des gens du Aladdin's Cave, la fleur du désert était une pure production nippone et ne pouvait envisager sa vie ailleurs que sur la terre qui l'avait vu naître. Ah, ça il pouvait s'afficher dans sa tenue de prince des sables et parler de son folklore qu'il connaissait seulement des livres... En vérité, Rajaa n'avait jamais eu à voyager plus loin que Yokohama, à quelques heures de Tokyo et malgré son métissage, pour lui, la seule fibre qui l'animait était une fibre nippone, les veines qui parcouraient son corps étaient peut-être polluées de quelques grain de sables, mais elles formaient avant tout un immense réseau semblable à ces superbes branches de cerisier, entremêlées, dansant doucement sous la brise matinale. Il aurait bien troqué sa fanfreluche de sultan pour un simple yukata, sobre, élégant, mais on lui rappelait bien assez souvent qu'il n'était digne que de son costume d'arabe, aux regards qu'on lui jetait tous les jours au club, dans la rue ou dans le hall de son immeuble. Tout le monde le considérait comme un gaijin, comprenez un étranger. C'était assez ironique quand on savait qu'il n'était né qu'à deux pas de Shibuya, à la clinique Himawari.

Mariage. Ce simple mot sonnait faux à ses oreilles et lui fit grincer les dents. Forcer deux personnes à ce marier, de parfaits inconnus, était un acte criminel. Il put sentir très distinctement ses poils se hérisser en s'imaginer décacheter l'enveloppe tant redoutée qui lui annoncerait le nom de son compagnon de vie.

« Oui, je sais... C'est la seule chance qu'il me reste... Le mariage... Le seul moyen d'me tirer d'affaire ce serait qu'on m'embarrasse d'un bougre ou d'une gonzesse... Tu parles d'une vie, toi. »

Eh oui, il était bien loin le temps du shinzen kekkon, les femmes en kimono blanc, coiffées de chignons savants, assises en seiza, face à l'autel, aux côtés de leurs époux, unis devant les dieux dans l'amour et la tolérance. Comme Rajaa aurait aimé naître à cette époque, quand les japonais étaient encore libres de choisir leur moitié. Oh, non pas qu'il aurait choisi quelqu'un pour autant... Mais s'il redoutait cette union qui planait comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, c'est que le cœur du prince était désert. Rajaa ne connaissait pas l'amour, et comment le pourrait-il dans un pays où l'on vous lie de force à de parfaits étrangers ? S'il n'avait aucune envie de se marier, c'était pour l'injustice qu'impliquait un tel acte, mais surtout parce qu'il n'avait pas envie de faire un malheureux. Il en avait déjà trop fait. Ce pauvre Alyosha... Il se laisserait certainement mourir le jour où il apprendrait qu'on lui a volé sa Rose des Sables. À moins qu'il soit le chanceux auquel l'Incontestable décide d'accorder la main de ce petit animal sauvage.

« J'voudrais partir loin d'ici... Mais j'aime trop cet endroit. »

Avec ses doigts, il appuya sous ses yeux pour effacer les bavures de son crayon noir et rouge avant d'accorder à son compagnon de soirée un sourire un peu forcé. Et pourtant, il semblait sincère. Il tira une latte sur son joint avec un léger hoquet et gloussa, gardant la fumée un instant en bouche avant de cracher un joli rond qu'il suivit des yeux jusqu'à c'qu'il meurt dans l'air.

« Désolé... j'sais même pas pourquoi j't'ai raconté tout ça. Mais merci d'm'avoir écouté. »


Mais à peine lui eut-il rendu son clope qu'il vit l'étrange spécimen approcher sa chaise de la sienne pour passer un bras autour de ses épaules et se prendre en photo à côté de lui avec son téléphone. La joue appuyée contre la peau rêche du jeune homme, il ne put s'empêcher de déglutir en sentant son odeur un peu âpre. C'était un mélange d'herbe, de transpiration et d'une senteur un peu corsée que Rajaa ne sut pas déterminer. Une odeur verte, tout comme lui. Il sentait un peu fort, mais au moins, il sentait vrai. Sous l'effet de surprise, la prostituée ouvrit de grands yeux abasourdis, stupéfaite, avant de s'écarter vivement de cet apprenti paparazzi qui venait d'avoir le culot de lui voler un cliché sans même lui demander son avis, et pas un des plus avantageux.

« Qu'est-ce que tu fous, t'es con ! J'dois avoir une gueule dégueulasse sur la photo ! »

Il bondit de son tabouret en lui chipant son portable des mains, cherchant la photo d'une seule main dans l'espoir de supprimer ce cliché peu flatteur, frottant son visage de l'autre.

« En plus tu piques... »

Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'il avait l'occasion de toucher une barbe, mais pour les japonais, bien souvent complètement glabres, les poils avaient toujours quelque chose d'assez surprenant et notre catin se souvenait sans peine de son premier client velu... Au départ, il avait beaucoup rit, se demandant quel animal pouvait bien se cacher sous une telle fourrure, puis s'en était suivi un genre de fascination qui l'avait forcé à l'observer dans ses moindres détails, caresser jusqu'au moindre petit poil. Mais jamais de sa vie il n'avait vu une barbe verte et il dû se retenir d'éclater de rire en s'imaginant le torse viril de Joshua, couverte d'une sublime toison couleur gazon, lui donnant des allures de green de golf. Probablement la vision la plus troublante et ridicule qu'il n'aie jamais eu.

« J'me disais bien qu't'étais un peu louche ! T'es quoi... un journaliste qui enquête en caméra cachée sur l'univers de la prostitution ? T'aurais dû m'le dire dès l'début qu'c'était une photo, qu'tu voulais, t'aurais épargné ton temps, plutôt qu'd'écouter mes conneries... Oooh, à moins qu'tu cherches à rendre jalouse une nana... Ou un mec. »

À cette dernière réflexion, il posa l'angle du téléphone au coin de sa bouche et prit son air le plus sérieux, détaillant le punk de la tête au pied avant d'arquer un sourcil dubitatif.

« Nan, t'es clairement pas d'ce bord-là, hein... »

De nouveau, il sautilla comme un gosse, revenant s'asseoir près de lui avec un large sourire, brandissant l'appareil lorsqu'il embrassa sa joue barbue, avant d'annoncer, victorieux:

« Celle-là, elle est pour moi ! Y a pas d'raison qu'tu sois l'seul à garder des souvenirs... »

Photo qu'il s'empressa d'envoyer à son propre numéro, prenant en compte le fait que cela l'enregistrera certainement dans la base de données du portable de l'autre tête-de-chou. Il s'amusa à le narguer, le regard fier, l'allure hautaine, le sourire de peste d'un gamin fier d'avoir défié l'autorité parentale, mais il manqua de lâcher le téléphone en le sentant vibrer dans ses mains.

« Putain, il m'a fait peur ce con... T'as reçu un message, c'est écrit... Ab...bey? »

Sa prononciation était sûrement loin d'être parfaire mais Rajaa se félicitait d'avoir réussi à le lire d'un trait, puis, tendant son téléphone à son véritable propriétaire, il le reprit finalement avec un rictus qui semblait vouloir dire « je peux l'ouvrir pour toi, si tu veux. »

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Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:38

Fallait s'en douter, le bougre sauta sur lui à peine après avoir pu envoyer la photo, lui extirpant son portable des mains.

- Eeeeeh...!

Fut le seul signe protestataire de Joshua. Un grognement moue, tout juste agacé. Il recevait les infos en décalées, ça lui laissait pas beaucoup de marge pour réagir. Il esquissa un sourire moqueur en voyant la réaction de Rajaa, un peu trop préoccupé par son apparence. Ses joues se gonflèrent, retenant un pouffement, pour finalement le laisser s’échapper, lâchant un son digne d’un ballon se vidant de son air.

Même quand il se plaignait, il était drôle Al’. Dans un monde d’imberbe, Joshua était habitué aux remarques désobligeantes en rapport à sa barbe. C’était comme porter un tatouage sur la main, ça vous grillez direct aux yeux du citoyen jap’ moyen. Mais Josh’, il s’en foutait, il bossait chez lui et les trois quarts de ses clients, il ne les rencontrait jamais de visu. En plus y avait cette sorte de tripe bizarre autour de l’Artiste, une règle sous-jacente selon laquelle on lui octroyait le droit d’avoir un look excentrique. La belle affaire. Mais il n’allait pas s’en plaindre vu qu’il semblait correspondre à une certaine définition du genre «excentrique». Mais ça, il ne l’alimentait pas pour rentrer dans les bonnes grâces des inventeurs de stéréotypes. Ses poils, c’était juste une question de flemme s’il se les traînaient sur le visage. Quand ça devenait un peu trop long et que ça commençait à gratter, il leur foutait un petit coup de tondeuse, jusqu’à la prochaine fois. Et basta.

« J'me disais bien qu't'étais un peu louche ! T'es quoi... un journaliste qui enquête en caméra cachée sur l'univers de la prostitution ? T'aurais dû m'le dire dès l'début qu'c'était une photo, qu'tu voulais, t'aurais épargné ton temps, plutôt qu'd'écouter mes conneries... Ooo, à moins qu'tu cherches à rendre jalouse une nana... Ou un mec. »

- Bahahaha! S’esclaffa-t-il. Ouais c’est ça, et la Reine d’Angleterre tant qu’on y est? Il se gratte la joue, le regard vide. J’savais pas que t’étais cool. Remarque, j’aurai pas cru en te voyant te dandiner de la sorte. Il indiqua brièvement la scène où s’était déroulée leur première entrevue. Et puis bon, j’ai de bonnes manières aussi, ca s’fait pas de prendre le premier travelo qui s’pointe en photo pour me barrer en suivant. J’me serai fait passer pour quoi, hein? Il se donne un air de mec qui en aurait eu quelque chose à secouer. Pas très credible. ...Et puis ca m’semble plus équitruc comme ca. T’as vidé ton sac parce que t’en avais b’soin, j’nous ai pris en photo parce que j’en avais b’soin. On est quitte. Un sourire. Mais nan... J’deconne, tu m’aurais rien due en tout les cas. Je fais pas payer mes honoraires.

Et alors, sans prévenir, voila que Rajaa vient lui coller un smack sur la joue et saisit un autre cliché. Il s’excite comme une puce, tout heureux d’avoir pu graver ce souvenir. Joshua grimace, frottant sa joue pour faire disparaître toute trace éventuelle de bavouille:

- ‘tain, t’es pas chier toi... C’est pas parce qu’on est dans un club gayzou qu’il faut que tu m’lèches la gueule! ...Ou bien c’est que ton boss t’a à l’oeil? Joshua pivota la tête de gauche à droite, à la recherche d’un gars autoritaire en costume trois pièces, personne de ce genre là. Il ramena à nouveau son regard vers Rajaa. ...C’est peut être pas très conseillé de bavasser aussi longtemps avec un type qui n’vous reluque pas l’derrière...?

Notez la nuance, Joshua ne se voit pas comme un «client» mais comme un «type». Un étranger. Il se demande d’ailleurs pourquoi on ne l’a pas foutu à la porte tellement il pue l’intrus à dix kilomètres à la ronde. Les extrémités de ses doigts ne se sont toujours pas décollées de son visage, massant machinalement les restes d’ADN d’Aladdin, lorsque son portable se met à vibrer.

« Putain, il m'a fait peur ce con... T'as reçu un message, c'est écrit... Ab...bey? »

- Rends moi ça tu veux?

Il saisit le portable de ses mains et les sourcils froncés par la concentration, ouvrit la fenêtre du message. Joshua se marre. Il relève la tête vers Rajaa un air fourbe collé sur son visage.

- Si ça t’intéresse tant, tu veux p'tete y répondre toi même?

Il fait confiance, Josh'. Il a rien à expliquer à sa frangine, elle le connait déjà par coeur. Mais Rajaa semblait si curieux qu'il voulait pas lui gâcher son plaisir. Et puis de toute façon, il planait trop pour pianoter un texto correctement. Même avec le T9. Le jeune homme n’aurait fait qu’inventer un nouveau dialecte. Il lui tendit son portable.

SMS Abbey:



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Rajaa Rehan

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Mer 24 Sep - 23:42 Répondre en citant

L'esprit embrumé par un cocktail d'alcool, de tabac et d'herbe, Rajaa n'avait plus les idées très claires et riait plus facilement. Même pour des trucs qui n'avaient rien de particulièrement drôle. Quand il vit Joshua frotter sa joue pour en effacer toute trace de son baiser, c'est la vision d'un enfant qui lui apparut. Une petite fille la tête pleine de contes de fées, offrant un romantique premier baiser à son doux prince qui quant à lui préférait nettement jouer au ballon avec ses copains, loin des filles et leurs idées bizarres. Il se souvenait assez bien de cette période... Lui n'avait jamais vraiment aimé jouer au ballon. Et il comptait même plus de copines que de copains à l'école, du temps où on ne l'avait pas encore désigné pour être le souffre-douleur de l'empire de la cour de récré. Bien sûr, comme beaucoup de petits garçons, il aimait les jeux de construction et les robots, ce n'est pas parce qu'il avait deux mères pour parents qu'il n'avait droit qu'à des poupées pour son anniversaire... Mais souvent, il préférait ses grosses peluches aux bonnes vieilles répliques miniatures de Gundams.

« Oh, ça va... C'pas un pauvre bisou qui va t'filer une MST. »

Il rit de nouveau en récupérant son téléphone pour lire le message qu'il venait de recevoir.

« Vous les hétéros, vous réagissez toujours comme si l'homosexualité était une maladie.. On dirait qu'vous avez peur qu'ce soit contagieux. Mais j'te l'répète, chuis pas gay... »

Son petit nez sembla se retrousser quand il plissa les yeux pour tenter de lire le message malgré sa fatigue et son état, lui donnant un petit air de taupe aveugle, louchant sur le petit écran lumineux avec une infinie concentration.

« J'aime les seins menus et les petites bites... »

Pour ne pas dire qu'il n'appréciait le sexe qu'à condition d'être au-dessus... Oui, il aurait aussi bien pu dire qu'il était asexuel vu son manque d'intérêt pour la chose, mais il était vrai que quelques rares fois, Rajaa faisait preuve d'un désir presque sauvage quand la personne en question correspondait parfaitement à ses fantasmes...

De : Abbey
Reçu le : Dimanche 21 Septembre à 03h59.

GG frangin!!! I’m so proud of ya. Alors dis-moi, c’est quoi son p’tit nom? Vous avez concretisé ou quoi? Parce que vu la tronche que ton compagnon tire, t’as du lui infliger de sacrés traumatismes.

Après avoir réussi à décrypter le message, son cerveau marqua un temps d'arrêt, le temps de le comprendre parfaitement et gloussa comme un sale gosse en tapotant mollement sur le clavier sa réponse.

À : Abbey
Envoyé le : Dimanche 21 Septembre à 04h13.

Yoooshi! Ici Rajaa, pour vous servir. Je subtilise le private phone de Joshua-san pour une durée indéterminée... Disons, pendant qu'mes doigts m'permettent encore d'écrire. Pour répondre à ta question, hmm, j'pense qu'on peut dire qu'on est déjà comme un vieux couple lui et moi. Les rides en moins, enfin, en c'qui m'concerne du moins... Mais nan, il m'a pas trop malmené, j'dirais même qu'il s'est montré très doux... J't'épargne les détails.

Le message envoyé, il afficha un sourire victorieux en rendant son téléphone à sa tête-de-chou favorite, espérant que ce texto laisserait planer un vague quiproquo quant à leur relation, s'imaginant déjà la scène quand Josh rentrerait chez lui, attendu de pied ferme par ladite Abbey qui le harcèlerait alors de questions. Ce qui ne se déroulerait sûrement pas de la sorte; il ignorait tout de la relation qu'entretenait le punk avec cette femme, si le « frangin » auquel elle faisait référence était réellement son frère ou juste un bon pote qu'on pouvait considérer comme tel. Dans tous les cas, il se plaisait à rêver d'une petite sœur curieuse et sautillante, attendant son grand-frère à la maison pour qu'il lui raconte sa journée, ses rencontres, ses galères, de la même façon que l'aurait fait sa petite Yuriko. Cette image lui fit un léger pincement au cœur, mais Rajaa était alors bien trop haut pour s'en apercevoir... Il s'approcha de son camarade, frottant ses yeux ensommeillés, et en retirant son poing, l'on put voir distinctement l'épaisse bavure laissée par son mascara. L'inconvénient notable quand on se maquille les yeux, c'est qu'il suffit d'une larme pour ruiner des heures de travail...

« J'ai ton numéro maintenant, t'es foutu... Quoiqu'il en soit, t'es libre de revenir ici quand tu veux. Même si c'est pas pour me baiser... C'pas comme si l'patron allait venir m'emmerder, du moment qu'j'laisse pas passer les clients importants, j'peux faire c'que j'veux... Et j'en fais déjà trop pour qu'on m'reproche quoiqu'ce soit... »

Puis, finalement, dans un ultime effort, il s'effondra à moitié sur lui, les bras passés autour de son cou et céda à la fatigue. Kujaku qui venait de terminer de passer la serpillère dans la salle arriva en panique et s'excusa, à grand renfort de courbettes, avant de récupérer l'hôte déjà profondément endormi, rassurant le client et lui présentant encore ses plus plates excuses. « Pardonnez cet incident », avait-il bredouillé en passant son bras derrière le dos du sultan pour tenter de le maintenir debout, « je vais le mettre au lit... » et disparut en titubant vers l'arrière du club, pliant sous le poids de cette belle au bois dormant bien plus grande que lui.




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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Mer 1 Oct - 23:24 Répondre en citant
Et ça y est. A voir sa gueule, Joshua le voyait venir de loin avec sa vanne pourri à l’adresse d’Abbey. Il esquissa le sourire amusé du grand frère las de corriger sans cesse les conneries de son cadet. Récupérant son portable, il ne se donna pas la peine de jeter un coup d’œil sur le message envoyé, attendant le rebond de sa frangine pour saisir la conversation dans la foulée sans se fatiguer avec dix pages de lecture. Le truc qu’il avait pas percuté, c’était qu’il venait de filer son numéro à Rajaa, sans le vouloir.

- J’vois pas bien c’qu’il t’en sers d’avoir mon téléphone, j’réponds jamais t’façon.

Tenta-t-il pour le décourager. Il faisait un effort d’articulation, ralentissant son débit de paroles pour ne pas trop mâcher ses mots. Ça tournait au ralenti là haut. Il haussa ses larges épaules comme pour ajouter, «c’est balo» à ses propos. A ses dernières paroles, Joshua brassa l’air de son index de gauche à droite, tel un mauvais mime en plein show, pour signifier son refus.

- Nan nan naaan, y a AUCUN risque. Jusqu’à ma moooort. L’est paaaas question qu’tu m’touches la rondelle. Y aurait bien qu’l’Incontest’chose pour v’loir y marquer son sceau mais même à c’con j’lui rendrai la pareille. Il secoua son index très fort comme pour intimider son camarade. Alors t’as PAAAAS intérêt. Avec lenteur et une assurance ridicule, il traîna son verre à la commissure de ses lèvres et vida son contenu. ‘Puis va pas r’fourguer mon numéro à tes p’tites folles hein...? J’voudrais pas avoir à changer d’numéro...

Après ça, Rajaa s’effondra de fatigue, alors Joshua se releva de son tabouret pour rejoindre la porte de sortie. Sur la "pas si courte" distance qui le séparait du hall d’entrée, Joshua grailla les trois quart des cacahuètes présentes sur les tables, engueula le vigile et risqua de peu un tour de manège gratuit pour l’hôpital, prit un palmier pour une pissotière, et accompli mille embrassades à un pauvre travesti qu’il prit pour Rajaa ponctuées de «Toi, t’es mon pote.».
Puis, il parvint à sortir du club, vivant.

Ils se quittèrent ainsi, Rajaa rentrant dans sa loge pour se lover dans des draps soyeux tandis que Joshua, titubant, se lançait à l’aveugle vers n’importe quelle destination pouvant s’apparenter à un lit.

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"Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua] Empty Re: "Nan mais attends... T'es pas sérieux, tu fais ça pour le fric ou bien...?" [ Rajaa & Joshua]

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