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« Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! »

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Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:19

« Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! »

Encore nébuleux de sa nuit, Joshua pianotait sur son portable le texto adressé à Nathaniel. Après quoi, il jeta un œil sur l’écran de l’appareil pour y lire : 19h48. Irrité par cette pendule qui ne se plie jamais au bon vouloir de ceux qui la subisse, le jeune homme balança son portable à l’autre bout de la pièce avant de s’assoupir à nouveau.

« Driiiiinnnng ! »

Rétorqua le téléphone fixe quinze bonnes minutes plus tard. Josh’ rouvrit un œil, grommela un « Oh merde… » et releva la tête, puis le torse, et enfin l’arrière train pour s’extirper des couettes.

Direction la salle de bain. Il noya son visage sous un jet d’eau froide, frotta sa tête dans une serviette, passa un coup de déodorant sous les aisselles et déposa une pointe de pâte à dentifrice sur sa langue pour la faire rouler sur ses dents, et enfin, enfila un tee-shirt propre. Nettoyage : done.

Dans la joie et la bonne humeur, il partit explorer les recoins de son appartement pour remettre la main sur son portable. Quelques « bordel, t’es ou saloperie ? » plus tard, il retrouva la coquille patinée et la batterie warrior de l’appareil, les rassemblant en vitesse sans prendre le temps de le rallumer. Il tourna la clef dans la serrure de son appartement, une glacière pleine de bières dans la main, et un sac rempli de nourritures et d’ustensiles dans l’autre, et quitta son antre. Après un détour par la cave, récupérant par là même le barbecue solaire, Joshua s’enfourna dans un bus. Le cadran affichait : 20h47.

21h18. Les portes du temple étaient fermées depuis 18h, et seules quelques caméras de surveillance jouaient le rôle de sentinelles sur les lieux à l’intérieur et à l’extérieur de ses murs. Nath’ et Josh’ avaient repéré, il y a de cela plusieurs lunes, une entrée fortuite du lieu, ou tout du moins, ils avaient forcé un peu le destin pour que cette dernière existe, à coup de pinces coupantes trouant le grillage en un cercle suffisamment grand pour y faire passer deux personnes de leur carrure. Ce passage était loin des caméras indiscrètes et radars humains éventuelles. Joshua s’y faufila et, contournant les canaux principaux pour ne pas être détectés, déposa son panier, le barbecue et la glacière au centre du jardin Zen. Il pivota la tête, cherchant son ami du regard, mais n’en vit pas la trace. Impatient, il saisit son portable et le ralluma.
A peine la machine eut elle le temps de se réveiller, qu’elle émit un « Tililit ! » annonçant plusieurs messages en absence. 21h23. Joshua ne prit pas le temps de les lire, il rappela aussitôt Nathaniel, et colla son oreille sur l’oreillette.

Pendant que le bruit sourd de l’appel retentissait à son oreille, Joshua balada ses yeux sur l’écriteau explicatif du lieu où il se trouvait :

« Ce temple bouddhique de la secte Zen Rinzaishû date de 1450, et fut détruit par un incendie en 1797. Trés célèbre par son jardin Zen de sable et de pierre ( karasansui ) qui fut dessiné par Sôami vers 1455.
Long de 23 mètres et large de 9, cet espace de sable, ratissé chaque jour, évoque les vagues de la mer entourant 15 îles, figurées par des rochers. Celles-ci sont réparties en 3 groupes ( 5,2,3,2,3) .
De quel point que l'on se trouve autour du jardin, il est possible de ne voir que 14 "îles". Métaphore selon certains, expliquant que l'on ne peut jamais connaître entièrement la vérité... »

Le bruit sourd et monotone de l’appareil fut coupé par la voix de Nathaniel.

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Nathaniel Kezeyencko

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Sam 10 Mai - 2:54 Répondre en citant
‘Gouvernement de peau d’administration, ta maladie véreuse y laisse des trous d’indignation, et c’est en frappant dans une de ces faiblesses à la cheville d’un coup de poing que mon rêve commence à devenir réalité :
Je t’explose.’

Je lisais et relisais la phrase, mais à part le début que je trouvais satisfaisant, et peut-être la dernière expression que j’adorais et qui avait été la base des mots précédents, ce qui était pris en sandwich manquait peut-être d’une finesse et d’une macération du sens qui aplatissait l’ensemble. Bah, je réfléchirais à tout ça après, il était 21h, bref, l’heure de partir de chez moi pour aller au rendez-vous. J’enfilai un débardeur blanc qui sentait pas le moisi, je me vêtis ensuite d’un pantalon large, j’enfilai mes tongs en deux mouvements de cheville, je récupérai la viande dans le petit frigo gorgé de bières à deux étages sur trois, une bouteille d’eau, puis claquai ma porte après avoir verrouillé mon studio (le nommer studio était à peu près aussi risible que de décrire une cabane de jardin faite main comme le siège d’une puissance société internationale).

Je me faufilai dans les rues de Tokyo encore couvertes de passants, marchant vite en écartant la foule d’une trace impitoyable, tout le dîner sous les bras. J’aurais pu prendre un sac plastoc, mais ami de la nature, je préférais tous les jeter après utilisation, ne conservant rien chez moi qui m’aurait bouffé le peu de places que j’avais encore, croulant sous les feuilles de papier qui jonchaient partout, formant un melting-pot d’administration foireuse que je n’osais ranger dans un classeur sans avoir l’impression de faire exactement ce qu’elle voulait, différents tracts de plusieurs événements dont la plupart étaient les miens, que je distribuais moi-même aux gens, des textes de moi, des poésies, des textes de slam, des textes tout court, créant une mer d’inspiration avec ses marées, ses reflux et ses baïnes mortelles, et c’était pas faute d’avoir punaisé sur la moitié des murs mes plus beaux écrits, souvenirs de guerre contre la banalité sous toutes ces formes, notamment celle extérieure et celle de mon esprit : pas la peine de cartographier des pays déjà visités.

« Faîtes attention, jeune homme !
_ T’t’en remettras. », répondis-je sans tourner le regard à la personne que j’avais bousculé. Je savais que c’était un vieux ; fallait se méfier de ces gens-là, ça avait tendance à rigidifier leur ouverture d’esprit juste pour pouvoir passer une après-midi tranquille avec leur paresse sur les genoux, qui ronronnait, parce que c’était plus simple d’être un enculé que de sourire ; beaucoup, beaucoup plus simple. Le gouvernement subventionnait ce genre de comportement.

Je ne regardais même pas l’heure : je savais que je n’étais pas en retard, même si je m’étais cassé pile quand j’étais censé rejoindre Josh. Non seulement, j’étais persuadé que lui non plus allait pas faire sa couille coincée dans le cul et arriver, parfaite ménagère de cinquante balais, à la seconde près, et aussi parce que j’étais aussi prêt à être ponctuel qu’à me marier de force pour chier du chiard. Pas que en tant qu’anarchiste, je me devais de me rebeller contre toute forme d’oppression, même temporelle, même fixée par un pote comme Josh, mais plutôt que ça me passait tellement au-dessus de la caboche que je me sentirais mauvaise conscience si j’arrivais à temps.

Je continuais à marcher dans la soirée qui tombait, lourde et froide, avec un vent léger qui rafraîchissait encore plus le visage et qui me rappelait pourquoi je marchais à pied au lieu de me serrer dans le métro, ‘inhumain de monde’. J’étais de l’école de la pensée active : tant que je marchais, les rouages de mon cerveau se mettaient en branle et des univers entiers se créaient autour de moi tel un livre en trois dimensions dont on venait d’effeuiller la page, des bâtiments-mots qui creusaient la terre, rejoignaient le ciel, avalaient et recrachaient du sens, jusqu’à bouger et s’exploser les uns contre les autres dans des fracas solides et immobiles de vocabulaire et de mots de liaison pour me donner de nouvelles munitions à accoucher sur le papier. Par contre, dès que je m’arrêtai, tout ce monde pâlissait, devenait gris puis disparaissait… jusqu’à ce que je me remette en marche. L’inspiration me naissait du mouvement.

Puis j’arrivai au temple, lieu du rendez-vous, et sans trop faire attention à sa façade éclairée par deux projecteurs et plus en avant, des vieux lampadaires, rejoignant l’entrée secrète qu’on avait creusé à coups de pinçailles, tchac, tchac, tchac, une entrée d’ouverte dans la grille. Et qui s’était pas encore faite gauler. En même temps, le gardiens du monument n’avaient rien prévu contre les gredins révolutionnaires qui se grillaient de la saucisse au barbeuk’ au milieu d’un de leurs atriums. Je rampai donc un poil pour me faufiler dans le passage secret, esquivai les bonnes zones recouvertes d’une caméra, et aidé des quelques lueurs qui allumaient encore l’intérieur, quand mon téléphone sonna : cet impatient de Josh voulait certainement savoir quand est-ce que j’arrivais. Toujours en progressant dans un couloir extérieur, je coinçai le paquet à saucisses entre mes dents afin de me libérer une main, sortir le portable, prendre l’appel, pincer le sachet de saucisses entre l’auriculaire et l’annulaire, lui répondis que s’il avait été plus patient de trente secondes, il aurait pas fait chier son forfait.

Quarante secondes plus tard, je passai dans le jardin où il était déjà tout prêt. Je reniflai pour approuver l’endroit, éclairé plutôt par la lune et les étoiles que par l’éclairage modeste aux alentours, et je me dépêchai de rejoindre Josh qui traînait en m’attendant. Pour le saluer, je posai le dîner de ce soir près d’un caillou quelconque, puis le serrai contre moi avec un bras, le genre de hug masculin court que je réservais à ceux en qui je donnais toute ma confiance.

Parce que voilà, Josh faisait partie de ces genres de mec qui avaient des couilles, et je dirais même, le bon nombre. Y avait trois choses qui faisaient que c’était un type que je jugeai irremplaçable : parce qu’il était capable de me sortir des plans d’invit’ aussi sérieux que celui-là, parce qu’il savait penser différemment et te dire clairement, à toi gouvernement : ‘Ce que tu me fais, là, c’est de la merde, recommence-tout et oublie pas de te faire enculer’, et enfin, ce qui faisait le sel d’un gars, le genre de truc qui te saute aux yeux et t’éblouis, dans le bon sens du terme : il était passionné. Je respectais rien de plus que la passion, le plus beau moteur de l’humain encore vivant (et qui allait des fois déposer des fleurs sur ses anciens comparses morts et enterrés : la joie, la liberté, et l’amour). Josh, c’était le gars qui vous faisait pencher sur la définition du mot ‘travail’ : vu son étymologie latine, c’était pas possible qu’on puisse se dire que les journées dingues qu’il était capable de bosser devant une feuille de papier, de la matinée jusqu’au soir, sur des traits, des couleurs, des expressions, des techniques pointues qui me parlaient rien, et bien, avec la joie qui le trippait devant, on pouvait pas dire qu’il travaillait. Josh vivait de ça, et je parlais pas en termes financiers. Il était parfait, ce mec, et je préfère pas mesurer la chance que j’avais eu de l’avoir rencontré. Parler avec ce type, ça te rappelait que tu combattais pas seul, que y avait encore des gens qui poussaient hors de la serre et qui s’en portaient bien mieux que leurs compères en pot. Bref, Josh était du vent frais qui savait dessiner.

« Ça va, Josh ? Je t’ai pas trop fait attendre ? » Je le libère de moi et je présente le raffinement fait saucisse dégueulasse à nos pieds : « Faisons griller le tintouin, j’ai ramené de l’eau. Ca va nous étancher la soif après avoir mangé ça… et s’encrasser avec ça… » Je lui sors comme par magie deux p’tits joints déjà préparés par des doigts experts, et je les allume de la même flamme de briquet. Je prends la première bouffée, je savoure dans les bronches, et je recrache délicatement. « Je suis content de te voir, Josh. T’as avancé sur ta dernière création ? »


Dernière édition par Nathaniel Kezeyencko le Lun 12 Mai - 23:47, édité 1 fois
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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Lun 12 Mai - 23:38 Répondre en citant
« Tranquille, on est synchro mec, on l’aurait calculé qu’on n’aurait pas fait mieux. »

Il libéra son étreinte, et Josh se pencha sur le barbecue, dépliant les pieds de l’infernale machine pour le monter à bonne hauteur. Au ton de la voix de Nathaniel, Joshua esquissa un sourire, anticipant le présent qui allait suivre. Il se retourna, et à la vue des bedos lâcha un « Aaaaaaaaah… ! Quelle charmante attention… » satisfait. Joshua se frotta les mains, ravi, et attendit que son ami tire une première bouffée avant d’imiter son geste le remerciant d’un sourire sincère et d’un regard.

La beuh, si on ne s’arrête qu’à elle, est le talon d’Achille du créatif. Sensation d’irréel, de plénitude qui vous transporte dans une troisième dimension. Une autre transe que celle dont Joshua est accoutumé lorsqu’il planche sur son écran, le joint vous offre sa propre vision du monde, un angle différent, aux couleurs plus vives, aux lignes plus pures, aux variations fascinantes, un regard frais et nouveau, insolite et sur l’instant, incontestablement plus fort, plus impactant, tout ce qui pousse dans votre esprit sous son emprise a un goût d’inédit. Une idée ne sera jamais aussi belle qu’avec un pétard entre les lèvres. Comme certains rêves, il laisse une trace indélébile au réveil dans votre esprit, une sensation fugace d’avoir été, l’espace d’une bouffée, le nouveau De Vinci. Sensation éphémère mais saisissante que tout esprit créatif lui reconnaitra. Charmante porte pour se confiner dans sa propre chapelle, son terrain de jeu à soi, celui de son imaginaire, de son enfance parfois. Mais fulgurant retour de médaille. Autant qu’elle inspire, le pétard gangrène la paresse. Elle te cloue dans ton fauteuil, terreau de ton imaginaire, elle t’incite à rêver inactif, la flemme est décuplée et t’enlise progressivement. Perdu entre deux eaux, Joshua se souvient des mois passés entre ces quatre murs à dormir, geeker et fumer, prétextant se remettre de sa rupture, qu’on lui foute la paix, il avait le droit à des vacances, merde. Se laissant s’en convaincre, l’addiction s’emparant peu à peu de son psyché et de son corps. Cette dépendance ne dura qu’un temps. Son besoin de dessiner était plus fort que le cannabis. Il avait besoin de gratter sur du papier ou une tablette, s’il n’avait plus ça, c’est son identité même qu’il effaçait.

Joshua, plongé dans ses pensées, observait le tracée de fumée dansant au bout de ses doigts.

« Je suis content de te voir, Josh. T’as avancé sur ta dernière création ? »

Il inspira longuement avant de lui répondre :

- Ça avance. Mes commanditaires m’ont mis sur un jeu médiéval fantastique du coup je dessine des nanas à gros boobs et des mecs en armure bourrés de testostérones. C’est cool… Ça prend pas trop la tête. Il sortit de la glacière deux bières, les décapsula à l’aide de son briquet, et en tendit une à Nathaniel. Ils trinquèrent brièvement avant de reprendre : Et toi alors, tu as des nouveaux écrits depuis la dernière fois ? Il leva l’index au ciel, marquant un temps d’arrêt. A ce sujet, j’ai un truc à te dire… Il fixa Nath’, l’air sérieux du mec qui parle boulot. Le mois prochain y a une grosse session graf’ qui s’organise dans un hangar désaffecté assez connu du milieu à quarante bornes d’ici. L’événement regroupe des mecs brillants chaque année, et y a du lourd. Vraiment. Bon tu m’diras, « qu’est-ce que j’ai à y foutre moi, je sais pas tenir une bombe ». Ouais, mais y aura un sacré public pour t’écouter slamer. C’est le genre de milieu où t’as une place à te faire. Ca fait une paye que je me suis pas remis au tag, mais peut être qu’en me dérouillant un brin y a moyen que je tire quelque chose de pas trop naze. L’évènement propose différents « prix », et y a une catégorie « graffeurs amateurs » avec de la maille à tirer si on arrive sur le podium. C’est totalement libre à ce que j’ai compris. Impro total, no limit. Alors j’ai pensé, « eh, mais ça aurait de la gueule de lier slam et tag » non ? Dans l’idée j’voyais ça comme ça, il écarta ses mains, paumes face au ciel, se tournant vers le jardin : « public, notre impro va dépendre de vous. Nous vous demandons de nous choisir une dizaine de mots comme ça, le hasard, tirés de votre tête. De là mon ami Nath’ et moi-même, il le prit par l’épaule s’adressant à la foule imaginaire, nous nous lançons le défi de réaliser en quinze minute un texte de slam imagé dans le même temps… Du jamais vu, tout à fait inédit, et pour vous, public ! » Il brandit sa main triomphante en l’air, puis se tourna vers Nathaniel et lui sourit. Du grand art mon pote. Qu’est-ce que t’en dis ?

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Mar 13 Mai - 2:05 Répondre en citant
La taff me vendit de la fumée à fondre dans la gorge, les bronches, et vas-y remonte dans la gueule et dégage dans l’air… Pffwwaaah, fumée blanche qui me laissa dans une transe profonde. Comme en pénétrant dans un bassin d’eau évanescent, j’avais passé le joint à mon pote Josh, puis quand celui-ci monta le barbeuk’ en quelques secondes, genre thclic tchlac, ramène la viandasse, et bien… c’est ce que je fis.

Je récupérai le sac, écorchai l’ouverture avec les dents, puis fis tomber les saucisses dans l’appareil qui émit un grésillement bien normal. Je pris la pique en métal et en bois aimanté à la machine puis je commençais à les séparer les unes des autres afin que la cuisson soit égale. Je fis craquer ma nuque avant d’en retourner une et de la refoutre un peu au milieu, là où ça cuisait mieux.

Quand on me voyait, je savais que y avait des paris avec une côte déséquilibrée : je devais être tellement engagé que même les animaux, je devais pas les bouffer. Allez, Nath, je devais arriver avec un panneau, Vegan tatoué sur mon front, puis gueuler comme un porc qu’on égorgeait dès que j’en voyais un dans un supermarché. Y a de la graisse de porc dans ce bonbon ? CREVE ! Hey, Nath’, on se fait un barbeuk’ ? CREVE ! On se fait un banana split ? CREEEVE !!! Dommage pour tous ceux qui me supportaient pas de base, j’allais pas rajouter l’huile sur le feu de la haine qu’on nourrissait envers moi, j’allais pas leur donner de raisons supplémentaires de me prendre pour le plus grand casse-couille contestataire du quartier.

Ouais, les animaux avaient des droits, ouais, ils avaient des sentiments (genre, les huîtres peut-être ?), mais le seul droit que je leur trouvais, c’était de cuire bien sagement dans mon assiette, et leurs sentiments, bah, j’avais jamais été très intéressé par tous les discours que les animaux nous sortaient pour pas les bouffer. Je croyais en l’homme de façon naturelle, parce que je croyais en la nature. Et la nature, elle avait créé des herbivores, des carnivores, et d’autres plus intelligents que les autres pour bouffer tout le monde en grande quantité. Ouais, okay, c’était inhumain, je le savais. Peut-être que si ma vie antipolitique n’avait pas été aussi remplie, je me serais peut-être tourné vers eux. Mais bon, j’adorais la viande, je faisais pas l’hypocrite, les animaux dans mon assiette, je votais pour. Sauf concernant le poisson, et ce fut la raison principale qui me fit réfléchir sur mon envie de foncer au Japon : la peur du poisson, et les Japs en faisaient une religion. Les suhis passaient quand ils étaient noyés dans la sauce Soja avec assez de gingembre et de wasabi, mais le poisson, j’en mangeais, je filais vers la côte et je te le dégueulais aussi sec dans la flotte pour qu’il retrouve sa liberté.

Josh me raconta ainsi, comme je lui avais demandé, ses dernières créations. Ca semblait pas le passionner, mais voilà, le truc chiant qu’il devait se taper était juste une labeur qui ne demandait pas trop de difficultés. Je ricanais comme lui en voyant parfaitement le genre de jambes qu’il devait tirer avec son crayon et ses feutres, et pendant un moment, je fus dégoûté pour lui, et je m’empêchai pas de le lui dire tandis que je récupérai la taff pour me chopper un bon trip, et hop, haut-bas, free your mind, Nath’, pfffwwaaaahh…

« Mec, t’as de l’or au bout du crayon, et ces connards osent te demander de faire de la grosse poitrine pour faire bander du puceau bourge à foison. Je sais qu’il faut bien gagner sa vie, et que t’apprécies ce que tu fais, mais à la place de ces marketeurs de merde, je t’aurais demandé quelque chose de mille fois plus ambitieux qu’une Elfette à poil. » Quand il me retourna la question, je lui répétai le peu que j’avais écrit avant de me casser le voir : « Alors, ça donnait quelque chose comme : Gouvernement de peau d’administration, ta maladie véreuse y laisse des trous d’indignation, et c’est en frappant dans une de ces faiblesses à la cheville d’un coup de poing que mon rêve commence à devenir réalité : je t’explose. Je trouve ça trop fébrile au milieu, tu vois, ça tire trop, mais en même temps, l’enchaînement de syllabes courtes permet de rebondir. Sinon, j’en étais à une autre phrase-ancre d’inspiration : Fais-moi le tour de cette planète de déchets, parcours et interroge mille personnes qui aiment, tombe à genoux à deux cent, pleure à quatre cent, excuse-toi à six cent, relève-toi à huit cent, ravage à mille. Ça peut être intéressant ce truc. En termes de projet, j’ai rien de très gros qui me fait face… »

Bière… Josh avait le chic pour rameuter l’essentiel. On trinque, je bois une dizaine de gorgées et je sens que je défaille : la première d’entre toutes était toujours la meilleure. Les autres qui suivirent étaient juste sa suite, mais bon sang, pas n’importe laquelle. Moment signé Josh, sacré mec.

Mais là où il brilla franchement, et finalement, ce fut le but de la soirée, ce fut quand il aborda l’événement culturel qui allait avoir lieu dans pas longtemps. Son excitation fut la base de l’apparition : quand il me raconta le projet qu’il avait, je pouvais déjà me voir à l’intérieur de ce hangar, grandes toiles blanches contre les murs prêtes à être saupoudrées de créativité, de la concentration tendue, de la muse qui giclait du foutre, et ensuite, nous, au fond de la salle, comme si on présidait, avec notre tableau, vierge pour le moment, le public, puis vas-y, qu’ils criaient dix mots, n’importe lesquels, et je vous en faisais un bal déguisé de mots, de la grandeur décapante, du plafond doré de vocabulaire, de la lumière de sens, et derrière, Josh le surdoué, le seul capable de l’exploit, mettait en scène tout ce qui se passait dans la tête des gens en apportant sa Josh Touch Putta Madre pour apporter une dimension encore plus profonde, plus visuelle et plus intense que de simples mots baragouinés. Je sentais mon caleçon rétrécir soudainement devant cette image.

Quand l’exalté revint à lui en me demandant ce que j’en pensais, passaient en même temps un tonnerre d’applaudissements. Je me tournai vers lui et lui posai ma main derrière le crâne, avec une voix totalement sous extase :

« Mec, tu me vends tellement du rêve que je devrais te vider mes poches et te passer tout ce que j’ai pour régler ma dette ! Tu fais ma journée, quoi ! Bordel, un duo toi-moi, y aura pas assez de place sur le podium pour le reste ! J’y suis, mille fois que j’y suis ! » Le goût de la compétition et la joie de faire du duo avec peut-être le meilleur pote que j’avais, merde, ça ressemblait à une journée fabuleuse, paradisiaque. « Par contre, va falloir que tu m’explicites ton truc, parce que sans me gonfler les roubignolles, je te ponds un slam, dix mots, vingt secondes. Tu veux que je rumine et chiade mon truc pendant qu’on se met d’accord, et paf, le quart d’heure et on envoie la sauce, tu veux dessiner pendant que je fais un marathon-slam de dix minutes après trois minutes de réflexion, tu veux que j’intervienne qu’à la fin comme la bulle de ta BD ? Je suis ouvert à tout, Josh, je veux juste savoir à quoi tu pensais quand tu m’invitais à ta connerie. »

Ma gorge se contracta sous le bonheur fait pain liquide de la bière.
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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Mar 13 Mai - 15:51 Répondre en citant
Lorsque Nathaniel lui annonça sa participation et surtout son enthousiasme à l’écho de ce projet, Joshua ne put réprimander un éclat de rire chaud, raclant l’air d’onomatopées puissantes et graves.
« J’en attendais pas moins de ta part ! Ça me rassure de voir que je suis pas le seul con à m’exciter comme un ado prépubère sur le point d’aller chouker pour la première fois. »

La fumée découlant de ses narines furent la taff de trop qui enfonça son esprit dans un ailleurs nébuleux et beaucoup plus euphorisant que cet actuel. Joshua rit de plus belle dessinant dans son esprit la scène de cette virée, il ne s’était pas senti aussi bien depuis des mois, si ce n’est plus. Peut-être cette occasion lui permettrait –il d’emmener Abbey ? Ce genre de programme pourrait lui plaire. Et ce sera l’occasion de la présenter à Nath. Oui. Et qui sait, ces deux-là allaient-ils peut être se plaire ? Pas trop quand même, mais suffisamment pour être bons amis. Oui. Ça sonnait comme une évidence. Le jeune homme esquissa un sourire béat, et goulota la fin de sa bière.

« Par contre, va falloir que tu m’explicites ton truc, parce que sans me gonfler les roubignolles, je te ponds un slam, dix mots, vingt secondes. Tu veux que je rumine et chiade mon truc pendant qu’on se met d’accord, et paf, le quart d’heure et on envoie la sauce, tu veux dessiner pendant que je fais un marathon-slam de dix minutes après trois minutes de réflexion, tu veux que j’intervienne qu’à la fin comme la bulle de ta BD ? Je suis ouvert à tout, Josh, je veux juste savoir à quoi tu pensais quand tu m’invitais à ta connerie. »

- Dix mots ça me semblait tomber bien, mais on peut partir sur une autre donnée, 15, 30, 60, faut qu’on établisse ça avant toute chose. A priori, plus y a de mots et plus ça enferme vers quelque chose qui se veut plus cibler. Non ? C’est toi le narrateur de ce scénar, donc on se base sur ton débit. Une fois la liste de mot établie, on y cogite à deux une quinzaine de minutes, tu me dis vite fait la ligne de conduite que tu veux prendre, ça me sert de terreau pour ma base, et après..., il sortit une autre bière, la retourna et tapa contre son goulot, il la décapsula faisant gicler la mousse hors de sa prison de verre, ...on fait tout péter ! Il essuya ses doigts moussés sur son jean. Après, le hic c’est que le texte se débite plus vite qu’un tag, donc va falloir faire des tests, voir comment on peut cadrer ça pour qu’on arrive à quelque chose de synchro. A savoir, soit tu prends ton temps pour poser tes mots, soit tu nous en rédiges un bloc bien conséquent histoire que le public ait à s’en mettre dans l’oreille et dans la rétine tout du long. Il colla à nouveau ses lèvres contre le goulot neuf.

Étrangement, il avait beau avoir l’esprit retourné et une envie frénétique de rire, il arrivait à suivre son propre fil et gardait tout le sérieux nécessaire à l’organisation de ce projet.

Les saucisses, elles, en perdaient de leur sérieux et s’étaient mises à griller plus que nécessaire sur l’une des faces. Joshua s’empressa de rejoindre le grille et de les retourner, leur parlant comme s’il s’agissait là de nouveaux nées à coup de « vooooila, z’avez eu chaud mes p’tites mères hein ? Ça va aller mieux maintenant. Hein. ». Écoutant avec attention la réponse de Nath tout en sifflant tranquillement sa binouze. Il ajouta ensuite :

- … Une fois tout ça mis en place, y a une chose encore que j’voulais te dire. Pointant à nouveau son index en l’air, signe récurrent chez Joshua (surtout lorsqu’il n’était plus tout à fait dans son état normal) pour signifier une nouvelle idée. Comme tu sais, ça m’arrive aussi de bosser dans de l’évènementiel pour mettre du beurre dans les pâtes de temps en temps. Souvent c’est pas du boulot très palpitant, tu te tapes du logo ou la dernière affiche de la soirée dansant du coin à faire, ça vend du rêve… ! Il lâcha un rot plein d’allégresse, marqua une pause, puis reprit. Bref, mais cet "à côté", me permet de bidouiller des trucs cools. Comme par exemple, se faire un blaze, un logo, une signature, quelque chose nous représentant, toi et moi, et qui serait assez impactant pour que les gens nous retiennent. Et ça, il frappa dans ses mains, j’peux nous le pondre. Si on se met à rêver loin on peut se dire qu’on va envoyer du pâté et que cet événement sera une première pierre à l’édifice. Après on bossera toute la com’ autour, site internet, flyers… On n’en est pas là hein, mais ça serait beau. Vraiment beau ! Il s’emballa de plus bel riant de bon cœur.

Le premier bedo réduit à l’état de cendre, Joshua ajouta : « Eh mais sérieux ton herbe elle sort d’où ? Elle m’a grillé un bon rayon de matière grise là ! »

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Mer 14 Mai - 1:10 Répondre en citant
Josh me donna les détails, et je me rendis bien compte que même lui n’étais pas encore sûr de comment on pouvait s’organiser ça. Comme un amateur de scénarios, il avait une idée, il en avait une seconde et il voulait les brancher ensemble, créer la connexion sans se demander combien de paquets d’étincelles véloces allaient sortir de la fusion pour lui brûler les popognes. Ou peut-être que la bière déliait trop sa langue, mais bon, il était pas trop homme à se faire siroter la matière grise par quelques gorgées de mousse ; par contre, la drogue me semblait déjà une excuse valable, et je la sentais déjà qu’elle frappait à la porte de mon cervelet pour demander son dû. Je l’envoyai se faire foutre et interrompis Josh quand il me cita le nombre de mots qu’on pourrait demander, entre un point une majuscule, en agitant ma taff et secouant la tête :

« Atta, atta, p’tite couille. Avant que tu te foutes martel et ses chiffres en tête, tu dois savoir que plus tu me fous de mots sur les bras, plus tu NOUS fous de mots sur les bras… » Pfffwwaaaaaah « … Tu nous condamnes à la cogitation extrême pour un résultat pourri. Parce que si le public me sort bouteille, éléphant, radiance, comptable, déjà, je suis dans un imbroglio administratif. Donc va falloir qu’on se décide, soit on présente peu de mots mais on en fait un concept fort qui va décaper, soit on en prend plus, on déballe nos couilles, mais on risque de se faire esclavager par le voca’. » J’haussai les épaules, puis continuai avec un sourire loin de mes précédentes recommandations : « Mais franchement, si on part sur plein de mots, volons au-dessus de dix. Je veux pas faire du juste milieu et je nous fais confiance pour déchirer sa race. Dix, c’est imaginable, mais au-delà, les gens se disent que le vrai défi commence. »

Concernait ensuite le rapport temporel entre mon élocution… et la sienne. Il allait galérer à suivre la cadence, mais j’allais pas sacrifier le rythme pour qu’il puisse essayer de tenir compagnie à mes phrases. Nan, la meilleure idée qui me traversait la tête, rendant peut-être possible l’absorption d’un texte cohérent par tant de mots, ça restait le pavé littéraire. On prit chacun notre seconde bière tandis que je fis rouler les saucisses, que la chaleur puisse les lécher. Je jetai la pince dans l’herbe nonchalamment pour répliquer la juste parole de mes pensées :

« Je peux te fournir du slam gros sel, que t’aies le temps de préparer ta saloperie derrière mon dos. Donc faut qu’on trouve rapidement le lien entre les mots, puis le lien entre ce que je vais dire et ce que tu vas peindre, ainsi que les parties pour pas que tu me chies n’importe quoi n’importe quand. Je vais leur raconter une longue histoire pendant quelques minutes, et tu la sublimes avec de la couleur, c’est plus comme ça que je vois le truc. »

Et je savais pertinemment que ça demandait des techniques de dessin qui frisaient le niveau compèt’ : pouvoir dessiner n’importe quoi en un trait, voire moins, c’était pas de la puissance donnée à tout le monde. Josh n’était pas tout le monde, vous me diriez… Je réfléchirais et dirais, ouais, vrai.

Mais c’était que l’entrée de la soirée, Josh en vrai marmiton d’idées n’avait pas encore dégainé son plat principal qu’il me fit avaler goulûment… et franchement, ce fut avec plaisir. Les deux mains derrière le crâne, formant des ailes d’os avec mes bras, j’écoutais sa vision de l’avenir qui éclairait soudainement le mien d’un projet ambitieux dont ses mots traduisirent à peine de l’importance du tout : une association entre lui et moi, Josh-Nath’, anarcho-intellectuello-artisto-dégueulis-punk. Ouais, c’était cool. Ouais, ça rendait bien, fort. Manquait plus que son concept aussi. Je jonglai entre l’alcool et la drogue, et je lui répondis en me grattant avec une voix excitée :

« Ça tourne vite dans ta caboche, Josh, et j’ai envie de sauter dedans pour le tour de manège. Josh, Nath, les deux fous furieux… Nous manque plus que le concept, guy. Mais si je devais faire un duo, t’es de loin le premier sur ma liste. J’accepte. Pisse-nous un logo, faudra qu’on se trouve le nom pour la dizaine de jours qui débarque avant que les gens aient de quoi hurler quand on sera sur le podium ! Je marche à fond dedans. A deux, on est cinquante fois plus forts que seul ! »

Puis derrière, plus on serait influents, et plus on pourrait se considérer comme des symboles populaires qui protestaient contre les méthodes du gouvernement. Je savais pas si Josh avait ça en tête quand il m’avait soumis l’idée, même si j’étais aussi intéressé, voire plus, que ce duo nous permette de nous faire connaître et donc, de nous rapporter un peu plus de blé que le pécule que j’obtenais chaque mois et qu’une mamie donnait plus en pain à des pigeons en une après-midi. Je conclus à sa conclusion plus terre-à-terre :

« Ahah, Josh, tire une taffe, on est tous les deux bourrés de talent, on pourrait dégueuler quelque chose que ça serait créatif. Avec les bons tuyaux, le bon réseau et la bonne cible, en moins de deux et on est dans le rêve. » Pfffwwwaaaaaahhhh… Maintenant qu’il le disait, la fumée voulait ma peau. Je lui répondis en me retournant : « Hey, si tu voulais de la cigarette à mémé, fallait me prévenir. » Je m’occupai un peu des saucisses, et saisi par ma muse droguée, commençai à parler pour moi-même : « Josh-Nath’, Nath’-Josh, Desk’trution ou Desk’truction, PunkPunk, Artificiers du gouvernement, Total Garbage, Bagoût Bagel, Glob Cocker, Défarouille, Défouraille, No Give a Fuck, Tranche et Hurle, Grandes Gueules, Hommes Pressés, Anarchie, Tong Men, Black Brothers, Crash and the B… » Et je continuais ainsi, me disant que si Sagitta était avec nous, elle aurait pondu du titre d’un claquement de doigts. Elle était très forte pour ça, elle, sauf si vous vouliez pas d’un nom en latin, ou autre langue crevée par les âges.



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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Ven 16 Mai - 15:46 Répondre en citant
Nathaniel dégobillait des mots, des titres en masse susceptibles de pouvoir coller à un « eux » futur. Joshua, songeur, les visualisait un par un sur une façade, une affiche, un autocollant, dans la rue en pleine manif, ou sur le mur d’une école. Cherchant l’attrait sonore et visuel le plus impactant, le nom magique. Qui tomberait bien, qui tomberait juste, qui leur collerait à la peau. La langue de Nath bien déliée alors, ne s’arrêtait que pour étancher sa soif ou tirer sur le second bédo carburant, à sa sauce, les idées fusantes.

Les saucisses furent servit, le paquet de chips éventré, ils trinquèrent de nouveau et une bonne partie du repas fut assaisonnée de noms aussi barrés que brillants. Puis il y eut le bon. Après un silence, Nath l’avait sorti, simplement. Comme ça. Sobre. Posé dans le décor. Il faisait des trucs comme ça ce mec. Des idées de génie qui lui pétaient dans la tête, ne venant dont ne sait où, il ne restait plus qu’à les saisir et les placarder sur tout espaces vierges. Ils échangèrent un regard, puis Joshua frappa dans ses mains assénant un « putain mais c’est bon ça ! » de sa voix rauque et cassée. Ils s’embrassèrent, se félicitèrent, s’appelant mutuellement « confrère », « boss », « collègue », et d’autres titres résultants de leur collaboration. Ils se promirent d’arroser tout au long de la soirée cette association pleine de promesses, trinquant de plus belle, et reprirent une seconde tournée de cochonnailles.

Les deux esprits esquissèrent chacun leur vision de cette entreprise, et se rejoignirent sur une même définition: en surface, c’était deux artistes voulant expulser leur art à la face de tous avec, sur le long terme, la volonté d’en vivre, et, en grattant le vernis, le visage d’une jeunesse révolutionnaire, un combat politique et social pointant du doigt les aberrations éthiques du Japon. A commencer par cette histoire de puce… Et de mariage forcé :

- … De toute façon j’te le dis, poursuivit Joshua en arrachant à pleine dent la chair juteuse de sa saucisse, le jour où l’Incontestable frappe à ma porte, il est clair que je serai plus déterminé que jamais de me lancer dans notre petite entreprise. Et à mon avis, on n’aura aucun mal à recruter du peuple si le projet grossit. J’ose pas imaginer le nombre de nanas mal baisées ou de celles castratrices qui ont dû pourrir de pauvres gars dans ce satané pays. Il engloutit la boustifaille, se lécha les babines, toisa son ami, et lui sourit. Je serai curieux de voir ce que ça donnera pour toi… Cela dit, si tu tombes sur une nana de la même trempe, je donne pas cher du service de table à la maison. J’aurai pas de mal à vous trouver un cadeau pour votre anniversaire de "mariage": des assiettes en taule...!

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MessageSujet: Re: « Alors on dit ce soir 21h au temple Ryoan-Ji. Sois à l’heure… Et oublie pas les saucisses ! » Dim 18 Mai - 18:59 Répondre en citant
Paf, carabistouille, nom trouvé pour notre duo de débarqués de la politique ; un nom disait rien, ça servait presque à rien, mais fallait bien que les autres nous nomment autrement que par des surnoms de leur trouvaille qui friseront quelque chose de gay, puis un nom, bah, c’était une base, quoi, sur lequel on allait pouvoir tout créer, comme une petite société d’œuvres avec ses avenues et ses galeries marchandes… et aussi ses révolutions de temps en temps. Bref, que de la superfoutrialité, mais de la superfoutrialité qui était utile, ouais. Les vêtements, ça servait à rien, sauf en hiver peut-être où tu commences à te cailler les grelots de Noël, mais ça évitait aussi que la vieille du coin appelle les flics en sortant son minitel de la poche.

Tandis que les saucisses avaient bien cuit et qu’on s’engloutissait les premières, fallait que l’autre Josh commence à parler du mariage ; va te faire enculer par ta mère, Josh, parle pas de ça comme si c’était un sujet de plaisanterie. On pouvait rire de tout, surtout de cette politique à deux sous, mais j’étais pas dans l’humeur ce soir pour parler de ce sujet. Ni ce soir, ni jamais, en fait. Le mariage allait changer ma vie, évidemment dans le pire des cas, et cette perspective de ma ligne temporelle brisée inévitablement par une telle catastrophe, ça m’envoyait dans les roses chaque fois que j’y pensais.

Pour le coup, mon humeur changea pas : j’étais pas un rabat-joie, et j’étais avec Josh ; la promesse de jours futurs qui me détourneraient des horreurs du mariage était maintenant bien réelle et peut-être que mon alliance avec Josh allait changer à tout jamais les sombres nuages qui galopaient vers les jours qui naîtraient après avoir reçu une petite lettre administrative de rien du tout, plus succincte encore qu’une condamnation à mort. Du coup, alors qu’il bouffait comme un sagouin et que je l’écoutais en profitant du goût de la viande dans ma gueule, bien cuite comme il fallait, je pus à peine retenir un gloussement sur la chute… Des assiettes en taule, mais quel con. Je réagis tout de même aux espoirs qu’il portait sur notre sujet entre deux bouchées :

« Mec, évidemment qu’il y a de la contestation à chaque coin de rue ! C’est déjà presque impossible de trouver quelqu’un de bien à enfiler quand t’as le choix, alors quand tu l’as pas, ça défouraille sévère ! Le gros con qui a inventé un truc pareil devait être une sorte de comptable asexué et sociopathe. On va devenir le premier point de ralliement, mec. Et avec un peu de chance, le système va clamser en quelques mois. Si t’as cinq cent mille couples qui se révoltent d’un coup contre l’Incontestable, on va tous être des criminels ? Cinq cent mille exécutions la même journée ? Ce sont pas des dictateurs en-haut, juste des gars qui font des graphiques de natalité ; si on les secoue un peu, ils vont chier dans leur froc et bam, ça sera terminé. » Bout de saucisse dans la gueule, l’œsophage puis l’estomac, fais couler toute la graisse. « Ça serait le big deal si je tombe sur une meuf qui est un peu contestataire. Sinon, je vais te la bouffer direct. Et pitié, achète-moi un truc relaxant… Mes nerfs vont morfler. Par contre, tu me refiles une connerie, je te jure que je te promets une bonne saloperie pour la pauvre gonze qui va se prendre toi sur le coin de la gueule. Tu vas te… »

Bruits de pas, rapides, vifs, ça sait qu’on est là. Et je sais que Josh a entendu. Je termine ma dernière bouchée d’un coup, sans mâcher, je lâchai un juron à peine perceptible, puis je pris tout le matos que je pouvais, crachant mon joint au loin, et on fonça discrètement dans le temple en évitant les caméras quelques secondes après avoir entendu de l’agitation. Des flicards étaient arrivés, bordel ! Dès qu’on sortit du temple par notre passage secret dans la grillasse, je lui fais un clin d’œil de salut, les deux bras surchargés de mets et de bière tandis que lui se cassait avec le barbeuk’ entier sur l’épaule.

On se dispersa bien comme il faut dans les rues, et à dans dix jours, crapule.
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