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"Sois un Soleil, Grand-Mère."

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"Sois un Soleil, Grand-Mère."  Empty "Sois un Soleil, Grand-Mère."

Message par Admin Jeu 17 Sep - 9:43

<center><div class="prezcadre" align="center"><table class="preztable" align="center"><tr><td><img width="100%" src="https://i.servimg.com/u/f18/19/29/70/82/test10.jpg"/></td></tr><tr><td align="center" class="grandtitre">Neha Jaïn</td></tr><tr><td align="center">"Chacun d'entre nous est comme une grenouille dans un bassin, libre de se mouvoir dans toutes les directions. En choisissant la feuille de nénuphar sur laquelle rebondir, nous déterminons notre propre destinée."<br/><br/></td></tr><tr><td><div class="titrebloc">Généralités</div><div class="prezbloc"><blockquote><strong>Nom ;;</strong> Jaïn
<strong>Prénoms ;;</strong> Neha
<strong>Âge ;;</strong> 58 ans
<strong>Genre ;;</strong> Femme
<strong>Origines ;;</strong> Indienne et française
<strong>Activité ;;</strong> Vendeuse de minéraux et de plantes sur les marchés. Magnétiseuse et coupeuse de feu pour particuliers.
<strong>Sexualité ;;</strong> Bisexuelle
<strong>Avatar ;;</strong> Elle même.
<strong>Règlement ;;</strong> Validey - Fon'Dada
<strong>Chemin ;;</strong> Ceci est un DC.
<strong>Commentaire ;;</strong> Un vieil indien explique a son petit fils que chacun de nous a en lui deux loups qui se livrent bataille: le premier loup représente la Sérénité, l'Amour, et la Gentillesse. Le second loup représente la Peur, l'Avidité, et la Haine.
"Lequel des deux loups gagne?" demande l'enfant.
"Celui que l'on nourrit." répond le grand-père.</blockquote></div><br/><br/></td></tr><tr><td><div class="titrebloc">Un pas devant l'autre...</div><div class="prezbloc">
"Plus tard je veux être un oiseau!"
<iframe width="400" height="22" src="https://www.youtube.com/embed/HIG1uSvaQY4" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Ton enfance fut belle, petite fleur.
Je me devine, au travers d'une photo sépia volée dans l'un des albums de mes parents. Ma mère plasticienne confectionnait avec soin ces recueils de souvenirs, développant les photos de son appareil numérique, des pratiques aujourd'hui oubliées, que l'on retrouvait souvent dans les foyers d'autrefois. Sur le cliché je suis là, fièrement dressée sur le dos de notre poney, Polochon dans ma campagne normande, mon petit frère au regard apeuré dans les bras de papa, à mes cotés.

Mon père était architecte d'intérieur et travaillait à son compte, chez nous. Chez nous? C'était partout. Mais nous étions sédentarisés en France, dans la Manche. Ma mère était artiste mais aussi et surtout, mère et professeure à plein temps. Très tôt nous avions eu l'opportunité de voyager car à la différence d'autres foyers, nous n'avions besoin que de très peu d'argent pour vivre. Mes parents sont des survivalistes, encore à ce jour. Pour faire simple, ce mode de vie permet de vivre en autarcie presque totale au sein d'une petite communauté. Nous développions nos ressources par nos propres moyens: eau, nourriture, abris, médecine, chauffage... Nous assurions le gros de nos besoins, loin des Macdos, Starbucks et centres commerciaux.

Je n'allais pas à l'école, ma mère assurait nos cours à domicile, à mon frère et à moi. Cette vie aux allures enchanteresses demandait beaucoup d'efforts, d'investissements quotidiens, et une parfaite cohésion et harmonie avec le reste de la communauté. Nous étions quelques enfants toujours fourrés ensemble, Mathilde, Noé et Jeanne... Plus tard il y eut aussi d'autres amis rencontrés à travers le globe: Ebrahim, Aicha, Kalim, Maggie, Agata... Aussi des animaux, du chat au dromadaire, j'ai su très tôt que je pouvais communiquer avec eux. Je pratiquais la communication intuitive avec d'ailleurs bien plus d'aisance et de naturel qu'aujourd'hui... Les enfants savent bien mieux que nous ces choses là.
Très vite je considère les animaux comme des amis, des êtres à part entière et je ne vois plus la frontière entre l'humain et le chien.

Il me reste de ces années là, l'empreinte de vos sourires, vos regards et vos bêtises... Amis d'Afrique, d'Asie ou d’Amérique, ils sont collés à ma mémoire comme autant de carreaux de couleurs chaudes dans l'immense fresque qu'est ma vie.


"Pincez moi ou je rêve?"
<iframe width="400" height="22" src="https://www.youtube.com/embed/8ln3krDr82Y" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Ton corps change bourgeon de rose... Et la vision de ton monde aussi.
C'est de ton âge, je retrouve dans un journal intime les secrets des prémisses d'une jeune rebelle: marre des voyages sans la possibilité de revoir tes amis, marre des travaux quotidiens alors que l'on a les moyens pour aller au super U plutôt que de s'enquiquiner à tout faire de nos mains, marre de ressembler à une paysanne à longueur de journée, marre de voir toujours les mêmes têtes! Et mes règles qui arrivent pour la première fois... Ces garçons que je vois pour la première fois...
Que suis-je en train de devenir?

Heureusement il y a facebook et skype. Mais mes parents m'en limitaient l'accès. J'étouffais, mon terrain de jeu était grand mais la promiscuité avec ma famille m'empêchait de voir au delà, de vivre comme les autres, tous ces jeunes de mon âge qui fréquentaient les écoles, si loin de mon monde... Si loin. Ils vivaient à cent à l'heure, un Iphone greffé à l'oreille, parlaient différemment, mangeaient différemment, s'habillaient différemment, pourtant il était écrit sur leur état civil que nous étions nés la même année... J'étais si curieuse de les connaitre! Ils étaient si propres, si occupés pour leurs âges, si sûr d'eux en apparence... Les autres enfants me faisaient penser à ces acteurs de séries télé, leurs vies avaient l'air tellement... Surréalistes!

Mais mon fantasme s'arrêta le jour où je me sentis envahie d'une immense détresse lorsqu'elles m'ont jaugée du haut de leurs talons, mascara impeccablement lissé au bord des yeux, écouteurs débordant de la poche de leurs jeans neufs: deux adolescentes de seconde B. Je me suis sentie si misérable, avec mes cheveux de souillon, mon acné naissante et mes pieds nus. Leurs rires et leurs propos méprisants entaillèrent ma fierté et touchèrent mon cœur d'adolescente durant plusieurs années.

Je réalisais alors, avec mon frère, Mathilde, Noé, et Jeanne que nous étions les Robinson Crusoé d'une mer s'étalant jusqu'aux frontières de la France.
Je ne m'avouais pas vaincu pour autant, pire même, je désirais à présent rejoindre les bancs de l'école institutionnel pour me mélanger à la faune de mon pays. J'ai toujours été très têtue, et malgré les réticences et les mises en garde de mes parents, je ne me résignais pas et à contrecœur, ils m'inscrivirent l'année suivante dans un établissement scolaire.

Mes parents sont des gens merveilleux, ils m'aidèrent à comprendre le pourquoi des choses, et m'apportèrent soutien et écoute tout au long de ma vie, j'ai beaucoup appris d'eux, et j'en apprends encore.
Après les violences psychologiques de mes camarades, j'ai douté, réfléchi, compris, et affronté. Pour la première fois de ma vie, je n'avais pas d'amis en dehors des enfants et animaux de la communauté et de mes rares entrevues skype avec ceux des autres continents. Ce fut la période la plus triste et solitaire de ma jeunesse.
Dur retour "à la normalité".

L’école institutionnelle française ne m'a apportée ni soutien, ni repère viable. Ma tête n'avait pas été façonnée pour leurs codes et leur fonctionnement manquait purement et simplement de bon sens à mes yeux. Là bas, on nous apprenait que l'adulte était roi, que bachoter était une forme de mérite grandement récompensée et qu'il était important de comprendre des savoirs inutiles à notre quotidien.

J'étais devenue, comme mes parents, une résistante passive.
Et une bien piètre élève, "pourtant brillante", ajoutait le corps enseignant sur mes bulletins scolaires comme pour rassurer mes parents. Cela nous faisait du papier pour allumer le feu les soirs d'hiver.

Les rires des enfants malgaches dévalant la ruelle et les sourires des sherpas au col de l'Himalaya accompagnés de leurs yaks me manquaient terriblement. Pour autant j'ai poursuivi l'école jusqu'au baccalauréat. A défaut de vouloir comprendre mes cours, je m’intéressais grandement aux gens, et finis par me faire quelques amis parmi les plus marginaux de l'école. Je commençais à les comprendre ces français, et à deviner la chance que j'avais eu d'être née auprès des miens. Je n'ai pas eu mon bac. Rien d'étonnant à cela je présume.

Quelque chose d'autre grandi en moi durant l'adolescence.
Pourtant rarement malade tout le temps où je vivais en autarcie, sauf lors de nos voyages, il m'arrivait alors fréquemment d'avoir le nez bouché, le ventre qui se tordait de douleur, et de la fièvre en rentrant d'une journée d’école.
Depuis toujours, je développe une forte empathie pour mes proches, mais pas que pour eux. Je ressens les maux des autres, mental, et par conséquent physique. Ils se transplantent sur moi lorsque le contact avec ces corps subtiles est prolongé. Ce n’est pas une question de croyance, mais un fait: nous possédons tous un corps énergétique, un champ magnétique, et ses ondes sont palpables pour qui prend le temps de les ressentir. Certaines personnes sont plus disposées que d'autres à les ressentir, c'est une question de personnalité je suppose, et dans mon cas, l'environnement dans lequel j'ai grandi a du aussi jouer un rôle important. Ma mère fut heureuse de m'annoncer que j'avais un don naturel, et que mes symptômes s'apparentaient à ceux des magnétiseurs.

"Je suis impatiente de me voir devenir...!"
<iframe width="400" height="22" src="https://www.youtube.com/embed/yJTf7uAirJg" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Te voila devenue rose, éclatante et bien vivante.

"Papa, Maman avec l'argent que j'ai gagné cet été, je m'achète un cametar et je fais le tour de l'Inde avec Noé et Gaëlle."

Ce sont mes mots, sur cette vidéo filmée par mon petit frère. A peine étonnés, mes parents me sourient et m'offrent un "D'accord" serein.

Noé, c'était mon amoureux. Gaëlle, une amie de la bande du lycée avec qui je fumais des pétards en écoutant du reggae en scred sous le préau des minimoys. A 18 ans on mord la vie à pleine dent avec toute l'insouciance du monde, je crois que cette soif d'apprendre ne m'a jamais quittée depuis cette époque. Au fil des années j'étais devenue une interprète exemplaire, sans aucun diplôme en poche. Je parlais couramment six langues, et en baragouinait trois nouvelles. Dont le japonais. Nous vivions de petits boulots et de rencontres, au grès des amis et des amours. Noé ne fut pas l'homme de ma vie. Ni les suivants. Je pratiquais mes dons de magnétiseuse dès que j'en avais l'occasion.
Physiquement parlant, le magnétiseur est capable d'harmoniser ses ondes magnétiques à celle du patient, lorsqu'une personne souffre, sa douleur s'exprime mentalement, physiquement et énergétiquement, c'est sur ce plan que nous agissons. Nous ressentons ces courants d’énergies et les rééquilibrons pour "réparer" le malade. Le procédé est un peu similaire mais tenue plus secret pour ce qui concerne les coupeurs de feu. Don qu'il m'a été donné de découvrir sur le tard, durant l'un de mes voyages.

En Inde, ma quête spirituelle débuta. Jusqu'alors, il n'était pas rare que j'accompagne ma mère durant l'une de ses méditations. Mais ce fut un voyage bien plus intense et profond qui m'attendait là bas. J'ai intégré mon premier ashram à l'âge de 20 ans et ai eu la chance de rencontrer des maîtres dotés d'une impressionnante spiritualité. Après avoir gouté au bouddhisme, je me suis intéressée à la lecture des textes sacrées dans leurs langues originelles, plus précisément le Coran et la Bible. Je trouvais dans la lecture et la compréhension de ces textes une entité commune qui me parlait et m'appelait, et je me nourrissais de chacune pour composer ma propre définition de Dieu. Mes rencontres m'ont amenée progressivement à découvrir la chamanique et au fil du temps, mon dieu prit les contours de "Mère Nature". Les échanges passés avec certains vénérables renforcèrent ma vision des choses et du monde. Les arbres sont d'une générosité sans pareil, et d'eux, je garde un apprentissage riche et une infinie reconnaissance.

J'avais 26 ans lorsque je suis rentrée en France. Ébahie de voir mes amis démarrer une vie professionnelle toute bien rangée , je décidais d'enfin me réconcilier avec l'école et de m'inscrire à la faculté. Je voulais devenir ethnologue, et commençais tardivement le cursus adéquate. Cette fois ci, les cours me passionnèrent et j'obtins de très bons résultats lors de mes partiels. J'eus ma licence sans accroc, et c'est lorsqu'il me fallu trouver le sujet de mon mémoire que je me suis dirigée vers cet intriguant pays qu'était le Japon.

J'ai 30 ans lorsque, fascinée par la dictature nippone si bien acceptée par ces derniers, je me jetais à corps perdue dans mon sujet de mémoire, au sens propre, comme au figuré car je décidais de prendre un aller simple pour le Japon. J'ai toujours été attirée par l'inconnue. L'aventure, repousser les frontières du possible. Les temples bouddhistes, leur patrimoine, le comportementalisme nippon, leur langue autant écrite qu'oral et leurs soupes miso ont été autant d'arguments qui m'ont poussée et déterminée à choisir ce pays et à y vivre. J'avais besoin de témoignage pour étoffer mes écrits? J'étais servi, l'Incontestable vit en moi tout le potentiel d'une japonaise modèle car peu de temps après mon arrivée et l'implantation de la puce, j'accueillais dans ma vie mon premier mari, Katô.
Et ce fut le coup de foudre.


"Je t'aime."
<iframe width="400" height="22" src="https://www.youtube.com/embed/94N4YAHty7E" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Je fais tourner entre mes doigts la bague de nos fiançailles factices, à l’intérieur de l'anneau se lit la date d'anniversaire de notre rencontre. Un sourire nostalgique se glisse sur mes lèvres.

Pour autant, je n'ai jamais cru que l'Incontestable me donnerait celui dont j'avais toujours rêvé. Car j'ignorais moi même tout de l'homme avec qui j'aurai voulu être. Mais je ne crois pas aux coïncidences, et j'affirme avoir déjà rencontré cet homme dans une vie antérieure. J'ai 31 ans lorsqu'Aslam est né et que j'obtins mon master et mon titre hypothétique d'ethnologue. Je n'ai jamais pratiqué ce métier, j'ai manqué de temps... Mes enfants et mon mari ont ferré ma vie de vadrouilleuse pour un quotidien de femme au foyer monotone certes, mais rempli de bonheur.

Katô était attentionné envers les siens, doucement naïf, et faisait preuve d'une ouverture et tolérance envers les autres véritables, il témoignait d'une humilité et d'une simplicité rare. C'était un mari, un père, et un homme exceptionnel. Katô mourut d'un accident de travail, il était chef de chantier, à l'âge de 38 ans. Une partie de moi partit avec lui ce jour là. Tarika était arrivée dans nos vies entre temps et je devais subvenir à nos besoins à tous les trois alors que je n'avais jamais travaillé. Mon diplôme d'ethnologue ne me servit à rien, c'était un métier passion qui demandait un investissement énorme, ma condition de maman ne me permettait pas de partir des mois sur le terrain. A supposer qu'on veuille engager une femme d'âge mûre n'ayant jamais exercé...

Je me lançais alors en temps que professeure particulier de français, anglais, espagnol, allemand, et arabe. Je délaissais mon enveloppe confortable de femme au foyer pour retrouver le mode de vie de mon enfance (du temps de Katô, nous avions déjà fait pousser un petit potager et avions quelques poules, mais lorsque l'on partage sa vie avec quelqu'un, il faut pouvoir s’accommoder du mode de vie de l'autre aussi, je ne pouvais lui imposer entièrement le mien).

Si au début ce fut très difficile pour moi de joindre les deux bouts, le soutien de nos amis et le courage formidable dont font preuve les enfants face aux difficultés de la vie me permirent de traverser ses épreuves, et nous retrouvions stabilité et confort, bien que précaire, au bout de plusieurs mois.


"Ne t'approche pas."
<iframe width="400" height="22" src="https://www.youtube.com/embed/Jyh070EBpqs" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
Je passe un doigt sur sa signature, même ce geste tracé fugacement du bout de sa plume est incisive et nerveuse, à son image. Le classeur se referme sur nos papiers de divorce tandis que mon cœur se serre en me remémorant cette époque.

Tarika avait 8 ans lorsqu'elle me demanda en voyant sur le seuil ce nouvel homme fraichement implanté dans nos vies:
"C'est lui mon nouveau papa?".
Jiro s'esclaffa alors d'un rire cynique et répondit à mon enfant:
"... Et c'est toi la gamine pour qui j'vais devoir payer les couches? Compte pas sur moi pour te torcher le cul morveux...!"

Jiro n'avait jamais été marié, de cinq ans mon cadet, il allait sur ses 35 ans. Mon second mari était un homme égoïste, accaparé par son image. Du jour au lendemain, sa vie confortable de chef d'entreprise d'une grosse boite de produits de beauté se voyait transformé pour être réquisitionné dans la couche d'une hippie quarantenaire mangeuse de salade avec ses deux marmots sans revenu fixe. Autant dire que ça lui fit un choc. Et de taille, le bougre ne s'en remit toujours pas au bout de quelques mois si bien que, pour compenser son mal être il ne trouva d'autre compensatoire que de porter la main sur moi. Jiro avait l'habitude d'être entouré de subalternes, et il s'imaginait très certainement que sa femme se comporterait ainsi également. Pas de chance pour lui, il était mal tombé. De mon côté, je me retrouvais avec un homme/adolescent supplémentaire à gérer sous ce nouveau toit, je ne pouvais plus me contenter de mes cours particuliers pour subvenir à mes moyens et nous dépendions, bien malgré nous, de son salaire. J'étais donc à ses yeux, semblable à l'un de ses employés, et comme eux, je me devais de faire du rendement, à un moment ou à un autre.

Ce que je fis, en donnant naissance à Hisako. Les neufs mois de ma grossesse furent une bénédiction car sa violence ne fut plus que psychologique, et à ce jeu là, je n'avais aucun mal à le remettre à sa place. Les marques sur mon corps et le peu de disponibilités qu'il offrait à mes enfants, que ce soit financièrement ou pour leur éducation signèrent la fin de notre union. L’incontestable avait jugé bon de mettre un terme à cette grossière erreur de calcul. Au moins une chose ou nous furent rapidement d'accord. A l'exception de la pension alimentaire et de ce qu'il dut me verser pour cause de violence conjugale. L'argent corrompt tout. Cet homme aurait du finir en prison pour ce qu'il avait fait, j'ai eu beau me battre, il ne paya pas le cinquième de sa faute devant la justice.

Au bout du compte, j'avais eu l'essentiel: un divorce, la garde de mes trois enfants, de l'argent pour subvenir à nos moyens, et notre liberté.
Aujourd'hui, mes enfants ont quitté ce pays en quête d'ailleurs. Marqués par le passage de leur beau père et père dans leur vie, ils sont, ce que le gouvernement actuel identifie comme des incontrôlables. Aslam, mon plus grand et sa soeur Tarika âgés de 27 et 25 ans ont milité pour ce mouvement et ont participé à la manifestation avant de partir embarquant avec eux leur demi frère. Je les verrai sans doute revenir lorsqu'il sera l'heure de leurs mariages...

Au rythme d'un lac, ma vie se poursuit calme et sans remous, je cultive mon jardin en toute sérénité et regarde croitre de la terre les bourgeons à venir.
<iframe width="400" height="22" src="https://www.youtube.com/embed/ZIeKmpvkVF4" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

</div><br/><br/></td></tr><tr><td><div class="titrebloc">De l'intérieur...</div><div class="prezbloc">Tout se ressemble.
Mes voyages m'ont amenée à ne plus chercher à comparer. Mais plutôt à tenter d'apercevoir autre chose d'un monde inconnu qui se déroule sous mes yeux.
Je m'appelle Neha, "celle qui porte la bonne étoile", j'ai 58 ans.

Je suis mère de tant de vies qu'il m'est impossible de les compter. Humaines? Trois. Mes enfants ont quitté le Japon pour voyager jusqu'à tant que leurs puces les rapatrient de force sur ces terres. Aslam, Hisako, et Tarika je vous souhaite tout le bonheur du monde et espère que vous n’oublierez pas vos racines malgré votre haine envers l'Incontestable.
Où qu'ils aillent, je veille sur eux, ma bonne étoile, je le leur ai transmise. Je ne sais pas si j'ai été une bonne mère, mais je pense avoir fait de mon mieux. A l'écoute, calme et sereine, je reçois sans blâmer et donne sans compter. Il en va de même pour tout être et toute chose autour de moi. La vie est trop courte pour dépenser son énergie dans la haine ou le mépris.

J'ai été l'amante de plusieurs hommes. Dont deux de mariages forcés. Si j'ai pu nourrir un amour tendre et complice avec mon premier mari, père de Aslam et de Tarika, le destin m'a rendu la tâche plus rude avec le second. Mon tempérament fort et ma dignité ne plièrent pas face à cet homme dont les coups marquèrent mon corps et mon âme de plusieurs cicatrices. Hisako fut la fleur de lys de cette époque sombre et douloureuse. Cette expérience de la vie m'a transformée et nourrie en profondeur, ma plus grande leçon à la suite de cette épreuve, fut d'apprendre le Pardon. C'est à la mort de cet homme que mes pratiques de magnétiseuse et de coupeuse de feu ont pu se poursuivre. Je continue aujourd'hui dans cette voie en m'ouvrant doucement à la pratique et la compréhension de la communication intuitive. Ma manière de concevoir la vie et mon mode de vie sont calqués sur ces pratiques et la compréhension du monde qui en découle.

La femme que je suis vous invitera à communiquer avec les éléments, à retrouver votre nature animale et à réapprendre le rythme de la terre pour mieux gérer l'énergie primordiale qui est en nous. En somme, ma "croyance" est la chamanique. Avant-gardiste de toute médecine moderne.
Je ne prétends rien et n'impose à personne. Je suis, je reçois, et je partage aux oreilles curieuses, mon sens de la vie n'est pas plus ou moins juste que le votre, la vérité s'accorde au pluriel en ce monde. Je suis curieuse des arts, des végétaux, des animaux, et des histoires d'hommes. J'aime chanter, danser, voyager, et par dessus tout, apprendre et partager.

La société me voit certainement comme une vieille siphonnée du bocal, tireuse de cartes de bonne aventure aux allures de gitane, vendeuse de minéraux à l'étal et de plantes d'intérieurs dans un camion hippie des années 2000. Cette vision me fait sourire. Je ne voyage plus autant qu'avant, mais ma curiosité pour les êtres et les choses ne s’étiole pas avec le temps, et je serai ravie de vous accueillir pour prendre le thé et manger quelques fruits de mon jardin. Vous parlez de mes plantes et des énergies qui nous entourent. Si votre âme est belle et vos intentions sincères, vous repartirez peut-être avec une pierre autour du cou et quelques graines au creux de votre paume.
D'ici là, namasté mon jeune ami.</div><br/><br/></td></tr><tr><td><div class="titrebloc">... A l’extérieur.</div><div class="prezbloc">A qui témoigne du respect, le reçoit en retour.
Tout du moins, cela s'applique la plupart du temps dans mon cas. Je ne compte pas d'ennemis à ce jour, bien que je sois parfaitement inadaptée à ce système et les mœurs de ce pays, les japonais me témoignent respect et confiance.

Le dos droit, la tête fixant l'horizon pour que mon corps subtile circule convenablement en moi tout le long du jour. J'adopte la posture de zazen, utilisée en méditation, pour m'asseoir, et ancre mes pieds profondément dans le sol lorsque je me tiens debout. Ma tenue digne, la confiance en moi que j'exulte à chacune de mes respirations, et les restes d'une beauté de jeunesse, font de ma personne un être charismatique.

L’anxiété a quitté mon corps depuis longtemps, de là découle des membres souples et félins, tout du moins, autant qu'il m'est possible de l'être étant donné mon âge. Mes articulations sont fragiles mais entretenues par la pratique quotidienne du Tai Chi. Mes yeux bruns clairsemés d'or arrivent à hauteur des vôtres, surplombant très légèrement vos belles chevelures noires de jais. Je n'ai jamais pratiqué le moindre régime, et l'invention même de ce procédé m'amuse beaucoup, à moins que mon alimentation saine et dénuée de protéines animales contribue à ma minceur de toujours.

J'aime mes rides autant que mes rides m'aiment. Témoignages de mon histoire, elles sont nombreuses et se fondent dans mon teint naturellement halé venu de mes origines indiennes. Deux arcs de cils soulignent mon regard d'une infinie bienveillance. Entre eux, un nez droit et fin perlé d'un bijou tombe et débouche sur mes lèvres fines que les années ont gercé et pâli. Je ne me maquille qu'a de très rares occasions. Je n'aime pas camoufler mes rides, cela me donne l'impression de me bercer d'illusions et me rend nostalgique.

J'aime les couleurs. D'elles jaillissent la vie, et elles m'accompagnent dans mon quotidien. Des breloques de ficelles, de perles d'enfants et de plumes se composent dans mes cheveux, mes poignets et mes poches. Mes vêtements sont de lin ou de coton la plupart du temps, bariolés sans excès et avec, je l'espère, goût. Mes pieds sont nus ou enfermés de sandales quand cela s'avère nécessaire. En hiver, je n'ai d'autres choix que d'enfiler des chaussettes de montagne et des bottines de cuir. Mes oreilles sont percées d'anneaux et d'un plug. C'est un cadeau de ma fille.

Enfin, vous l'aurez remarquez, ma crinière imposante et lourde d'un gris argenté surplombe mon visage. Mes dreadlocks doivent être depuis tant d'années le nid d'innombrables petites bêtes! Je les coiffe souvent en une natte grossière, et les laisse parfois détachées, tombant alors jusqu'en bas de mon dos.

Au prolongement de mon être il y a mon chez moi: un camion aussi fatigué que mes os, ayant plus de kilomètres au compteur que de cheveux sur le crâne de notre gouverneur, recouvert d'anciens graffitis passés et d'une patine de rouille. Dedans se tient mon futon, mes toilettes sèches, un lavabo où je me lave et mange, une quinzaine de mes plus précieux livres, des breloques des quatre coins du monde et des dessins de mes enfants. Une fois le tout vidé dans ma remorque, j'ai la place nécessaire pour accueillir mon stand de minéraux et de plantes que je vends sur les marchés. Se prolonge au delà du Téméraire (c'est ainsi que je nomme mon camion), mon carré de verdure où se trouve mon potager, mes graines germées et une table de terrasse me permettant d'accueillir mes proches. Les animaux sont nombreux à venir se réfugier dans mon nid: chats, chiens, oiseaux, souris, rats, insectes. Ils sont avec le temps devenus des amis avec qui je partage beaucoup. On dit souvent qu'une maison est le reflet de son propriétaire. Il me semblait important de vous la décrire brièvement elle aussi. </div><br/><br/></td></tr></table></div></center>

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