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"The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots

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"The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Empty "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:48

Sujet: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Ven 13 Juin - 1:52 Répondre en citant
Je vous le dis pas en Japs, ça va peut-être rien vous parler, mais le vieux théâtre s’appelait « Le Comédien », et quand je disais qu’il était vieux, je voulais pas forcément dire que le béton lézardant, le plafond humide et les chaises occupées par des couches de poussière liquide traînaient de l’année dans les pattes (même si j’aurais tort de vous dire que l’établissement était à la pointe de la modernité), mais à un moment, le proprio avait décidé de le rénover en mettant insuffisamment d’argent sur la table, ce qui provoqua la mort du projet en milieu de course ; le public préférait dire que la construction était en suspension, mais ce genre de suspension ressemblait plutôt à un coma vu l’état décrépi du machin. C’était pas non plus situé dans le plus beau quartier de Tokyo, alors un cadavre de bâtiment qui polluait une rue de base un peu oubliée se faisait abandonner comme une peau de banane sur l’avenue de la vie. Mais cette histoire, je m’en guignais le broquillard. Tant qu’ils reprenaient pas les constructions en pleine nuit, d’une décision en claquement de doigts, ils font mon bonheur.

Parce que ce soir, sur cette scène miteuse mais assez grande pour être intéressante, allait se dérouler les auditions de la nouvelle lubie de Josh ; ouais, je suis désolé, l’idée était pas partie de mon initiative et si j’en avais eu la graine, je l’aurais vomi et balancé au loin. Josh pensait que les Anartist’s Brothers manquaient d’un truc, une sorte de douceur acidulée, une voix d’ange démoniaque, mais je voyais pas en quoi le bardas était censé compléter ce qui était de base un duo. Je pensais que notre duo tenait principalement par nos liens de tripes et de sang, soudées par une motivation commune, une barbarie d’atomes crochus, et une amitié immédiate et forte ; en faire un trio, je détestais pas l’idée, mais pour cela aller mendier la place et demander à quelqu’un qu’on connaissait pas d’accepter le rôle, c’était pas de cette façon que j’imaginais l’élaboration du noyau dur de ce que je voyais déjà comme la première force d’opposition gouvernementale à l’Incontesté.

Mais si j’étais contre du changement, je troquerais mes baskets contre un costard et j’irais me tailler un chemin dans les joies de la finance égoïste ou l’arnaque aux particuliers. Alors même si Josh connaissait mes réticences, il savait qu’il pourrait compter sur moi pour garder mon objectivité (ou plutôt, ma subjectivité non biaisée) et il aurait raison. Mais qu’il s’imagine pas de moi que je prendrais la première bénie-oui-oui qui se foutrait à poil sur scène pour tenter de gagner nos bites ; je foutrais les standards hauts, si hauts que même moi, je pourrais les atteindre qu’en levant les bras, étirant les doigts et soulevant les talons du sol. Elles avaient plus de chances de se faire prendre au Conservatoire des Japs que là, parce que les critères allaient être multiples : inspiration, voix, motivation, trippes, hargne, expériences, temps libre, et plein d’autres trucs, dont une variable essentielle qu’elle pouvait pas trouver par miracle sur la scène : le charme, le truc en plus qui faisait tout et qui vous faussait toute une équation sans que celle-ci soit fondamentalement erronée. Fallait la candidate plus que parfaite : la candidate naturellement Anartist’s Brothers, un truc pas assez négocié par le temps pour pouvoir être estampillé de façon claire.

Pour le moment, on n’en était pas encore là, parce que la nuit avait à peine bouffé le jour et qu’elles allaient pas arriver avant la prochaine demi-heure. Pour une fois, je m’étais tapé le chemin tôt et étais arrivé avant Josh (il devrait pas tarder). Je franchis la porte d’entrée après avoir trouvé la faille dans le grillage (leur manque de volonté claire pour empêcher toute personne de passer était une invitation à s’y installer) et je me bougeais dans les couloirs dénués de toute lumière, me servant de mon portable pour éclairer les environs jusqu’à arriver à l’enfer des nœuds électriques et des manettes incompréhensibles. D’une main experte, j’appuie sur un bouton bleu, je fais chavirer une deux trois quatre cinq six petites manettes et je conclus avec la grosse. Un bourdonnement qui prend de l’ampleur dans la salle, et puis l’électricité allume la pièce principale, une petite salle de cent cinquante sièges rouges et poussiéreux. Pour les travaux, les gens avaient enlevé tout le matériel qui régissait la lumière sur scène et dans la pièce, donc j’avais déjà tout installé pour les auditions : pas d’éclairage sur la gueule du public, mais de quoi inonder la scène et rendre les candidates visibles. On y voyait bien, pas trop de sombre.

Je déposai mon sac à mes pieds, sur le premier rang, je l’ouvre et j’y sors du tissu une glacière dans laquelle reposait une quinzaine de bières encore froides ; poli, j’attendais que Josh débarque pour qu’on se siffle les premières. Y avait aussi un sandwich que je m’étais fait perso, mon dîner de ce soir (j’avais contrebalancé pour bouffer avec Rena, ma plante en forme de mariée, au petit-déjeuner et ainsi éviter de me faire évincer par l’ordi ; on avait aussi couru faire du jogging une dizaine de minutes et pof, activité quotidienne faite). M’avait pas l’air fameux, mon repas, j’attendrais Josh aussi histoire que sa sale gueule me fasse passer le goût.

Je connaissais aucune des candidates qui allaient débouler dans pas longtemps, zéro connaissance, nada. D’abord, parce que l’ami Josh s’était occupé lui-même de rameuter du monde et que je savais pas trop qui il avait invité. Je l’avais pas aidé sur ce coup, pas mon idée, pas mon initiative, pas mon envie, donc pas mes oignons. Au moins, peut-être que je me ferais de jolies surprises à voir des minettes débarquer taillées pour nous intégrer, on savait jamais, j’étais presque ouvert d’esprit des fois. Ensuite, je croyais pas que Sagitta fasse partie du lot : elle avait déjà sa trajectoire par rapport à la nôtre, aux Anartist’s Brothers, elle avait déjà un groupe, déjà sa vie et ses problèmes à soulever à bous de bras et de vagin, c’était pas le moment de l’énerver en lui faisant endosser du rôle supplémentaire et de la foutre dans le pétrin. Elle était toujours une super ressource pour les guerres qu’on pourrait mener sur le front culturel (et peut-être même, si on trouve de l’opposant bien costaud, dans la rue), y a des alliances qu’on pourrait nouer, sûr et certain, mais là, de base, elle était pas dans le coup. Tranquillement, je me mis à composer du vers dans la trogne, notant tout ça au fluide neuronal sur une surface de caboche.
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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Sam 14 Juin - 0:27 Répondre en citant

Plusieurs coups d’agrafes plus tard, Joshua avait terminé de placarder les derniers tracts de l’évènement qui se déroulerait à deux pas de là. On pouvait lire sur ces derniers le nom des « Anartist’ Brothers », un WANTED de western spaghetti en épitaphe avec en dessous leurs tronches, tout juste reconnaissables tellement l’encre du papier et l’impression étaient dégueulasses. Plus bas, et écrit en gros caractère, se trouvait cette annotation:

« Binôme d’artiste, slameur et graffeur, spécialistes de l’improvisation, recherche une voix féminine pour accompagner leurs performances. Poulettes simples d’esprits et susceptibles s’abstenir, nous ne mordons pas, mais presque. Sachez que nos critères de choix ne se feront pas uniquement sur votre talent d’improvisation, la justesse de votre voix ou encore votre jolie minois. Mais aussi et SURTOUT sur votre aisance sur scène, votre créativité, votre motivation, et vos trippes. Montrez-nous que vous en voulez et n’ayez pas peur d’être anticonformisme. A bon entendeur… »

A la suite de quoi, Joshua avait laissé son numéro, l’horaire et la date de l’audition, et avait communiqué l’adresse aux personnes intéressées. Il se contenta de punaiser en supplément des flèches complémentaires aux affiches indiquant le cheminement propice pour parvenir au lieu de rendez-vous. Il lui était apparu plus judicieux de ne pas parler de manière trop explicite des intentions sous-jacente de leur duo. Parler de leurs engagements politiques et aux actions qu’ils projetaient de faire par le biais de leur groupe dans un tract de ce genre auraient été complètement suicidaire. Mais qui savait lire entre les lignes se douterait bien qu’il ne s’agissait pas là d’enfants de chœur.

Joshua avait bon espoir, il n’avait pas compté, mais plusieurs personnes l’avaient contactées pour obtenir les compléments d’informations. Il s’était contenté de transmettre l’adresse, et avait focalisé son attention sur la com’ autour.

L’idée d’un trio lui était venue un soir alors qu’il était parti faire la bringue avec Nath’ au bar d’Abbey. Ce soir-là, il se souvenait vaguement avoir entendu une fille sur la micro scène du bistrot, et sa voix rauque et puissante lui avait parlé. Honnêtement, il était trop torché pour se rappeler en détail du déroulement de la soirée, de son contenu, ni même du visage et du nom de cette fille. Il se souvenait avoir été emballé, avoir eu le déclic, et du lendemain, mal de crâne terrible, et lui, en maillot de bain au fond de sa baignoire.

Leur duo manquait de musique, de vibrations, et peut être que Nath n’en voyait pas là d’intérêt, mais pour lui c’était capital. Il ne donnait le meilleur de lui-même qu’avec de la musique dans les oreilles. Alors oui, Nath’ ponctuait ses phrasés d’une rythmique bien à lui, il racontait déjà beaucoup, mais la performance n’en serait que plus belle, enivrante et captivante, avec une voix mélodieuse en accord avec eux. Et puis ça ajoutait encore plus de grain, d’accords impossibles, d’exclusif, d’improbable, d’eux quoi. Suffisait juste de trouver la bonne. Et oui. Toute la difficulté était là. Dommage qu’Abbey chante comme une casserole, elle aurait eu le profil parfait. Un petit mec déguisé en femme avec un coffre de voix incroyable et qui dégage un truc sur scène... Voila ce qu'il recherchait. Il était temps de voir si ce soir, ils la trouveraient la perle.

Joshua dégagea une entrée qui sentait un brin moins l’abandon sur l’une l’artère principale menant au théâtre. Une belle attention dans la forme, mais concrètement ça ne changeait pas vraiment la donne. Il savait pertinemment que rien qu’à la gueule du lieu, la plupart des nénettes qui l’avaient contacté allaient se défiler. Ce n’était pas la zone, mais ça en avait vaguement la saveur. Le tri sélectif allait s’opérer de lui-même. Au moins, si jamais les auditions ne débouchent sur rien, on n’aura pas "trop" perdu de temps. Se disait-il. La voie accessible, Joshua s’engouffra alors dans « Le Comédien ». Une faible lumière, il savait que Nathaniel était là, et d’un pas décidé se dirigea vers la salle.

« Salut vieux ! »

Lança-t-il avant même de découvrir la silhouette de son partenaire déjà installé aux premières loges d’une scène dépouillée de ses comédiens. Arrivé à sa hauteur, il se pencha vers Nath’ et lui fit une brève accolade suivit d’une bise, puis s’installa sur le dossier du siège voisin. A peine assit, il commença à déblatérer :

- Bon, à priori on attend une quinzaine de nanas, j’ai pas vraiment planifié le convoi, je pense qu’elles se demerderont d’elles-mêmes pour passer bien sagement à tour de rôle, quitte à se crêper le chignon, ça fera office de test, les moins solides s’en iront d’elles-mêmes et ça nous fera ça de moins à jauger. Ah, et tiens, Joshua plongea la tête dans son sac et en retirant deux paires de lunettes noires dont une paire qu’il lui tendit, ... ça, c’est pour l’éclate, il eut un sourire amusé et déposa les carreaux sur le nez de Nath’ sans lui demander son reste, enfilant également les siennes, ça sert à rien mais ça nous donnera l’espace d’un instant un semblant de sérieux.

Il ne fallut pas attendre longtemps avant que Nathaniel ne lui donne la réplique et lui balance une remarque bien de son cru. Josh’ lui répondit d’un de ses rires retentissant au timbre cassé. Il jeta un œil au casse-croute de son ami:

-Eeeeh, malin le bougre…! C’est ta bonne femme qui tente de t’engraisser dans l’espoir de faire de toi un obèse et rouiller tes "déviances politiques" l’ami ? Ah, et au fait, comment se porte ma plante ?

Poursuivit-il un large sourire taquin aux lèvres.

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 16 Juin - 21:37 Répondre en citant
Ce gars est une ampoule, là, ce Josh qui débarque et qui déjà me fait oublier l’obscurité et la crasse ambiante ; peut-être qu’un de ces quatre, ça serait par ses filaments qu’il illuminerait un Japon déphasé avec le principe d’être humain. En tout cas, il avait la patience, la tolérance, la tchatche et la sympatoche naturelle qui donnaient aux gens l’envie de le rejoindre, de le suivre, en se disant qu’un gars avec autant de conviction et de sourire pouvait pas avoir tout faux dans son argumentaire. Il avait tout ce qu’il me manquait quoi, car moi, j’étais pas le genre à me voiler d’un centimètre carré d’hypocrisie, ni à attirer les gens vers moi – en fait, ni-même à le vouloir. Je considérais que tous les abrutis qui viendraient alléchés par des dents blanches et viendraient pas d’eux-mêmes sans que de la pub leur soit passée sous les yeux méritaient pas qu’on s’attarde sur leur cas. De toutes les manières, je leur refuserais pas de dévaster la rue, mais ils marcheraient pas derrière moi ces salopiauds.

Bon, attention, je disais pas que Josh était un lèche-cul de première, car des fois, s’il permettait à quelques personnes de réfléchir, alors il avait le droit de se montrer conciliant. Sans Josh, avec deux Nath’ à la barre, on aurait un beau couple de singes hurleurs sans grand public. C’était bien lui qui nous permettrait un de ces quatre de monter à quelque chose de plus motivant qu’une scène de comptoir un peu nase dans laquelle se serraient tous les vieux rebelles sans ardeur qu’on pouvait retrouver aux ruelles d’une ville comme Tokyo. Donc, c’était notre rôle respectif dans le duo qui nous ramenait à notre position actuelle pour la troisième membre des Anartist’s Brother : il rameutait de l’évolution et des idées, puis moi, je grognais.

Après les salutations basiques, il s’assied sur le siège à-côté de moi en se laissant aller lourdement sur la banquette. Comme petit cadeau, Josh sortit deux paires de lunettes de soleil dont une qu’il me foutut directement sur la gueule sans mon consentement ; il voulait la jouer metteur en scène dégueulasse ? J’ai une idée, Josh, tu t’occupes de ressembler à rien et je m’occupe du sale caractère qui va vexer de la pucelle de son vagin jusqu’à son menton qu’elle voudra hautain quand elle s’en ira. Je retirai les lunettes de soleil, mais histoire de pas jouer ma petite chieuse au derche serré, je les calai sur mon front, supplantant le semblant de mèche que j’avais. S’il voulait se la jouer fashion-victim comme on en trouve dans les devants des magasines, ça le regardait mais je préservais ma vision. Evidemment que je lui rétorquai une saloperie, du genre :

« Tu m’as confondu avec une Parigo ; la lumière est déjà assez dégueulasse comme ça, pas besoin de m’assombrir le regard. »

No souci pour Josh, il jouait son jeu jusqu’au bout et continua sur mon sandwich (genre, ma femme qui me faisait de la bouffe, comme si on vivait depuis quelques décennies ensemble et qu’on fêtait nos noces de platine) puis il termina par me demander des nouvelles de sa fabuleuse plante verte, mon cadeau de mariage, la pire idée qu’il ait jamais eu et que j’étais content qu’elle fut passée dans sa caboche. Je n’avais aucun allié chez moi, et finalement, ce bout de connerie verte était devenue ma seule amie dans ce lieu dangereux et infâme qu’était mon duplex. Le grand Kezeyencko avec une plante verte, quelle gueule ça donnait sur l’affiche.

« Si je laissais Rena me faire ma bouffe, appelle une ambulance parce que je vais grailler de la pilule qu’est pas bonne pour la santé. Nan, je me suis fait ma propre bouffe, beurre-charcu-beurre. Et gère pas ma ligne, y a jamais besoin, je prends pas un gramme même avec du steak d’un kilo dans le bide. Et concernant ta plante verte, ma femme essaie toujours de la tuer et lui voue une jalousie dangereuse, mais vu qu’elle a peur que je lui cause si je venais à me pencher sur sa soudaine disparition, elle jette l’éponge. Moins elle me parle, mieux elle se porte. Finalement, on se ressemble beaucoup. »

Je terminais sur cette dernière pensée avec la canine sortie, croc d’ironie. Je mordis dans mon sandwich dès la fin de ma phrase, appréciant comme je le pouvais le goût de la chose (l’inverse de mon estomac, j’avais l’impression qu’il tentait d’éviter ce que lui balançait mon œsophage). Je jalousais aussi mon compagnon car cette enflure n’avait toujours pas été marié ; j’aurais donné mon bras pour être à sa place. Il était libre comme l’air, il pouvait se taper n’importe quelle gonze qui passait sous sa fenêtre sans qu’on se refasse un débarquement intégral de combis noires acariâtres. Moi, si je trempais une seule fois mes lèvres sur celle d’une autre, le gouvernement entier me condamnait coupable d’être un gai luron et m’envoyait faire de la bringue à tous les démons de l’Enfer. Chouette pays.

« Et toi, Josh ? Quand est-ce que tu te reçois la lettre de la mort dans les dents ? T’as intérêt à en profiter parce qu’après, tu vas te sentir comme un castré. »

Je revins sur ce qu’il avait dit à propos de toutes les candidates qu’il avait à peu près dépêchées ici, et j’étais totalement d’accord avec lui sur la première épreuve qu’elle devrait passer : arriver ici malgré le lieu sordide et normalement en construction. Je voulais pas des fillettes qui faisaient demi-tour parce que c’était pas assez cosy pour elles, ni des filles qui se mettaient à se trouver courageuses à franchir leurs petits démons pour nous retrouver : ce que je voulais, c’étaient des gens qui ne pensaient même pas que c’était dérangeant ou une épreuve, elles devaient débarquer ici sans se demander si leurs talons allaient pas souffrir du chantier à l’extérieur. Je voulais quelqu’un qui évolue aussi naturellement ici que dans les avenues principales de la ville, tout simplement parce que l’immensité urbaine était son domaine. Pas de fanfreluche, pas de pute, juste de la maîtrise. Mais évidemment, c’était même pas à considérer comme une difficulté devant ce qui allait les attendre sur scène : la sévérité excessive de deux juges timbrés de mots et d’art. Y avait de l’encre qui coulait dans les artères de Josh, et moi, c’était du phrasé et des mots ; si les demoiselles partageaient pas le même groupe sanguin que nous, ou un truc qui y ressemblait, elles dégageaient d’ici sans plus d’un claquement de doigts. On n’était pas forcément des enculés, mais perso, j’avais pas envie de perdre mon temps avec de la meuf-apéro.

« D’ailleurs, Josh, si possible, faut leur demander leur blaze, leur âge, leur occupation et leur situation. J’aurais tendance à préférer des célibataires pour qu’elles aient le temps libre du monde, mais avec des mariées au moins, elles auront déjà un emploi du temps bien calé avec le mari et elles pourront s’adapter. Si on se choppe une bille qui nous plante parce qu’elle a reçu une lettre rose, je la retrouverais et elle passera la gueule la première dans la poubelle la plus proche. »

Nan, Nathaniel, t’étais pas aussi brutal ; mais les actes étaient moins violents que les mots et si je pouvais pas frapper une femme (ou plutôt, me concernant vu que j’étais pas gentleman de ces dames, frapper une femme qui pleure), je pouvais lui cracher le fond de ma pensée jusqu’à ce que sa peau et sa fierté fondent.
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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Ven 20 Juin - 12:28 Répondre en citant
« …Moins elle me parle, mieux elle se porte. Finalement, on se ressemble beaucoup. »

- Tu vois ? Tu commences à y comprendre quelque chose à la vie de couple, j’ai bon espoir. Enfin bientôt, faudra que tu la mettes en cloque. Conclue-t-il en frappant des mains et en les frottant l’une contre l’autre comme pour dire "et après, tu auras fait ton quota de bon petit citoyen à la face du gouvernement". Puis, d’un air plus condescendant ajouta: enfin, t’es pas si mal lotie au final, elle est plutôt mignonne ta petite femme, ok, c’est pas impossible qu’elle te foute sous verrou un de ces quatre mais hormis ce « léger détail », Joshua souligna les guillemets de ses doigts, t’aurai pu tomber sur pire… Une grosse infirme, laide et conne qui serait sur ton dos à longueur de journée… Imagine un peu… ?

Il grimaça balayant de sa main sa vision du mariage raté par excellence. Le pire dans l’histoire, et il le savait bien, c’est que malgré son apparente répugnance pour les cas ingrats de ce genre, Joshua se savait être un partenaire opportun pour ce type de personne. Il avait le tempérament et la patience de supporter n’importe quelle infirmité. Véritable Saint Bernard sous sa carrure de vagabond mythique et surtout miteux, peu commode, il avait un faible pour les cas désespérés, et le gout du challenge. C’est bien ce qui lui faisait flipper lorsqu’il songeait à ce qui lui tomberait dessus le moment venu. Il était intuitivement persuadé qu’il allait se taper un cas, une aveugle ou une cul de jatte, ou carrément une frappée, genre, schizophrène ou bipolaire. Et pourquoi pas tout ça à la fois ?

« Et toi, Josh ? Quand est-ce que tu te reçois la lettre de la mort dans les dents ? T’as intérêt à en profiter parce qu’après, tu vas te sentir comme un castré. »

Joshua se mordit la lèvre inférieure. Il avait raison ce con. Ça lui tombera dessus comme pour tous les autres, ça ne servait à rien d’imaginer qu’il ferait parti des plus chanceux, ceux qu’on a casé avec une petite jeunette une fois la quarantaine révolue et l’âge d’or passé.

Lorsque Nathaniel posa ses indications quant aux profils des nanas qui allaient défiler sur scène, le jeune homme hocha la tête de haut en bas, rejoignant complètement l’avis de son ami. Le mariage était un problème quel que soit la situation de la candidate, il restait à supposer à quel degrés d’importance elle doserait ça si ça lui tombait sur la gueule. La questionner sur le sujet, note à lui-même.

Le visage de Wolle lui frappa à la gueule comme une mauvaise blague sans détour qui ne prévient pas. Elle aurait fait bien sur son papier de mariage celle-là... Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine et sortit des mots comme pour boucher l’écho de son souvenir.

- J’ai tendance à m’amouracher de sales connes, alors si l’Incontestable m’en envoie une chouette, ça me fera des vacances… Du moment qu’on se trouve un terrain d’entente au pieux j’en demande pas plus. D’ailleurs… Il lui lança un coup de coude dans le bras, ça s’passe bien avec la petite Rena ?

Sourire en coin. Évidemment que non. Il n’avait pas besoin de l’avoir rencontré directement pour connaitre le personnage. Une simple description de Nath’ et l’idée butée de Joshua comme quoi l’Incontestable était un éternel fourbe qui s’arrangerait pour vous caser avec le talon d’Achille d’un révolutionnaire, lui suffisait pour déduire que non. Au fond, il espérait que son ami n’en perdrait pas sa hargne. Privé de baise pendant une trop longue période vous fragilise l’égo et de fil en aiguille, vos idéaux. Après tout, ce n’est pas un mythe que se sont elles qui vous font devenir homme.

En parlant de femmes, l’écho d’une porte et de talons se firent entendre. Une silhouette s’avança sur la scène, et la voix fluette d’une jeune femme interrompit leur conversation.

« Bonjour… C’est bien ici l’audition pour les « Anartist’Brothers… » ?

D’un geste de main, Joshua invita la demoiselle à s’avancer et acquiesça d’un signe de tête.

- C’est eux même. Je vois que tu as trouvé mes indications menant au lieu. Tu es seule ou bien… ?

La fille parut étonnée car elle leur offrit un de ces sourcils arqués qui peuvent signifier tout et n’importe quoi. Bon, ok ils s’y prenaient à l'arrache, ok, ils n’avaient pas la dégaine habituelle des professionnels du monde des arts et, ok, Nath’ n’avait même pas la politesse de retirer de sa bouche l’énorme sandwich dont la rondelle de salami dégoulinait le long de son jean. Mais quoi, à la gueule du lieu, de quoi s’étonnait-elle encore? Alors oui, la mine légèrement dépitée et quelque peu interrogative sur le visage de cette nana pouvait être légèrement justifiée mais quand même, ça avait quelque chose de vexant. Surtout pour Joshua qui se donnait la peine d’un brave sourire encourageant et d’une pointe de politesse. Elle pivota la tête de gauche à droite vers les coulisses.

- Euh… Oui, il y a quelques autres filles qui attendent…
- Très bien ! Alors commençons.

Joshua sortit de son sac un calepin et un stylo sous le regard passif de Nathaniel, sagement occupé à mastiquer son casse-croute. Après quelques échanges, le jeune homme griffonna les informations nécessaires au sujet de la candidate, le strict minimum pour l’heure, préférant voir à froid le talent de cette fille avant de l’interroger plus encore.
Et le début du défilé commença.

Des brailleuses, des timorées, des excitées, des allumées, et des cas désespérées défilèrent dans leurs oreilles. Quelques fois de bonnes surprises, mais bien souvent des pertes de temps. Le plus frustrant, c’était lorsque le talent était là, mais que la personnalité ne suivait pas. L’inverse aurait surement plus séduit les deux gars, mais hélas, aucune de celles qu’ils avaient entendues jusqu’alors ne les émoustilla. Au début amusés et curieux, puis blasés et en phase de saturation, les deux artistes prenaient de moins en moins de pincettes au fur et à mesure des auditions. Leurs langues d’abord bien pendues et curieuses, laissant la place au « pourquoi pas », se limitèrent très vite au strict minimum, un brin trop radical, cernant l’essentiel sur la voix et leur ressenti premier vis-à-vis de la personne.
Les talons hauts dégagèrent rapidement, les plus passives également. Parfois des insultes fusèrent, une nana pédante se pensant irremplaçable leur cracha son indignation, ils réagissaient au quart de tour, les nerfs à vif, un moyen aussi peut être de se réveiller un peu. Mais il y eut aussi le phénomène inverse, des mots trop durs, des jugements trop précipités, une fille qui craque. Et alors, Joshua se transformait en agneau, trouvant les mots justes pour faire passer la pilule. Petit à petit, le bruit courrait dans les coulisses que les deux juges jouaient au rôle du gentil et du méchant. Je vous laisse deviner qui portait quel costume. Habile subterfuge pour trier sur le volet les plus téméraires des autres. Bien entendu, il n’en était rien. Car les deux amis étaient bien incapables de dresser un plan aussi sournois dans leurs petites caboches. C’était bien une idée de filles de s’imaginer des trucs pareil. Songea Joshua.

Puis vint le tour du numéro 18. Plutôt belle gosse la miss, un poil trop hautaine à première vue, à voir si ça se gâterait ou si ça n'était qu'illusion. Pour sûr en tout cas, elle tapa dans l’œil du père Joshua. Il abaissa ses lunettes vers le bout de son museau pour mieux observer la fille, puis s’armant de son crayon, tourna la page de son carnet, masquant par la même les nombreux gribouillis qui s’étaient faufilé dans les marges, griffonna son numéro et lui sortit d’un ton laconique:

- Salut miss, nom, prénom, âge, un rapide topo sur les raisons qui t’ont amené là, et ensuite, balance nous la sauce.

Spoiler:



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Dernière édition par Joshua Sullivan le Mer 16 Juil - 22:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 23 Juin - 19:37 Répondre en citant
Et v’là que ce dingo de Josh réussit à décaler la conversation vers les chiards ! Une vraie meuf, çui-là. Je savais qu’un de ces quatre, l’Incontestable arrêterait de nous espionner à nos ébats inféconds et nous ordonnerait d’enlever le préservatif et d’y aller à fond les ballons, vide les couilles et attends neuf mois que ça soit chaud, coupe le cordon, et avale ta nouvelle situation merdique. Un gosse, quoi, si vous aviez envie d’avoir du temps libre, des nuits longues, un état psychologie stable, et pas trop de responsabilités, vous saviez ce que vous deviez surtout pas faire. Je me voyais pas en père ; pas une question d’être prêt ou pas de changer de la couche marron, juste que ça m’intéressait pas, j’étais pas dedans, je laissais les autres s’occuper de repeupler l’îlot nippon à ma place et moi, je renversais du pouvoir en hurlant dans mon mégaphone. Mais la vie marchait pas comme ça, comme si on naissait pour être heureux, c’te bonne blague d’enfants élevés aux contes nigauds. Cependant, je crisais pas face à la menace comme pour mon mariage qu’on m’avait imposé, et cette raison, je me voyais pas de la cacher à Josh :

« Un de ces quatre, ouais, va me demander de pondre du bambin. Mais tu vois pour le coup, ça me dérangerait presque pas ; sûr que je lui donnerais bien une mandale pour chaque cri qu’il fera, mais vu que c’est par l’éducation qu’on sortira de ce guêpier, je considérerais que l’élever à être intelligent sera une forme de lutte à long terme contre l’Incompétent. Ensuite, l’aimer, là, je me vois pas faire, je suis pas né pour aimer malheureusement. »

Josh repartit sur le côté plus optimiste de la situation, à sa manière, c’était son côté Josh qu’on pouvait pas lui enlever, et quand il me fit comparer Rena à la grosse vache en jupe du coin, sûr que j’aurais pu tomber sur pire, je disais pas l’inverse. Son seul véritable problème à cette pauvre fille, c’était d’être présente – me demandez pas de lui trouver de la substance physique, je gratterais à en perdre mes ongles que j’y trouverais rien d’autre que de la chiasse normée, qu’elle le veuille ou non. Elle pouvait bien faire la moue aux lois, elle restait aussi molle qu’une motte de terre sous pluie, pas la montagne que je côtoyais genre Josh, puissante, énorme et inoxydable. On trouvait toujours plus radical que soi, et pour Rena, suffisait que je look un peu le répertoire de mon téléphone et je lui sortais des gens qui la feraient passer pour une collaboratrice à fachos. Et v’là que le mec repartait sur elle, alors que j’arrivais à peine à arrêter de la mâcher par bouts de pensées, et il me demandait comment ça se passait au pieu ; une grimace de dégoût à sa question lui répondit mieux que je pus le faire avec les mots qui sortirent juste après :

« On se fait le strict minimum, une fois tous les quinze jours, oublie les prélis’, juste le temps que ça lui fasse pas mal de son côté et que ça veuille rentrer du mien, je tente de conclure aussi vite que je peux, c’est moi qui prends en charge le truc, et je peux pas dire qu’elle m’aide beaucoup de son côté mais je lui en veux pas. J’appelle pas ça faire l’amour, j’appelle même pas ça copuler. Je rentre mon sexe dans le sien jusqu’à ce que ça dégouline, puis je remets mon caleçon et je pars aux chiottes. »

Heureusement que Josh était pas une nonne ; j’aurais pu être plus cru aussi de mon côté, c’était vrai, mais je voyais pas en quoi ça me sortirait de mes affaires, tant que y avait le bon mot au bon endroit. Pis là, on était coupés dans la discussion par une première gueuse qui s’approchait, quasi-timide (déjà virée dans mon esprit, tu pouvais t’estimer heureuse que Josh était du genre à goûter le bonbon dans l’emballage avant de décider). Elle fit un drôle de regard que j’aimais pas (et qu’elle vire de ses talons, déjà, on n’était pas là pour l’audition du lac des cygnes, plutôt le cal des pines), puis elle déclara que ouais, y avait d’autres gourdasses à l’arrière, et bah rameutez-vous les meufs, on va pas demander à un service d’ordre de venir vous faire trémousser le fion jusqu’aux coulisses. Visez-moi un peu le troupeau attiré par Josh, y a pas grand-chose qui me saute aux yeux même si je savais que c’était un peu le haut du panier de ce qu’on aurait pu trouver. J’étais persuadé que les mistinguettes avaient juste vu la bouille de Josh et s’étaient dites que passer l’audition était une bonne idée pour revoir ce charmant jeune godelureau.

Vas-y Josh, prépare ta feuille et ta plume, on va bien voir si tu parviens à nous sortir quelques commentaires intéressants sur cette Cour des Miracles à loches. On fut servi, ce fut sûr, pour pas vexer Josh, je me mets pas à rire dès que la situation me forçait un peu, et ouais, je suis un gros dégueulasse, le niveau moyen de la troupe était pas si nul que ça, mais pour rejoindre les Anartist’s Brothers, fallait plus qu’une zolie voix, fallait l’ouragan qui le crachait. Et ouais, j’étais d’accord, on avait du son, y en avait qui savait chanter par le diaphragme et on entendait bien, mais j’étais pas le jury d’une émission stupide, c’était pas du chant que je voulais entendre. La voix, c’était pas mes critères de sélection, et je fus déçu qu’aucune des miss réussit à se foutre ça dans la gueule.

On eut un peu de temps durant les dix-sept premières candidates, y avait du pas bon qui côtoyait le pas bon du tout, et je savais pas pour Josh que l’exercice ennuyait, je restais totalement concentré sur la scène et sur l’oiseau qui y était lâché dès qu’on le demandait. Quitte des fois, à lui couper les ailes quelques secondes après les premiers gazouillis. Je me souvins que pour la numéro quatre, par exemple, quand elle arriva avec son menton hautain, son petit menton de chieuse, dès que je me rendis compte qu’elle avait même pas le niveau pour chanter correctement, je l’avais coupée en crachant :

« J’espère que t’aimes la soupe populaire, parce que j’ai envie que tu te tailles d’ici pour t’y noyer dedans. Merci, tu peux dégager. »

Elle m’engueula à peine et se cassa, mine vexée, et une seconde de plus devant moi que je lui aurais arraché son menton avec mes deux pognes. Maintenant, à la septième gonze qui s’était pointée, je la sentais déjà pas à sa place. J’attendis même pas qu’elle chante pour lui lâcher :

« T’es pas obligée de passer par la scène pour t’en aller. » Elle me regarda, hagarde, et je levais les yeux : « Je te traduis, la Versaillaise, t’es rentres pas dans nos critères, t’es nulle, basta. »

Et voilà que la miss, surprise par mon ton dur et ma dureté, se mit à éclater en sanglots ; appelez le gentil Josh qu’il la réconforte, j’étais pas super généreux dans ma notation, mais y avait qu’une personne au Japon pour nous compléter, et c’était pas elle, tout simplement. Les mots méchants, j’aurais pu m’en passer, mais tout ce blabla m’ennuyait et je devenais encore plus incisif que d’habitude. Et avec un peu de chance, mes critiques parleraient aux autres terrées dans les coulisses et les gentillettes et les punkettes à barrettes se barreraient avant que je les couvre d’insultes à leur tour. Au moins, qu’elles comprennent qu’elles étaient pas tombées sur un jury de vieux barbus qui se contenteraient pour seul refus d’hocher la tête et de jamais rappeler. La troisième compère allait vivre dans un monde détestable fait de vrai et de puissance ; si elles avaient pas la tronche pour supporter le moindre crachat, alors elles étaient nulles et avaient rien à faire à tenter leur chance. Bon sang, c’était une épreuve de chant et j’éliminais chacune parce qu’elles correspondaient même pas aux premiers critères. Putain de merde, paie ta soirée pourrave.

Et quand la dixième s’est pointée, alors là, je fulminais parce que les égos trop chiants me pétaient les couilles plus qu’autre chose. J’eus des mots avec elle et je faillis conclure par des gestes, mais elle se tira quand je sortis la première canine, à pas petits et rapides, courroucée comme jamais, et ce fut la meilleure candidate qu’on eut au final, parce qu’elle avait eu du répondant, elle avait dégainé. Dommage que ce fut pour de mauvaises raisons ; à la prochaine princesse, je lui tordais la nuque devant les autres pour qu’elles comprennent un peu le fossé qui existait entre celles qui passaient et ceux qui les regardaient. Je nous foutais pas sur un piédestal, bien au contraire : mais le talent suffisait pas pour remporter cette manche, pas du tout. C’était même mon dernier critère ; au moins y avait-il Josh pour lui apporter un peu d’attention, et le maillage de nos deux attentes conjuguées rendait la sélection radicale. La quinzième, avec un vrai ton de métalleuse, quand elle arriva enfin, passa l’étape des questions, et au sujet de sa motivation répondit :

« … et j’ai un super réseau. A nous trois, on pourra faire des trucs énormes. » Des trucs énormes ?
DES ? Elle croyait quoi, la salope, qu’on n’y arriverait pas ? On avait un seul but, un seul, on n’allait pas faire des ‘trucs énormes’ et jouer les petits culs serrés mi-figue mi-crétin. Tout dans son ton sous-entendait qu’on n’allait pas renverser de gouvernement ; pour elle, l’asticoter semblait déjà bien, mais pour Josh et moi, c’était aussi utile que de péter à la gueule d’un fonctionnaire. J’ouvris sournoisement :
« Qu’est-ce que tu déblatères par trucs énormes ?
_ Bah, manifestations, cassages de gueules aux flics…
_ … Et organisation de dinettes aussi ? Débat entre vioques ? Vente de ballons ?
_ Quoi ?
_ Tu me chies que de la merde, genre, refaire le nez à un flicard et le gouvernement entier va se remettre en question. Tu confonds les actes avec l’objectif, comme tous ces faux punks dégueulasses qui savent même pas quelle veine piquer. On n’est pas là pour faire des trucs énormes, on est là pour une seule chose, un truc minable qui s’appelle appuyer sur l’interrupteur des consciences, mais ça demande plus que de tourner en rond à hurler comme un porc inutile, et vu que tu l’as pas capté, je te suggère de bouger ton fion jusqu’à l’extérieur et d’y réfléchir. »

Elle resta pendant deux minutes, mais je m’étais levé pour lui faire comprendre que c’était pas la patience qui m’étouffait, et ça clôtura le débat. Je me rassieds pour laisser échouer la dix-septième personne malgré une prestation presque raisonnable, mais encore une fois, elle put rejoindre le club des Mécontentes Pisseuses. Bon, allez, envoyez-moi la prochaine, je me sentais d’humeur à avoir mes périodes menstruelles et fallait absolument que ça tombe sur quelques nulles. Maintenant, on n’avait plus que les dernières à se taper, et je me rendis compte qu’on allait passer la soirée pour rien.

Alors, la prochaine meuf arriva, pas plus laide ou belle que les autres, mais déjà, au moins, elle se sentait pas à lever le petit doigt pour chanter ; dommage, ça serait allé plus vite. Josh, un poil lessivé de cette confrontation avec une amère déception, sortit le strict minimum administratif, mais vu que c’était une de nos dernière candidate, je me dis que lui faire un topo en direct serait pas plus mal aussi :

« Ecoute-moi la miss, je te donne un tuyau : on n’en a rien foutre que tu chantes bien. Pas de suite. Ici, on note pas la voix, on note ton énergie, ta force intrinsèque, celle qui te fait vibrer et qui fait vibrer le monde autour de toi, celle qui te fait lever tous les matins et te fait beugler, et on voit si ça concorde et complète avec la nôtre, d’énergie. On veut de la boustifaille de valeurs, on veut du vrai en toi, de l’art vivant qui peut être subtil ou gras, rien à cirer, tant qu’il est incisif et tranchant. Montre-nous comment tu fuses, comment ça blaste en toi, que toi, tu sais vibrer, rien de plus. » Rien de moins.


Dernière édition par Nathaniel Kezeyencko le Mer 16 Juil - 23:32, édité 1 fois
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"The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Empty Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:49

« La passion n'a pas de temps à perdre, elle ignore la patience et les dires de courtoisie. »



Putain mais qu’est-ce que je fou ici déjà ? Ah oui, j’me souviens. Tout a commencé s’matin (comme tous les jours d’ailleurs mais passons), CE matin, j’avais décidé de faire un footing mais finalement avec la pluie j’ai laissé tomber et j’ai végété toute la journée en pyjama. Un appel de mes parents et rien … Communication avec le monde extérieur : close. Bon, c’est pas comme si j’avais des amis à appeler. Du moins, c’est ce que je croyais jusqu’à ce que Yushe m’appelle en fin d’aprem. Quoi, c’est quoi la fin d’aprem ?! J’sais pas … je tendis mon bras pour décrocher le téléphone et je vis sur l’écran l’horloge afficher « 17 heures 32 ». Je répondis, la tête dans le cul. C’est dur de parler quand on y est plus habitué c’est comme refaire du vélo après 2 ans d’abstention : on connait mais on a du mal (ça peut être le cas pour le sexe aussi).

- Wesh Yushe, j’me rappelais même pas t’avoir donné mon numéro …

Super comme accueil allez-vous me dire mais non franchement j’étais fière de moi, je faisais un progrès immense. J’étais en train de me sociabiliser, merde. C’est ainsi sur ses belles paroles que nous mirent à parler de tout et de rien. On ne s’était pas revu depuis notre dernière cuite et je commençais à être en … manque. J’en revenais toujours pas moi-même : j’étais en manque d’alcool, soit mais Yushe me manquait également. Au cours de la conversation, je me levai pour manger un yaourt ou zapper la chaîne de télé. Elle me parlait de sa vie conjugale et de ses activités. Elle m’évoqua également l’évènement de l’une de ses connaissances qui organisait pas loin, dans un endroit quasi insalubre, un casting pour recruter la nouvelle voie féminine qui représenterait son groupe de musique. Je l’écoutais parce qu’elle m’avait demandé d’aller faire un tour et me donna l’adresse mais sérieusement, je ne comptais pas y aller. Et sinon, moi, je n’avais rien à raconter. Ma jambe était totalement guérie depuis le dernier fight que j’ai eu avec les racailles du coin et je pouvais donc me remettre à la photo. Tiens en repensant à mon semi job, ça me rappelle que je devais courir parce que mon atout, ce n’est pas mon diplôme mais mon corps. Non que j’étais conne, loin de là mais les cours ça m’avaient soûlé et dans ce métier plus tu fais croire que t’es débile plus t’es vénéré. Comme dans la société, d’ailleurs. Après une bonne heure de commérage, je raccrochai et enfilai mon jogging gris ainsi qu’un T-shirt noir. J’attachais mes longs cheveux bruns ondulés dans une queue de cheval et je glissai ma « frange » dans un sert tête. Cette coupe de cheveux laissait apparaitre dans ma nuque le début de mon tatouage qui représentait des oiseaux. Côté maquillage, inutile d’en parler, il y en avait pas. Depuis quand faut se maquiller pour courir ? Encore une paire de basket et je pris la route. La pluie avait cessé, enfin, et c’était vraiment agréable de faire du sport après la pluie. C’était presque jouissif. Si j’étais un mec, j’en banderais certainement …

Après une vingtaine de minutes, je croisai une affiche parlant d’un groupe cherchant une chanteuse. Bingo, c’était donc ça. Je m’arrêtais face à l’annonce pour plusieurs raisons : le texte très direct et le style d’écriture qui voulait dire : les salopes restent sur le trottoir et non mais qu’est-ce que c’est que cette photo ? Bon, je dois avouer que quand Yushe m’en avait parlé je m’enfoutais NEANMOINS j’avais déjà entendu parler de ce groupe … Les « Anartist’ Brothers » et j’aimais bien le principe. Après tout, une personne comme MOI ne pourrait que soutenir le projet des gens comme EUX car ils osent se dresser, de manière indirecte, au gouvernement et à l’Incontestable. Là tout le monde la ferme comme un bon clébard parce qu’il se chie dessus de se faire guillotiner, je respecte ceux qui osent. Bon, il ne faut pas non se balader avec des pancartes autour du cou « Inconstable, t’es qu’un troufion, je ne me marierai pas » parce qu’une fois mort, tu ne sers plus à rien. Et ça, ils l’avaient bien compris.

Rien que pour ça, je me décidai à aller faire un tour. Et puis j’étais pas si nulle que ça en chant, j’étais un jour dans une chorale … à mes 10 ans … et entretemps j’ai répété dans ma douche, ça compte ! L’écho de la salle de bain est une bonne sono et la brosse à dent un bon micro qui ne tombe jamais en panne. Passons, je garderai ce genre de détails pour moi. Je rejoignis donc le lieu du rendez-vous … en jogging. Ce n’est pas comme si j’allais me changer pour chanter … si j’allais chanter. Ce serait de la discrimination de se baser sur ma tenue … Quels professionnels oseraient ?! Et vu l’endroit miteux que c’était, j’étais fière d’avoir pris mes baskets contrairement à d’autres poulettes dont les talons s’enfonçaient dans la boue. Le passage était étroit et encombré. Je m’y aventurais avec méfiance. Plus je marchai, plus je doutais que ce soit le bon endroit à force de croiser des filles en pleure. Est-ce normal docteur ?

Une fois arrivée devant la porte, quelques filles m’accostèrent en mode furie enragée …

- Vas y on te laisse y aller, ce sont des enculés !

« Pourquoi moi ?! » pensais-je mais j’allais très bientôt en connaitre la réponse. La porte s’ouvrit et la candidate sortit. Je n’eus pas le temps de lui poser de questions, je me retrouvai à avancer dans cette grande pièce dont les sièges n’étaient plus rouges mais blancs tellement la poussière s’y était installée. Je vis la scène, vide ayant pour seule déco une chaise. Je suppose que c’est pour moi. Encore essoufflée de la course, les joues rouges, je commençai à monter les marches jusqu’à ce que je sois au centre de la pièce. Ce n’est qu’à cet instant que je relevai la tête et que mon regard croisa le leur. Ils étaient … exactement comme sur la photo mais ce n’est pas ce qui attira mon attention … Ils avaient de la bière ! Passons, je n’étais pas venue pour me siffler une binouze.

- Salut miss, nom, prénom, âge, un rapide topo sur les raisons qui t’ont amené là, et ensuite, balance nous la sauce. M’annonça celui aux cheveux verts.

Intimidée ? Jamais. Le seul qui m’fait peur, c’est le chien du voisin et encore, si j’étais méchante, je l’aurai déjà empoisonné. D’habitude, ce genre de truc m’aurait fait chié et j’serai même pas venue mais il y avait quelque chose qui m’avait fait changé d’avis. Je n’étais pas sur mon trente et un, j’étais même à la limite du « crade » sous toute cette sueur mais qu’est-ce que j’avais à perdre ? Mis à part ma fierté mais honnêtement ce n’était deux p’tits gars qui allaient me faire chialer. Au pire, ils vont dire que j’suis moche, je sais ne pas chanter et voilà. Soit ça passa, soit ça casse. Habituée aux présentations dans mon domaine professionnel, je répondis de façon très naturelle. Dans le mannequinat, pour se faire remarquer, il fallait plus que du physique, il fallait du charisme, de la volonté et … d’la gueule parce que sois belle et tais-toi, ce n’est pas mon genre.

- Abe Kaliopé. 23 ans. Célibataire. Pour les raisons, j’ai été attirée. Dois-je en avoir un millions ? Ce serait mentir. J’aime bien chanter … dans ma salle de bain ou dans une église quand j’avais 10 ans. J’approuve votre façon détournée d’atteindre le public pour qu’il réagisse à la situation actuelle de Tokyo. J’avais déjà entendu parler de vous. J’suis pas un mouton qu’on reproduit comme un élevage.

Ils n’avaient pas dit un mot mais je m’y attendais. L’éclairage dans la tronche, ce n’était pas facile de chanter face à … d’la lumière. Sérieusement, ça me pétait les yeux mais soit, un peu de conformisme déjà que j’étais la seule à être venue en mode babacool. Mais ce serait vraiment des amateurs s’ils se basaient sur ma tenue, non ?

- Ecoute-moi la miss, je te donne un tuyau : on n’en a rien foutre que tu chantes bien. Pas de suite. Ici, on note pas la voix, on note ton énergie, ta force intrinsèque, celle qui te fait vibrer et qui fait vibrer le monde autour de toi, celle qui te fait lever tous les matins et te fait beugler, et on voit si ça concorde et complète avec la nôtre, d’énergie. On veut de la boustifaille de valeurs, on veut du vrai en toi, de l’art vivant qui peut être subtil ou gras, rien à cirer, tant qu’il est incisif et tranchant. Montre-nous comment tu fuses, comment ça blaste en toi, que toi, tu sais vibrer, rien de plus.

Wouaw. Je venais de trouver plus direct que moi on dirait. Bon, le mec aux cheveux verts, parce que je les différencie grâce à leur coupe de cheveux ou je pourrai dire celui avec et sans écarteur mais ça ferait plus long pour dire la même chose, me donna l’impression de le calmer. Oh les gars, vous êtes à cran ? Fumer un bédo parce qu’on dirait que vous allez pleurer. L’espace d’une seconde, j’hésitais à réciter une comptine mais je ne pouvais pas faire ça … Parce que même si mes motivations ne semblaient pas être les meilleures, je les pensais réellement. J’étais vraiment motivée à entrer dans ce groupe pour pouvoir changer les mentalités à ma manière.

Tels les amateurs, je toussai dans le micro avant de commencer à chanter « Decode » de Paramore. Je la connaissais par cœur à force de l’avoir chanté sous la douche. De temps en temps, je ne suis pas sûre d’être restée dans le rythme mais bon, quand c’est fait, c’est fait. Mon travail s’arrêtait là.

Une fois terminée, je me sentais soulagée bien que je n’étais pas vraiment anxieuse … ou un peu. Ca me ferait quand même un peu chier de ne pas être prise, je dois l’avouer. Je descendis de la scène et … je les rejoignis. Sans leur demander la permission, je m’assis à côté de Monsieur Cheveux verts et je fis un signe de tête en direction du sac.

- Bon, j’trouve que je mérite une bière … après l'effort ; le réconfort ?!

C’était plus une affirmation qu’une question, en fait. Je levai les yeux vers la scène. N’empêche qu’on était mieux assis sur ses sièges moisis que sur la scène. Je sortis de la poche de mon jogging un paquet de clope mais je n’avais pas emporté avec moi le briquet. Joker.

- Vous avez un feu ?

Bha quoi, j’me sens comme à la maison. Y a un problème ?




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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Jeu 17 Juil - 2:43 Répondre en citant
Il aimait bien son nom. Une jolie mélodie coulant sur la langue. Après pour ce qui était de la motivation, Joshua trouva l’argumentaire un peu lège. Même carrément. « J’ai été attirée », ok… Genre, moustique qui voit de la lumière et qui pose son cul sur le luminaire ? « J’aime bien chanter dans ma salle de bain ou à l’église lorsque j’avais dix piges »… ils avaient à ce point des gueules d’amateurs ou bien… ? Merde, à ce rythme, papillon, tu vas juste griller ton joli derrière sur la loupiote que t’as pris pour une chaise. La suite de sa présentation releva un peu le tout. Enfin, Joshua esquissa un sourire amusé au « … votre façon détournée ». S’abstenant tout commentaire désobligeant sachant pertinemment que son confrère devait déjà bouillir de l'intérieur.

Après, il aimait bien ce côté grande gueule. Après tout, quand tu te trimballes un Kezeyencko dans les pattes toute la sainte journée c’est que quelque part, t’aime ça les caractères trempés dans de l’acide. ‘Puis elle avait de bonnes motivations, au fond. Ce qui était un bon point. Joshua gribouilla trois notes sur son calepin, impressions du moment qui passait dans sa caboche, du genre :
- Jeune.
- Donne l’impression d’avoir encore besoin d’être façonné avant de pouvoir prétendre à.
- Une Nath’ avec des boobs.
- Joli petit cul.

Puis, enfin, elle fit vibrer ses cordes vocales. Elle avait du coffre, ça balançait loin, en ça, c’était bien, ponctué de quelques rythmiques de travers, des notes qui se pliaient pas forcement au bon moment… Joshua était pas un fan de « Paramore », mais il avait bonne mémoire des sons qui le traversaient. Et pour sûr, y avait des petites fautes de frappe dans sa chansonnette. Rien de bien méchant, mais ça sonnait clairement comme de l’amateurisme. Ok, ils demandaient pas des pointures. « L’intention avant tout. » Mais putain, elle se ramenait clairement les mains dans les poches sans avoir pris la peine d’apprendre sa chanson correctement, merde ! Si on cumulait l’image je m’en foutisme à outrance de la nana qui passait par là, et sa prestation vocale, ça vendait clairement pas du rêve. Mais le plus fort restait à venir. Sa performance terminée, la miss vint s’asseoir à coté de Josh’ et balança :

- Bon, j’trouve que je mérite une bière … c’est ma récompense pour avoir participé ?! On m'a toujours dis que c'est l'intention qui compte.

La repartie de Nath’ sur l’instant le fit pouffer de rire.
Autant, elle ne manquait pas d'air, ça aurait pu être une bonne chose... Si elle ne donnait pas l’impression de se foutre ouvertement de leurs gueules. Ok, faut bien dire, c’était pas chose facile de trouver le juste équilibre entre "caresser le Josh’ et le Nath’ dans le sens du poil" et "leur montrer que t’en as et que t’en veux". Si elle semblait en avoir, la subtilité et le vouloir était loin d’être satisfaisant.
Et puis merde quoi, ils se grillaient les tympans à entendre sa bouse, et de surcroit, fallait qu’ils la rémunèrent en Leffe ? Le jeune homme commença à suspecter un gamin des rues d’avoir ajouté « Croix Rouge » sur les affiches de l’audition. Ça aurait surement aidé à faire passer la pilule.

- Vous avez un feu ?

Joshua pencha légèrement la tête sur le côté, décryptant de ses yeux olives le minois de la donzelle qui se tenait là, il hésita un instant: lui indiquer la pancarte criblée de rouille « Interdiction de fumer » histoire de rester correct mais explicite, ou bien lui fournir son feu et tenter d’écoper d’un rencard pour la fois prochaine? ... Ok mec, merci pour ton objectivité à toute épreuve. Il sortit un briquet de sa poche et alluma la braise au bout de ses doigts. Après tout, elle allait en avoir besoin avant le passage au karcher. Il pivota la tête vers Nathaniel et lâcha d’une voix lasse :

- Mec, fais toi plais’, c’est toi le cador en matière de phrasés et j’parie que ta langue te démange déjà.

Nathaniel ne se fit pas prier, et vida son sac sans plus de cérémonie. Joshua appuya ses paroles par quelques hochements de tête bien sentis. Quand le slameur eut terminé, l’artiste se gratta trois poils de sa barbe naissante et finit par ajouter sans réel espoir qu’elle réponde présent à son invitation.

- Pour ma part Kalio, j’ai juste à te dire: file-moi ton numéro et en tous les cas j’te proposerai volontiers un tour de manège. Il grimaça posant ses yeux en un point factice au-dessus de sa tête, … mais y a d’maigres chances pour que ce soit une virée à trois par contre.

On prend des gants en latex, mais ça change rien au message : les « Anartist’Bro » se passeront de tes services, Abe.

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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Jeu 17 Juil - 21:41 Répondre en citant
La prochaine, attends un peu que je me la mate. Elle était tranquille louloute, on n’avait pas à faire avec une princesse urbaine avec les bouc’d’oreilles qui descendaient sous le menton et la frange coiffée à la perfecto. Style dégueulasse, même, ou plutôt, pas de style, donc j’avais rien qui me servait de cible pour le moment, mais attendons un peu l’élocution et terminons par la voix en question. Je fis craquer légèrement ma nuque pour casser mon attente, et je me mettais tranquille à l’observer de mes petits yeux vifs tandis que Josh se dépêchait déjà de noircir son carnet d’imbécilités que même lui sous fumette pourrait retenir. Alors, vas-y, miss, tes dires ?

Bon, je notais puis j’oubliais direct Abe Kaliopé – quasi-même nom qu’un président américain, je me dis, mais j’étais pas assez vache pour lui tenir rigueur des goûts de ses parents. 23 ans, tranche d’âge chouette. Alors, attention à la motivation, elle a été attirée. Super cool la meuf, t’avais franchement pas besoin d’en rajouter plus. T’avais été attirée ? Un de mes sourcils se leva, mais l’autre tenta tout de même de jouer la modération. Chuis content qu’on attire les gens, pas de soucis, mais faudrait aussi qu’on attire des motivés. Je me déblaie une canine avec le petit doigt tandis qu’elle continua tranquille pour nous assurer qu’elle kiffait chanter quand elle était petite dans sa salle de bain. J’échange (unilatéralement) un coup d’œil avec mon partenaire, et me suis demandé pendant un moment si ça faisait partie de son style de je-m’en-foutiste ou si elle se payait carrément notre gueule en rajoutant un pourboire.

Mais là, y avait encore la présomption de sa façon de vivre ; parce que la prochaine phrase fut une sorte de flèche, ou de balle de huit millimètres en plein dans le cœur ou la tête. Une manière détournée ? Comment t’avais osé cracher, une manière détournée ? Quel esprit de taré, fou, enfoiré de première, se targuait de dire que nous, Josh et moi, les plus virulents opposants du gouvernement peut-être actifs (yeah, je portais souvent des sandales pour épargner à mes chevilles de déchirer une autre paire de shoes), on utilisait des manières détournées ? Mais elle voulait son taquet dans sa gueule en urgence ! Cependant, quelque part, j’y voyais aussi là une sorte d’audace, une audace tellement puissance qu’elle me retourna et m’empêcha de l’envoyer foutre avant même qu’elle prononce une syllabe de sa future chanson.

Cependant, de manière détournée, y avait pas pire insulte que tu pouvais me sortir, pas pire crachat dans la gueule, dans l’œil, un doigt d’honneur de petite fille qui comprenais cassos au monde… Là, elle me blessait quasiment dans mon amour-propre, c’était de la provocation pure et dure. Nathaniel Kezeyencko, quelqu’un de subtil, qu’utilisait des manières détournées ?! Le premier qui m’aurait collé le post-it sur le front avec telle inscription, je l’aurais bâché les dents de façon si dégueulasse qu’il pourrait même pas se foutre un dentier derrière tant les gencives garderaient des souvenirs de mon passage. Elle voulait quoi, en face, qu’on proteste en refusant de s’accoupler ? Qu’on crève tout bonnement ? Je comprenais que ça marchait pour l’immolation, mais si j’arrêtais de froisser les draps, on me prendrait pas pour un rebelle, on me prendrait pour un futur prisonnier, rien de plus. Fallait remettre les méthodes et les mœurs dans la balance, personne protestait en refusant de faire ce qu’ordonnait l’Incontestable, parce que personne le comprendrait comme ça, ou en tout cas, le message irait pas au bout vu que le rebelle deviendrait un prisonnier, puis un cadavre dans la semaine. Et pis même, des actes qui allaient nous coûter la vie, c’était justement prévu dans le programme… Mais quand on serait sûr que le message soit clair. C’est de pleutres qu’elle nous traitait, la gourdingue, de putain de pleutres, comme si elle-même le faisait tous les jours, de s’enculer les règles sans rien en foutre, ouais, c’était un cadavre qu’on avait devant nous peut-être ? Ah nan, une célib’, qu’avait encore pas sa vie de dictée. Elle comprendrait peut-être mieux avec une lettre rose dans la gueule.

Mais l’audace, ou la méconnaissance, je savais pas encore, mais ça me cloua légèrement le bec et j’attendis au moins la prestation pour me donner un avis définitif à l’ensemble. Alors, ça nous chantait… Rien, nada, inconnu au bataillon. J’étais pas doué en musique, nan, je savais reconnaître de l’énergie, de la voix avec de la caisse derrière et du diaphragme qui se bougeait le cul, mais les chansons qui étaient passées ou qui squattaient la radio, comptez pas trop sur moi ; sauf si elles étaient énergiques, si fait que c’était dans le rock et dans le rap que je puisais mes meilleures playlists. La chanson, je notais pas, je m’en foutais, pas mon style, puis a capella, on se targuait pas de connaître l’œuvre. Je savais pas si elle chantait encore sous sa douche, ou si elle y chantait bien quand elle était qu’une gamine à tronche d’innocence, mais ce qu’elle sortit était pas impec’. Désagréable ? Je dirais pas. Pro ? Clairement pas. Mais au moins, elle avait pas le cul assez haut pour le prétendre, c’qu’était toujours un bon point, fallait pas en chialer.

Quand elle eut terminée, avant que je puisse lui déballer le verdict, elle sauta de la scène pour nous rejoindre et demanda à s’enfiler une bière. Je crois que l’air que je lui tirais lui suffirait de réponse assez explicite. Elle allait peut-être penser que j’allais jouer les saintes nitouches à refuser, mon balai dans le trou qui passe rien aux vraies filles, mais son avis m’importait peu. L’intention, c’était de participer qu’on lui avait dit ? A moi de répliquer sec :

« Je connais ce genre de phrases, c’est ce qu’on te sort aux gamins qui gémissent. » Rire gras de Josh passé : « T’as peut-être croisé les autres pouffiasses avec de la bouteille à la main en sortant, nan ? Nan. Capté ? »

J’allais pas l’incendier pour prendre des libertés avec nous, on n’était rien d’officiel et on devait être les derniers à pouvoir prétendre à jouer leurs effarouchés envers quelqu’un de plus tactile que les autres, et pourtant, y avait un truc qu’elle brisait et qui me pétait les burnes, et j’étais bien incapable de vous dire quoi. J’aurais pas dit le respect, parce que quelque part, c’était aussi hautain, mais ouais, j’avais l’impression qu’elle nous prenait pas au sérieux. Sa façon de se ramener comme si c’était un jeu, de participer à des auditions sans avoir la voix, de venir nous piquer des bières sans attendre le résultat, comme si c’était pas important. Elle nous traitait comme ses potes ; mais moi, j’étais pas son pote. Relation déséquilibrée se brise, je crois qu’elle a trop cherché à nous faire venir, alors que le principe de l’audition, c’était l’inverse.

Elle demanda le feu, et ce fut Josh qui lui tendit la flamme ; ça coûtait rien, ‘peu de gaz. Mais la manière détournée me restait encore dans la gorge, et coincée, ça descendait pas pour que je puisse digérer. Y avait de la maladresse qui pouvait encore passer, mais d’autres fois, nop, fallait le coup de boule en guise de point que ça comprenne que la maladresse, c’était pas que du hasard, mais un manque de concentration et de réflexion. Et encore, fallait savoir si c’était effectivement de la maladresse. Mais le choix était déjà fait, et vu les expressions de Josh, y avait pas matière à débat. Méritait-elle le traitement des autres ? Nan, parce que quanmême, hein, y avait un truc. Pas un blast, plus un pet, mais ça existait. Pas grand, pas puissant, surtout pas assez dirigé, mais c’était un début de quelque chose ; pas une arbre, juste une graine, mais éh, c’était mieux qu’une caillasse. Y avait de la vie. Minus, pas complémentaire, pas intéressante (je rappelle qu’on cherchait une chanteuse), mais pas de quoi se faire écraser non plus. Josh me laisse le sale boulot, il sait que j’adore ça. Ou en tout cas, que j’ai moins de scrupule. L’avait tout compris ce gars-là. Alors je la regarde droit dans les yeux, sans fioriture, et je lui lâche de ma voix rauque avec zeste d’acide :

« Abe, j’crois qu’comme la broutasse d’avant, tu te figures qu’on est des petites joueuses. T’as pas choisi le bon endroit pour te payer une tentative ; dans une autre ambiance, tu m’aurais fait rire avec ton culot d’assume-merde, mais là, t’es décalée, donc recalée. Pas besoin d’appeler la cours de cassas’, c’est sans appel. T’as du vrai toi que t’as déballé, de la base, du minimum syndical, mais manque plus que de la construction dessus. »

A Josh de conclure sur un point plus positif, qu’elle attente pas de moi que je sois désolé, des excuses de minable, comme elle voulait. Je savais, ‘vec un peu de chance, qu’elle me tiendrait pas de rigueur de ça. Dès que je terminais de la zyeuter, je repassais sur la scène et je demandai à la candidate suivante de ramener son con.
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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 21 Juil - 19:29 Répondre en citant

« Les apparences sont parfois trompeuses. »



Vous étiez déjà tous enfant ? Et que faisiez-vous lorsque quelqu’un vous faisiez chier ou vous rabaissiez ? Trois options possibles : soit vous chialiez, soit vous vous énerviez soit, pour les plus intelligents, vous l’ignoriez complètement. Moi, ça a toujours été la troisième option seulement aujourd’hui je ne suis plus une enfant et je réagis toujours pareil. Qu’on me fasse chier, qu’on m’évalue ou qu’on me parle tout simplement, j’ai appris à ne donner aucune importance aux autres. J’en suis parfaitement consciente ... bon pas toujours, mais c’est ainsi. C’est mon mode de fonctionnement. Pourquoi ? J’sais pas … peut être un moyen d’me défendre. De qui ? de tout. J’ai décidé de ne plus être blessée. Et aujourd’hui ne faisait pas exception.

- Bon, j’trouve que je mérite une bière … après l'effort ; le réconfort ?

Ma manière décontractée de sortir de scène comme si nous étions potes, de venir en mode jogging, de me présenter ou encore d’énoncer mes motivations comme si j’étais encore une gamine. Alors OK je n’étais pas adaptée pour faire une audition et encore moins préparée. Je l’avoue intérieurement, ce n’est pas comme si je considérais ce casting comme la chance de ma vie mais je le voyais plutôt comme une opportunité, un nouveau mode d’expression à défaut de savoir exprimer ses sentiments verbalement. Je n’ai jamais eu du mal à remballer les autres, c’est clair. J’en ai jamais eu non plus pour draguer un mec mais avoir des amis, dire clairement ce que je veux et ce que je ressens c’est comme … si je me trahissais. Je serai vulnérable et ça, c’est hors de question. Hors de question que j’montre mon vrai visage à un inconnu car ce serait lui donner la chance de m’écraser. On ne m’écrase pas. J’écrase. Alors pour en revenir, après réflexion, je m’attendais à ne pas être prise. Honnêtement, je ne me serai pas prise non plus mais avant qu’ils ne me disent que je suis nulle à chier, je préférai jouer celle qui n’en a rien à foutre. Et faut dire qu’installée comme ça, une bière à la main, j’faisais vraiment « meuf à la dèche d’alcool ». Si je n’étais pas face à eux, j’en aurai peut-être ris.

- Je connais ce genre de phrases, c’est ce qu’on te sort aux gamins qui gémissent.

Je ne connaissais rien de lui mais il ne connaissait rien de moi non plus. Sa petite remarque pour essayer de me casser me fait sourire moi-même et je n’étais pas la seule, le jeune homme à côté de moi éclata de rire. Après, faut pas pousser. Ca peut faire sourire mais de là à pouffer comme une gonzesse pour si peu … C’était à se demander leur âge mental. Si j’avais dis caca, ils se seraient peut être pisser dessus qui sait …

Une fois l’mec à côté de moi calmé, il reprit :

- T’as peut-être croisé les autres pouffiasses avec de la bouteille à la main en sortant, nan ? Nan. Capté ?

Me prenait-il pour une débile ? Une pouffe peut être ? Possible vue l’image que je renvoyais. Cependant, pour une raison que j’ignorais, ça m’agaçais. Non, ce n’était pas son refus qui me chiffonnais parce que si je voulais, je pouvais dévaliser un bar tout entier gratuitement mais plutôt sa manière de traiter les autres. OK j’étais mal placée pour parler parce qu’en permanence je rejetais les autres mais c'était un comble pour un mec qui se dit anticonformiste, anarchiste et qui veut changer les mentalités des gens. Leur ouvrir les yeux sur notre gouvernement de merde pour qu’enfin ces mariages forcés cessent. Non mais j’me comprends ; d’où des mecs exclament savoir ce qui est le mieux pour toi alors qu’ils ne te connaissent pas et qu’ils n’essayent même de te connaître. N’étaient pas censé essayer de creuser plus loin ? Ok la plupart étaient des pouffes mais elles s’étaient, pour certaines, donner du mal. Elles avaient certainement donnés plus d’énergie que moi ou s’étaient investies plus et alors quoi ? Parce que leur motivation n’était pas satisfaisante, avaient-ils le droit de les rabaisser ? En tout cas, je pense qu’aujourd’hui ils sont se fait plus d’ennemis que d’alliés bien qu’ils semblent en avoir rien à faire ce que pensent les autres d’eux.

- Vous avez du feu ?

A défaut d’une bière, fallait bien que j’ai quelque chose en bouche pour m’détendre pendant qu’ils exposeraient leur point de vue sur ma prestation. Stressée ? Pas du tout. Pourquoi être stressée quand on connait déjà la réponse … J’vous l’ai déjà dis, quand on ne le donne pas le meilleur de soi, on ne peut pas être déçu car on sait qu’on peut faire mieux.

Finalement, mon voisin aux cheveux verts sortit un briquet et alluma la clope déjà coincée entre mes lèvres. Que le verdict tombe.

- Abe, j’crois qu’comme la broutasse d’avant, tu te figures qu’on est des petites joueuses. T’as pas choisi le bon endroit pour te payer une tentative ; dans une autre ambiance, tu m’aurais fait rire avec ton culot d’assume-merde, mais là, t’es décalée, donc recalée. Pas besoin d’appeler la cours de cassas’, c’est sans appel. T’as du vrai toi que t’as déballé, de la base, du minimum syndical, mais manque plus que de la construction dessus.

Impassable. Voilà le meilleur adjectif pour décrire mon expression faciale. Je continuai à tirer sur ma cigarette, écoutant d’une oreille plus ou moins attentive ce qu’il avait à me dire. J’pense qu’y a juste à un moment où j’ai failli me lever de ma chaise pour lui écraser ma clope en plein milieu du front et c’était lorsqu’il prononça les mots « culot d’assume-merde » mais je préférai de pas relever tout simplement parce que si je m’énervais, cela signifiait que j’en donnais de l’importance … or je voulais tout sauf qu’ils croient qu’ils puissent m’atteindre avec leurs remarques. Je ne suis pas du genre à fondre en larme ni à crier. J’suis pas du genre expressive alors s’il voulait me voir réagir, positivement ou négativement, d’ailleurs, c’était loupé. Si je voulais qu’ils croient définitivement que j’men branle, c’était réussi.

- Pour ma part Kalio, j’ai juste à te dire: file-moi ton numéro et en tous les cas j’te proposerai volontiers un tour de manège … mais y a d’maigres chances pour que ce soit une virée à trois par contre.

A cette dernière remarque, j’esquivai un sourire ironique. C’était une manière détournée d’apaiser les tensions qu’ils pourraient y avoir, me dire que je suis nulle à chier en chant, qu’il ne voulait pas m’le dire directement donc il a préféré laisser son pote le dire et maintenant, pour avoir le bon rôle, il me propose d’se revoir. Comme si j’étais venue pour l’draguer. Je ne me suis pas déplacée à cette audition pour ressortir avec un n° de téléphone, une possibilité de jambe en l’air mais un refus comme chanteuse. J’avais l’air d'une salope ?! Et si extérieurement, je conservai mon calme et mon air hautain, intérieurement divers sentiments s’entremêlés telles que la déception, même si je ne l’avouerai jamais à voix haute, la colère, la rancune … En fait, j’étais surtout déçue de moi mais également d’eux parce que même si je paraissais venir en touriste et que mes mots étaient mal choisis, ce n’était que des apparences et ils n’avaient pas cherché plus loin. Je pensais qu’en venant, ils étaient différents des autres et percevraient peut être une partie de moi … d’la vraie moi et que sais-je, que leurs remarques seraient constructibles. Ils ne m’ont pas demandé pourquoi j’ai arrêté le chant, pourquoi ai-je été attirée par le groupe parce que ces mots, qui pour eux n’étaient pas à leur place, l’étaient pour moi. Attirée parce qu’en temps normal, je ne m’investis plus dans rien. Que ce soit mes centres d’intérêt, mes jobs … J’ai pas d’courage, plus d’motivation. Mais cette affiche, cette description m’avait donné à nouveau envie. Mis à part sur les photos, je fuyais le regard des autres parce que mon physique m’a valu bien des soucis. Et si j’étais venue bien habillée, au lieu de dire que j’suis en mode touriste, ils auraient dit que j’suis venue passer sous l’bureau. Cette fois-ci, c’était une chance pour moi de m’assumer mais je ne l’ai pas saisi. Mais est-ce que de ma faute ?

Je me levai, sans un mot. La dernière latte, j’écrasai le mégot sous la semelle de mes baskets et le garda en main (j’suis écolo). Je passais devant eux et, sur mon passage, attrapai une bière dans le sac. De ma main libre, je fouillai dans mes poches et sortis quelques pièces avant qu’ils se mettent à râler. Malgré les apparences, je n’étais pas du genre profiteuse … j’ai une gueule de pauvre ou quoi ? Je les balançai dans le sac et commençai à avancer vers la sortie. Quoi, c’est tout ? J’hésitai à fermer ma gueule définitivement mais c’était plus fort que moi, ils méritaient au moins que j’dise ce que je pense … Enfin, mériter est un grand mot. Sans me tourner vers eux, je me raclai la gorge avant de prendre la parole tout en continuant de marcher :

- J’pensais que vous regardiez plus loin que les apparences mais j’vois que vous êtes aussi simplets qu’les autres. Pensez à rebaptiser votre groupe en « The Superficial' Brothers » parce que c’est bien d’avoir de belles paroles, si les mecs qui le disent sont des enfoirés, personne n’y croira. Enfin, vous allez m’dire, les gens croient bien au gouvernement. Sur ces belles paroles, j’vous laisse.

Et ainsi s’acheva ma première et ma dernière contribution à « The Anarchist’ Brothers ». Je regretterai certainement un jour ma fierté trop imposante, mon manque de confiance en moi et aux autres, mon manque d’investissement pour les choses qui me tiennent à cœur mais pour le moment j’étais avec ma meilleure amie : ma fierté. Mais qui sait, peut-être que s’ils m’avaient laissé une deuxième chance, je l’aurai saisi et j’aurai pu les surprendre. Bon, en attendant, je peux toujours créer mon propre groupe … juste histoire de faire d’la concurrence.

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Sam 26 Juil - 14:33 Répondre en citant

"- Tu comptes vraiment aller voir ces types? C'est encore une connerie ce truc, ça a rien d'officiel et puis, sérieusement, t'as vu le lieu de rendez-vous? Ça craint sérieusement. "

"- Et pourquoi pas justement? Je trouve que leur idée est franchement intéressante. Moi, ça me plait leur méthode."

"- Hanabi, tu es une ex-Idol. Rien que pour ça, ils ne voudront pas de toit. Tu as été façonné par le système alors tu ne peux pas rentrer dans leurs critères. Arrête de rêver un peu. Oui, tu as du talent mais tu n'es pas faite pour cela."

"- Je ne pourrais jamais en être certaine tant que je n'aurais pas tenté. Et puis, comme tu es tellement persuadé que je ne serais pas prise, tu ne crains rien. Donc, tu n'as aucune raison de m'empêcher d'y aller."

"- Écoute-moi bien, je me fiche de savoir ce que tu comptes faire mais je te rappelle que tu as un contrat en cours. "

"- C'est bon, je le connais par cœur, ce fichu bout de papier. J'en ai signé des centaines comme ça. Maintenant, j'ai fini ma journée, je suis libre de toute obligation donc je vais faire ce que je souhaite. Bonne soirée Takuho, et à demain."

Je lui adresse un dernier signe de la main en récupérant mes affaires avant de lui envoyer un baiser imaginaire. Oui, il continue de faire la tête mais je sais bien que demain, il ne m'en voudra plus. Non, je ne t'abandonnerais pas Takuho, je sais que tu comptes sur moi et je ne te ferais pas faux bond. Mais j'ai aussi besoin d'autre chose. Je n'ai pas stoppé ma carrière d'Idol simplement sur un coup de tête. Certes, l'incident y avait été pour beaucoup mais je ne voulais plus n'être qu'un objet marketing, une image dont on se sert pour faire du bénéfice. J'aspirais à plus. Et cette affiche, je n'avais pas réussi à me la sortir de l'esprit. Alors, autant tenter ma chance.

Au pire, qu'est-ce que je risquais? De me faire purement et simplement recaler. Mais je n'étais pas sans rien à côté. Et puis, finalement, cela serait aussi l'occasion pour moi de tester ma chanson, celle que j'avais écrite en secret après mon séjour chez ma famille suite à l'incident. Je ne pouvais m'empêcher de jouer avec le carnet dans mon sac, celui contenant les paroles de la chanson que je comptais présenter. Pour une fois, je serais seule, je ne pourrais compter que sur moi-même. C'était à la fois excitant et un brin angoissant.

Il était vrai que le lieu de rendez-vous était assez délabré, loin de ce que j'avais connu, mais il y régnait une effervescence que je ne connaissais que trop bien. Pourtant, visiblement, l'ambiance était maussade, limite un peu hargneuse. A croire qu'à l'intérieur, c'était la guerre. Enfin, par groupes, des filles de tous âges et de tous les horizons étaient rassemblées, pleurant ou râlant, observant les nouvelles venues comme moi, partant ou guettant celles qui sortaient, pour pouvoir se moquer d'elles. Oui, un truc typiquement féminin quoi.

La porte s'ouvre, une jeune fille en sort et j'attends, sagement. Mais personne ne semble décidé à entrer et tous les regards se braquent sur moi. Une seconde, deux et puis finalement, j'avance. Si elles ne veulent pas y aller, je ne vais quant à moi attendre éternellement. La scène apparait devant mes yeux et j'y monte avant de me placer en son centre. Je salue simplement les deux hommes dont on voyait les portraits sur les affiches. Ce sera donc eux qu'il faudra que je convainque? Très bien. Vas-y ma fille, tu peux le faire.

- Salut miss, nom, prénom, âge, un rapide topo sur les raisons qui t’ont amené là, et ensuite, balance nous la sauce.

- Ecoute-moi la miss, je te donne un tuyau : on n’en a rien foutre que tu chantes bien. Pas de suite. Ici, on note pas la voix, on note ton énergie, ta force intrinsèque, celle qui te fait vibrer et qui fait vibrer le monde autour de toi, celle qui te fait lever tous les matins et te fait beugler, et on voit si ça concorde et complète avec la nôtre, d’énergie. On veut de la boustifaille de valeurs, on veut du vrai en toi, de l’art vivant qui peut être subtil ou gras, rien à cirer, tant qu’il est incisif et tranchant. Montre-nous comment tu fuses, comment ça blaste en toi, que toi, tu sais vibrer, rien de plus.

Bon, au moins, le ton est donné d'office. Si au début je me sentais un peu perdue, finalement, cette façon de mettre les choses au point clairement et dès le début me plait. Alors, je reprends une contenance et je retrouve deux trois réflexes anciens mais bien enfouis. Ils veulent voir ce que je vaux, très bien. Je ferais de mon mieux.

"- Hanabi Ayazaki. Mon nom de scène est Absynthe. Je suis mariée. Votre affiche m'a interpellée, j'ai trouvé votre démarche novatrice et intéressante et cela me ferait plaisir de participer à ce genre d'aventure. C'est pour ça que je suis venue. Ex-Idol, j'ai quitté ce système qui ne me correspondait pas. Je chante depuis des années et je suis actuellement actrice donc la scène n'est pas un souci pour moi. Pour le reste, je vous laisse seuls juge. Après tout, vous savez mieux que moi ce que vous cherchez. "

Je me tourne une seconde, me mettant de dos le temps de fermer les yeux. Ca y est, je sens cette pulsion qui traverse mon corps. La lumière qui chauffe mon corps. Avec un peu d'imagination, je peux imaginer cette salle comble pour venir m'entendre. Je veux leur en donner pour leur argent, qu'ils en prennent plein les yeux et les oreilles. je vais donner le meilleur de moi et ainsi, je ne regretterais rien, jamais. Je bats la mesure naturellement et je laisse ma voix emplir la salle, s'envoler dans les airs tandis qu'à moi seule, je viens occuper toute la scène de ma seule présence.

Spoiler:



La dernière note se meurt, je la laisse retomber doucement tandis que je reviens aussi sur Terre. Cette salle quasi vide où maintenant j'attends mon jugement. Je suis fière de moi dans un sens, cette chanson est mon bébé, c’est ma création. Ils sont les premiers à l'entendre. Après, si cela ne correspond pas à leurs attentes, très bien. Après tout, il y a encore des tas de prétendantes dehors, ils finiront bien par trouver chaussure à leur pied. Mais je garde espoir, j'attends leur verdict en croisant les doigts. Qui sait, la chance me sourira peut-être. Et j'aimerais pouvoir participer moi aussi à ce projet qu'ils ont en commun.

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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 28 Juil - 19:01 Répondre en citant
Abe prit la porte, sa fierté en bandoulière et un jet de paroles acerbes aux lèvres avant de quitter définitivement les lieux. Joshua soupira, lasse, « Tant pis pour le rencard… » puis releva ses lunettes sur son front et glissa une main vers le sac réfrigéré pour saisir une nouvelle bouteille. D’un geste beaucoup trop empreint d’habitude il fit levier avec le revers de son briquet et la décapsula, puis chercha dans les tréfonds de ses poches un paquet de tabac, un bloc de feuilles et, au petit bonheur la chance, un filtre ou deux à se coincer entre les lèvres.
Tant pis pour le filtre. Mais c’est une jolie pépite de haschich qu’il récolta à l’issu de ses fouilles. Un sourire partagé avec Nath’ qui, sans un mot déballa un paquet de feuilles à propos, et c’est avec méticulosité que les deux amis concoctèrent leur pause détente avant la reprise des auditions.

Une bouffée plus tard, la candidate suivante arriva sur la scène. Ils y avaient presque cru, à l’amorce de début de soirée, fausse joie. Les deux gars reprirent leurs speechs habituels.
Brune, taille normale, silhouette ordinaire, bouille mignonne, et bien soignée, elle avait une allure tout à fait ordinaire. Mais ordinaire ne voulait pas dire inintéressante pour autant. Même si ce simple constat soulevait déjà un problème de taille, ils cherchaient une gueule, une nana qui en imposait, qui cadrerait avec le tableau, cette Ayazaki n’avait pas cette prestance, n’avait pas ce bagou, ce rien d’underground crasseux et borderline, qui vous grillez presque direct, même si vous faisiez l’effort de vous rendre à la messe tous les dimanches matins. Sage. Beaucoup trop sage.

"- Hanabi Ayazaki. Mon nom de scène est Absynthe. Je suis mariée. Votre affiche m'a interpellée, j'ai trouvé votre démarche novatrice et intéressante et cela me ferait plaisir de participer à ce genre d'aventure. C'est pour ça que je suis venue. Ex-Idol, j'ai quitté ce système qui ne me correspondait pas. Je chante depuis des années et je suis actuellement actrice donc la scène n'est pas un souci pour moi. Pour le reste, je vous laisse seuls juge. Après tout, vous savez mieux que moi ce que vous cherchez. "

Le dessinateur se contenta d’hocher la tête, un signe de main l’encourageant à poursuivre. Elle n’avait peut-être pas la carrure adéquate, mais elle avait l’expérience. Certainement bien plus qu’eux deux n’en avait auparavant eu sur scène. Joshua ne doutait pas du talent de son camarade, mais de là à comparer son public à celui d’une Idole, y avait pas à chier, elle en avait vu certainement plus défiler que lui des "fans en délire". Mais ça n’était pas la même scène, ni le même public, ça, y avait qu’à voir les personnages pour le deviner. Joshua barbouilla quelques idées sur sa feuille, comme :
- Mariée
- Expérience de la scène
- Bonne maturité
- Look banal mais regard intéressant
- Beaucoup trop sage

Il appuya du bout de la mine lourdement ce dernier point. Elle prépara son entrée, sa mise en condition méthodique et rigoureuse rappelait à Joshua les balbutiements d’un cours de théâtre. « Trop sérieuse » tiqua-t-il à nouveau.

Du talent et du level, c’est sûr, elle en avait. Il n’y avait rien à redire sur sa performance vocale, à part justement, « trop » de perfection. Ses mots, sa mélodie, il ne les connaissait pas, peut-être était-ce une chanson inconnue, ou même, de sa composition, allez savoir. Mais de la force qu’il s’en dégageait, Joshua n’en fut pas ému. Elle avait occupé l’espace durant sa prestation, c’est sûr, la scène, elle savait lui parler. Mais le grain de sa voix ne lui racontait rien de ce qui lui, lui faisait vibrer, ce qu’elle balança sur scène ne le remua pas, ça manquait d’intention.
Leurs terrains de jeu à eux risquaient d’être bien plus souvent les quartiers populaires, les scènes des bars au fond sonore bruyant et au confort rudimentaire, les entrepôts mal insonorisés et au plafond à deux doigts de s’effondrer… Pas une scène pour une jeune fille habituée au cadre propret et aux oreilles attentives qui avaient données de leur temps et de leur argent pour aller la voir. Les "Anartist’Brothers" crachait des mots que les gens n’avaient pas envie d’entendre. Des mots interdits, insolents, décapants, dérangeants, visant à faire craquer le vernis, à bousculer les consciences… Mais pas de proposer un moment d’évasion pour faire plaisir au citoyen lambda.
Et puis sa voix, beaucoup trop douce, trop pop. Ce n’était absolument pas le genre de timbre qu’ils recherchaient.

Joshua se releva sur son siège, lâcha trois applaudissements en guise de « merci », prit quelques secondes, se grattant l’arcade sourcilière à la recherche des mots adéquates pour larguer au mieux sa pensée, et finit par dire :

- Ecoute Ayazaki… C’était chouette, j’ai passé un bon moment, t’as un niveau pro et là-dessus, on a pas notre mot à dire pour juger quoi que ce soit. Mais là où ça coince… Il la regarda de haut en bas et la désigna toute entière, c’est là. Regarde nous, il retomba dans son siège, on a l’air fait du même bois ?... T’as pas à t’adapter à nous, tout comme nous on a pas à le faire pour toi. Seulement on recherche un "spécimen de notre espèce" pour pouvoir se projeter loin et dans la même direction. Et clairement, c'est là ou ça pêche.

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"The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Empty Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:49

Allez-y suivante, que la vie continue à lâcher ses femmes histoire qu’elle se foute bien de notre gueule, genre, en nous laminant et nous disant que nos idées étaient merdiques et qu’à deux, c’était toujours mieux. A trois, les embrouilles commençaient à faire capoter la machine, et de fil en broc, ça t’y fout le feu. Abe est une espèce d’étincelle courroucée qui se casse, pas forcément plus vénère que d’autres, certainement pas moins, et la seule réaction expressive qu’elle me déclencha fut de nous traiter de « Superficial Brothers » ; ça me fit un peu rire. C’était un chouette nom, j’aurais dû en faire des étiquettes pour les coller sur nos fronts ; avec la gueule de punk de Josh et ma violence barbare naturelle, ça aurait détonné. Sinon, j’étais content de pas l’avoir prise finalement, elle confirmait ce que je pensais. Le fait qu’elle se casse comme une voleuse, piécettes ou pas, son problème à elle, pas le mien, la bouteille convoitée dans la main, me permettait de me dire que c’était juste une princesse de plus qui voulait que le monde soit au bout de ses doigts, sinon, gare aux caprices de la miss. Et chiotte, hein, ça répercutait aussi qu’elle cherchait à forcer tout pour les relations ; si ça forçait, ça ferait mal, tout simplement, alors que nous, on cherchait du fluide. Si elle avait pas réussi à mériter mon indifférence, si ça avait été un mec, elle se serait pas enfuie avec la bouteille et son nez encore intact, voire la moitié de sa mâchoire. « La propriété, c’est du vol, le vol, c’est la propriété », hein ? Mais le vol était pas le problème, juste cette espèce de provocation de gamine au sang-chaudard ; si je m’étais levé, Josh pour me retenir le cul ou pas, c’était pas un poing dans les gencives qu’elle se serait récoltée, mais une jolie paire de claques sur les fesses pour lui apprendre à bien se comporter, et j’aurais même pas bandé, chuis pas pédophile.

Y a Josh qui trouve vite dans ma glacière un semblant d’herbe douteuse, que je savais même plus ce que ça foutait là, et on se roule nos joints rapidos histoire que je voie si de l’herbe fermenté permettait de faire planer plus fort que la normale bien conservée. Ouah, ça me dégrisaille un peu, mais dans cet état, j’ai l’impression que la candidate parfaite se pointerait, je la prendrais même pas tant j’étais claqué. La bière a tôt fait de me réveiller les entrailles et les tripes, je gigote un peu sur mon siège, et j’hésite pas à remuer le bassin et à réveiller mes cuisses debout, jusqu’à ce que la prochaine débarque sur la scène.

Déjà crevée à mes yeux avant même qu’elle crache une syllabe pour répondre aux questions psycho de Josh ; elle est pas trop différente des autres commères, son corps est pas en train de me dire qu’elle peut déchirer d’la nuque du gouvernement avec les canines ou qu’elle peut hurler comme une démente contre l’injustice ; les gens, y savaient faire, les bons, quand l’injustice frappait leur porte ou celle de leurs proches, mais quand il fallait se dresser tout le temps, dans sa vie de tous les jours, pétri par cette anti-idéologie, vivre anar’, se remuer anar’, crever anar’, y avait plus grand-monde. Elle, elle était pas tant contre l’Incontestable que « pas pour », et c’était pas du tout la même chose. Tu pouvais critiquer le système, tu te rebellais pas pour autant ; personne n’en avait rien à foutre des votes blancs hormis ceux qui votent comme ça. Et désolé, mais cacher la cafetière pour que le boss fonctionnaire puisse pas boire sa routine maronnasse, j’avais déjà vu mieux. Pis attends, Josh et moi, on propose une démarche novatrice et intéressante ? Elle croyait qu’on était quoi, ses cadres ? Je ris du nez une fois, mais ça se veut aussi comme un encouragement.

Avant, c’était une pop-star, maintenant, c’est plus une pop-star ; ouais, ça arrivait à pas de monde à aimer chanter et à se fracasser contre l’abrutissement du star-system (d’ailleurs, j’avais toujours considéré que le star-system tirait tout le secteur culturel trop fort, en lui faisant mal, genre, un comme à un téton) ; à sa décharge, ça voulait dire qu’elle était plus intelligente que les pouffiasses d’ordinaire qu’on croise à l’écran avec tellement de maquillage sur la tronche que ça signifiait qu’un troupeau de baleines entier s’était sacrifié pour la cause. Ou alors, ça voulait dire qu’elle était nulle et aigrie. Mais shit, elle avait pas l’air d’être une connasse, ni d’être bête, ni d’être nulle. Juste une bonne fille qu’était pas sur la bonne scène. Un peu de couilles, on allait lui donner.

Elle se dépêcha de confirmer ce que je pensais d’elle avec une chanson a capella bien interprétée pour ceux qui aimaient le doux tout con. Au moins, elle était douée, large dans le panier haut de la soirée, et elle sentait pas trop le trac ; comme elle disait, un habituée de la scène et du public. Que ça soit des granies toutes ridées ou des p’tits loups comme Josh et moi, ça la changeait en rien. Elle était compétente, okay. Vous saviez que quelqu’un était bon quand il vous créait une chanson sans instrument derrière, quand t’avais la voix qu’avait assez de tonus pour faire s’exprimer les sentiments et donner assez de poids aux paroles pour pas se faire chier. Bon, parfait. Mais même pas besoin de regarder Josh pour qu’on puisse débattre rien qu’avec les yeux, la sentence était sonnée, peut-être que même elle, elle avait senti qu’on était bien trop poussiéreux pour elle.

C’pendant ! Cependant… Un truc que je trouvais positif. Que y avait eu peu depuis le début du carnage. Un truc qui me touchait pas au cœur, mais dans les entrailles, c’était qu’elle était heureuse d’être là. Nan, elle s’en foutait de l’endroit. Heureuse de chanter. Le premier de tous les critères, le mastodonte, celui que je cherchais en priorité avec la cohérence des Anar’Bros. Je parie qu’elle s’en cognait comme d’une guigne qu’on la maltraite ou pas avec des paroles : là, juste à l’instant, elle se sentait elle. Je sentais ça, je sentais son énergie qui parcourait tout son corps, se fondant en harmonie comme un liquide doré, précieux, qui la fait se sentir bien, qui lui dit que ça vaut le coup d’être vivant. Une bonne personne, à défaut d’une bonne candidate. Je m’en voudrais presque de la décalquer, mais si elle aimait vraiment ça, alors elle était jamais contre des critiques négatives.

Je laissais Josh parler, il exprimait mon entière pensée, et je décidais de conclure par un résumé :

« Vrai. Tu chantes joliment, mais nous, on cherche quelqu’un qui chante salement. » Tu vois, ton nom de scène, c’est Absinthe, t’as pensé à la fleur, moi, j’ai pensé à l’alcool. Je me grattai la tête, mais je décide quand même de continuer : « Désolé miss, c’est pas un problème de profil, mais un problème de cadre. Je te souhaite de la chance et du courage pour continuer. Ça veut pas dire que tu peux pas nous aider, si tu veux, on te contacte pour de futurs projets qui vont secouer le gouvernail, mais tu seras pas au cœur. »

Je fis tout ça sans un geste, pas mon habitude, mais elle méritait pas que mon corps lui exprime plus mon refus que ce que j’avais déjà à lui dire. J’espérais qu’elle le prendrait bien, j’étais pas le genre à m’attaquer aux passionnés.

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Sam 2 Aoû - 10:01 Répondre en citant

, voilà, j'ai tenté ma chance et maintenant, j’attends leur réponse. Mais au fond, il y a quelque chose qui me dit que ce n'était pas ça. Un feeling qui n’est pas passé, une énergie qui n'a trouvé de réceptacle. Les applaudissements ne veulent rien dire, c'est dans le ressenti de la salle que s'opère la magie, il me manque quelque chose. Alors, je me contente d'attendre leur réponse bien que j'ai déjà une idée de ce que cela va donner. Mais comme je peux toujours me tromper, je ne vais pas faire plus de spéculations hasardeuses.

- Ecoute Ayazaki… C’était chouette, j’ai passé un bon moment, t’as un niveau pro et là-dessus, on a pas notre mot à dire pour juger quoi que ce soit. Mais là où ça coince… c’est là.

C'est moi qu'il désigne, dans mon ensemble. Je crois que je commence à comprendre l'idée sans même qu'il ait besoin d'aller plus loin mais il s'apprête à continuer alors je ne le couperais pas. Je veux savoir clairement ce qu'ils ont pensé et ce qui a pêché dans ma prestation, du moins à leurs yeux.

Regarde nous, on a l’air fait du même bois ?... T’as pas à t’adapter à nous, tout comme nous on a pas à le faire pour toi. Seulement on recherche un "spécimen de notre espèce" pour pouvoir se projeter loin et dans la même direction. Et clairement, c'est là ou ça pêche.

« Vrai. Tu chantes joliment, mais nous, on cherche quelqu’un qui chante salement. »

Quelqu'un qui collait plus à leurs critères. Finalement, je ne suis même pas plus étonnée que ça. Car même si j'avais quitté le système, ce dernier m'avait malgré tout formaté durant de nombreuses années. Alors non, je ne suis pas plus surprise que cela de leurs propos. Et puis, ils assument leur vision des choses et personnellement, je trouve ça très enrichissant, même pour moi. S'il devait y avoir une prochaine fois, je saurais à quoi m'en tenir.

« Désolé miss, c’est pas un problème de profil, mais un problème de cadre. Je te souhaite de la chance et du courage pour continuer. Ça veut pas dire que tu peux pas nous aider, si tu veux, on te contacte pour de futurs projets qui vont secouer le gouvernail, mais tu seras pas au cœur. »

"- Eh bien, merci de m'avoir écouté et de m'avoir laissé participer. Je vous souhaite également bonne chance en espérant que vous trouverez rapidement celle que vous recherchez. Après, si mon aide peut vous être utile, vous avez mes coordonnées. Alors qui sait, peut-être à un de ses jours."

Je me contente de sourire légèrement avant de m'incliner en signe de remerciement. Après tout, ils auraient dès leur jugement décidé m'arrêter ou se montrer bien plus véhément à mon égard. Puis, je me dirige vers la sortie. Déçue? Un peu mais finalement, c'était une expérience parmi d'autre et cela m'a rappelé un détail très important. J'aime chanter pour chanter. Pas pour la foule qui s'amasse devant moi mais simplement pour le plaisir du geste, pour les sentiments à faire passer et pour tout le reste.

Mon téléphone vibre alors que je passe les portes et que dehors, tous les regards se tournent vers moi. On me fixe étrangement, je ne pleure pas, ne râle pas, je suis simplement heureuse d'avoir participé à tout ça. Et puis, c'est bien ça l'important après tout, de participer.

Je rigole en lisant le message de Takuho et m'empresse de la rassurer. Non, je ne le laisse pas tomber, je ne suis pas prise mais je me suis bien amusée. Et maintenant, il est temps pour moi de rentrer. La journée n'est pas terminée pour autant et sur le chemin, je ne peux m'empêcher de chantonner doucement.

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 4 Aoû - 2:51 Répondre en citant
“Allez viens” qu’elle disait “Ce sera fun” qu’elle disait. Vu la tête des filles qui entrent et sortent du théatre, ça a l’air tout sauf fun. Et pourquoi t’étais là, déjà?

Ah ouais, Emi. Qui est Emi? C’est le genre d’amie qu’on a, qui a pas forcément la lumière a tous les étages mais qu’on garde quand même parce qu’elle est sympa et qu’en général, elle a des bonnes idées pour passer une soirée. Notez le “En général”. Cette soirée était un des rares cas qui donnait juste envie de mettre Emi dans une boite et de ne plus jamais entendre parler d’elle. Mais tu ferais pas ça, t’es trop sympa. Tu vas la garder, et ptetre qu’un jour elle te fera quelque chose de tellement sale que tu pourras plus la voir en peinture, comme ça, du jour au lendemain. T’ss.

Bon, on sait pourquoi t’es là. Maintenant, pourquoi es tu seule? Ah c’est vrai, elle t’a laissé en prétextant qu’elle avait quelque chose à faire. Je la vois encore, te plantant devant ce théatre décrépi, en se grattant l’arrière de la tête et en disant qu’elle devait préparer un truc pour sa grand-mère malade. Personnellement je pense qu’elle s’est dégonflée en voyant la tête de la scène et en se rappelant que contrairement à toi, elle avait une voix on ne peut plus banale, mais bien sûr toi tu ne penses pas ça. Toi tu gobes son explication foireuse et tu te sens désolée pour elle. Vraiment Jones, faudrait que tu installes un système de filtration dans tes amis un jour.

Ce qui nous amène au troisième point : Pourquoi es tu restée alors que tu étais toute seule et qu’à l’origine, ça t’embêtait de rester ici? Pour répondre à cette question, je n’utiliserais qu’un mot. La curiosité. Et puis le fait que t’ais pas grand chose de mieux à faire. Et t’as eu l’intelligence d’emmener ton cahier de croquis aussi, du coup tu peux dessiner des prototypes en attendant. Aaah, la prévoyance, c’est quand meme quelque chose de magnifique.

Du coup tu cherches pas trop à te mettre dans la file, tu t’assieds sur un vieux siège bouffé par les mites en te disant quand tu passeras quand tu passeras, sans chercher à précipiter le mouvement. Et tu as toujours tes prototypes pour t’occuper.

Enfin, c’est ce que tu croyais. Mais t’arrives pas à te concentrer avec le flot de choses qui se passent autour de toi. D’abord, c’est les filles qui babillent d’excitation à l’idée d’être interviewée. Ensuite la première fille revient en faisant une tête dépitée. Elles se calment un peu, mais continuent quand même de bavarder. Puis vient la deuxième, la troisième… Arrivées à la 5 ème, plus personne ne parle et le seul bruit qu’on entend c’est les sanglots de la quatrième que deux filles essayent encore de câlmer. Et ça peut sembler bizarre de le dire comme ça, mais toi, ça ne fait qu’augmenter ta curiosité. Tu n’es pas sadique hein, mais t’es pas non plus du genre à être hypocrite. Et tu sais bien qu’en général, si des gens gueulent, ils ont une raison. Et t’aimerais bien la connaitre.

T’observes les filles autour de toi. Certaines sont limite en tenue de soirée, à se demander comment elles sont arrivées là. Je veux dire, je veux bien que ce soit pas évident en lisant le tract qu’il faut justement pas se prendre la tête, mais elles auraient du relever les indices sur le chemin, comme le lieu de rendez vous par exemple.

Vient ton tour de rentrer sur scéne. En fait c’est pas vraiment ton tour vu que tu faisais pas la queue. Mais étant donné que les autres filles te regardent maintenant avec une certaine insistance, tu comprends qu’elles veulent que tu passes. Allez, haut les coeurs, on y va.

Tu te retrouves donc devant les deux infâmes bougres qui osent faire pleurer des demoiselles. Nan j’rigole, c’est pas pour ça que t’es là.

Le plus motivé des deux te demande tes informations de base. Enfin, j’dis le plus motivé mais ils ont l’air tous les deux aussi blasés l’un que l’autre. Faut croire qu’ils ont pas eu vraiment ce qu’ils attendaient. Au fond, tu te sens mal pour eux. Les pauvres, supporter des chieuses, il fallait du courage quand même. Toi ça te dérange pas, toi t’aimes tout le monde, toi t’es une bisounours.

“Evey Jones, 23 ans, CHEF!” dis-tu en faisant un simulacre de salut militaire ”Pour ce qui est des raisons pour lesquelles je suis ici, à la base on m’a trainé ici, puis on m’a posé un lapin, et maintenant je dois avouer qu’une cause assez noble pour que ça justifie de gueuler sur des gens à tout bout de champ a le don pour titiller ma curiosité.”

Tu dis la stricte vérité, il n’y a pas la moindre trace d’énervement dans ta voix. Pour quiconque ne te connaitrait pas, tu apparaitrais comme étant sarcastique. Mais en fait, le sarcasme toi tu connais pas. T’es juste naturelle, t’es juste toi.

“Allez, j’me lance moi”

Et voilà ce pourquoi t’es là, ce pourquoi t’as attendu pendant je-ne-sais combien d’heures, c’est l’heure de ta prestation musicale. Alors, qu’est ce que tu vas chanter? T’as surtout des musiques douces dans ton répértoire, je sais pas si c’est vraiment ce qu’ils recherchent. Après, Il faut parfois une voix assez prenante et puissante pour bien chanter certaines chansons. Et puis, ta voix irait parfaitement, c’est juste que tu ne l’utilises pas pour ça en général.

Du coup, comme prévu c’est quelque chose de doux qui sort de ta cavité bucale. Tu as choisi une de ces chansons dont tu te souviens à la perfection, même si tu ne sais pas vraiment d’où elles sortent. Tu t’échauffes et tu te lance. Tu laisses retentir ta voix grave dans la salle et tu t’absorbes totalement dans le chant. Les paroles te viennent automatiquement, comme si tu faisais jouer une playlist dans ta tête. Tu prends le temps minimal pour respirer et tu t’éclates, et ça c’est encore ce qu’il y a de plus visible. Enfin, tu t’éclates… Disons que tu t’immerges dans la musique. Tu peux pas vraiment t’éclater avec une musique douce comme tu t’éclates avec du rock, mais ça ne t’empêche pas d’apprécier au moins autant voir plus. C’est difficile de décrire ce que tu ressens, parce que tu te perds totalement dans la musique. C’est comme si tu rentrais dans une sorte de transe, dont tu ne sortirais qu’à la fin de la musique.

Et d’ailleurs, la fin de la musique, elle arrive avant que tu ne puisses la voir venir. Et tu t’assieds à même le sol de la scéne poussiéreuse, pour reprendre ton souffle.

“J’attends votre décision, messieurs les jurés.”

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Mar 19 Aoû - 18:34 Répondre en citant

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Ayazaki sortit avec dignité et humilité, Joshua l'estima pour ça, et déchira le morceau de papier ou était indiqué ses coordonnées pour l'enfouir dans sa poche de jean. Il se gratta l'arcade, joua un instant avec son piercing planté là, sorti un râle las avant de jeter un coup d’œil vers son partenaire. un regard échangé, et le jeune homme balança un: "La suite siouplé!" qui tomba alors un moment dans le silence. Pour autant, les deux gars restèrent le cul vissé dans leurs fauteuils, on ne savait pas qui du fauteuil ou du personnage avait domestiqué l'autre, mais ils semblaient à présent soudés ensemble, se couvant dans un linceul de flemme évident. Finalement pas si inconfortable, ce cuir délavé molletonné de ses ressorts pourris.

Enfin, la suivante se décida et fini par entrer sur le devant de la scène. Une longue tignasse rose, tiens, c'est excentrique. Svelte, mignonne, elle aussi. Décidément, les Anartist'Bro n'attiraient pas des laiderons, ils avaient pas trop eu à se plaindre jusque là. Rien de bien notable à signaler, à part ce trop plein de rose, ça portait pas trop l’étiquette du groupe, du rose. Enfin, soit, elle avait l'air de l'assumer pleinement, et on peut pas dire que ça ne lui allait pas, elle le portait bien. Rien de bien notable dans son look, pas d'excentricité à outrance, ni effacé pour autant. Juste elle. Sans plus de cérémonie.

Josh' balançait son interrogatoire habituel histoire qu'elle leur sème les premiers indices sur sa personne, et c'est alors qu'elle enquilla aussitôt, déclinant son identité en la ponctuant d'un "oui CHEF!" enthousiaste, le salut militaire en bonus. Ce trait d'humour arracha un léger sourire en coin sur le visage du dessinateur. Ah, une marrante, ça se profilait bien. Puis elle énonça ses motivations, y avait une grosse part de hasard dans l’équation, et de curiosité. Pas forcement la meilleure tambouille souhaitée pour les deux artistes, y avait pas d'mal à être curieux, c'est pas Joshua qui allait la reprendre la dessus, mais à nouveau une pincée de déception sur le coté "coïncidence" de sa venue. Forcement il était un brin con, fallait pas s'attendre non plus à ce qu'elle sorte un tee shirt de groupie à leur effigie et qu'elle leur supplie de les rejoindre faute de quoi elle irait se trancher les veines à la sortie. Pour sur, fallait pas non plus viser les extrêmes. Mais ça manquait de trempe, d'envie. Si son lapin l'avait pas amené jusqu'ici, elle aurait jamais toqué à leur porte. Après elle aurait très bien pu les baratiner, mais elle avait joué franc jeu. Et c'était pas non plus à négliger.

Silence. Même recette pour toutes, c'est son moment de scène, pas le leur. Alors après un court instant, elle annonça sa lancée, et la miss poussa la chansonnette. C'est tout doux ce qu'elle leur sortit là, intéressant, Joshua n'avait pas vu ça sous cet angle. Du coulant, du grave, il imaginait la scène: Jones en fond sonore avec un Nathaniel et un Joshua déchainés en pleine performance. Ça sonnait complémentaire, comme le ying et le yang, une bonne option pour rééquilibrer la balance. Amener du miel dans ce duo pour l'heure, beaucoup trop explosif et acide. Mais y avait un truc que Joshua aurait bien aimé trouver, enfin, c'était de l'ordre du gout personnel, il aurait souhaité un peu de grain dans la voix, comme dans les gramophones d'autrefois. Une cassure qui aurait apporté plus de fragilité à sa prestation. Mais une voix, on ne la refait pas, et y avait pas à dire, c’était beau, puissant, émouvant même, et parfaitement maitrisé. Ajouter à ça le fait qu'elle prenait son pied, donc le critère de base était coché.

La dernière note vibrait encore dans la salle, qu'elle s'assit à même le sol attendant leur verdict. Joshua se redressa sur son fauteuil et regarda Nathaniel dubitatif. Ça semblait cogiter dans sa caboche. C'était jusqu'alors la meilleure prestation qu'ils avaient eu, clairement. Mais est-ce que cela leur suffisait? Evey Jones les avaient-ils charmé ou était-ce encore insuffisant? Le jeune homme n'avait rien écrit sur son bloc note, il l'avait négligemment largué sur le fauteuil voisin. Joshua pivota la tête vers la candidate, et dit:

- Merci.

Il plongea sa main dans le pack de bière, et en sortit une qu'il lui tendit. D'un geste de la tête, l'invita à se rapprocher pour trinquer avec eux. La bière offerte, et le postérieur d'Evey posé sur le rebord de la scène, Joshua poursuivit:

- Imaginons une seconde qu'on te prenne, qu'est ce que tu penses pouvoir apporter au groupe, à part ta voix? C'était peut être un brin trop flou, là, d'emblée, alors qu'elle savait à peine qui ils étaient, et inversement. Il ajouta alors, j'veux dire, il pointa du doigt son ami, lui, là, c'est une machine à mots infernales, tu le lances, il s’arrête plus, ça peut être très intéressant tout comme juste atroce selon ton humeur du jour. Et puis les règles, il aime pas trop. Alors t'sais d'office que c'est pas lui qu'on enverra jouer les diplomates malgré ses talents d'orateurs. Moi, il se désigna à son tour, j'utilise le dessin parce que j'sais tout bonnement pas m'exprimer autrement, il grimaça, ...ou bien ...avec les poings. Mais c'est pas le mieux, hein? Il marqua une pause, le temps de se demander intérieurement "pourquoi j'racontais ça déjà?", reprenant le fil de sa pensée, il enquilla: Ce que j'essaie de te dire c'est qu'on a bien conscience d’être un poil - doux euphémisme - trop marginal pour cette société. Et c'est d'ailleurs ce qu'on revendique avec les "Anartist'Brothers". Bousculer ce merdier dans lequel on vit faute d'avoir trouvé une boite où se ranger dans ce système. Mais vu comment on est taillé, on a besoin d'un troisième cerveau, capable de faire le lien entre notre monde, et le leur, pour pouvoir toucher les consciences, et pas trop effrayer les brebis égarés qui pourraient rejoindre not' cause.

Ses mains avaient accompagné son discours tout du long, faisant valser à maintes reprises sa bière - devenue l'espace d'un instant danseuse étoile - dont la mousse dégueulait depuis un moment le long de ses doigts. Il s’arrêta un instant, le temps de se débarrasser à coup de langue et de coup de poignet nerveux le blanc duvet.

- Allez vas y, on t’écoute, continua-t-il les yeux rivés sur sa Leffe, t'es comment à vivre?

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"The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Empty Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:50

Et elles avaient envie de pleurer? Elles m’ont pas l’air si méchantes, les rockstar. Cela dit, j’ai l’impression que tête de clou fait un effort. Ils avaient l’air plutôt blasés quand t’es arrivé. C’est vrai que ça doit pas être facile pour eux non plus. M’enfin, ils ont l’air d’au moins réfléchir à ta performance. Et ils te gueulent pas dessus, comme ils l’ont fait avec beaucoup d’autres. Regarde, ils t’offrent même une bière, si c’est pas encourageant ça? Mais bon, faut que vous causiez, logique. Une belle voix et une belle tronche ne fait pas tout, même si tu as des deux en abondance.

Et puis, avec son discours, au moins on voit que c’est pas des hypocrites. Pas des tendres non plus, certes, mais ils auraient aussi pu te baratiner, te raconter qu’ils font de la musique country ou autre, et une fois que t’as signé le contrat, pouf, te révéler le poteau rose. D’un autre côté, je suis même pas certain qu’il y ait réellement un contrat à signer. Et puis c’est l’avantage avec les idéalistes, ils vont rarement chercher à t’enfler. Parfois ils le font, parce qu’ils se disent que de toute façon le monde est pourri. Mais ça reste assez rare.

Du coup tu fais quoi? Tu réfléchis. Ah bah oui, hein, c’est vrai qu’elle t’a donnée de quoi faire, la gueule cloutée. “Food for thoughts”, comme disent nos amis anglophones. Mais bon, faudrait pas faire durer le silence pendant trop longtemps non plus, Evey. Réfléchir c’est bien, mais il faut aussi parvenir à une conclusion. Donc, on prend une inspiration, une gorgée de bière, et on y va.

“Á vivre il parait que je suis plutôt sympathique dans la vie de tous les jours, mais je pense pas que ce soit ça qui vous intéresse, j’me trompe?”

Bull’s eye, Evey

“Si je comprends bien ce que tu me racontes, vous avez besoin de quelqu’un qui puisse représenter le groupe, lui donner une image plus ou moins acceptable pour la société. Quelqu’un qui soit sortable, en gros. Qui puisse s’exprimer sans que ça transpire l’anarchie et le désordre en général. Arrêtez moi si je me trompe, surtout”

Pour l’instant, je dirais que tu comprends la chose assez bien. Après, je suis pas dans la tête des deux zozios qui te font face. Tu t’arrêtes un moment, pour reprendre une gorgée de bière et réfléchir un petit peu plus à ce que tu vas dire. Je me demande comme tu te sens quand même, ça fait plusieurs heures que t’as pas fumé, t’étais trop absorbée par tes dessins. Grosse erreur ma grande, tu vas devoir attendre encore un peu j’pense.

“Le marketing a jamais été mon fort, j’dois l’avouer. à l’école, j’étais juste assez bonne pour passer la matière. Et je bénis souvent le ciel de pas avoir à l’utiliser pour ce que je fais, vu qu’on peut pas dire que ça demande beaucoup de publicité”

Héhé, nan, on peut pas dire effectivement.

“Donc je garantis pas d’être la meilleure pour réaliser des flyers ou organiser des meetings à grande échelle, mais à prioris je peux vous laisser le premier, et le second j’ai pas l’impression que ce soit votre but. Même s’il faudra investir dans une imprimante, parce que les affiches, c’était pas ça. Enfin, vous me direz, au moins on est prévenues d’office de ce qui nous attend, c’est pas plus mal”

Jones, tu peux rester sérieuse plus de deux minutes dans ta vie?

“En revanche, il faut pas se voiler la face, c’est vrai que je suis un peu moins… Dure que vous. Du coup c’est clair qu’au niveau de l’apparence générale du groupe, je pense que je peux pas vraiment faire de mal, en tout cas si comme vous avez l’air de dire, vous essayez de faire passer un message. Ça passera toujours mieux s’il y a une jolie bouille derrière pour le délivrer, même si elle est accompagnée d’un mec qui a l’air de pas savoir avoir l’air aimable plus de deux minutes et d’un… stroumph punk. Désolé, mais honnêtement c’est ce que je vois aux premiers abords, du coup je comprends que vous cherchiez une troisième laronne pour adoucir le tout”

Bravo, Evey, parce qu’en plus de pas être prise, tu risques de prendre une raclée en prime.

“J’aimerais pouvoir dire que je vais apporter plus que ça au groupe, mais honnêtement je suis pas certaine de pouvoir avant de connaitre certaines choses. En particulier, j’aimerais, si c’est pas top secret et révélable uniquement aux membres du groupe et à leurs proches, que vous m’expliquiez ce que vous essayez de faire passer exactement. Parce que j’ai qu’une vague idée, et j’ai déjà fait trop de théories là”

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Sam 20 Sep - 23:02 Répondre en citant
Putain, y en a encore qui osent venir se calfeutrer avec nous malgré la pub qu’on se tape à l’extérieur faite de mille larmes ; y avait soit des courageuses, soit des dédaigneuses. Mes dents tordent la capsule et la font gicler dans le sac. La prochaine qui débarque, c’est comme un petit feu rose qui s’approche de la scène, ça me réveille un poil mais ça me laisse perplexe. Je cherche à me faire une image de la nana rien qu’à la couleur du crin, et chais pas encore si c’est une bonne chose ou une mauvaise chose : soit c’était quelqu’un avec un style démarqué qui jouait au-dessus de la cour des pouffiasses en dérision des dernières, soit juste, c’en était une elle-même. Après, qu’ils aient bidouillé la génétique et titillé les mélanomes pour que ça soit cette couleur naturelle, je m’en fichais bien, les gens faisaient ce qu’ils voulaient avec leur ADN tant qu’ils tentaient pas de vendre leurs expérimentations sous manteau comme si c’était du viagra.

Bon, alors, elle s’approche de la scène, elle saisit le micro, elle joue son petit numéro de mistinguette « vas-y que je me démarque des autres par ma spontanéité originale » et elle me rejoue le numéro de la gus qui a atterri là par hasard ; c’est la combientième ? J’crois que y a un gars, pour nous faire chier, il a dit à toutes ses connaissances que y aurait un cours d’essai de zumba gratos, donc ça a attiré tout ce qui avait un vagin et minimum vingt ans à trois lieues à la ronde. Et encore une fois, ça nous joue le coup de l’insolence qui veut cacher une bonne franchouille sympathique, comme si parce qu’on était des anars de merde, nous charrier était la meilleure façon de rentrer dans nos p’tits papelards. Peut-être qu’on faisait pas assez sérieux, Josh et moi, bah, chais pas, je me carre les épaules et j’attends la prestation. Evey me dit rien ; ce qui est un score honorable jusque-là, bien plus que la moyenne des autres cancans. Je ferme pas les yeux pour apprécier la prestation, je suis pas un virtuose de prime, et en plus, le mouvement est important, toujours. Difficile de prouver qu’on a la niaque avec un matériel pourri, mais rien qu’à la glotte, à la respiration, à la passion que y a dans la voix, je peux vous dire qui est un bon chanteur et qui l’est pas, et le critère que ça chante faux me passe par-dessus la trogne.

Elle chante ; je sais que c’est beau, et je sais que ça va pas passer malgré l’intérêt de Josh, toujours la main plus leste que moi. Disons que la fille était plus équilibrée que les deux précédentes, on avait le côté pas coincé d’Abe et l’expérience d’Hana, mais le résultat était pas mieux que la somme d’un peu de leur qualité ; pas qu’il était insuffisant, hein ? Mais bon, la somme fait un chiffre, et nous, on veut des lettres ; pas la même galaxie, pas la bonne réponse à ce qu’on voulait. Y avait pas de fluidité, pas de lien qui se formaient, et la jolie voix faisait pas tout. Je peux pas décréter que je l’aimais pas à quelques phrases parlées, mais encore une fois, si ça coulerait mieux que les autres, toujours pas assez fluide ; je rêve encore d’une nana qui s’approcherait et qu’aurait même pas besoin de chanter pour qu’on décide de la garder. Je réfléchissais à la création du noyau du groupe, et tout c’était de façon naturelle, tout collait bien, comme si ça en tombait sous le sens le plus simple ; p’t’être que Josh et moi, on s’y prenait mal, qu’à force de forcer les choses, on n’arrive à rien. C’est une bonne théorie, mais j’attendis la prestation d’Evey avant de continuer à faire l’obséquieux.

Je pense pas que Josh fut emballé, mais au moins, il était intéressé ; comme je m’disais qu’on n’avait rien à perdre sinon un peu de temps, je fis pas le moindre commentaire, langue étouffée sous la bière que j’ingurgite. Josh appâte la chanteuse avec une bouteille dont elle se saisit, à l’avant de la scène, et il commence à lui jouer l’entretien d’embauche sérieux. Pis, ça tourne un peu bizarre, chuis pas sûr que ça soit rentré dans la tête d’Evey qui voit déjà du marketing partout ; elle se voyait déjà charger de la com’, alors qu’on s’en balançait. Ce qu’on voulait, c’était juste un porte-parole qui évite à Josh de peinturlurer la caméra des artistes à la place de répondre aux questions, ou à moi, d’y répondre, tout simplement. J’adorerais être interviewé ; mais seulement en direct. Parce que sinon, il couperait.

Evey, elle fait tout pour pas donner envie, c’est dommage : elle théorise sur tout afin d’avoir quelque chose à dire, j’ai l’impression. Personne n’a compris qu’on recherchait une troisième personne qui étofferait notre groupe, et qu’on le voulait de prime plus coolos que nous afin que notre groupe puisse être sortable. On veut pas d’un médiateur, on veut d’un troisième larron en foire qu’apporte ce qu’on n’a pas encore : j’ai la grosse gueule inutile et la motiv’ indomptable, Josh y rajoute sa propre force de conscience et sa puissance artistique, et maintenant, on veut quelqu’un qui puisse parler à la place de nous deux pour qu’on puisse balancer nos idées à la place de nos poings. Et je sais pas ce qu’elle vaut, Evey, dans les domaines, mais elle fait pas punk, plus pimp (c’est le genre de mots qui te fait coomprendre tout un genre rien qu’au nom), et les descriptions qu’elle balance de nous sont aussi hâtives que celles que je suis capable de faire moi-même. Le mec qui arrive pas à être agréable plus de deux minutes se demande comment elle m’a percé à jour alors que j’avais la tronche du gars qu’avait passé trois heures à faire tourner en bourrique une vingtaine de buses, et le tout surligné de reste de sandwich cholestérolé autour de la bouche. ‘devait être mon attitude naturelle et ma posture un poil sauvage. Peut-être aussi qu’elle voyait pas le schtroumpf punk être méchant avec des filles, faisant ainsi le coéquipier le salaud du duo. Pile poil dans le ton, gonzesse.

Par contre, je sais pas si tu me regardes bien quand tu sors « schtroumpf punk », mais t’aurais compris que tu viens de détruire à la TNT l’intérêt que je portais pour toi : je m’en fichais de l’originalité de l’expression, ou son côté enfantin, mais elle balançait ça comme si Josh était le seul type qui se peinturlurait comme ça dans le milieu. En bref, ça me disait qu’elle y connaissait que dalle dans le secteur où on évoluait, elle avait pas l’expérience des squats, des arts des artistes qui s’entrechoquent contre le gouvernement, de la puissance de l’ombre que l’Etat projette derrière lui sans s’en rendre compte. Proprette, qu’elle était, moins que la précédente, mais trop proprette. On respirait pas le même air, pas de la même façon, on n’était pas le même genre. Voilà ce que je pouvais conclure d’Evey : elle était parfaite pour une autre audition, toutes les compétences requises, l’énergie nécessaire, mais juste trompée de sphère. Le tout était pas fluide, c’était normal, je la voyais pas marcher avec nous, on aurait l’air d’une publicité géante pour quelque bonbon. Josh en avait terminé, je savais pas, n’empêche que c’était à mon tour de commenter… voire de conclure :

« Evey, on n’est pas des rouages… Plutôt des rouill’ages, on corrompt, on salit, on dénonce, on crache et critique, on est bêtes et méchants. Et toi, t’es pas ça. Au-dessus de ça, on donne notre vie, on est tout le temps motivé, tout le temps la tête dans la bassine de l’anar’, on avance comme on peut, tout droit, mais on biaise pas et on recule pas. On reste focus, pas de faux cul, et on fout le pas après l’autre en gueulant au plus fort, et chaque pas, on lui donne tout ce qu’on a. On demande le même investissement pour tout le monde, et je sais pas si tu seras capable de déchirer ta vie en lambeaux pour en tisser ensuite un drapeau noir. Puis, regarde, t’as des dents, on a des crocs, t’as des mains, on a des pognes, t’as une figure, on a une trogne. T’es cool, Evey, t’es la première qui passe par nous avant de t’en aller, mais t’es quand même pas la bonne personne. D’solé et merci pour le passage, toi et la précédente, vous faîtes du bien à voir. »

Terminé, rien de plus à dire. Je lui souhaite le courage du monde en lui désignant la porte de sortie, et je fais tourner ma bière de l’autre main délicatement, déçu qu’on s’approche du but sans toutefois l’atteindre.
Pour tout vous dire, on s’en approchait, ouais, mais même en scrutant l’horizon, j’le voyais pas, l’objectif.



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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Ven 3 Oct - 0:34 Répondre en citant
Donc t’es pas prise. Fallait s’y attendre, c’est vrai. Mais quand même, ça fait un choc. Enfin, au moins ils te rejétent pas aussi durement que les demoiselles qui t’ont précédé, c’est déjà ça. T’as joué quitte ou double et t’as perdu. Tu peux pas plaire à tout le monde, Jones. En fait je sais même pas pourquoi je te dis ça, t’as pas vraiment l’air d’être plus traumatisée que ça. J’ai l’impression de réconforter un mur, en fait. T’as même pas l’air décontenancée. Mais franchement, t’es faite en quoi? Bon, j’avoue que son discours a au moins le chic d’être précis, et vrai. Tu peux pas dire grand chose,je te l’accorde. Mais au moins, réagis, je sais pas. Vis.

“D’accord, j’comprends. j’vais pas vous faire une scène vous inquiétez pas”

Encore heureux, je t’ai pas élevée comme ça.

“Seulement, ça annule pas le fait que ce que vous faites m’intéresse. Après, je comprend que ce soit pas exactement le lieu pour parler de tout ça, étant donné que d’autres demoiselles attendent impatiemment…”

Et bien, tu sais être ironique!

“... De pouvoir faire leurs preuves, mais j’aimerais quand même suivre votre progression. On sait jamais, c’est pas parce que je peux pas être chanteuse, que je suis pas permise d’être une groupie non plus”

Enfin, même si je doute qu’avoir des groupies soit vraiment leur styles. Quoi que, le cas échéant, j’pense pas que le beau gosse dirait non si on lui demandait un autographe sur le sein. Après, dire qu’il en profiterait... Je ne le connais pas assez pour le dire. Ce serait du délit de faciès, et c’est vilain. Mais soyons honnêtes. Je pense que oui.

C’est que t’as pas fini, en plus! Dis-moi, Jones, t’as pas autre chose à foutre que rester là alors qu’ils vont surement pas te rappeler, ou même penser à toi une fois que tu seras sortie de la salle? Genre je sais pas moi, par exemple… T’occuper de ton entreprise? Penser à de nouveaux prototypes? Ou non, mieux. Dormir?

“Je dis pas que je compte vous suivre dans toutes vos performances, et hurler vos noms en me baladant la poitrine à l’air, mais ptetre vous accompagner dans certaines de vos actions. Enfin, si j’ai bien compris ce que vous revendiquez. Parce que j’dois bien avouer que ça m’intéresse.”

Et depuis quand? Depuis quand t’es pas juste une directrice d’entreprise centrée sur son business et sur tes… Créations? Quand-est ce que t’as décidé que, d’un coup, il était temps de t’intéresser au système merdique de ton pays? Ça me semble un peu radical, comme changement. Enfin, d’un autre côté, t’es pas conne. T’es ptetre pas non plus venue ici au hasard. Enfin, pas totalement. Tu te renseigne un peu, avant de suivre tes amies. Même si t’es désespèrément naïve. Je vois que ça, honnêtement je te vois pas te tatouer le nom du groupe dans le dos.

“Sur ce, j’vais vous laisser. Vous avez encore du boulot, enfin, sauf si vous décidez d’abandonner. Bonne chance pour trouver une ogresse, et merci pour la bière!”

Ah oui! La bière! Tu l’as pas finie, tu vas en faire quoi ? L’emmener? Ca fait un peu bizarre de se balader dans la rue avec une bière à moitié finie, nan? Pis, c’est pas interdit, en plus? Ça doit l’être. Ca me semble être une de ces choses qui devraient être interdites, donc logiquement… Ah bah, la finir cul sec, c’est une solution. Ptetre pas la meilleure, mais c’est pas ça non plus qui va te foutre K.O. Allez, on se met joyeusement en route vers la sortie. Elles risquent de te regarder bizarrement, les filles. Tu pleures pas, tu fais pas la gueule, et par dessus-tout, t’es restée plus longtemps que la moyenne. Eh, ça se trouve, ça va en remotiver certaines. Parfait!

Et mais… C’est ptetre un peu tard pour m’en rendre compte, et de toute façon ça va pas t’aider, mais tu leur as pas donné tes coordonnées en fait. C’est un peu balot, si tu veux garder le contact! Après, je pourrais te dire “Au pire, Tokyo est pas une grande ville” mais en fait… Si. En 24 ans, pouvais-tu dire franchement que tu avais vu tous ses recoins? Je pense pas… Boaf, au pire, tu me diras, ils recherchent ton nom sur le net et BOUM, ils te trouvent. C’est pas comme si tu te faisais particuliérement discréte. Mais la question est : Savent-ils utiliser un ordinateur?

“Alors c’est bon, bang boum, j’ai la solution… ~♫”

Et voilà qu’elle est d’humeur à chanter, maintenant. Vraiment, Jones, t’es pas normale.

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Sam 4 Oct - 14:44 Répondre en citant




Sink in the river The lessons I learned




J'avais accumulé trop de haine ces dernières semaines, une haine insurmontable qui te bouffe de l'intérieur. Mes entrailles me tiraillaient, j'avais la sensation qu'une lame brûlante me transperçait la peau, qu'elle me scalpait les boyaux. C'était joyeux comme image, j'avais passé ces derniers jours dans mon trou à rat, sous des débris que j'avais, dans un excès de rage, balancés sur le sol déjà crade. Je m’assoupissais entre quelques cachets et bouteilles, le visage enfouie dans mon propre vomi. Putain, je faisais pitié. Clairement, je n'en avais plus rien à foutre, de rien, de leur foutu Incontestable, de leur foutu société, de leur foutues règles. S'ils voulaient me faire crever comme un rat mort au fond d'une cellule et bien soit, je n'irais pas m'en plaindre, que ce soit la société ou la drogue qui m'emporte, la conclusion serait la même.

Mais pour l'heure, il n'y avait pas de résignation qui tienne, seulement une putain d'envie d'aller tout péter, de me retrouver face au créateur de tout ce merdier et de lui faire bouffer sa cravate en soie repasser le matin même par sa petite femme blonde à forte poitrine. J'avais foiré mon enfance, mon adolescence, j'avais explosé ma famille, je les avais abattus. Psychologiquement je les avais anéanti. Je refusai que les pourritures qui régnaient m'abattent moi aussi. La seule personne qui a le pouvoir de me détruire c'est moi et seulement moi. Je décide de quand et de comment tout se terminera.

Bref, toute cette haine était née après l'annonce de mon mariage qui me fit percuter qu'il y avait un bouffon, au-dessus de ces lois, qui pouvait me contrôler comme un pantin et ça, je ne l'acceptais pas. Heureusement pour moi, mon « mari » avait disparu dans des circonstances pas très nettes mais qu'est-ce que je m'en foutais, sincèrement. Puis la disparition de mon seul ami -c'est triste oui- avait été la cerise sur le gâteau, ou plutôt la flamme embrasant la mèche. Je me suffisais à moi-même, je n'acceptais certes pas que l'on me tende la main, mais lui, non lui ils n'avaient pas le droit de me le prendre. J'en tremblais, la colère était terrassante, j'avais doublé mes doses, je ne vivais -ou survivais- qu'en étant complètement stone, sous l'emprise de mes précieuses substances qui me gardaient un minimum stable. J'étais une bombe émotionnelle. J'étais prête à exploser à tout moment. Je le sentais. Pourtant, le temps effaça doucement cette rancoeur, la haine se transforma en acide au fond de mon estomac, elle restait présente, ne partait jamais complètement mais je réussissais à la dompter. Je l'acceptais et décidai de me réveiller, de lever le poing, de crier que j'étais plus forte qu'eux.

Cela faisait des mois entiers que je restais cloîtrée chez moi, avalant les évènements passés amèrement. Il devait être vingt et une heure, je me levai difficilement, sentant mes articulations hurler de douleur. Ma joue droite était enduite de vomi de la veille et mes cheveux en avaient apparemment aussi fait les frais. Je m'agenouillai entre quelques débris de verre, essayant de m'habituer à l'obscurité. C'est alors que je le remarquai.
Un pauvre prospectus moitié déchiré et complètement chiffonné gisait parmi le bordel qu'était mon appartement. Je l'attrapai d'une main tremblante -on aurait presque pu croire que j'avais Parkinson- et le dépliai, dubitative.

"Binôme d’artiste, slameur et graffeur, spécialistes de l’improvisation, recherche une voix féminine pour accompagner leurs performances. Poulettes simples d’esprits et susceptibles s’abstenir, nous ne mordons pas, mais presque. Sachez que nos critères de choix ne se feront pas uniquement sur votre talent d’improvisation, la justesse de votre voix ou encore votre jolie minois. Mais aussi et SURTOUT sur votre aisance sur scène, votre créativité, votre motivation, et vos trippes. Montrez-nous que vous en voulez et n’ayez pas peur d’être anticonformisme. A bon entendeur…"

Un petit bouffon à la massue ne cessait de me frapper la boîte crânienne, la douleur en était insupportable, mais je réussis tout de même à déchiffrer ce qui y était inscrit. Ma mémoire me faisait défaut, mais je me souvint tout de même du début de ma soirée d'hier, où, à l'entrée d'un bar, j'avais trouvé ce prospectus, comme tombé du ciel. J'avais prit des cours de chant lorsque j'étais jeune -certes, des cours de bourgeoise mal... Ahem-. Mais même si ma voix n'y était peut-être pas, je voulais faire quelque chose de ma pitoyable existence, je voulais prouver au monde que je n'étais pas qu'une sombre merde que l'on croise dans l'obscurité des ruelles, je voulais prouver que je pouvais réussir. Et j'avais besoin de thune. Accessoirement.

Je me relevai donc, difficilement, titubant un peu aux premiers pas. C'était parti.

Je me retrouvai dans un quartier que je ne connaissais que trop bien, où je n'eus aucun mal à trouver le lieu du « rendez-vous ». Ma tignasse ayant été irrattrapable -et vraiment trop chiante à gérer- j'avais attrapé une paire de ciseau et avait tout coupé, arborant ainsi une coupe courte et très ébouriffée, il fallait l'avouer. J'avais enfilé un gros pull noir m'arrivant jusqu'en bas des fesses, des collants noirs, de grosses boots... Noires.

J'observai les candidates s'enchaîner, beaucoup ressortant en pleurs ou traumatisées. C'était donc si horrible que ça ? Pourtant, l'idée de rebrousser chemin ne m'effleura pas l'esprit, le destin m'avait poussé à me retrouver ici, que je me fasse recaler ou non, plus rien n'avait d'importance. Je voulais extérioriser ma colère, je voulais brandir le poing, que changement il y est.
J'attendais sagement que toutes les filles passent, de toute manière je n'étais pas pressée. J'humai la douce fumée de ma clope qui venait pourrir mes poumons lorsque je m'aperçu que c'était à mon tour. Right. J’écrasai le mégot sous mes boots et pénétrai à l'intérieur du lieu-dit.

Ils étaient tous les deux assis, en face d'une grande scène sur laquelle j'allais probablement jouer ma vie. Ils semblaient sévères, il est vrai, prêts à te cracher à la gueule tes quatre vérités. Mais qu'importe ? Je n'étais pas ici pour rigoler, c'était très sérieux.
Je me positionnais au centre, faisant un peu pitié avec ma carrure fluette et mon teint pâle.

- Salut miss, nom, prénom, âge, un rapide topo sur les raisons qui t’ont amené là, et ensuite, balance nous la sauce.

- Lhym Steinred, 21 ans, je suis ici pour foutre dehors la haine qui me pourrit la vie depuis des mois, je suis ici pour prouver à tous les sombres crétins de la haute société que je ne suis pas qu'une sombre traînée écumant les trottoirs, qu'une droguée incapable de faire quoi que ce soit de sa misérable existence. Je suis ici pour leur faire se la fermer.

Bon, c'était qu'un faible résumé de toutes mes motivations, il n'y avait pas que ça, mais ça plantait le décor dirons-nous. J'attrapai le micro de mes deux mains frêles, prête à interpréter la célèbre chanson Hallelujah.

La musique commençait, elle ne tarda pas à m'entraîner dans son univers. Les notes sortirent naturellement de ma voix. Je fermai les yeux, tenait les notes hautes, mes oreilles vrillaient, mes mains tremblaient sous l'émotion, la mélodie m'enveloppait doucement, je voulais chanter toutes les injustices que je croisai chaque jour, je voulais chanter ma colère, je voulais montrer ce dont j'étais capable, l'espace d'un instant, tout disparu autour de moi. Ma voix tranchait avec ma petite carrure, elle était claire, douce mais puissante, je voulais vraiment faire passer un message, je voulais qu'ils comprennent que je savais ce que je faisais, je voulais qu'ils se rendent compte que peu importe leur décision, avec ou sans eux, je voulais tracer ma route. Le choix d'une chanson douce montrait que je savais contenir ma haine, ma voix déraillait parfois, donnant un aspect de retenu face à tout ce que je ressentais. Même s'ils ne me choisissaient pas, c'était un moment magique. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti cette sensation de douceur, de paix, malgré le message fort que je voulais faire passer, une certaine sérénité se dégageait de moi. Je gardai les yeux fermés tout le long de mon interprétation avant de les rouvrir. C'était terminé.



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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 6 Oct - 11:19 Répondre en citant
La mousse et le cuir défoncé des accoudoirs connurent alors leurs pires heures lorsque Joshua les agrippa pour pas défaire la mâchoire de Jones. Donnez y un semblant d’intérêt, et voyez comme elle se trémousse, la sucette rose. Pas prêt à desserrer les dents pour le reste de son speech, le dessinateur se contenta de malmené son siège pour pas avoir à casser les jambes de la guimauve qui leur servait de candidate, et tenter, au passage de lui remettre les idées en place. Il semblerait que la bière avait su lui délier la langue mais pas comme il l’espérait, et clairement pas dans la même direction qu'eux. S'entendre se faire insulter joliment par une niaise couleur marshmallow en essayant de garder son calme c'était comme retenir un grizzly en cage en lui foutant un pot de miel de l'autre coté des barreaux. Vaillants accoudoirs pour un bien triste destinée.

Josh' il s'en foutait royal de l’esthétique de son look. Tant qu'on en saisissait le message qui en découlait. Mais c'était le "froisser" que d'y voir là un maquillage de beauté. C'est qu'elle avait rien compris la Jones. Rien compris à leurs idées, leurs actions, leurs rages, et leur bande. Josh' il soigne son apparence de la même manière qu'il en conçoit ses design de persos de jeux vidéos. Chaque détail compte, raconte, témoigne de son identité. Josh', c'est un livre à ciel ouvert qui se colle des bandes dessinés sur la peau pour que l'image soit plus clair et que le lecteur se cogne pas toutes les dix secondes sur des énigmes. Alors bordel, la Pimp en paille elle va où avec ses histoires de schtroumpfs BORDEL? Plus qu'une insulte pour lui, c'était Peyo qui s'en prenait dans les dents à voir l'image qu'elle balançait de ses petits hommes bleus putain!

Heureusement son pote ouvrit sa gueule au moment opportun et renvoya la môme poliment et avec "professionnalisme" aux pays des bonbecs, rejoindre ses licornes en gélatine et ses nounours à corne. Ça le calma un brin d'entendre le Nath' déblatérer du vrai. Ça lui rappela qu'il avait pas besoin de s'exprimer plus que ça, car il savait que son vieux frère partageait son sentiment. Et Nathaniel avait les mots justes pour exprimer leur avis pour deux. Alors Jones la joua fairplay et leur garnit même de bons sentiments, comme quoi, se contenir un peu des fois, ça amenait de bonnes choses. Même s'il se sentait un peu focus là sur le coup.

Lorsqu'elle quitta la scène, Joshua gonfla ses joues d'air et déversa une tornade à taille schtroumpfesque sur le siège avant. Il commençait à saturer, mais vraiment là. Marre de ces guignoles, de ces profils pas taillés dans la bonne pierre qui s'effritent dès qu'on grattait la surface. De ce manque de cran, de volonté qu'elles témoignent, alors que la logique voudrait qu'ils trouvent là un condensé de la rage nippone. Joshua commençait à perdre espoir. Il était même à deux doigts de sortir à Nath' ce qu'il voulait entendre: "T'avais raison, c'était une idée d'merde cette audition." et de remballer boutique. Mais c'est à cet instant que Steinred apparut.

Elle avait l'allure d'un chat noir à qui y manque du lard. Du genre mal nourri, au pelage pas moins soyeux. Gracile, nonchalante, avec des poids style Dr Martens au bout des pattes, encrant ses appuis dans la terre. Une tache rouge au sommet de sa tête rayonnait comme une couronne, des mèches sauvages lui tombant sur le visage dissimulant les traits tirés d'une fille qu'en a déjà trop vu pour son age. Au premier contact, là, à froid, Joshua sentit un lien. Il aurait pas su dire de quoi il retournait, mais c'était peut être bien l'odeur de l'addiction, qui, de part Jess l'avait inconsciemment marquée d'impressions familières. Cette nana marchait plus droit depuis bien longtemps. Si ce n'était depuis toujours. Y avait quelque chose de casser en elle, certainement l’œuvre de l'Incontestable (l'idée que ça puisse venir d'autre chose lui traversa pas la caboche). Et ça, ça le saisit à vif.

Elle se présenta alors et le cocktail Molotov eut son petit effet dans le poitrail de Josh'. Enfin.
C'était pas des miaulements qu'il balançait le matou porte malheur, mais des rugissements qui sortaient du plus profond de ses entrailles. C'était du vrai ressenti, de la haine qui coulait dans ses veines, une bête féroce sous un pelage de feu cherchant un but pour sortir de sa torpeur. Mais allez, 'fallez pas s'emballer. C'était le premier vrai rayon de soleil qu'était taillé dans le bon bois qu'ils avaient de la journée et ça grillait forcement la rétine à coté du reste. Alors 'fallait pas crier victoire trop vite, ils étaient pas à l’abri d'une fausse joie. Puis, la féline créature fit vibrer ses cordes. Joshua s'était redressé de son siège, relevant le menton avec attention et curiosité, l’ouïe aux aguets, son carnet de note s'ajoutant à la panoplie des objets oubliés du Comédien.
L'émotion qu'elle fit passer dans sa prestation sonnait comme une évidence. Elle savait bercer le loup et faire rugir l'enfant en quelques fractions de secondes. Ça avait le gout d'une promesse, d'un espoir qu'on frôle du bout des doigts. Ça semblait presque inespéré. Ça dégageait une force véritable, et une fragilité certaine, un timbre sans fioriture, se contenant juste comme il faut. Enfin, des fois, pas toujours. Et c'est dans ces petites bavures que Joshua y trouva pleinement son compte. Lorsque sa voix déraillait, était à deux doigts de déverser sa rage, quand la portée du message se faisait plus forte que les contours de la mélodie, se rattrapant la seconde d'après pour rester dans le ton. Alors, elle faisait couler de l'acide dans un bloc de coton.

A la fin de sa prestation, il y eut un silence. C'était le plus beau merci qu'ils avaient à lui offrir. Ils avaient pas les cordes, eux, pour répondre à ça.

C'était d'ailleurs pas simple pour Josh' d'essayer de causer après ça. Il avait l'impression de violer l'atmosphère avec sa voix rauque de fumeur toute cassée. Mais 'fallait bien qu'ils brisent ce silence à un moment donné, et Nath' semblait pas décidé à le faire, alors...:

- Eh bien... Il se racla la gorge et redressa la tête vers Lhym. Wow. Un silence. Il se laissa retomber dans son siège et demanda après quelques secondes. On va prendre l'air? J'en ai ma claque de cette scène pourrie.

Son index indiqua une porte de sortie. Nathaniel et Lhym acquiescèrent, et ils se dirigèrent bientôt hors des murs. La vérité c'était pas tant que l'endroit le gavait, mais que la candidate avait balancé tellement la dedans qu'il se sentait mal à l'aise d'enquiller sans broncher, comme si la tornade l'avait pas secoué. Et puis sortir dehors, c'était l'occasion pour lui d'observer la gosse de plus près, de voir comment elle se mouver en milieu naturelle, et pas sous le feu de projecteurs minables.
Une fois dehors, Joshua s'alluma une cigarette et tira une longue latte avant de reprendre:

- Lhym, t'as passé le test avec succès. Mais t'emballes pas, ça veut pas dire qu'on te prend, ça veut juste dire qu'on peut peut être s'entendre. Ce qui était déjà pas mal. A ce stade, t'as rien à nous prouver d'plus, ça serait d'ailleurs plutôt à nous de te montrer c'dont on est capable. Enfin, d'un geste automate, il mena sa clope à ses lèvres, j'm'appelle Joshua, et lui, il pivota la tête vers son ami, c'est Nathaniel. Un jour, un ami lui avait dit que pour qu'un échange apporte à l'un comme à l'autre, il fallait savoir donner à l'interlocuteur. Alors il décida de se lancer. Quand je suis pas en train de batailler avec c't'affreux..., il pencha la tête de coté pour designer Nath', ... pour faire entendre notre voix au plus grand nombre, j'dessine des mickeys en freelance. C'est mon gagne pain et ma vie. Si j'me suis pas noyé jusqu'à présent dans cette société prison, c'est grâce à ce défouloir, et faut dire aussi, j'ai pas encore de bonne femme qui m'attend à la maison. Bref, le dessin c'est mon trou vers la liberté. Mais un jour, j'ai croisé c'type. La patte de Josh' retomba sur l’épaule de Nathaniel. Ils échangèrent un regard, un bref sourire complice se dessina sur le visage du dessinateur. ...Et sa hargne m'a décidé à m'remuer pour de vrai. Il tourna la tête à nouveau vers elle. Et nous y voila. Il tira à nouveau une latte. Et toi Lhym, c'est quoi ton histoire?

_________________
Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?

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victorledelfin
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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 6 Oct - 21:00 Répondre en citant




Sink in the river The lessons I learned




Lorsque je rouvris mes yeux, il me fallut quelques secondes d'adaptation avant de replonger dans la triste réalité, avant de me rendre compte que j'étais au milieu d'une grande scène, quatre yeux me fixant de tous leur poids. J'eus presque un sentiment de malaise, ne sachant pas vraiment si ces deux énergumènes s'apprêtaient à me cracher à la figure ou à m'accepter dans leur bande. Le silence fut long, pour moi il dura une éternité avant d'être enfin brisé par deux simples mots, qui sonna comme la fin de mon calvaire, ou plutôt le début du test. C'était loin d'être terminé et je ne savais pas si je devais m'en réjouir.

L'Homme aux cheveux verts dont j'ignorais encore le nom proposa qu'on aille prendre l'air et j'en fus ravie, il est vrai, je commençai à suffoquer dans cette salle sur-chauffée et je suais sous mon gros pull en laine. Trop de pression, d'émotion, d'extériorisation pour ma santé fragile dirons-nous -santé qui était vraiment malmenée avec moi, il est vrai- . Le second homme était resté encore silencieux jusque là, laissant son confrère le soin de m'observer, de m'analyser, de me cerner. Nous sortîmes tous les trois par une porte de sortie, me retrouvant une seconde fois dans ces sombres ruelles dans lesquelles j'avais pour habitude d'errer. Je restai sans dire un mot, cela faisait plusieurs heures que j'étais clean et ça me faisais tout drôle pour tout vous dire. Au moins, j'avais un minimum toute ma tête pour écouter et répondre aux questions de l'inconnu.

Inconnu qui alluma une cigarette avant d'inspirer lentement la fumée, je l'observai discrètement, me retrouvant un peu dans ce visage dur, dans ces gestes francs, dans ces paroles directes. Il n'y allait pas par quatre chemins, et ainsi, je savais à quoi m'attendre. Ce n'était pas plus mal. Moi en revanche je n'avais plus aucune clope et c'est donc en me contentant simplement de la douce fumée grise qui nous enveloppait dans la nuit que je rassasiait mon envie de me pourrir les poumons.

Enfin il enchaîna quelques mots et mon malaise sembla peu à peu se dissiper. Son histoire était brève et pourtant claire, il avait la même amertume envers la société, la même envie de vouloir agir, de vouloir clamer sa liberté. J'avais l'impression d'être à ma place. Durant un court instant j'eus la sensation de ne plus chercher à fuir la réalité, de me laisser emporter dans ce monde bien trop corrompu pour moi. Laissant les marques de politesse de côté -il connaissait déjà mon prénom de toute façon- j'essayai de raconter le plus brièvement et fidèlement possible mon histoire.

- Je n'ai pas toujours ressemblé à la pauvre fille qui se tien devant vous, je montrais, bras écartés, l'état de mes vêtements dissimulant mon corps meurtri. Avant, je vivais dans une immense baraque avec des parents m'idéalisant et me sur-protégeant, j'étais leur princesse, leur plus belle réussite. Je baissai les yeux un instant, avant de soupirer et de reprendre. Mais j'ai été trop égoïste, je ne voyais pas le bonheur dans lequel je nageais, je voulais plonger dans le vrai monde, repousser mes limites, abandonner ma petite vie trop parfaite à mon goût et connaître le grand frisson. J’agrémentais mon discours de geste théâtraux, accentuant le côté ironique de l'histoire. Et vous voyez un peu où ça m'a mené toutes mes conneries... Mauvaise rencontre, mauvais choix, j'ai sombré.

Je n'avais, en effet, plus que mes yeux pour pleurer, plus que mon esprit pour me souvenir de tout ce que j'avais perdu, plus que la culpabilité pour me tenir compagnie.

- Ah oui, et accessoirement l'Incontestable avait décidé de m'enchaîner histoire de m'enfoncer. Et de me retirer ma seule chance de m'en sortir, sinon ce n'était pas marrant m'voyez.

Je m'adossai au mur de brique froide, j'étais fatiguée, un petit coup d'aiguille dans le bras aurait été le bien venu.

- Je n'ai vraiment pas fait de jolies choses dans ma vie. Je m'arrêtai un instant et réfléchi. Aucune même. Je ne suis pas une personne côtoyable en fait.

J'eus un petit rire avant de me rendre compte que ça faisait beaucoup de blabla tout ça, il n'en attendait peut-être pas tant.

Je ne m'étais pas attardée sur toutes mes mauvaises rencontres ou les évènements passés qui m'avaient fait devenir l'épave que j'étais aujourd'hui. Je pense que primo, il avait mieux à écouter qu'un semblant de mélodrame et deuxio, je n'avais pas spécialement envie d'étaler ma vie à de parfaits inconnus.
C'est parfois drôle les choix que vous offre la vie. Vivre ou mourir, littéralement, remonter la pente sachant que l'ascension sera douloureuse, que vos genoux s'écorcheront sur la parois, que vos doigts s'enfonceront jusqu'au sang dans la pierre ou pousser votre dernier soupir sans laisser de trace, comme si vous n'aviez jamais existé, comme si le monde ne vous aviez jamais connu.



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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Mar 7 Oct - 0:50 Répondre en citant
La prochaine numérotte est une épave, le genre à se camer ; pas le bon genre. Je me demande qui c’est, je renifle dans mon esprit une vision de cheveux courts et flammes mais rien me vint, alors je laisse tomber et je me concentre sur l’apparition. Pour moi, c’était directement une perte de temps mais j’avais pas envie d’achever quelqu’un avant même qu’il me montre la force de ses crocs. Au moins, elle était dans le ton. J’avais déjà dit quoi sur les camés tout à l’heure ? rien de foncièrement gentil, ouais. Je laisse Josh débouler son speech maintes fois craché, quasi-érodé, je fais de même, elle se saisit le micro, en avant la musique, et surtout, pas comme les dernières fois, fuis pas. Je me renfonce dans mon fauteuil, il y a la troisième bouteille qui me fait du gringue, mais quand chuis pas gai, l’alcool m’endort et m’rend tout gris jusqu’aux pensées, alors je préfère rien tenter.

Josh semble rien remarquer, que ça soit dans l’élocution de la meuf ou sur mon visage, mais quand j’entends qu’effectivement, elle se mâche des bonbons pas pour les gnomes et qu’elle se pique la veine pour s’y insérer du poison, tout se durcit, ça se compresse et ça a envie de pointer la sortie du doigt et de lui demander d’aller retourner à son hosto perso pour qu’elle aille se marquer quelques points de plus dans le creux du coude. Les camés, je kiffais pas, nan, pour moi, c’étaient des brosses à chiotte de la société qu’étaient persuadés de trouver la liberté en se vomissant dans les narines des uns et des autres, et qui s’embourbaient eux même dans leur merde en devant sacrifier le fond du portemonnaie et ledit portemonnaie pour se sustenter d’un rien qu’était devenu tout pour eux ; les mecs, la liberté et le bonheur, c’est gratos, vous savez ? Donc à partir du moment où vous casquez, c’est que vous avez perdu, et vous êtes des pantins du marché noir. De plus, vous êtes fiables comme du beurre en plein désert sec entre deux moissons, et la police sait parfaitement comment vous chopper… et vous faire parler. Juste un peu de sucre du pays merveilleux et vous dégobillez sur la table tout ce qu’ils veulent et surtout, tout ce que vous voulez pas. A commencer par le déjeuner.

Cependant, et j’ai noté, et là encore, je crois que personne est capable de percer ma carapace de mec affalé, mais c’était la toute première personne qui avait besoin de nous, de façon absolue, qui mettait sa vie en jeu, qui nous demandait presque de l’aide, en fait. Les chanteuses de profession, ça leur faisait un joli tremplin pour une carrière engagée, les autres pensaient qu’on était une bande de potes avec qui on allait décapsuler de la brune aux briquets en refaisant le monde comme des quarantenaires au PMU du coin qui s’habillent qu’en polo blanc sale de tâches de brun. Mais elle, toute cassée et tordue par la vie, cette Lhym à angles, elle était ici pour changer sa vie. Question motivation, elle l’emportait haut la main sur tout le panier auquel on avait eu le droit. Je voyais pas Josh gratter sur son carnet, mais je remplaçais ses feuilles par mon cerveau où je note le côté positif de l’affaire. Ça serait déterminant pour la suite.

Ensuite, elle commence à chanter. Techniques vocales, elle avait rien à m’apprendre malheureusement, c’était du niveau sous le pommeau de douche, mais ça se laissait écouter quand même, primo parce que la chanson qu’elle avait choisi, c’était un peu un des grumeaux de la soupe populaire, c’est consistant, ça attire l’œil et le reste du potage lui donne relativement plus de goût, et secundo, y a de l’esprit derrière, y a du vivant. Je la sens vibrer, dans la crasse qu’est son corps et son esprit, dans le goudron dévasté de sa vie qu’a formé un magma coagulé et dégueulasse ; ça veut sortir de tout ça, nan ? Me dis pas que ça voulait pas hurler, déchirer des barreaux de misère et revenir en pleine vie, l’âme complète !
J’écoutais pas Hallelujah.
J’entendais Lhym.

Dès qu’elle eut terminé sa prestation, je sentais mon anar vert sous le choc, et je lui décochai un sourire pour qu’il sache que j’avais compris qu’il avait eu le coup de cœur sérieux pour la nana. Cette petite rien avait réussi à émouvoir le grand Josh. Et elle m’avait fait tinter les oreilles ; on avait enfin trouvé quelqu’un de la même galaxie que nous, avec une vie qui voulait s’échapper, mordre une main faussement conciliante. Joshy nous fit prendre l’air de l’autre côté, et on se retrouva dans la fraîcheur de la soirée. Tandis qu’il s’allumait sa clope, je jaugeai la miss ; empêtré dans mon rôle de juge et fatigué par le fatras des précédentes auditions, je n’avais toujours pas déc(r)oché un mot ; je laissais le soin à mon pote de continuer l’entretien, il était certainement plus aimable que moi quand il s’agissait des ressources humaines, surtout quand leur échine était encore tendre.

Il y alla moins sec qu’Evey, ouais, peut-être que dans son esprit la partie était déjà terminée pour lui, il fit même les présentations, tout était cool, voili voilou c’est Josh, voilivoula c’est Nath, et je fais un sourire quand il me présente comme le gars qu’a allumé sa hargne ; moi dans le rôle de l’étincelle ? Je demandais pas mieux Josh, tu me filais les honneurs. Il voulait aussi que je me présente certainement, mais c’était un peu râpé, c’était pas encore à moi de parler, je critiquerais qu’à la fin. D’abord, je voulais connaître la Lhym.

Alors je l’écoutais patiemment –tiens Josh, passe-moi ton oinj, y a pas que toi qui va te polluer les bronches, et mon cerveau oublia rapidement tout ce qu’il y avait à savoir sur la princesse qui s’était noyé dans une nappe de goudron. Mauvais choix, hein ? Fallait croire qu’effectivement, elle avait fait de sales rencontres pour qu’elle essaie de rechercher la rédemption auprès de deux gars filous comme pas deux et brutaux comme on faisait pas à la Préhistoire. Des fois, la liberté, drôle de notion, ça pouvait s’empoisonner ; on est tous débiles dans nos têtes, si t’as pas un mentor qui t’empêche de subir des mauvaises expériences pas indispensables, alors tu te retrouvais terminé, isolé, et t’es déjà mort. Pour vivre, il te faut un but, c’était quelque chose qu’elle avait compris et qu’elle venait mendier avec sa voix. Je tire une latte et la fumée se marie avec la vapeur causée par le froid –f’sait tard et pas chaud. A moi de parler. Et je crois que j’y avais déjà fait mention, mais je vous le rappelle, Josh était le bon flic. Je vous laisse deviner qui avait l’autre rôle et qui avait pas encore causé. Elle abat les obstacles un à un, Lhym, mais c’est face à moi qu’elle se trouve, le gars pas cool de base et qu’est pas pour un troisième membre chez les Anartist’s Brother. C’était moi, Nathaniel, le mauvais flic.

« Tu me tires des larmes, Anastasia. » Une autre latte, je l’avais pas dit de façon si sévère, on lui avait demandé de se présenter, c’était pas pour la remercier d’un crachat, mais on était ici pour chercher un partenaire, pas de la geignarde. La fumée monte et laisse apparaître mon visage une nouvelle fois. « T’es pas une personne côtoyable ? Sérieux ? Ben dis donc Al Capone, je te présente Josh, ses poings ont tellement embrassé des gens qu’ils ont plus d’amis que lui sur les réseaux sociaux. Et moi, je suis un primitif sanguin. T’as pas de quoi te dénigrer, on en a rien à foutre. Ce qu’on veut, c’est quelqu’un qui sache parler, un peu bien, et qui peut faire passer les messages par sa voix. On veut pas de la propreté, mais de la présentation, quelqu’un qui sait parler. Moi, je sais pas, je beugle la plupart du temps. On veut rajouter une autre dimension à notre équipe, et pour ça, on a besoin d’un explorateur du quatrième pouvoir, d’un médiateur oral, mais aussi visuel, entre nos idées et la jungle qu’est le reste. Est-ce que tu le sens ? » J’avais toujours la voix rauque au naturel, imaginez avec la fumée dans la trachée ; tant mieux, ça me déplaisait pas. Si elle cédait pas à mes coups de pression, elle aurait plus de mal à me supporter après ; j’étais un test à moi tout seul. Je rajoutai pour faire vaciller ses hésitations : « Tu te sens pas fréquentable parce que tu te dis que tu te pifferais pas si t’étais dans le corps d’un autre. Moi, je te parie que tu peux t’aimer, suffit juste que tu te destines à quelques chose, n’importe quoi. » Là, mes yeux se rétrécissent, et je lui tends le joint. Assez près pour qu’elle ait qu’un geste du bras à faire, assez loin pour qu’elle ait un geste du bras à faire. Qu’elle comprenne qu’elle devait pas le prendre machinalement : « Maintenant, Miss, tu vas ouvrir tes esgourdes. J’ai deux mauvaises nouvelles pour toi. La première, c’est que tu nous as fait forte impression, je t’aime bien, et je crois que Josh aussi. T’es la meilleure qu’on a eu, clairement. La seconde, c’est que y a que deux choses que je déteste plus encore que les drogués, c’est les suicidards et les cols enfarinés. Mais y a que eux. Si t’étais pas toi, pas Lhym, si t’avais pas envie de vivre, je t’aurais botté le cul si fort que ça te rappellerait ton premier anal, mais avec du sable. Ça va être clair et net, chuis pas contre tirer la taff quelques fois, mais une droguée a rien à foutre là ; je te fais la version traduite en ultimatum : chez nous, tu vas arrêter la came, ou alors tu seras pas chez nous. Et si ça peut te rassurer, je connais un gars super brutal qui pourra énormément t’aider pour arrêter de te souiller avec la merde : moi. » Mon corps s’est rapproché d’elle, mais le joint est toujours à la même distance de sa trogne. Je lui fais signe qu’elle peut le prendre, et je rajoute plus bas : « En gros, on te propose d’être ce que tu penses pas être et d’arrêter d’être ce que tu es. Tu voulais changer de vie ? t’es pas tombée mieux. »

Je me sens cruel avec elle. Ça m’a pas empêché de compatir pourtant, c’était pas le seul fantôme qui rôdait dans la ville, mas fallait savoir un peu secouer les mots : ce que je lui proposais, c’était de l’aider. Je voulais la sauver.
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"The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Empty Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots

Message par Admin Jeu 17 Sep - 10:50





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J'avais presque oublié la présence du second homme, je me contentais de raconter mon histoire, sans faire attention aux regards insistants qu'il me lançait. Il m'observait silencieusement et il m'était impossible de savoir ce qu'il lui passait par la tête. Mais je le su bien assez tôt.
Il me déblatéra tout ce qu'il avait accumulé à mon sujet d'un coup, sans prendre de pincette, et encore une fois, je savais à qui j'avais affaire. Si j'avais raconté mon histoire ce n'était certainement pas pour me faire plaindre, je détestais que l'on me prenne en pitié. J'avais tout foiré, j'en étais la seule responsable, je n'avais pas besoin du regard compatissant des autres. Heureusement, ce n'était certainement pas pour me plaindre que l'inconnu ouvrit la bouche -bien évidemment-.

Il voulait une personne éloquente. Avec mon passé d'enfant bien éduqué côtoyant les plus riches milieux, je savais parler, ce n'était pas un souci. Puis, entre nous, savoir parler ne s'oublie pas, alors ce n'est pas tant sa recherche d'une personne qui sache s'exprimer qui m'inquiétai, bien au contraire. Toutefois, je me tus et le laissai continuer.

En revanche, lorsque j'employais le terme « pas fréquentable » ce n'était certainement pas, comme il pensait, le fait de ne pas m'aimer si j'étais dans le corps d'un autre, non. J'étais simplement une bombe. Une bombe prête à exploser on ne sait quand, on ne sait où, et je n'avais pas envie d'emporter d'autres personnes avec moi. Malgré la culpabilité qui me rongeait, la drogue qui me bouffait, j'avais vraiment envie de croire en ces paroles, de croire qu'il suffisait de me destiner à quelque chose pour pouvoir sortir la tête hors de l'eau... Bien que je ne pensais pas cela si simple.

Il me tendit le joint, j'avais envie d'humer la douce fumée, il est vrai, mais je préférais rester concentrer sur son discours, il n'attendait certainement pas un tel geste.

Ma joie fut éphémère lorsqu'il m'annonça que j'étais la meilleure candidate, que j'avais fait forte impression et tout le blabla. Parce-que les phrases qui suivirent me poignardèrent en plein cœur, je les sentis passer. Il me fallut quelques secondes avant que les informations aillent jusqu'au cerveau parce-que clairement, je n'avais pas du tout envie de les entendre. Il me demandait de tout plaquer, de tout arrêter, de tout abandonner. Pour moi ce n'était pas simplement la drogue qu'il me demandait de balancer, mais aussi ce monde illusoire que je m'étais crée. Il me demandait d'accepter ces sentiments acides que je gardais au fond de moi, de pardonner ce que j'avais fait, de me relever, d'arrêter de déconner... Rien que l'idée de me retrouver dans l'état de manque me paralysai de peur, j'étais effrayée, apeurée, je savais la douleur que ça m'infligerait, les voix que ça engendreraient, la folie que ça m’amènerait... Je ne doute pas qu'il savait ce qu'il faisait, qu'il n'était pas né de la dernière pluie et qu'il imaginait bien l'état désastreux dans lequel ça allait me mettre -oui, on peut faire pire que mon état actuel- et pourtant, il était prêt à prendre la responsabilité de m'aider et à me tendre la main.

Je restai plusieurs secondes qui me parurent une éternité, sans dire un mot, les yeux dans le vide. Heureusement que j'étais adossée au mur à ce moment là, parce-que mes jambes m'auraient très certainement lâchés. Le pire dans tout ça c'est qu'il attendait une réponse, ici, maintenant, pas dans trois semaines où je pourrais me défiler, pas dans une heure, maintenant. Pas la peine de vous expliquer que faire un choix aussi conséquent, qui a un impact énorme sur tout le reste de votre vie, sur votre futur, sur votre destin, c'est très difficile et j'eus du mal à avaler ma salive.

Pendant un instant, j'essayai d'imaginer ce qui adviendrait de moi si j'acceptais sa proposition, si j'arrêtais enfin de fuir, si je commençai l'ascension vers le vrai monde, la réalité. Je me revoyais jeune, lorsque j'étais encore clean, quand j'apprenais le piano avec ma mère où quand je me racontais des histoires avec mon père... Si cette Lhym aurait survécu, qu'est-ce qu'elle serait devenue aujourd'hui ? Médecin ? Mannequin ? Photographe ?
Qu'est-ce que je pourrais devenir.. ?
L'idée de refuser son aide était l'option de facilité, je m'étais déjà préparé d'innombrables fois à la mort mais est-ce que c'était vraiment ce que je souhaitais ?

Un mal de tête insupportable me martela le crâne, je me laissais doucement tomber avant de m'asseoir sur le sol humide, adossé au mur, la tête levée vers le ciel. Je me fichais pas mal de ce qu'il penserait, après tout, ce n'était pas un choix anodin.
Je baissai les yeux, inspirai profondément, expirai lentement avant d'enfin répondre :

- Je veux changer de vie.

Ce fut les seuls mots que j'eux la force d'articuler, sonnant comme cinq coups brefs sur la porte du malheur.



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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Mer 8 Oct - 22:47 Répondre en citant

Là, t’as le temps qui se fractionne plus, qui se transforme en bulle uniforme, et une seconde se transforme en gouffre temporelle qui prend bien plus que ça aurait dû ; gonflé à quoi ? à l’importance de la décision. Je sais pas ce qui trame dans le crâne de la gonze, mais je lui avais lancé un ultimatum dément qui rebattait toutes les cartes. Je voyais toutes ses addictions me cracher à la gueule, et l’inertie propre à tous les individus retenir l’esprit de Lhym vers des jours plus relaxs et meurtriers. J’imaginais sans peine l’espoir dingue, mais en même temps si loin, si loin qu’on croirait qu’il vient d’une ou deux autres vies plus tard, et donc, qu’on n’y croit plus, que ça pouvait causer, une ampoule dans un univers de noir. J’ai Lhym dans mon champ de vision, et son visage est découpé en deux par la p’tite cigarette que je lui tends et que je l’invite sadiquement à prendre, comme si tout l’examen et toute sa vie allaient se jouer à sa réaction. D’un côté, je vois la saloperie crasse la recouvrir et jouer la facilité, de l’autre, je voyais Lhym.

Et désolé pour Josh, c’était pas le genre de critère sur lequel on s’était fixés dès le départ, mais les camés, y en a aucun qui viendrait me les brouter dans ma sphère d’anar’. Je voulais bien qu’ils me causent, je voulais bien les connaître, mais aller plus loin, les charger de responsabilités, c’était aussi débile de demander à un corps de flicards en armure de venir nous aider à casser la gueule à leur collègue. Mauvais alliés qui feraient plus de mal que de bien. Je savais bien que Josh, la petite l’éclatait, il était pas le seul, mais si elle voulait être mon coup de cœur perso, alors fallait que ça vibre. J’avais cru entendre des notes de mue, là-bas, devant le micro, mais j’allais tester le terrain en direct avec quelques outils bien lourdingues afin d’être sûr de voir jusqu’où le son de son âme pouvait vibrer. Alors j’attendais patiemment la réponse de Lhym, me formalisant pas sur l’attente, je comprenais. Les décisions difficiles à prendre, on connaissait souvent la réponse à l’avance qu’on allait adopter, mais fallait quand même hésiter, laisser le temps à tous les neurones de participer au débat intérieur et être certain que personne avait envie de continuer avant de prendre la décision. Alors, Lhym, qu’est-ce que tu dis ?

Elle dit okay.
Putain.

La cigarette disparaît dans mon poing et la fumée s’éteint sans ouï dire ; je lâche un sourire sincère qui dévoile des quenottes pointues bien jaunes, et je jette le mégot par-dessus mon épaule. T’as gagné, petite, tu l’as emporté. Je dis pas que t’étais persuadée d’arrêter du jour au lendemain, chuis un humain avant d’être monstre, mais au moins, tu t’es laissée un espoir. Et tu vas vite te rendre compte que l’espoir, un brin de lumière au lointain, ça peut te faire bouger un million d’âmes et leur faire faire des choses qu’ils pouvaient pas imaginer. Et chez les Anartist’s Bros, on n’avait pas d’autre moteur, et rien pourrait remplacer son efficacité et surtout, sa puissance. Comme tu carburais comme nous, alors je commence à t’aimer bien. Mon bras te décroche du mur et se pose à l’épaule opposée, et la clope terminée, on retourne à l’intérieur tous ensemble tandis que je lui dis, d’une voix franche :

« T’es épatante, Lhym, tu casses des briques. On va s’échanger les numéros et on te recontactera dès qu’on aura du nouveau. Faut quand même qu’on déblatère et qu’on délibérate, quoi… »

Une fois la relative chaleur de la salle abandonnée retrouvée, je me détends et je me dis que la soirée aura au moins servi à quelque chose, qu’on la prenne ou non, et ça me rend heureux. Je m’excuserais auprès de Josh dès que l’affaire serait terminée, je lui devais bien ça après tout le fiel que je lui avais balancé. J’étais quand même content dans l’affaire, tant mieux. J’avais retrouvé un peu d’énergie, les dernières candidates avaient sacrément intérêt à balancer la sauce pour en profiter.

Donc, pour conclure sur le chapitre de Lhym, je fais comme j’ai dit et elle se retrouve avec mon numéro, et nous avec le sien, et on lui en reparle quoiqu’on décide. Et elle et moi, de toute façon, on se retrouverait juste après la pub ellipse afin qu’on discute de ses problèmes et que je l’aide à passer le cap. Avec un peu de chance, elle ferait le ménage avant que j’ai moi-même à intervenir, ça éviterait des plaintes de voisinage et des passants sous la fenêtre. En tout cas, signe de tête à Josh, elle est pas embauchée direct, mais elle fait partie des candidates retenues pour le dernier tirage, et si elle reste la seule à nous intéresser, prise d’office, félicitations et pot d’arrivée à coups de bière. Mais bon, y avait encore de la concurrence qui se tassait à l’entrée, même si le temps la faisait s’étioler (on avait ramené du monde, on pouvait être fiers), et donc on n’avait pas encore dit le dernier mot. Pis, bon, si on se retrouve avec plusieurs candidates excellentes et qu’on sait pas faire le choix, y avait moyen qu’on change nos plans. Je tombe comme une masse sur mon fauteuil et je finis ma bière. The show must go on, comme ça dit dans le milieu, et le show commence à se faire bien sentir, ça fait plaisir. Marre des études sociologiques sur les abruties qui vivaient à Tokyo.
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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Jeu 9 Oct - 18:17 Répondre en citant
La gueule stone, les traits tirés, l'allure chancelante, les légères secousses qui la prenaient au corps comme des tics indécrottables et les cicatrices aux avants bras, bien sûr qu'il les avaient noté. Et plutôt deux fois qu'une, c'était une des raisons implicites du crush que Joshua avait pour cette candidate. Une paumée, camée qu'était morte demain si on la laissait couler. Une nana moitié cadavre moitié battante qui faisait complètement écho à son histoire à lui, à sa Jess.
C'était pour la fuir que quelque part il en était rendu là, à clamer la liberté au coin des rues en refusant d'un bloc les obligations maritales dictées par son gouvernement. C'était pour plus jamais se sentir lié à un autre être "jusqu'à ce que la mort vous sépare". Et pourtant, pourtant ce grand couillon aurait été prêt à prendre Lhym d'office dans l’équipe, larguant complètement ses défenses, parce que, ironie du sort, elle trimballait sur son dos les mêmes casseroles trouées que Jess.

Le speech de Nath' fut une décharge dans sa gueule, différent de l'impact qu'il allait avoir sur Lhym, c'est sûr, mais semblable à une bouteille de gaz dans une cheminée lui pétant au visage. Parce qu'avec sa franchise et sa poésie grasse, il avait tapé dans le mile sur son compte. Lhym la droguée, Lhym la fantôme, cassée, bouffée, le chat noir qui crie famine. Noir putain. NOIR Josh', tu sais pas lire?
Joshua ouvrit alors les yeux et vit clairement le manque de discernement dont il avait fait preuve et surtout, la raison sous-jacente de sa négligence. Ça lui porta un gros coup au moral, si Nathaniel n'avait pas été là, il aurait foncé droit dans le mur. Encore. Joshua s'était tu. Complètement. Il marinait dans son coin cette vérité glaciale qui lui rongeait les entrailles. Ce coup de génie que la vie lui foutait dans la gueule, cette triste blague qui le fit réaliser que s'il était encore avec Elle aujourd'hui, il aurait pas évolué d'un iota.

La fuir, ça changeait rien. Il avait tiré que dalle des leçons que ça aurait du lui apporter. Rien compris. Rien changé. Ça faisait que rouvrir la plaie béante qu'était pas prête à cicatriser.

"En gros, on te propose d’être ce que tu penses pas être et d’arrêter d’être ce que tu es."

"Nan, J'ai déjà essayé ça sert a rien, on change pas, on change jamais. Tu nais comme ça, tu vis comme ça, tu canes comme ça. Seul à poil face à ton reflet, avec ton dégoût de toi-même, ta culpabilité et ton désespoir comme seul témoin."
S'il avait eu les mots, et fini de broyer du noir à ce moment là, c'est ce qu'il aurait dit.
Mais Joshua se tue. Il était peut être tout simplement pas taillé pour mener ce genre de bataille, 'fallait laisser la place à d'autres. Lui, les sortir du trou les junkies, ça le menait qu'à sa propre déchéance.

Et elle accepta. Ils ne virent pas ses mains mordre un peu plus la peau de ses bras croisés contre son torse, ses paupières se clore, sa tête s'abaisser vers le sol, sa mine s'assombrir, et cette pensée fugace dans son esprit:
"Putain de boucle."
Ca lui apparaissait comme une malédiction, comme s'il refilait le virus qu'il se trimballait depuis des années à son meilleur pote. A son tour, il se retrouvait avec sa droguée à remettre sur pieds et à s'imaginer que c'était un combat gagné d'avance.

Mais Nathaniel n'était pas Joshua, Lhym n'était pas Jessica et surtout, c'était pas d'un couple dont il s'agissait mais d'une collaboration. Mais ça, ça ferait son chemin plus tard, quand il aura mangé du recul, le Josh'. Alors voilà. Lhym était passée, Joshua broyait du rouge sans dire mot, il avait renfoncé son cul dans la peau du cuir et redressé la tête vers la scène, gueulant un bon:

- SUIVANTE!

Pressé de voir débouler la prochaine candidate pour penser à autre chose.

_________________
Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?

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victorledelfin
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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Dim 12 Oct - 1:41 Répondre en citant
Le signal est levé et il est l’heure de se préparer. Après une journée bien chargée à travailler sur mes futurs compositions et au bar, je monte les escaliers pour atteindre ma chambre au dernier étage du bâtiment. Je regarde de fond en comble cette pièce que j’habite depuis plusieurs mois maintenant, toujours aussi petite et vide. Dans un coin, non loin de la porte menant sur le long et étroit couloir qui me sert d’accès vers l’extérieur, se trouve ma guitare, mon petit trésor. Ma guitare… Oui, ce trésor qui en ce grand jour va être mon plus grand allié. Mon regard se tourne vers mon portable que j’attrape et déverrouille. A son écran s’affiche l’heure : seize heures et quasiment trente-cinq minutes, en outre, une bonne demi-heure avant que le bon vieux patron réplique et gueule à ne plus s’arrêter pour me dire qu’il faut partir. Je me dirige vers la petite salle d’eau se trouvant au bout du couloir, juste au-dessus de l’escalier et en profite pour me débarbouiller. Oui, dans quelques heures je vais participer à une audition. Pourquoi déjà ? Ah oui, intégrer le groupe The Anartist’Brothers, un groupe en marge de la société et qui a développé un art conceptuel assez particulier, mais qui je dois avouer peut en intriguer plus d’un. Mêler l’art visuel à l’art du son dans une performance totalement déjantée, voilà du nouveau, surtout quand ceci cherche à mettre en avant une remise en question sur un sujet bien précis. Enfin, j’en parle de cette manière maintenant, mais je ne vous cacherai pas avoir eu quelques doutes quant à leur fiabilité au départ. Ouais, on ne peut pas dire qu’au moment où ils m’ont proposé d’auditionner, leur état soit très convaincant. En même temps, après plusieurs verres d’alcool et une soirée agitée ça ne pouvait qu’être le cas. Enfin, malgré ça j’ai tout même décidé d’y participer, et suite à plusieurs recherches, quant à leurs ambitions et leur procédé, je me suis rendue compte que finalement, leur proposition pouvait être une bonne occasion de mesurer mes capacités. Et qui sait, peut-être bien que grâce à ça j’aurais enfin l’occasion de véritablement m’exprimer.
Bref, revenons-en à ma journée actuelle. Le problème ? Je dirais mon accoutrement. C’est toujours comme ça avant les grands événements… Mais comment vais-je pouvoir m’habiller ? Tout en sachant que ma garde de robe n’est constituée que d’habits farfelues et seulement à but de confort, on ne peut pas dire que je sois très présentable pour une audition… Enfin, après mûre réflexion, le groupe en question n’étant pas non plus dans les normes de la société, mon style vestimentaire et ma foi un peu extravagant ne devrait pas les déranger… Au final, j’y vais au plus simple et confortable. C’est connu, s’habiller de façon trop désagréable ne peut qu’augmenter notre sensation de malaise et peut très facilement nous faire échouer, et même si de nos jours le physique à beaucoup d’importance, je m’efforce à songer que tous les employeurs et recruteurs ne sont pas ainsi. Tout ça pour dire que je me suis vêtue d’une longue veste ample vert kaki qui recouvre un top large blanc et rouge et un short s’arrêtant à mi-cuisse de couleur noire. De longues chaussettes oranges couvre mes mollets et mes pieds sont chaussés d’une paire de chaussure usée, mais d’un confort inestimable. Enfin, j’orne le tout d’une touche de personnalité avec la présence de ma paire de lunette préférée et un collier assez imposant qui m’a été offert par les orphelins que j’avais l’habitude de côtoyer. (aperçu ici) Je n’ai pas vraiment l’habitude de conserver ce que l’on me donne, mais je ne sais pourquoi il m’est impossible de me débarrasser de ce petit bijou. Je suis à présent prête et surtout déterminer à réussir ma prestation au mieux que je le peux et peut-être toucher les « juges » avec mon chant, arriver à leur transmettre ce qui me définit, et surtout créer quelque chose de convenable. Non pas que je parte sans bagages en main, mais je compte bien sur mes improvisations pour agrémenter le tout qui me confectionne. Il est dix-sept heures quarante-cinq, la guitare en main je descends les escaliers et signal mon départ au proprio qui me répond d’un jurons, les habitudes ne changent pas. Dans les rues tout est calme, ou du moins, disons plutôt qu’hormis la circulation rien ne chamboule cette mélodie quotidienne. Les véhicules roulent comme chaque jour, la population s’agite, créant un brouhaha assourdissant, et je suis là au beau milieu de tout ça à la recherche de l’adresse indiquée sur le papier. Arrivée enfin à destination je me rends compte que le lieu d’audition correspond à une vieille et grande bâtisse semblant être à l’abandon. Drôle d’endroit pour faire passer une audition… Je contourne le bâtiment afin d’en trouver l’entrée. Une fois face à celle-ci, il me faut quelques minutes pour me décider enfin à pénétrer dans cet ancien théâtre et me diriger vers le lieu d’attente. Lorsque j’arrive, la salle est déjà occupée par des participantes et au même moment, une fille revient en pleure et passe devant nous en se dirigeant vers la porte de sortie. Ça commence bien… D’autres filles passent juste après, certaine sont recalés en à peine quelques secondes tandis que d’autres semblent avoir réussies à au moins gagner l’attention du jury. Le stresse monte en moi, je me raccroche le plus possible de ma guitare, comme si j’avais peur qu’elle me glisse des doigts. Ma seule alliée à cet instant… Alors que je sens mon corps se paralyser progressivement, je tente de me calmer en respirant lentement et en fermant les yeux. Je me remémore les paroles de la chanson que je vais interpréter. Je la connais, elle est ancrée en moi, je n’ai pas droit à l’erreur. Je ne suis pas là pour paniquer, mais pour m’exposer, montrer de quoi je suis capable. C’est alors qu’un « - SUIVANTE! » me sort de ma rêverie. C’est l’heure. Je passe la porte qui me sépare de la scène et vais me positionner au centre de celle-ci. Ma guitare en main, je regarde droit dans les yeux mon jury, sans même prendre le temps de me présenter, je commence mon chant.

D’un chuchotement je débute cette hymne qui me hante.
Run boy run! The sun will be guiding you
Je l’intensifie, la fais vivre par ma bouche.
Run boy run! They’re dying to stop you
Allaitante, je la sens impatiente de s’exprimer.
Run boy run! This race is a prophecy
Puis elle explose, et continue sans s’arrêter.
Run boy run! Break out from society
► Woodkid - Run Boy Run

La dernier vers de mon premier couplet se termine sur une sorte de cri, puis entre en scène l’instrumental de ce chant. Mes doigts frottent les cordes de ma guitare et en font ressortir la mélodie principale du titre original de Woodkid. Ma voix s’exprime en toute simplicité, rien de volubile, rien de très extravagants, juste une même gamme de note qui illustrent mes paroles. Ça continue ainsi durant quelques secondes puis je laisse place à mon instinct. Je tente une improvisation, je déforme la mélodie, la rend plus lente, plus pesante. J’accentue mes graves sur la fin et je termine le morceau sur la même base qu’au départ, un chuchotement, un souffle dans lequel je dis « Run boy run ! And fight for your liberty ».

Je me sens vide. Cette chanson me couple le souffle à chaque fois que je la finie. Mon regard se pose sur le sol un instant, puis je relève la tête et fais face aux deux hommes à présent en droit de me juger.

Spoiler:


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Nathaniel Kezeyencko

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Mar 14 Oct - 23:25 Répondre en citant
La prochaine avait intérêt à pas faire s’effondrer le niveau, parce que ma patience était maintenant à la hauteur de celle de Lhym, et toute celle qui viendrait pas frôler le record se verrait vite balancer de la scène couverte d’insultes ; fallait pas venir se pointer aussi tard, la patience émoussée des juges plus les standards relevés, parce que vous allez vite voir qu’une simple erreur se paie salement. Mais y a erreur et erreur… Y a venir ici sans rien en avoir à battre ou bien penser qu’on est là pour se piquer de dinettes hebdomadaires dans un parc avec des mugs Che Guevara , ça, c’est le genre d’erreurs qui pardonnent pas gentiment, et y a le genre d’erreurs que nous envoie en pleine tête la prochaine mistinguette, le genre qu’on sait pas vraiment gérer parce que c’était pas prévu au programme.

Je vous la refais au ralenti, mais quand Lhym était partie dans le soir et que moi, sans plus de culpabilité, je pus terminer ma troisième bière en raclant le cul quasi-à la langue pour pêcher les dernières gouttes d’alcool, Josh annonça la prochaine candidate et la prochaine arriva. Niveau minois, je disais rien, j’aimais bien, le genre de fille qu’a quelque chose à montrer et qu’a même pas besoin d’une étiquette pour faire comprendre qui elle était. La même qu’avant, finalement, pas de prétention, juste soi, c’était plutôt rafraîchissant dans ce capharnaüm d’égos planqués sous tant de mascara qu’elles auraient pu se faire passer pour des occidentales. Elle avait du charme en plus, mais vu que le critère était foncièrement subjectif, ce n’était pas le genre que j’irais reprendre pour argumenter éventuellement contre mon pote tronche d’herbes. Tandis que je me complais dans le silence coutumier, c’est Josh qui prend la parole et qui explique à la demoiselle que voilà, fallait se présenter et tout.

Chose qu’elle fait pas ; coup du stress ? Précipitation ? Trop digne pour nous présenter son blaze ? Ou juste pas le temps, des gosses à coucher ? C’pendant, je fais rien pour l’arrêter, il est déjà trop tard et j’étais pas homme à arrêter le début d’une œuvre pour lui dire de remballer ses cliques et ses claques et bonne chance dans l’autre vie vu qu’on se reverrait jamais dans celle-là. J’ai jamais interrompu le chant de quelqu’un durant les auditions, jamais : soit elle avait pas commencé, soit elle avait terminé, mais au milieu, me bouchant les oreilles ? Vous vous êtes trompés de bonhomme. Donc je me tais, j’assume mon respect des autres et sans faire un geste qui trahissait mes pensées (voire, le moindre signe de vie de ma part), je regarde la prestation.

Je reconnais Woodkid, amateur des chansons du XXième et XXIème siècles, et je trouve que c’est une valeur sûre, mais le genre bien, alors je ne peux qu’approuver. Et pour le chant, j’en reçus pour ma pomme, ça me fit plaisir : cette fille était le talent d’Evey Jones avec le caractère de Lhym, même si elle tendrait plus vers cette première qu’à la seconde. J’aimais sa façon de réinterpréter la chanson, et dieu merci, quelqu’un s’était dit qu’il valait mieux s’accompagner d’une guitare. Elle nous apprend grâce à ses doigts sui virevoltent sur les cordes telles des danseuses de ballet miniatures qu’elle aime ce qu’elle fait en même temps, qu’elle s’implique, qu’elle a touché au solfège, d’autres instruments que ses cordes vocales, que du plus que je me sens bien de valoriser. Mais dès qu’elle termine sa prestation en y mettant de plus en plus d’elle, dès qu’elle sort, exténuée comme si on l’avait rebranché à la réalité, fallait bien que quelqu’un l’aide à prendre quelques gifles pour que ça soit efficace. Bon prince, je me prête au jeu, et je me sacrifie, et tandis que je remets à mon tour d’une des meilleures performances de la soirée, je lui envoie :

« T’es la princesse de la Turquie ? On est censés te connaître ? Ou on doit faire un jeu, genre on devine ton prénom ? » J’abandonne ma voix un poil raillarde pour continuer : « Tu joues et chantes sacrément, mais il te reste plus qu’à répondre aux questions histoire qu’on te cerne toi. »
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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 10 Nov - 17:08 Répondre en citant
Après un instant magique, de plénitude totale, on retombe sur Terre. Non je ne suis pas tranquillement dans ma chambre à chanter comme bon me semble sans avoir à me soucier du regard des autres. Je suis face à ces deux personnages, qui sont là pour étudier mes capacités, et ma personnalité. C’est alors que je regrette de ne pas m’être présenté avant de performer. Cela sera sans doute mal interprété, compris comme un élan d’impolitesse, où je m’imposerais sans un bonjour, rien, juste cette performance en guise de salut. Mais en même temps, ça semble pour moi le meilleur moyen de me définir. En tant que chanteuse amatrice, je n’ai pas grand-chose à dire sur ma personne, médiocre et orpheline, je suis plutôt marginale et souvent, cette part de mon identité déplait aux personnes qui entreprennent une conversation avec moi. Je ne suis pas ce à quoi l’on s’attend réellement. Mais là n’est pas la question, et l’un des deux hommes se trouvant en bas de la scène ne se prive pour me le rappeler en ajoutant de façon plutôt indélicate.

« T’es la princesse de la Turquie ? On est censés te connaître ? Ou on doit faire un jeu, genre on devine ton prénom ? »

Assez provocateur comme début de discussion, mais tant mieux, ça m’évite les nian-nians habituels de ce genre de ‘recruteur’. Ça change, et à vrai dire ce n’est pas pour me déplaire.

« Tu joues et chantes sacrément, mais il te reste plus qu’à répondre aux questions histoire qu’on te cerne toi. »

Je ne peux y échapper semblerait-il.

« Je m’excuse pour cette entrée en scène, ma foi un peu rapide, mais je dois avouer que les présentations ce n’est pas trop mon truc, surtout quand ça concerne ma personne. Enfin, ce n’est pas vraiment ce qui importe là. »

Je marque une pause avant de reprendre.

« Je m’appelle Sahel Toda, j’ai vingt ans, et si je suis ici aujourd’hui c’est principalement pour la musique. Sans oublier que si je suis ici aussi, c’est parce que vous me l’avez recommandé »

Et oui, quelques jours avant l’audition d’aujourd’hui, les deux jeunes hommes sont passés au bar dans lequel je travail, du coup, je les ai croisé et de façon plutôt inattendue, après une petite prestation réalisé sous la demande de mon bon vieux patron, ils sont venus me voir en me conseillant de participer à leur audition. Bref, un tour du hasard qui fait que je suis arrivée ici aujourd’hui.

« Je n’avais jamais songé à participer à des auditions auparavant, mais votre apparition m’en a donné envie sans oublié que je suis intriguée par le thème de votre groupe. »

« The Anartists’ Brothers » un nom qui a de quoi en intriguer plus d’un. Assez provocateur et révélateur du souhait des artistes on peut facilement être intéressé par ce sujet. Cependant, à la vue des artistes en question, on peut facilement se demander si leur but (tout comme leur nom semble l’indiquer) est réellement d’amener de l’anarchie dans se monde en reversant ses valeurs, ou si leur méthode sont différentes ? Ou si leurs idées sont toutes autres ? Et c’est en se rapportant à leurs anciens projets que l’on pourrait facilement se rendre compte que leur cause est un peu plus pacifiste et que leur but n’est pas de réellement provoquer une révolution ou autre évènement du genre, mais de faire s’éveiller en d’autres personnes leurs nouvelles valeurs, leurs idées. Mais là encore, ce n’est qu’interprétation de ma part, qui sait si en réalité ce nom n‘est là que pour donner une image choque au groupe et qui n’a donc au fond pas de réelle signification, mais je doute que ce soit le cas, et à bien les regarder on se rend compte qu’ils ont quelque chose au fond d’eux qu’ils travaillent. Ce ne sont pas des personnes banales qui cherchent le succès pour le succès, ou autre truc du genre. Enfin, là encore, il est fort possible que je les idéalise et qu’il s’avère que c’est tout le contraire de ce que je pourrais espérer, mais ce n’est pas en ne réagissant pas que j’obtiendrais ce que je souhaite réellement de cette entrevue.

« Je pense qu’en réalité la question n’est pas réellement de savoir qui je suis, mais qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que recherchez-vous parmi toutes les participantes venues ici ? Une touche de féminité ? Une nouvelle façon de penser ? »

Il est vrai qu’en venant ici on a de quoi se poser des questions. Des idées, on en a tous, des projets aussi, mais quel est leur but profond à ces deux-là ? On aimerait aussi le savoir.


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Joshua Sullivan

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MessageSujet: Re: "The Anartist' Brothers" (ACT II) : Chanteurs de mots Lun 24 Nov - 18:18 Répondre en citant
Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle était pas vilaine celle là non plus. D’un genre nature qu’a pas besoin de fantaisie pour camoufler les défauts. Et puis y avait comme un gout commun quand on comparait sa coloration capillaire à celle de Joshua. Ca faisait beaucoup de vert dans le tableau, mais c’était pas lui qu’allait cracher dessus, vu qu’on l’aura compris à sa gueule, c’était une couleur qu’il aimait bien. Et y avait autre chose qui le faisait tiquer, mais sur le coup, il arrivait pas à mettre le doigt dessus. Le truc en question c'était cette impression de déjà vu. Cette bouille lui rappelait quelque chose… Les sourcils de Josh’ se plissèrent cherchant dans sa caboche une piste de souvenir, mais la gamine ne lui laissa pas le temps de la réflexion que déjà elle s’était mise à chanter. Sa prestation confirmèrent à nouveau leurs gouts communs mais le laissa froid.
C’était pas l’interprétation qu’était mauvaise, loin de là, elle avait un joli timbre, et il fut plutôt content du personnage dans sa globalité. Elle avait des idées, c’était toujours un putain de bon point, de l’envie, certainement, et semblait coller au profil qu’ils recherchaient. Mais elle suffisait pas, après le passage d’une Lhym. Et ça sonnait trop modeste, alors que ça aurait valu un bien. Et puis le plus rageant fut son absence de présentation, mais ça, Nathaniel ne tarda pas à le lui faire remarquer.

Alors elle s’excuse. Elle est mignonne. Il sait pas si c’est bien ou pas bien, c’est un concept nouveau dans la bande ça, la mignonnerie, ça se mange ? Et puis enfin, il se souvient. Mais oui, quelle belle paire de cons. L’idée de l’audition avait muri à la suite de cette rencontre. En entendant le timbre de la miss, Joshua s’était lancé dans un plan drague, se pâmant avec sa grande gueule qu’ils étaient les Anar’Bros, à la recherche d’une voix et qu’elle correspondait totalement à leurs critères. Tu parles d’un plan foireux. Il l’avait même pas sauté à l’arrivée. Et les compères avaient du finir trop saouls pour se souvenir avec exactitude du déroulement de cette soirée, mais l’idée du trio s’était implanté dans la tête du Sullivan. Et les y v’la. Sahel Toda, muse d’un soir d’à peine vingt piges. Tu remportera peut être pas la palme, mais t’auras les honneurs gamine.

L'ours vert foutu un coup de coude dans le bras de l'ami, il lui lança un regard lumineux se souvenant de leur rencontre avec la demoiselle. Mais elle poursuivit alors, curieuse à son tour de les connaitre, et Joshua pivota à nouveau la tête vers la scène.

« Je pense qu’en réalité la question n’est pas réellement de savoir qui je suis, mais qu’est-ce que vous attendez de moi ? Que recherchez-vous parmi toutes les participantes venues ici ? Une touche de féminité ? Une nouvelle façon de penser ? »

- La façon de penser on l'a déjà. On espère bien en trouver une dans la même veine que nous. Et j'pense... Qu'on a trouvé. On va pas te faire poireauter vingt ans vu qu'au final on pense avoir déjà fait not' choix. Mais c'la dit, j'tiens à te remercier. J'ai bien aimé ton interprétation de Woodkid. Il hoche la tête. Bon choix. Et merci de t'être pointé ce soir là dans ce bar, t'as été l'étincelle qui nous a filé l'idée d'un trio. Un clin d’œil pour dire merci, un sourire charmeur pour la drague, Joshua se renfonce dans son fauteuil. Si t'es curieuse de savoir c'qu'on est et c'qu'on compte faire, j't'invite à aller sur notre site à l'occasion.

Joshua griffonna l'adresse et ses coordonnées sur un bout de papier, puis le tendit à Sahel.
Ils en avaient pas vraiment parler en tête à tête, mais ça semblait tomber comme une évidence. C'était Lhym la bonne, et ils pouvaient bien en passer encore dix en revue, c'aurait été une perte de temps, pour ces demoiselles, et pour eux. Alors le jeune homme annonça le départ des troupes en se déracinant de son siège, récupérant le pack de bière et y rangeant ses cadavres, comme si débarrasser ses ordures dans un endroit aussi poisseux que celui ci allait y faire une différence. Sahel avait quitté la scène, après quelques échanges, et Joshua avait gueulé un bon "DEGAGEZ ON VEUT PLUS VOUS VOIR!!!" dans les loges pour chasser les dernières éventuelles candidates.

Ils l'avaient trouvé leur perle. Bon ok, y allait y avoir du boulot pour la remettre sur pieds et qu'elle brille à nouveau de mille feux, mais ils étaient pas du genre à se décourager. Et l'impossible était le meilleur des challenges pour eux. Le meilleur des carburants, surtout pour Nath.

Déchirant de l'affiche sur leur passage, les deux anar' quittèrent le vieux théâtre, cigarette au bec, les talons bien ancrés au sol remuant la poussière à chaque foulée, ils firent un détour oblige au casse verre le plus proche. Lâchant une à une les bouteilles en verre dans la gueule de la poubelle s'amusant à entendre le fracas de verre brisé. Joshua, il déconnait pas avec l’écologie. Suivre les règles, une fois n'était pas coutume.

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Merci Kato Iga pour ce génialissime dessin. Tu sais que je t'aime beau frère?


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